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DEUXIÈME PARTIE : L’AVENIR ET L’ESCHATOLOGIE DE L’ISLAM
CHAPITRE 3 (suite)
Mohamed a dit que l’apostasie serait généralisée dans la communauté musulmane. Le vice se répandra partout. Certains signes annoncés le prouvent, parmi lesquels on trouve : la perte des objets confiés en dépôt, la rivalité dans la direction des mosquées, la multiplication des constructions plus hautes les unes que les autres (signe d’orgueil), la fréquence de la fornication, la consommation de l’alcool, prendre des filles comme chanteuses et danseuses dans les réunions et les fêtes, le bâtard qui devient maître et gouverneur, accorder des responsabilités à ceux qui ne le méritent pas, la multiplication des nouveautés blâmables, le manque de pudeur des femmes qui découvrent les parties intimes de leur corps, le juge qui n’applique pas la justice, la rareté des savants qui dénoncent les nouveautés blâmables, la décadence morale, et d’autres actes illicites encore.
L’apostasie[*], après ces événements tragiques, ne concernera probablement pas que l’islam mais toutes les religions lors d’un autre mai 68 d’une génération future. Ceci constituera la réalisation d’une prophétie évangélique : « Que personne ne vous abuse d’aucune manière. Auparavant doit venir l’apostasie. »[132]
Cette guerre aura été si terrible, si injustement menée par les islamistes Wahhabites[*], qu’on n’en voudra plus jamais. Les enfants qui naîtront recevront de leurs parents les récits des horreurs qu’ils auront vues et souvent condamnées. Comme tout ce qui est démesuré pour l’imagination des jeunes, ces souvenirs provoqueront dans les générations musulmanes suivantes un rejet dégoûté, de tout ce qui porte le nom d’Allah. Qu’on se rappelle le phénomène somme toute analogue connu par l’Allemagne dans la première moitié du XXe siècle. Les excès revanchards et fanatiques des nazis eurent l’effet suivant dans la génération de leur fils : gauchisme, écologisme et pacifisme. De même, il est probable que le souvenir des ruminations haineuses et obsessionnelles des pères finira par produire dans les fils un désir avide de plaisirs et de richesse à l’Occidentale… loin de cet Allah aux mains rouges de sang.
À ce moment-là, l’islam ne résistera ni à ses fautes passées, ni surtout à la fragilité de ses bases théologiques : « Le Coran[*] est, paraît-il, dicté mot à mot par Dieu, dira-t-on de toute part ; Dieu n’est-il pas bien ignorant pour faire de telles erreurs scientifiques ? » Le christianisme fit à la Renaissance sa révolution exégétique. Il le put car il ne considéra jamais la Bible comme dictée par Dieu. L’islam ne pourra suivre, semble-t-il, un tel chemin. L’islam ayant été considérablement affaibli[133], il sera possible à l’Antéchrist de s’attaquer à sa survie même.
Toutes les religions auront à en subir le contrecoup, « tout ce qui porte le nom de Dieu ».[134] On devine que c’est la jeunesse du monde entier qui rejettera la religion. Comment expliquer qu’en mai 68, de jeunes belges aux cheveux longs insultèrent les anciens combattants réunis autours du monument aux morts un 11 novembre ? Ils les traitèrent de fascistes. « Mais nous avons combattus le nazisme », répondirent-ils. Rien n’y fit. Le rejet des patries n’était pas une réaction de l’intelligence mais du cœur. Il en sera de même pour les religions. Déjà le phénomène se fait sentir. Une étude philosophique sérieuse montre que les guerres ont eu pour origine une cause unique : l’orgueil humain, autrement dit l’incontrôlable désir du pouvoir. Cette domination s’est incarnée dans trois grands types de guerres : posséder la terre d’autrui (exemple : Les Empires de Babylone, de Rome, la première guerre mondiale), imposer à l’autre sa conception de la politique (la seconde guerre mondiale, la guerre froide), imposer à l’autre sa religion.[135] Il est étrange de constater que, même à la fin du XXe siècle et de ses terribles guerres des idéologies politiques, beaucoup affirmaient que « toutes les guerres de tous les temps avaient toujours été religieuses ». Cette idée, véhiculée par l’idéologie laïque, est le signe d’un avenir lointain sombre pour les religions, surtout à un moment qui semble donner raison à leurs ennemis.
Mohamed a dit que, malgré ces épreuves, il subsistera toujours, jusqu’à la fin du monde, un petit reste de croyants :
« Il y aura toujours une partie de ma communauté qui combattra ouvertement dans la voie de la vérité jusqu’à la fin des temps.
