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Lc  18  31-34

S. Grég. (hom. 2, sur les Evang.) Le Sauveur qui prévoyait le trouble que sa passion devait jeter dans l’esprit de ses disciples, leur prédit longtemps à l’avance et les souffrances de la passion, et la gloire de sa résurrection : « Ensuite Jésus prit à part les douze, et leur dit : Voici que nous montons à Jérusalem, » etc. — Bède. Il prévoyait aussi que certains hérétiques prétendraient qu’il avait enseigné une doctrine contraire à la loi et aux prophètes, et il leur montre que les oracles des prophètes ont annoncé au contraire la consommation de son sacrifice sanglant, et la gloire qui devait le suivre.

S. Chrys. (hom. 66, sur S. Matth.) Il prend à part ses disciples pour s’entretenir avec eux de sa passion ; il ne voulait pas qu’elle fût connue pour le moment du peuple parmi lequel cette prédiction eût jeté le trouble et l’agitation ; mais il la fait exclusivement connaître à ses disciples pour leur donner le courage de supporter ce triste événement lorsqu’il serait arrivé.

S. Cyrille. Il veut aussi les convaincre que sa passion lui était parfaitement connue, qu’il allait volontairement au-devant de ses souffrances, et prévenir ainsi dans leur esprit cette difficulté : Comment celui qui promettait de nous sauver, est-il tombé lui-même dans les mains de ses ennemis ? Aussi leur raconte-t-il par ordre toute la suite de sa passion : « Il sera livré aux Gentils, et moqué, et flagellé, et couvert de crachats. » — S. Chrys. (hom. 66, sur S. Matth.) C’est ce qu’avait prédit Isaïe : « J’ai livré mes épaules aux coups, et mes joues aux soufflets, je n’ai point détourné mon visage de ceux qui me couvraient d’injures et de crachats. » (Is 50.) Le même prophète a également prédit le supplice de la croix : « Il a livré son âme à la mort, et il a été mis au nombre des scélérats. » (Is 53.) Notre-Seigneur ajoute : « Et après qu’ils l’auront flagellé, ils le mettront à mort. » David a aussi prédit sa résurrection, lorsqu’il disait (Ps 15) : « Vous ne laisserez pas mon âme dans l’enfer (Ac 2). » Le Sauveur renouvelle ici cette prédiction : « Et il ressuscitera le troisième jour. »

S. Isidore. (Liv. 2, lett. 212.) J’admire la folie de ceux qui demandent pourquoi Jésus-Christ a ressuscité avant le troisième jour. Qui ne voit que s’il eut ressuscité plus tard qu’il ne l’avait prédit, ce serait un signe d’impuissance, tandis qu’en ressuscitant plutôt il donne une preuve de sa puissance toute divine. Qu’un débiteur qui a promis à son créancier de payer sa dette dans trois jours, s’acquitte le jour même, nous le regarderons non comme un menteur, mais comme un homme fidèle à sa parole. Je dirai plus, le Sauveur n’a pas prédit qu’il ressusciterait après trois jours, mais le troisième jour. Or, vous avez la veille du sabbat, le jour du sabbat lui-même jusqu’au coucher du soleil, et le jour qui suit le sabbat, lequel fut celui de sa résurrection.

S. Cyrille. Les disciples ne comprenaient pas encore parfaitement ce que les prophètes avaient prédit ; mais après sa résurrection, il leur ouvrit l’esprit pour qu’ils comprissent les Écritures (Lc 24, 45) : « Mais ils ne comprirent rien à cela. » — Bède. Ils désiraient ardemment voir se prolonger la vie de leur maître, par conséquent ils ne pouvaient souffrir d’entendre parler de sa mort. Ils savaient d’ailleurs qu’il était non seulement un homme innocent, mais qu’il était véritablement Dieu, et ils ne pouvaient supposer qu’il pût mourir ; et comme il leur parlait souvent en paraboles, ils croyaient pouvoir entendre dans un sens figuré tout ce qu’il leur disait de sa passion : « Et cette parole leur était cachée, et ils ne comprenaient point ce qui leur était dit. » Les Juifs au contraire qui conspiraient pour le faire mourir, comprenaient parfaitement qu’il voulait parler de sa passion, lorsqu’il leur disait : ce que nous lisons dans saint Jean : « Il faut que le Fils de l’homme soit élevé. » Aussi lui répondirent-ils : « Nous avons appris de la loi que le Christ demeure éternellement, comment donc pouvez-vous dire : « Il faut que le Fils de l’homme soit élevé ? »

Saint Thomas d’Aquin, Glose continue des Évangiles. La chaîne d’or, ouvrage rédigé de 1263 à 1264.
Trad. par l’abbé J.-M. Peronne, Librairie Louis Vivès, 1868.

 

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