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Lc  22  1-2

S. Chrys. Les solennités des Juifs étaient l’ombre et la figure des nôtres ; si donc vous interrogez un juif sur la pâque et les azymes, il ne vous répondra rien de bien élevé, et se contentera de vous rappeler la délivrance de la captivité d’Égypte. Si, au contraire, vous me faites la même question, je ne vous parlerai ni de l’Égypte, ni de Pharaon, mais de la délivrance du péché et des ténèbres du démon, accomplie, non par Moïse, mais par le Fils de Dieu. — La glose. En commençant le récit de la passion du Sauveur, l’Évangéliste parle d’abord de ce qui en était la figure : « La fête des pains sans levain, appelée la pâque, était proche. » — Bède. Le mot pâque, en hébreu phase, ne tire pas son nom du mot souffrance, mais du mot passage, parce que l’ange exterminateur, voyant le sang de l’agneau sur les portes des Israélites, passa sans mettre à mort leurs premiers-nés ; ou encore, parce que le Seigneur lui-même vint du ciel et passa au milieu d’eux pour secourir son peuple. Or, la pâque diffère des azymes, en ce que le nom de pâque est donné exclusivement au jour où l’on devait immoler l’agneau (c’est-à-dire le quatorzième de la lune du premier mois), tandis que le quinzième de la lune, jour de la sortie d’Égypte, commençait la fête des azymes qui durait sept jours, jusqu’au vingt et unième jour du même mois. C’est pourquoi les Évangélistes emploient indifféremment ces deux noms, comme dans cet endroit : « Le jour des azymes qui est appelé la pâque. » Le sens mystique de cette interprétation est que Jésus-Christ, qui a souffert une fois pour nous, nous fait un devoir de vivre dans les azymes de la sincérité et de la vérité (1 Co 5, 7-8), pendant toute la durée de cette vie, qui se compose de révolutions successives de sept jours.

S. Chrys. (hom. 80 sur S. Matth.) Les princes des prêtres concertent des projets criminels même pendant cette fête : « Et les princes des prêtres cherchaient un moyen pour faire mourir Jésus, » etc. D’après les prescriptions de Moïse, il ne devait y avoir qu’un seul grand prêtre, et ce n’est qu’à sa mort qu’on pouvait en créer un autre. Mais comme les observances judaïques commençaient à se relâcher, on nommait chaque année plusieurs grands prêtres. Or, en voulant faire mourir Jésus, ils ne craignent point que la justice divine ne punisse un forfait d’autant plus énorme, qu’ils le commettaient dans ces jours sacrés, et ils redoutent beaucoup plus les hommes : « Mais ils craignaient le peuple. » — Bède. Ce n’est pas qu’ils craignissent une sédition, mais ils avaient peur que le peuple ne vînt le délivrer de leurs mains. Ceci se passa, d’après saint Matthieu, deux jours avant la pâque, dans la maison de Caïphe, où ils étaient assemblés.

Saint Thomas d’Aquin, Glose continue des Évangiles. La chaîne d’or, ouvrage rédigé de 1263 à 1264.
Trad. par l’abbé J.-M. Peronne, Librairie Louis Vivès, 1868.

 

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