Issa le fils de Maryama (Jésus) descendra et le Commandeur de ses croyants lui dira : vient diriger notre prière et Issa répondra : non, continue à diriger la prière, car vous êtes de la communauté de Mohamed, chacun peut présider la prière de l’autre. »[136]
Cette crise sera bénéfique, au moins pour un regard intérieur. Elle marquera le commencement de l’islam, de l’intériorité, et du silence. La tradition musulmane dit qu’après les malheurs de la dernière lutte commencera un âge d’or unique, comme jamais vu. Le spirituel sera aisément accessible, même si peu d’hommes en voudront. C’est que l’islam sera devenu humble.
Deux textes de Flavius Josèphe montre jusqu’où alla l’abaissement de la nation juive.[137]
Il semble, d’après les prophéties même de Mohamed, qu’il en sera de même pour l’islam. Il n’y aura plus trace de son existence politique, plus de lieux saints ni de terre de l’islam. Mais Dieu discernera la présence de vrais fidèles musulmans. Leur prière secrète et privée ressemblera à celle de Job dans son épreuve : « Je sais moi que mon Rédempteur est vivant et qu’il se lèvera le dernier dans la poussière. Et moi, après mon éveil, de ma chair, je verrai Allah. »[138] Ils auront été appauvris par l’épreuve, détachés de leurs rêves d’un islam mondial par la vision de l’apostasie de leurs jeunes. Il ne leur restera plus qu’Allah et la confiance qu’ils lui portent. Ceux qui n’auront pas réalisé cette œuvre de purification ne tiendront pas. Ils s’écrouleront devant la constatation de la victoire de l’Antéchrist. Ainsi, par bataillons entiers, les musulmans apostasieront leur foi.[139] En ces jours, le petit reste des musulmans fidèles n’aura plus pour les soutenir l’appel à la prière du muezzin, le jeûne effectué dans la joie de la communion avec les autres musulmans, le pèlerinage dans les lieux saints. Il ne leur restera plus que l’aumône qu’on peut camoufler en action sociale, le Coran qui nourrit l’âme de sa beauté venant du Très-Haut et la prière d’adoration secrète, au fond du cœur. Nourris de leurs propres prophéties, les musulmans prieront Dieu d’envoyer le Messie Jésus, lui qui doit revenir à la fin du monde
Mohamed a dit :
« L’islam a commencé à Médine[*], errant et fragile. Il finira de la même façon. »
Pourquoi ce malheur à venir de l’islam ? Ce que disait Flavius Josèphe de Jérusalem il y a 1900 ans, semble tout à fait applicable à l’islam dans les années à venir. Il écrivit (je retranscris le texte en l’adaptant au contexte de ce livre) :
« Jérusalem, misérable ville, qu’as-tu souffert de semblable lorsque les Romains, après être entrés par la brèche, t’ont réduite en cendre pour purifier par le feu tant d’abominations et de crimes qui avaient attiré sur toi les foudres de la vengeance de Dieu ? Qui pouvait encore croire que tu avais été ce lieu adorable où Dieu avait établi son séjour ? Tu fus punie après avoir, par la plus sanglante et la plus cruelle guerre civile que l’on vit jamais, fait de son saint Temple le sépulcre de tes citoyens. Ne désespère pas néanmoins de pouvoir apaiser sa colère, pourvu que tu égales ton repentir à l’énormité de tes offenses. »[140]
« Je ne peux me persuader que les impiétés de nos pères qui leur attirèrent ce même malheur[141] furent comparables aux nôtres. N’ai-je donc pas sujet de croire que Dieu, voyant ces saints lieux consacrés à son service souillés par tant d’abominations, il les a abandonnés pour se ranger du côté de ceux à qui nous fîmes la guerre. Lorsqu’un homme de bien voit que tout est corrompu dans sa famille, il la quitte et change en haine l’affection qu’il lui portait. Nous voudrions que Dieu, à qui rien ne peut être caché, et qui pour connaître les plus secrètes pensées des hommes n’a pas besoin qu’ils les lui disent, demeurât avec nous quoique nous soyons coupables des plus grands de tous les crimes. Ils sont si publics qu’il n’y a personne qui les ignore. Il semble que nous avons concouru à qui serait le plus méchant. Nous nous faisions gloire du vice comme les autres font gloire de la vertu. »[142]
Dans les prophéties musulmanes, Mohamed annonce sans cesse que cette destruction finale sera le fait de l’Antéchrist, le Dajjal. Or, nous venons de montrer que si ces prophéties sont vraies, elles ne pourront être réalisées que par l’Occident. Sommes-nous donc l’Antéchrist ? Certains l’ont nié, affirmant que l’Occident attaqué par un islam intégriste et frustré dans son orgueil dominateur ne pouvait se battre que pour le Bien universel.
