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Lc  1  80

Bède. Le prédicateur futur de la pénitence pour prêcher un jour avec plus de liberté le détachement des plaisirs séducteurs du monde, passe dans le désert les premières années de sa vie : « L’enfant croissait, » dit le texte sacré. — Théophile. Il croissait extérieurement en suivant les progrès de l’âge : « Et il se fortifiait. » Les dons spirituels se développaient en même temps que le corps, et les opérations de l’esprit se manifestaient avec plus d’éclat de jour en jour. — Origène. (hom. 2.) Ou bien il croissait en esprit et ne s’arrêtait pas au premier degré de perfection ; l’esprit acquérait toujours en lui une nouvelle force, sa volonté tendant toujours vers un but plus parfait, était dans un progrès continuel, et son âme s’élevait à des contemplations de plus en plus divines. Sa mémoire s’exerçait pour amasser dans ses trésors les plus pures vérités. L’Évangéliste ajoute : « Et il se fortifiait. » La nature humaine est faible, comme nous le lisons dans le saint Évangile (Mt 26) : « La chair est faible, » il faut donc que l’esprit la fortifie, car l’esprit est prompt. Il en est beaucoup qui ont en partage la force du corps ; mais l’athlète de Dieu doit rechercher la force de l’esprit pour détruire la sagesse de la chair. Jean-Baptiste se retira donc dans le désert pour fuir le tumulte des villes et leurs assemblées bruyantes : « Et il était dans les déserts ; » là où l’air est plus pur, le ciel plus ouvert, et Dieu plus familier. Jusqu’au temps où devait commencer son baptême et sa prédication, il s’appliquait à la prière, il conversait avec les anges, il invoquait le Seigneur, et l’entendait lui dire : « Me voici. » (cf. Is 58, 9) — Théophile. Ou bien il demeurait dans le désert pour y être élevé loin de la malice du monde, et pour qu’un jour il pût le reprendre de ses crimes sans aucune crainte ; car s’il avait vécu au milieu du monde, peut-être l’amitié, la société des hommes l’eussent amolli et dépravé, c’était aussi pour qu’il fût un témoin digne de foi lorsqu’il annoncerait le Christ. Il vivait donc caché dans le désert jusqu’à ce qu’il plût à Dieu de le montrer au peuple d’Israël : « Jusqu’au jour de sa manifestation dans Israël. » — S. Ambr. Il est digne de remarque que l’Évangéliste raconte le temps de la vie du prophète dans le sein de sa mère, pour ne point passer sous silence la présence de Marie, tandis qu’au contraire il ne dit rien de son enfance, parce que la force que la présence de Marie lui a communiquée dès le sein de sa mère, l’a délivré de toutes les faiblesses de l’enfance.

Saint Thomas d’Aquin, Glose continue des Évangiles. La chaîne d’or, ouvrage rédigé de 1263 à 1264.
Trad. par l’abbé J.-M. Peronne, Librairie Louis Vivès, 1868.

 

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