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Lc  1  79

Pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort, et pour conduire nos pieds dans le chemin de la paix.

Bède. Le nom d’Orient convient parfaitement au Christ, parce qu’il nous a ouvert l’entrée de la vraie lumière : « Pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort, » etc. — S. Chrys. (hom. 44 sur S. Matth.) Les ténèbres dont il parle ici ne sont pas les ténèbres matérielles, mais les erreurs, l’éloignement de la foi (ou l’impiété). — S. Basile. (sur Is 2.) Dans quelles ténèbres était plongé le peuple des gentils, appesanti par le culte des idoles, jusqu’à ce que la lumière soit venu dissiper cette profonde obscurité et répandre partout les splendeurs de la vérité ! — S. Grég. (Moral., 4, 47.) L’ombre de la mort, c’est l’oubli de l’esprit ; la mort fait que ce qu’elle détruit n’est plus dans la vie ; ainsi l’oubli fait que ce qu’il atteint n’est plus dans la mémoire ; voilà pourquoi il dit du peuple juif qui avait oublié Dieu, qu’il était assis dans l’ombre de la mort. L’ombre de la mort, c’est encore la mort du corps, la mort véritable est celle qui sépare l’âme d’avec Dieu ; l’ombre de la mort est celle qui sépare l’âme d’avec le corps ; ce qui fait dire aux martyrs (Ps 43) : « L’ombre de la mort nous a couverts. » L’ombre de la mort peut encore signifier l’imitation du démon qui est appelé mort dans l’Apocalypse (Ap 6). En effet, l’ombre est toujours proportionnée à la forme du corps, ainsi les actions des impies sont une espèce d’imitation du démon. — S. Chrys. L’expression : « ils sont assis, » est des plus justes ; en effet, nous ne marchions pas dans les ténèbres, mais nous étions assis sans aucun espoir de délivrance. — Théophile. Le Seigneur, en se levant sur notre terre, n’éclaire pas seulement ceux qui sont assis dans les ténèbres, sa mission est plus étendue : « Pour diriger nos pas dans la voie de la paix. » La voix de la paix c’est la voix de la justice, dans laquelle il a dirigé nos pas, c’est-à-dire les affections de nos âmes. — S. Grég. (hom. 32 sur les Evang.) Nous dirigeons nos pas dans la voie de la paix, lorsque dans nos actions nous suivons le chemin qui ne s’écarte jamais de la grâce de notre Créateur. — S. Ambr. Remarquez en même temps que la prophétie d’Elisabeth est courte, tandis que celle de Zacharie est beaucoup plus étendue ; cependant tout deux parlaient sous l’inspiration de l’Esprit saint dont ils étaient remplis, mais nous voyons ici l’observation de cette règle qui veut que la femme s’applique plus à connaître les choses divines qu’à les enseigner aux autres.

Saint Thomas d’Aquin, Glose continue des Évangiles. La chaîne d’or, ouvrage rédigé de 1263 à 1264.
Trad. par l’abbé J.-M. Peronne, Librairie Louis Vivès, 1868.

 

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