Pourtant, à y regarder de plus prêt, il faut faire acte de vérité. Quel est l’enjeu de cette lutte ? Deux conceptions du monde s’affrontent qu’Edgar Morin appelle deux barbaries, « l’une venue du fond des âges, l’autre glacée, anonyme, technico-industrielle. » Que symbolisaient en effet les Twin Tower, sinon un matérialisme arrogant, peut-être l’un des pires qui n’ait jamais existé sur terre. On le devine confusément au plan de la simple humanité. Tout paraît propre et civilisé dans notre monde alors que, sourdement, tout semble devoir être sacrifié à ce seul dieu : « mon bonheur, ici et maintenant. » Or, qu’est ce qu’un Antéchrist sinon une idéologie qui s’oppose aux commandements du Christ : « Établissez par-dessus tout l’amour de Dieu et du prochain, jusqu’au mépris de vous-mêmes ».[143] Le fait que l’Occident puisse être la cause de l’humiliation salutaire de tout l’islam, de par la folie de quelques-uns de ses membres, ne signifie pas que l’instrument de cette humiliation soit le bien.
Je peux même dire – et je parle ici en théologien catholique – que notre anti-christianisme est plus terrible aux yeux de Dieu que tous ceux qui ont existé jusqu’ici. L’un des signes est donné par la Vierge Marie, dans ses apparitions reconnues. Jamais elle n’a pleuré autant…
N’y a-t-il pas ici une exagération, un blasphème contre l’humanité ? Que peut-il y avoir de pire que le nazisme ou le communisme, comme le disait jadis le pape Pie XI ?[144] Il n’y a pas d’exagération, mais il s’agit ici d’un regard théologique. Il ne porte pas d’abord sur le meurtre des corps mais sur celui des âmes. Jésus disait :
« Je vous le dis à vous, mes amis : Ne craignez rien de ceux qui tuent le corps et après cela ne peuvent rien faire de plus. Je vais vous montrer qui vous devez craindre : craignez Celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne ; Oui, je vous le dis, Celui-là, craignez-le. »[145]
Le nazisme et le communisme furent au-dessus de tout pour le meurtre conscient et volontaire des corps. Mais ces deux monstres du XXe siècle apparaissaient clairement comme ce qu’ils étaient, des monstres. Il était donc plus facile de les repérer et de ne pas les laisser tuer l’âme des peuples.
Notre civilisation est d’une autre trempe. Elle tue non seulement les corps (elle a sans doute déjà éliminé physiquement plus d’hommes que le nazisme et le communisme réunis, ne serait-ce qu’à cause de ses lois sur l’avortement) mais pour le meurtre des âmes. En effet, elle a le pouvoir d’anesthésier les consciences, de leur faire croire qu’il est bon et louable de sacrifier ce qu’il y a de plus précieux au monde (le fruit de son sein par l’I.V.G. ; la femme ou l’homme de sa jeunesse par la répudiation et le divorce[146] ; la visite à ses vieux parents par l’instauration des hospices-mouroirs) au devoir d’être heureux en urgence, avant que la fleur ne se fane. Cette philosophie n’évite les massacres physiques qu’en apparence, tout en prétendant les interdire.
Plus l’humanité approchera de sa fin, plus le sens de ce texte de Jésus sera vrai et profond. Il prendra un sens théologal. Il faut toujours se souvenir en lisant les terribles textes sur l’Antéchrist, que ces paroles sont d’abord esprit et vie. Pris dans ce sens, il est facile de comprendre pourquoi l’antichristianisme des nations post-chrétiennes (l’humanisme sans Dieu) est le plus dangereux qui ait jamais existé pour les âmes, quoique pas nécessairement le pire à venir.[147] On pourrait multiplier les analyses pour manifester que la voie proposée par l’humanisme sans Dieu consiste en un égoïsme intelligemment géré. En nourrissant l’égoïsme d’une manière très profonde, en le rendant viable à travers une apparence de bonheur individuel, il façonne efficacement chacun dans la recherche de soi. Étant très séducteur et capable d’anesthésier jusqu’à la conscience de vivre dans l’égoïsme, il est capable plus que tout autre antichristianisme terrestre d’entraîner le refus de l’amour au moment de la mort. Quand un nazi tue, puis est tué au nom de sa croyance raciste, il est certes au service d’une horrible idéologie, mais sa propre vie lui paraît moins importante que son idéal. Il y a donc en lui un certain sens du sacrifice individuel. Il en est de même pour un communiste et de sa