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Mt  6  14-15

Raban. Le mot « Ainsi soit-il » qui termine cette prière nous apprend que Dieu accordera infailliblement tout ce que lui demanderont dans la forme prescrite ceux qui rempliront l’engagement et la condition qu’il exige ; et c’est pour cela qu’il ajoute : « Si vous remettez aux hommes leurs péchés contre vous » etc. — S. Augustin. (serm. sur la mont.) Remarquons ici que de toutes les maximes qui composent la prière que le Seigneur nous a dictée, il a cru devoir insister principalement sur celle qui a pour objet la rémission des péchés. C’est par là qu’il veut nous former à la miséricorde comme à l’unique moyen d’échapper à nos misères. — S. Chrys. (sur S. Matth.) Il ne nous fait pas dire : « Que Dieu nous remette le premier nos dettes et nous les remettrons ensuite à nos débiteurs, » car le Seigneur sait que les hommes sont sujets au mensonge, et qu’après avoir obtenu la rémission de leurs péchés, ils ne pardonneraient pas à ceux qui les ont offensés ; il exige donc que nous accordions d’abord ce pardon, avant de le solliciter par nous-mêmes.

S. Augustin. (Enchirid. chap. 74.) Celui qui ne pardonne pas du fond du cœur à son frère qui l’en supplie et qui se repent de sa faute, ne doit espérer en aucune manière le pardon de ses propres péchés. « Si vous ne pardonnez point aux hommes » dit le Sauveur, « votre Père céleste ne vous pardonnera point non plus vos péchés. » — S. Cypr. (de l’Or. Dom.) Vous n’aurez aucune excuse à présenter au jour du jugement, car vous serez jugé d’après vos propres principes, et vous ne subirez que ce que vous aurez fait éprouver aux autres. — S. Jérôme. Si ces paroles de l’Écriture sainte : « Je l’ai dit, vous êtes des dieux, mais cependant vous mourrez comme des hommes ; » (Ps 81, 6 ; cf. Jn 10, 31) sont adressées à ceux qui par leurs péchés sont tombés du rang des Dieux à celui des hommes : on peut bien donner le nom d’hommes à ceux à qui les péchés sont pardonnés. — S. Chrys. (hom. 20.) Notre-Seigneur vous rappelle le souvenir des cieux et de son Père, pour exciter en vous une noble émulation, car rien ne vous rend plus semblable à Dieu que de pardonner à ceux qui vous ont offensé. Mais il y a souveraine inconvenance à ce que le fils d’un tel Père se montre cruel, et qu’étant appelé à posséder un jour le ciel, il conserve des sentiments terrestres et tout humains.

Saint Thomas d’Aquin, Glose continue des Évangiles. La chaîne d’or, ouvrage rédigé de 1263 à 1264.
Trad. par l’abbé J.-M. Peronne, Librairie Louis Vivès, 1868.

 

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