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Mc  15  1-5

Bède. Les Juifs avaient coutume de livrer au juge, chargé de chaînes, celui qu’ils avaient condamné à mort ; voilà pourquoi après avoir raconté la condamnation du Christ, l’Evangéliste ajoute : " Dès le matin, les princes des prêtres lièrent Jésus, " etc. Remarquons cependant que ce ne fut pas la première fois qu’ils le lièrent ; aussitôt qu’ils se furent saisis de lui la nuit, dans le jardin, ils le garrottèrent. — Théophile. Ils livrèrent Jésus aux Romains, mais ils furent eux-mêmes livrés à ces mêmes Romains, pour accomplir cette parole des Ecritures (Is 3, 11) : " Rendez-leur selon les œuvres de leurs mains. " (Ps 27)

" Pilate l’interrogea, " etc. — Bède. Pilate ne l’interroge que sur ce seul chef d’accusation, s’il est le roi des Juifs ; preuve évidente de l’impiété des Juifs qui n’ont même pas pu trouver de faux prétextes pour faire condamner le Sauveur, " Jésus leur répondit : Vous le dites. " Notre-Seigneur répond de la sorte dans l’intérêt de la vérité, et de manière que ses paroles ne pussent donner prise à aucune accusation calomnieuse. — Théophile. Sa réponse, en effet, est douteuse, car ces paroles : " Vous le dites, " peuvent s’entendre de la sorte : C’est vous qui le dites, ce n’est pas moi. Remarquez aussi que Jésus répond en partie à Pilate qui le condamne malgré lui, et qu’il ne dit rien aux prêtres et aux chefs du peuple, parce qu’il les juge indignes de sa réponse.

" Et ils formaient diverses accusations contre lui. " — S. Augustin. (de l’accord des Evang,, 3, 8.) Saint Luc raconte les crimes supposés dont ils l’accusèrent : " Ils commencèrent à l’accuser en disant : Nous avons trouvé cet homme pervertissant notre nation, et défendant de payer le tribut à César, et se donnant le nom de Christ roi. "

" Pilate l’interrogea de nouveau et lui dit : Vous ne répondez rien, voyez de combien de choses ils vous accusent. " — Bède. C’est un païen qui condamne Jésus, mais il fait remonter la condamnation au peuple juif, " Mais Jésus ne répondit plus rien, de sorte que Pilate en était tout étonné, " Le Sauveur ne voulut rien répondre, car en se justifiant de ces fausses accusations, le gouverneur l’eût renvoyé, et les fruits immenses de la croix eussent été différés.

Théophile. Ce que Pilate admirait, c’est que Jésus, docteur de la loi, dont l’éloquence pouvait d’un seul mot mettre à néant les accusations de ses ennemis, ne répondait rien, mais supportait courageusement leurs calomnies.

Saint Thomas d’Aquin, Glose continue des Évangiles. La chaîne d’or, ouvrage rédigé de 1263 à 1264.
Trad. par l’abbé J.-M. Peronne, Librairie Louis Vivès, 1868.

 

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