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Mc  13  28-31

Bède. Sous cette figure du figuier, le Seigneur nous apprend le temps de la consommation du monde : " Apprenez ceci d’une comparaison tirée du figuier, lorsque ses branches sont encore tendres, " etc. — Théophile. C’est-à-dire, de même que l’été vient aussitôt après que le figuier a poussé ses feuilles ; ainsi, aussitôt après les persécutions de l’Antéchrist, aura lieu l’avènement du Christ, qui sera pour les justes l’été succédant à l’hiver, et pour les pécheurs l’hiver après l’été. — S. Augustin. (lett. 81 à Hésych.) On peut dire encore que tout ce que les trois Evangélistes ont raconté de l’avènement du Seigneur, soigneusement comparé et discuté, paraît se rapporter à cet avènement qu’il accomplit tous les jours dans son corps, qui est l’Eglise, à l’exception des endroits où le dernier avènement est prédit clairement, comme s’approchant tous les jours. Ainsi, dans la dernière partie du discours rapporté par saint Matthieu, c’est à ce dernier avènement qui s’appliquent ces paroles : " Lorsque le Fils de l’homme viendra dans sa majesté. " A quoi se rapportent en effet ces autres paroles : " Lorsque vous verrez toutes ces choses s’accomplir ? " Aux circonstances dont il vient de parler et parmi lesquels il faut ranger celle-ci : " Et alors ils verront le Fils de l’homme venant sur les nuées, " Ce ne sera donc pas encore la fin, mais elle ne sera pas éloignée. Ou bien on peut dire encore, que tout ce qui précède ne doit pas s’entendre du dernier avènement, mais une partie seulement, c’est-à-dire, ces paroles : " Et alors ils verront venir le Fils de l’homme, " car ce sera bien là non un signe de la fin prochaine, mais la fin elle-même. Cependant saint Matthieu montre clairement qu’il faut tout entendre sans exception de la fin du monde, lorsqu’il dit : " Lorsque vous verrez toutes ces choses, sachez que le Fils de l’homme est proche et qu’il est à la porte. " Voici donc dans quel sens il faut entendre ce qui a été dit plus haut : " Et il enverra ses anges des quatre parties du monde, " c’est-à-dire, il rassemblera ses élus de toutes les parties de la terre, pendant toute cette dernière heure, en venant dans ses membres comme sur les nuées.

Bède. Au sens spirituel on peut voir dans ce figuier qui se couvre de feuilles, la synagogue qui, lors de la venue du Sauveur, ne produisait aucun fruit de justice dans ceux qui étaient alors incrédules, et qui fut condamnée à une éternelle stérilité. Cependant l’Apôtre dit : " Lorsque la plénitude des nations sera entrée, tout Israël sera sauvé. " Qu’est-ce à dire ? que le figuier longtemps stérile produira les fruits qu’il avait refusés jusque-là. Dès que vous apercevrez ces fruits, soyez certain que l’été du la paix véritable n’est pas éloigné. — S. Jérôme. Ou bien les feuilles nouvelles du figuier c’est le temps présent, l’été qui approche, c’est le jour du jugement, jour auquel chaque arbre découvrira ce qu’il portait en soi, ou l’aridité qui le fera condamner au feu, ou la sève qui le rendra digne d’être planté avec l’arbre de vie.

" Je vous dis en vérité que cette génération ne passera point, que toutes ces choses ne soient accomplies. " — Bède. Par génération, on peut entendre ici ou tout le genre humain, ou la nation seule des Juifs. — Théophile. Ou bien encore, " cette génération, " la génération des chrétiens ne passera point que toutes les prédictions sur Jérusalem et sur l’Antéchrist ne soient accomplies. Il ne dit pas en effet la génération des Apôtres, parce que les Apôtres, pour le plus grand nombre, ne vécurent point jusqu’à la ruine de Jérusalem. Il veut doue parler de la génération des chrétiens, et son dessein est de consoler ses disciples, en leur donnant l’assurance que la foi ne défaillirait pas entièrement dans ces temps malheureux. Les éléments stables et permanents du monde passeront plutôt que les paroles du Christ : " Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. " — Bède. Le ciel qui doit passer, n’est ni le ciel éthéré, ni le ciel des astres, mais le ciel atmosphérique ; car d’après la doctrine de saint Pierre, le feu du jugement atteindra tous les endroits où les eaux du déluge ont pu parvenir (2 P 3, 5-7). Le ciel et la terre passeront quant à la forme extérieure qu’ils ont actuellement, mais leur substance a une durée éternelle.

Saint Thomas d’Aquin, Glose continue des Évangiles. La chaîne d’or, ouvrage rédigé de 1263 à 1264.
Trad. par l’abbé J.-M. Peronne, Librairie Louis Vivès, 1868.

 

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