passion du bonheur social des autres. Quand un humaniste moderne se regarde, il ne voit pas qu’il est égoïste. Il peut se croire longtemps généreux puisqu’il respecte, dans sa recherche de bonheur, la recherche d’autrui. Il condamne avec force le nazisme et le communisme, affirmant à qui veut l’entendre : « Si nous avions vécu du temps de nos pères, nous ne nous serions pas joints à eux pour verser le sang des prophètes. »[148] Dans l’Évangile, Jésus témoigne d’une grande répulsion vis-à-vis de cette autosatisfaction. Il dit[149] : « Ainsi, vous en témoignez contre vous-mêmes, vous êtes les fils de ceux qui ont assassiné les prophètes ! Eh bien ! Vous, comblez la mesure de vos pères ! »
Cette forme de pensée est capable de disposer, plus que tout autre système politique, un peuple entier à se plonger en enfer lorsque le vrai Évangile est proposé. Quelle difficulté, en effet, pour un homme habitué à ne penser qu’à son plaisir, de choisir dans une conversion totale l’amour fidèle jusqu’au mépris de soi-même ?[150]
132. 2 Thessaloniciens 2, 3. [↩]
133. Cette époque n’est pas pour aujourd’hui. Cette histoire peut se développer sur plusieurs dizaines d’années. Avant d’en venir à la guerre totale, l’Empire Romain subit pendant plus de 70 ans le terrorisme zélote. C’est donc que le temps de l’apostasie généralisée n’est pas encore pour cette année. Mais il peut venir vite, en quelques générations d’autant plus que les moyens modernes de communication précipitent l’évolution des mœurs. Les enfants bouddhistes d’Orient se forment en ce moment avec la télévision occidentale tout entière imbibée du message de l’homme sans Dieu. [↩]
134. 2 Thessaloniciens 2, 4. [↩]
135. Parmi les religions, ce sont les monothéismes qui ont eu la plus profonde tendance au fanatisme, à cause même de leur zèle pour un seul Dieu. Lorsque les monothéismes religieux deviennent des idéaux politiques, alors le malheur fond sur l’humanité et ce depuis toujours. La première de ces guerres se produisit dans l’Egypte antique d’Akhenaton, lorsqu’il résolut d’imposer à son peuple le seul Dieu Aton. Mais il est abusif de dire que ces guerres sont les plus meurtrières, car les religions possèdent en général en elles des contre-feux dogmatiques : respect des créatures de Dieu, etc. Ce n’est jamais le cas des guerres purement politiques. Les pires guerres sont celles du racisme. Hitler lui-même fut dépassé par la guerre ethnique du Rwanda qui fut, avec des machettes, six fois plus… « efficace » (100 jours, un million de morts, 1995). [↩]
136. Hadith de Muslim. [↩]
137. La Guerre des juifs contre les Romains, livre 7, 19. 7, 36-fin. [↩]
138. Job 19, 25. Ce texte est tiré de la Bible juive. Les musulmans reconnaissent Job comme un grand prophète et un vrai musulman. [↩]
139. On le voit, comme le christianisme, Ismaël sera purifié par l’épreuve des guerres perdues dans le sang, de l’apostasie de ses fidèles. Ils entreront dans la prise de conscience de leur faute, le repentir, et le désir de la venue du Messie. La croyance musulmane du fait qu’Ismaël fut le « fils égorgé » d’Abraham prend ici son sens réel. [↩]
140. La Guerre des juifs contre les Romains, livre 5, 2. [↩]
141. La même chose arriva lorsque ce roi de Babylone assiégea la ville, la prit, y mit le feu, et brûla le Temple. [↩]
142. La Guerre des juifs contre les Romains, livre 5, 26-fin. [↩]
143. Saint Augustin, dans Les deux cités, résume de cette manière le message du Christ. [↩]
144. Encyclique Mit brennender Sorge, la seule encyclique écrite en allemand dans l’histoire de l’Église. [↩]
145. Luc 12, 4. [↩]
146. Malachie 2, 14 : « C’est que Yahvé est témoin entre toi et la femme de ta jeunesse que tu as trahie, bien qu’elle fût ta compagne et la femme de ton alliance. » [↩]
147. Voir du même auteur, La fin du monde, op. cit., chapitre 4, quatrième étape. [↩]
148. Une citation de Jésus lui-même suit. Elle convient parfaitement à notre génération. Matthieu 23, 31-33. [↩]
149. Matthieu 23, 31. [↩]
150. C’est de cette manière que saint Augustin définit l’intensité de l’amour qui règne dans la Cité de Dieu et qui peut tout supporter pour l’autre, jusqu’à la croix. [↩]
Arnaud Dumouch, Le mystère de l’islam : prophéties de la Bible et du Coran, Éditions Docteur angélique, Avignon, 2008.