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DEUXIÈME PARTIE : L’AVENIR ET L’ESCHATOLOGIE DE L’ISLAM
 
 
CHAPITRE 3 (suite)

Comparaison géopolitique de la Guerre des Juifs et de la tension actuelle entre occident et Islamisme.

Par Rodolphe Dumouch, géographe

 

Tension contemporaine
Islamisme – occident
Guerre des juifs au Ier siècle
Empire dominant
États-Unis d’Amérique et ses alliés. Des territoires bien identifiés associés à des zones d’influence et à des réseaux économiques. Empire Romain. Un territoire bien identifié, entré sur la Méditerranée.
Civilisation en position dominée
Civilisation islamique, avec une communauté d’États dont les frontières devraient être effacées par l’Umma (communauté des croyants). Civilisation hébraïque. Un territoire bien identifié, assimilé à la Terre promise. Présence de frontières internes entre tribus.
Une division majeure apparaît entre Chiites et sunnites. Une division majeure a longtemps perduré entre la Judée et Israël sensu stricto.
Centre de l’empire dominant, « fort »
Washington. Inexpugnable, de l’autre côté de l’Océan Atlantique, espace central de l’OTAN. L’océan a un sens particulier dans la géopolitique américaine inspirée de Mackinder. Rome. Inexpugnable, de l’autre côté de la Méditerranée, espace central, Mare nostrum.
Centre de l’empire dominé, « faible »
La Mecque et Médine – présence de lieux sains, marqueurs symboliques (la Kaaba). Jérusalem – présence de lieux saints, marqueurs symboliques (Temple).
Ces lieux saints sont en terre sunnite. Ces lieux saints sont en Judée.
Position du centre dans le système « faible »
Centré de fait sur les terres islamiques (du Maghreb à l’Indonésie). À l’époque, Jérusalem était un lieu central, les tribus d’Israël étant réparties sur les deux rives du Jourdain. (actuellement Israël n’est que sur la rive droite).
Caractéristiques défensives du système « faible »
Peu susceptible d’attaques – sauf par des armées ou des hordes aguerries au désert (musulmanes), par exemple les attaques ottomanes. Il y a eu de nombreuses zones neutres en péninsule arabique, non revendiquées par les États, sans frontières précises définies au cours de l’histoire, le désert servant de protection naturelle. Ville regardant vers la plaine du Jourdain, en position de sentinelle et forteresse de guet face aux invasions venant de l’est, protégée par deux ceintures de défense à l’avant : le Jourdain et la Mer Morte, et les israélites situés en tête de pont sur la rive gauche du Jourdain.
Menace sur le système « faible »
Monde où le désert n’est plus un obstacle aux armées, du fait de la rapidité des transports et de l’invention de l’aviation. L’évolution des techniques romaines guerrières, leur entraînement – Leurs exercices sont des combats où l’on ne répand pas de sang, et leurs combats des exercices sanglants – rendaient les légions quasiment invincibles.
Axe du conflit
Atlantique –  Ouest-est. Méditerranée – Ouest-est.
Relation entre les deux camps créant les relations conflictuelles
Un âge d’or médiéval suivi d’une colonisation occidentale des terres islamiques aux XIXe et XXe siècles dont il reste un ressentiment ; suprématie économique de l’occident au XXe siècle, fort ascendant diplomatique pouvant être vécu comme du néocolonialisme. Un âge d’or biblique suivi d’une colonisation par l’Empire Romain. Domination diplomatique, juridique mais respect des traditions juives.
Domination réticulaire très diffuse dans l’espace. Domination surfacique très territorialisée.
Agent exacerbant les tensions
La propagande longue et patiente, sur plusieurs générations, de la secte wahhabite. Réseaux diffus dans l’espace (Al Qaïda). La propagande longue et patiente, sur plusieurs générations, de la secte zélote. Réseaux dans toutes les communautés juives, y compris hors Israël.
Actes déclenchants du conflit
Attaques d’ambassades, provocations… Attaque du 11 septembre 2001 à New York, d’un symbole de l’opulence occidentale matérialiste, déclenche la riposte occidentale. L’attaque systématique de tous les symboles du pouvoir romains. Le refus des offrandes romaines dans le Temple de Jérusalem déclencha le conflit. En revanche, aucune attaque à Rome n’eut lieu.
Idéologie / motivation du « faible »
Volonté de déclencher une guerre pour réaliser des prophéties du Hadith  annonçant une victoire totale in extremis, au moment où tout semble perdu, par un Deus ex machina au sens littéral. Volonté de déclencher une guerre pour réaliser une prophétie d’Ezéchiel annonçant une victoire totale in extremis, au moment où tout semble perdu, par un Deus ex machina au sens littéral.
Symbolique de cette victoire dans les textes sacrés
Le sacrifice non réalisé d’Ismaël, Abraham le sauvant in extremis sur ordre de Dieu et le remplaçant par un bélier. (Origine de l’Aïd-el-kébir) Le sacrifice non réalisé d’Isaac, son père Abraham le sauvant in extremis sur ordre de Dieu et le remplaçant par un bélier.
Symbolique de cette victoire dans les textes sacrés
Le sacrifice non réalisé d’Ismaël, Abraham le sauvant in extremis sur ordre de Dieu et le remplaçant par un bélier. (Origine de l’Aïd-el-kébir) Le sacrifice non réalisé d’Isaac, son père Abraham le sauvant in extremis sur ordre de Dieu et le remplaçant par un bélier.
Savoir si le fils sacrifié d’Abraham fut Ismaël ou Isaac est une
des principales divergences entre les textes sacrés juifs et musulmans.
Idéologie / motivation du « fort »
Mettre fin à une idéologie archaïque, médiévale. Idéologie à dominante pragmatique (géopolitique de Mackinder). Rendre le monde plus sûr. Domination pragmatique du monde, étendre une forme d’organisation juridique sans forcément imposer totalement ses mœurs. Réduire les menaces potentielles aux marges de l’Empire et sécuriser ses Limes.

Arnaud Dumouch, Le mystère de l’islam : prophéties de la Bible et du Coran, Éditions Docteur angélique, Avignon, 2008.

 

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