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Mc  1  29-31

Bède. Il fallut d’abord refréner la langue du serpent pour qu’elle cessât de vomir ses poisons, et guérir ensuite de la fièvre de la concupiscence charnelle la femme qui fut séduite la première : " Et bientôt après, sortant de la synagogue, ils vinrent, " etc. — Théophyl. Jésus se retira, selon sa coutume, le jour du sabbat, vers le soir, pour se rendre dans la demeure de ses disciples. Or, celle qui devait les servir était en proie à la fièvre : " La belle-mère de Simon Pierre était couchée, tourmentée par la fièvre. " — S. Chrys. Les disciples qui espéraient recueillir quelque avantage de la présence du Sauveur, sans attendre le soir, le priaient de guérir la belle-mère de Pierre : " Aussitôt ils lui parlèrent à son sujet. " — Bède. Saint Luc dit qu’ils lui adressèrent une prière en sa faveur (Lc 4) Car le Sauveur guérissait les maladies, tantôt sur la prière qu’on lui en faisait, tantôt de son propre mouvement, montrant par là qu’il prête l’oreille aux prières des fidèles qui demandent la guérison de leurs passions vicieuses ; et qu’il leur donne de comprendre ce que jusque-là ils ne comprenaient nullement ; ou qu’il accorde à une pieuse supplication le pardon des fautes méconnues, comme le demandait le Psalmiste : "c Seigneur, purifiez-moi de mes fautes cachées. " (Ps 18) Ici donc, c’est à la prière qu’il accorde la guérison : " Et s’approchant, il la fit lever, et lui ayant pris la main, " etc. — Théophyl. Nous apprenons ici que celui qui se rend le serviteur des saints pour l’amour de Jésus-Christ peut espérer obtenir de Dieu sa guérison. — Bède. En distribuant surtout le jour du sabbat, les bienfaits de ses guérisons et de sa doctrine, il nous enseigne qu’il n’est pas soumis à la loi, mais qu’il est au-dessus de la loi ; et qu’il a fait choix, non du sabbat judaïque, mais du véritable sabbat, et que le repos qui plaît au Seigneur, c’est de joindre le zèle pour le salut des âmes à l’abstention de toute œuvre servile, c’est-à-dire de toute œuvre coupable : " Et aussitôt la fièvre la quitta, " etc. La santé que le Seigneur rend à cette femme lui revient pleine et entière, et avec un tel retour de force qu’elle peut servir sur-le-champ ceux qui lui avaient porté secours. S’il est vrai, comme nous l’avons dit, que cet homme délivré du dé-mou figure l’âme délivrée des pensées mauvaises, cette femme délivrée de la fièvre, à la parole du Seigneur, nous représente sous une image très-juste la chair guérie par les préceptes de la continence des brûlantes ardeurs de la concupiscence. — S. Jérôme. Car la fièvre signifie l’intempérance dont nous sommes guéris, nous qui ne sommes pas les enfants de la synagogue, mais de l’Eglise à l’aide d’une discipline salutaire, et par l’élévation de nos désirs, pleins d’un saint empressement à servir ensuite celui à qui nous devons notre guérison. — Théophile. Cette fièvre représente celui qui s’irrite, et en vient, sous l’impulsion de sa colère, à des violences que rien n’arrête ; mais si la raison retient son bras, il se lève et devient ainsi le serviteur de la raison.

Saint Thomas d’Aquin, Glose continue des Évangiles. La chaîne d’or, ouvrage rédigé de 1263 à 1264.
Trad. par l’abbé J.-M. Peronne, Librairie Louis Vivès, 1868.

 

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