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Mt  5  6

S. Ambr. (sur S. Luc, liv. 4.) Après que j’ai pleuré mes péchés, je commence à ressentir la faim et la soif de la justice, car ce n’est point au milieu d’une maladie grave qu’on éprouve cette faim. Notre-Seigneur ajoute donc : « Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice. » — S. Jérôme. Il ne nous suffit pas de vouloir la justice, mais il nous faut souffrir la faim de la justice, expression figurée qui doit nous faire comprendre que nous ne serons jamais assez justes, et que nous devons désirer toujours plus ardemment les œuvres de la justice. — S. Chrys. (sur S. Matth.) Tout bien que les hommes ne font point par l’amour du bien lui-même n’a point de valeur aux yeux de Dieu. Or on a faim de la justice lorsqu’on désire vivre selon les règles de la justice divine ; on a soif de la justice lorsqu’on désire acquérir la science de Dieu.

S. Chrys. (hom. 15.) La justice dont il est ici question est, ou la justice universelle, ou la justice particulière opposée à l’avarice. Le Sauveur va parler de la miséricorde, il nous enseigne par avance comment nous devons l’exercer ; ce ne doit pas être avec les produits de l’avarice ou du vol. C’est pour cela qu’il donne à la justice les caractères de l’avarice, la faim et la soif.

S. Hil. (Can. 4 sur S. Matth.) A ceux qui ont faim et soif de la justice, il promet le bonheur, et nous apprend ainsi que la pieuse avidité des Saints pour la doctrine divine sera complètement rassasiée dans les cieux ; c’est le sens de ces paroles : « Parce qu’ils seront rassasiés. » — S. Chrys. (sur S. Matth.) Ils seront rassasiés de l’abondance des libéralités de Dieu, car les récompenses qu’il accorde aux Saints dépassent de beaucoup leurs désirs. — S. Augustin. (serm. sur la mont.) Ou bien peut-être ils seront rassasiés dans la vie présente de cette nourriture dont le Seigneur a dit : « Ma nourriture est de faire la volonté de mon Père, » (qui est la justice), et de cette eau dont il est dit qu’elle deviendra en celui qui l’aura bue une source d’eau qui rejaillit jusque dans la vie éternelle.

S. Chrys. (hom. 15.) Peut-être même s’agit-il ici de récompense terrestre. Comme on pense communément que c’est l’avarice qui satisfait abondamment nos désirs, Notre-Seigneur attribue au contraire cet effet à la justice, car celui qui la désire possède tous les biens sans crainte de les perdre.

Saint Thomas d’Aquin, Glose continue des Évangiles. La chaîne d’or, ouvrage rédigé de 1263 à 1264.
Trad. par l’abbé J.-M. Peronne, Librairie Louis Vivès, 1868.

 

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