Présentation
Saint Thomas d’Aquin n’a jamais
terminé sa Somme de théologie. Surpris par une apparition du
Christ alors qu’il célébrait la messe, il n’a jamais voulu reprendre sa
dictée. Ce Traité des Fins dernières n’est donc pas directement
de lui. Il est une compilation effectuée après sa mort par son
secrétaire particulier, Frère Réginald, à partir d’œuvres de jeunesse du
Maître.
Il présente plusieurs défauts graves
et un certain nombre de défauts plus légers.
Sur le fond,
le défaut le plus grave consiste dans le fait que saint Thomas, à la
suite de saint Augustin, met en enfer tous les non chrétiens. Il damne
aussi pour l’éternité, quoique sans souffrance, les enfants morts sans
baptême. Il le fait en s’appuyant sur un argument de la foi qu’il pousse
au bout de sa logique : « Tout homme qui meurt sans la charité est
damné pour l’éternité. » Il ne pense pas à le contrebalancer par un
autre article de foi, tout aussi valable : « Dieu qui veut que tout
homme soit sauvé propose à tous son salut, de telle manière que celui
qui se damne ne peut le faire qu’à travers un libre blasphème contre
l’Esprit Saint. » C’est pourquoi
on doit affirmer que cette analyse de saint Thomas d’Aquin est périmée.
C'est ce qu'enseigne le Concile Vatican II:
« Puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de
l'homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que
l'Esprit Saint offre à tous,
d'une
façon que Dieu seul connaît, la
possibilité d'être associé au mystère pascal ».
Cette façon que Dieu seul connaît
semble être de plus en plus clairement révélée à l’Église de notre
époque. Sainte Faustine en parle explicitement.
Au plan philosophique, les Expériences de Mort Imminente (N.D.E.) le
confirment. On peut la résumer de la manière suivante : « Le Christ
vient prêcher l’Évangile à tous les hommes à l’heure de leur mort,
c’est-à-dire dans la onzième heure de leur vie terrestre. »
Sur la forme,
le travail de frère Réginald présente le défaut principal d’être centré
sur la promesse de la résurrection de la chair, alors que son vrai
principe d’intelligibilité devrait être la promesse de la Vision
béatifique. Il est évident que la Vision face à face de l’essence de
Dieu est un mystère infiniment plus essentiel que tout autre. Il donne
la raison de toutes les choses. Il en résulte un manque d’ordre
scientifique que saint Thomas d’Aquin aurait certainement corrigé.
Les autres défauts
portent plus sur des questions de détails. Par
exemple, comme toujours, les sciences de la matière (physique, biologie,
astronomie) du Moyen Age étant périmées, tout ce qui à trait aux natures
corporelles n’offre plus guère d’intérêt pour nos contemporains. Cela
touche principalement toutes les questions portant sur le mode de la
résurrection de la chair, sur la nature du monde nouveau.
Mais, au-delà de ses défauts, ce
traité mérite d’être reproduit. Il a marqué pendant des siècles les
générations de chrétiens et suscité le zèle des missionnaires pour le
salut des païens. Mais ce site internet (http://eschatologie.ifrance.com)
propose au lecteur le Traité des Fins dernières corrigé et modernisé
selon la même méthode que saint Thomas d’Aquin. Il mérite d’être
consulter.
Cette partie
du Supplément à la Somme de théologie a été traduite par des Pères
dominicains et publiée par les éditions du Cerf vers 1961.
NOTES
… qui est une sainte canonisée. De ce fait, ses écrits ont une
certaine autorité, d’un degré bien sûr inférieur à celui de
l’Écriture Sainte ou du Magistère de l’Église. “ J’accompagne
souvent les âmes agonisantes et je leur obtiens la confiance en la
miséricorde divine. Je supplie Dieu de leur donner toute la grâce
divine, qui est toujours victorieuse. La miséricorde divine atteint
plus d’une fois le pécheur au dernier moment, d’une manière étrange
et mystérieuse. A l’extérieur nous croyons que tout est perdu, mais
il n’en est pas ainsi. L’âme éclairée par un puissant rayon de la
grâce suprême, se tourne vers Dieu avec une telle puissance d’amour,
qu’en un instant elle reçoit de Dieu le pardon de ses fautes et de
leurs punitions. Elle ne nous donne à l’extérieur, aucun signe de
repentir ou de contrition, car elle ne réagit plus aux choses
extérieures. Oh! Que la miséricorde divine est insondable.
|
|