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12. Comment Dieu purifie les âmes

Exemple de l’or dans le creuset

De ce divin Amour, je vois jaillir vers l’âme certains rayons et flammes brûlantes, si pénétrants et si forts qu’ils sembleraient capables de réduire au néant non seulement le corps, mais l’âme elle-même s’il était possible.

Ces rayons opèrent de deux manières : l’une est de purifier, l’autre d’anéantir.

Vois l’or. A mesure que tu le fonds, à mesure il s’améliore. Tu pourrais le fondre au point de détruire en lui toute imperfection.

Tel est l’effet du feu dans les choses matérielles. Il y a cette différence que l’âme ne peut s’anéantir en Dieu, mais uniquement dans son être propre. Plus tu la purifies, plus aussi elle s’anéantit en elle-même et pour finir elle est toute purifiée en Dieu.

L’or, quand il est purifié à vingt-quatre carats ne se consume plus, quel que soit le feu par où tu le ferais passer. Ce qui peut être consumé en lui, ce n’est que sa propre imperfection.

Ainsi opère dans l’âme le feu divin. Dieu la maintient dans le feu jusqu’à ce que toute imperfection soit consumée. Il la conduit à la pureté totale de vingt-quatre carats, chaque âme cependant selon son degré. Quand elle est purifiée elle reste tout entière en Dieu, sans rien en elle qui lui soit propre, et son être est Dieu.

Une fois que Dieu a ramené à lui l’âme ainsi purifiée, alors celle-ci est mise hors d’état de souffrir encore, puisqu’il ne lui reste plus rien à consumer. Supposé que dans cet état de pureté on la tienne dans le feu, elle n’en sentirait nulle souffrance. Ce feu ne serait autre chose que celui du divin amour de la vie éternelle, sans rien de pénible.

Sainte Catherine de Gênes, Traité du Purgatoire, XVe siècle.

 

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