Accueil  >  Bibliothèque  >  La Chaîne d’or  >  Évangile selon saint Matthieu  >  chapitre 10, versets 24-25

Mt  10  24-25

S. Chrys. (hom. 35.) Aux persécutions dont il vient de parler devait se joindre la diffamation et la calomnie, qui seraient pour les Apôtres le supplice le plus pénible en les atteignant jusque dans leur réputation ; il leur apporte donc pour consolation son propre exemple, et leur rappelle tout ce qu’on a osé dire de lui, consolation qui, pour eux, était sans égale. — S. Hil. En effet, le Seigneur, la lumière éternelle, le chef des croyants, le père de l’immortalité, révèle par avance à ses disciples les consolations qui adouciront un jour leurs épreuves, afin de nous faire embrasser avec ardeur comme un titre de gloire cette carrière qui nous rend les égaux du Seigneur par les souffrances. C’est pour cela qu’il ajoute : « Le disciple n’est pas au-dessus du maître, ni le serviteur, » etc. — S. Chrys. (hom. 35.) Il faut entendre ces paroles dans ce sens : tant qu’il reste disciple et serviteur. Alors, dis-je, il n’est pas au-dessus de son maître et de son seigneur, quant à l’honneur auquel il peut aspirer. Et ne m’objectez pas ici de rares exceptions, ces paroles doivent s’entendre de ce qui arrive le plus ordinairement. — S. Rémi. Le maître et le seigneur c’est lui-même ; par le serviteur et le disciple, il veut désigner ses Apôtres. — La glose. Telle est la leçon qu’il veut faire à ses disciples : « Ne vous irritez pas de souffrir ce que je souffre, car je suis votre Maître, et je vous enseigne ce qui doit vous être utile.

S. Rémi. Comme cette maxime ne paraissait pas se rapporter parfaitement à ce qui précède, il leur fait connaître le but qu’il s’y est proposé en ajoutant : « S’ils ont appelé Béelzébub le père de famille, à combien plus forte raison traiteront-ils ses domestiques de la même manière. »

S. Chrys. (hom. 35.) Il ne dit pas ses serviteurs, mais ses domestiques, les gens de sa maison, pour exprimer dans quelle intimité il est avec eux, comme il le dit ailleurs : « Je ne vous appellerai plus mes serviteurs, mais mes amis. » — S. Rémi. Il semble leur dire par ces paroles : « Ne cherchez donc ni les honneurs de la terre, ni la gloire qui vient des hommes, vous qui me voyez racheter le monde en supportant tous les outrages et tous les opprobres. — S. Chrys. (hom. 35.) Il ne se contente pas de dire : S’ils ont outragé le Maître, mais il spécifie l’outrage : « s’ils l’ont appelé Béelzébub. » — S. Jérôme. Béelzébub était l’idole d’Accaron, qui est appelée dans le livre des Rois l’idole de la mouche. Béel est la même chose que Bel ou Baal, et Zébub signifie mouche. Les Juifs donnaient au prince des démons le nom de l’idole la plus impure, qu’on appelait mouche, à cause de ce qu’elle a d’immonde, car la mouche en tombant dans un parfum en détruit la bonne odeur.

Saint Thomas d’Aquin, Glose continue des Évangiles. La chaîne d’or, ouvrage rédigé de 1263 à 1264.
Trad. par l’abbé J.-M. Peronne, Librairie Louis Vivès, 1868.

 

Plan du site    |    Contact    |    Liens    |    Chapelle