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Mc  9  8-12

Origène. (sur S. Matth.) Après la manifestation du mystère de la gloire sur la montagne, alors que les disciples en descendent, Jésus leur recommande de ne publier sa transfiguration qu’après le triomphe île sa mort et de sa résurrection. " Comme les disciples descendaient de la montagne, Jésus leur défendit, " etc. — S. Chrys. (hom. 57 sur S. Matth.) Le Sauveur ne se borne pas à leur ordonner le silence ; il leur fait entendre qu’il doit souffrir la mort et que tel est le motif du silence qu’il leur recommande. — Théophile. Les hommes se seraient scandalisés d’entendre raconter des choses si glorieuses de celui qu’ils devaient voir mourir sur une croix : il ne convenait donc pas de leur faire connaître avant sa passion la gloire qui devait la suivre ; après la résurrection au contraire, ce mystère n’avait plus rien d’incroyable pour eux. — S. Chrys. Les Apôtres, qui ignoraient le mystère de la résurrection, conservèrent la parole qu’ils avaient entendue, et elle fut pour eux un objet de discussion : " Ils retinrent cette parole en eux-mêmes. " — S. Jérôme. Cette observation, qui est personnelle à saint Marc, signifie que quand la mort aura été absorbée dans la victoire, tout ce qui aura précède sera mis en oubli (1 Co 15, 54 ; Is 65, 17 ; 25, 8 ; Ap 21, 4).

" Et ils demandèrent à Jésus : Que veulent donc dire, " etc. — S. Chrys. Voici, ce me semble, l’intention des Apôtres, en faisant au Sauveur cette question : " Nous avons vu Elie avec vous, mais nous vous avons vu avant de voir Elie ; et cependant les scribes enseignent qu’Elie apparaîtra avant le Messie ; ils nous ont donc trompés. " — Bède. Ou bien les Apôtres, regardant la transfiguration, dont ils viennent d’être les témoins sur la montagne, comme la transformation glorieuse de Jésus-Christ, ils lui disent : Si c’est ici votre avènement glorieux, comment no voyons-nous pas votre précurseur ? Elie, en effet, avait disparu. — S. Chrys. (hom. 58 sur S. Matth.) Et Jésus répond à leur question dans les paroles suivantes : " Lorsque Elie viendra, " etc. Il leur apprend donc qu’Elie viendra avant le second avènement ; car les Ecritures distinguent deux avènements, l’un qui a déjà eu lieu, et l’autre qui doit s’accomplir plus tard. Or, le Sauveur déclare qu’Elie sera le précurseur de ce second avènement. — Bède. Elie rétablira toutes choses, comme Malachie l’a annoncé (Ma 4) : " Je vous enverrai mon prophète Elie, qui réconciliera le cœur des pères avec leurs enfants, et le cœur des enfants avec leurs pères ; " il acquittera aussi envers la mort, la dette dont sa vie prolongée a différé le paiement. — Théophile. Le Sauveur combat ici l’opinion des pharisiens, qui prétendaient qu’Elie était le précurseur du premier avènement, et il en fait voir les inconvénients : " Et comment il est écrit, " etc., c’est-à-dire, lorsque Elie de Thesbé viendra, il pacifiera les Juifs, et les amènera à la foi, et c’est ainsi qu’il sera le précurseur du second avènement. Mais s’il doit être le précurseur du premier avènement, comment expliquer ce que dit l’Ecriture, que le Fils de l’homme doit souffrir ? Car de deux choses l’une : ou Elie n’est pas le précurseur du premier avènement, elles Ecritures sont véridiques ; ou il l’est réellement, et les Ecritures ne disent pas la vérité, lorsqu’elles déclarent qu’il faut d’abord que le Christ souffre, puisqu’elles ajoutent qu’Elie doit tout rétablir, qu’il ne restera plus un seul Juif incrédule, que tous ceux qui l’entendront, ajouteront foi à sa prédication. — Bède. Ou bien, ces paroles de Jésus, " comment est-il écrit, " etc., signifient de même qu’il est écrit dans un grand nombre de prophéties, que le Christ doit souffrir, de même quand Elie viendra, il sera l’objet du mépris des impies qui lui feront souffrir mille outrages.

S. Chrys. (hom. 58 sur S. Matth.) Le Sauveur vient d’affirmer qu’Elie serait le précurseur du dernier avènement ; il déclare en même temps que c’est Jean-Baptiste qui a été le précurseur du premier. " Mais je vous dis qu’Elie est déjà venu. " Il donne à Jean le nom d’Elie, non qu’il eut été Elie en personne, mais parce qu’il avait rempli le ministère d’Elie et qu’il avait été le précurseur du premier avènement, comme Elie le sera du second. — Théophile. Jean avait été comme Elie, un censeur sévère, et, plein de zèle, un ami de la solitude ; mais les Juifs ont été moins dociles à sa parole qu’ils ne le seront à celle d’Elie ; ils l’ont mis à mort au milieu d’une fête criminelle, eu lui tranchant la tête, " ils lui ont fait tout ce qu’ils ont voulu. " — S. Chrys. Ou bien encore, ce sont les disciples qui demandent à Jésus le sens de cette parole de l’Ecriture, que le Fils de l’homme doit souffrir ; " et Jésus leur répond : Jean est venu pour remplir un ministère semblable à celui d’Elie, et comme Elie, les Juifs l’ont maltraité ; de même le Fils de l’homme doit souffrir, comme les Ecritures l’ont prédit. "

Saint Thomas d’Aquin, Glose continue des Évangiles. La chaîne d’or, ouvrage rédigé de 1263 à 1264.
Trad. par l’abbé J.-M. Peronne, Librairie Louis Vivès, 1868.

 

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