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Lc  11  1-4

Bède. Après avoir raconté l’histoire des deux soeurs, qui ont comme personnifié en elles les deux vies de l’Église, l’Évangéliste nous représente, en suivant un ordre admirable, Notre-Seigneur en prière et enseignant à ses disciples à prier, parce qu’en effet la prière dont il donne les précieux enseignements, renferme le mystère de ces deux vies, et que la perfection de chacune d’elles s’obtient, non par nos propres forces, mais par la prière : « Un jour que Jésus était en prière en un certain lieu, » etc. — S. Cyrille. (Ch. des Pèr. gr.) Mais pourquoi prier, puisqu’il est la source de tout bien qu’il possède dans sa plénitude, et qu’il n’a besoin de rien ? Nous répondons qu’une des conséquences de l’incarnation pour le Sauveur était de se conformer aux actions de la vie humaine, alors qu’il le jugeait convenable ; si, en effet, il se soumet à la nécessité du boire et du manger, quel inconvénient qu’il se livre à la prière, pour nous apprendre à ne pas négliger ce devoir, et à persévérer avec ferveur dans l’exercice de la prière ?

Tite de Bostra. (sur S. Matth.) Les disciples à qui Notre-Seigneur avait donné les règles d’une vie toute nouvelle, lui demandent aussi une nouvelle formule de prière, bien que l’Ancien Testament en contint un grand nombre : « Et dès qu’il eut cessé de prier, un de ses disciples lui dit : Seigneur, apprenez-nous à prier, de peur que nous n’offensions Dieu en lui demandant une chose pour une autre, ou en ne le priant pas avec les dispositions convenables. »

Origène. (Ch. des Pèr. gr.) Pour déterminer le Sauveur à leur tracer les règles de la prière, le disciple de Jésus ajoute : « Comme Jean l’a appris à ses disciples, » Jean, dont vous nous avez dit, « qu’il était le plus grand de tous les enfants des femmes. » Vous nous faites un précepte de vous demander les biens éternels et ineffables, mais qui nous donnera de les connaître, si ce n’est vous notre Dieu et notre Sauveur ?

S. Grég. de Nysse. (Serm. 1, sur la prière.) Le Sauveur expose à ses disciples la divine doctrine de la prière, parce qu’ils la lui demandent avec instance, et il leur enseigne comment ils doivent prier Dieu pour être exaucés. — S. Basile. (Const. mon., ch. 1.) Il y a deux sortes de prières, la prière de louange, jointe à un grand sentiment d’humilité, et la prière de demande, qui est moins parfaite. Lors donc que vous vous mettez en prière, ne vous hâtez pas de passer à la demande, autrement vous accusez vos dispositions intérieures, et vous témoignez que c’est la nécessité qui vous amène aux pieds de Dieu. Mais lorsque vous commencez à prier, séparez-vous de toute créature visible et invisible, et donnez pour exorde à votre prière la louange du Créateur de toutes choses : « Et il leur répondit : Lorsque vous priez, dites : Père, » etc. — S. Augustin. (Serm. 27, sur les parol. du Seig.) Comme cette première parole est pleine de grâce et de miséricorde ! Vous n’osiez pas lever votre front vers le ciel, vous recevez tout d’un coup la grâce de Jésus-Christ ; de mauvais serviteur vous êtes devenu fils bien aimé, ayez donc espérance, non dans vos oeuvres, mais dans la grâce du Sauveur. Ce n’est point de la présomption, mais de la confiance ; proclamer la grâce que vous avez reçue, ce n’est point un acte d’orgueil, mais de dévotion. Levez-donc les yeux au ciel, vers votre Père, qui vous a donné une nouvelle vie dans le baptême, qui vous a racheté par son Fils. Dites lui comme un bon Fils : « Mon Père, » mais ne vous attribuez rien de trop particulier dans ce titre, car Dieu n’est, dans la rigueur du mot, le Père que de Jésus-Christ seul, parce qu’il est le seul qu’il ait engendré, tandis qu’il est notre Père commun à tous, parce qu’il nous à créés. C’est pour cela que dans saint Matthieu, nous lisons : « Notre Père ; » et qu’il ajoute : « Qui êtes dans les cieux ; » c’est-à-dire dans les cieux dont il est écrit : « Les cieux racontent la gloire de Dieu » dans les cieux où le péché n’existe plus, où la mort n’a plus de blessure. — Théophile. Ces paroles : « Qui êtes dans les cieux, » ne signifient pas que Dieu se trouve circonscrit par les limites des cieux, mais Notre-Seigneur les emploie pour relever notre âme vers le ciel, et nous séparer des choses de la terre.

S. Grég. de Nysse. (Serm. 2, sur l’orais. domin.) Voyez quelle préparation est nécessaire pour que vous puissiez dire avec confiance : « Père ; » car si vous arrêtez vos regards sur les choses de la terre, si vous ambitionnez la gloire qui vient des hommes, si vous êtes l’esclave des passions de la chair, et que vous osiez faire cette prière, il me semble entendre Dieu vous dire : Comment, votre vie n’est que corruption, et vous invoquez comme votre Père l’auteur de l’incorruptibilité, et vous ne voyez pas que votre voix criminelle profane ce nom incorruptible ! En effet, celui qui vous a commandé de l’appeler votre Père, ne vous a pas autorisé à ouvrir votre bouche au mensonge. (Serm., 3.) Or, le principe de tout bien c’est de glorifier le nom de Dieu dans notre vie. Aussi le Sauveur ajoute : « Que votre nom soit sanctifié. » Qui pourrait être assez dépourvu de raison, que d’être témoin de la vie pure et sainte des vrais chrétiens, et de ne pas glorifier le nom qu’ils invoquent ? Celui donc qui dit à Dieu : « Que votre nom que j’invoque soit sanctifié en moi, » fait à Dieu cette prière : Que je devienne à l’aide de votre grâce juste, et éloigné de tout mal. — S. Chrys. (hom. 18, sur l’Ep. 1, aux Cor.) A la vue de la beauté et de la magnificence des cieux, on ne peut s’empêcher de s’écrier : Gloire à vous, ô mon Dieu, et on éprouve le même sentiment au spectacle de la vertu, car la vertu de l’homme donne plus de gloire à Dieu que la magnificence des cieux. — S. Arc. (Serm. 28, sur les parol. du Seig.) Ou bien ces paroles veulent dire : « Que votre nom soit sanctifié » en nous, de manière que la sainteté de Dieu puisse s’étendre jusqu’à nous. — Tite de Bostra. (sur S. Matth.) Ou bien encore, « que votre nom soit sanctifié, » c’est-à-dire, que votre sainteté soit connue de tous les hommes, et qu’elle soit l’objet de leurs louanges, car c’est aux justes qu’il appartient de publier les louanges de Dieu. (Ps 32.) Il nous commande donc de prier pour la sanctification du monde entier. — S. Cyrille. (Ch. des Pèr. gr.) En effet, ceux qui n’ont pas encore reçu la foi, n’ont que du mépris pour le nom de Dieu, mais aussitôt que la lumière de la vérité aura lui à leurs yeux, ils confesseront qu’il est le saint des saints. (Dn 9, 24.) — Tite de Bostra. (comme précéd.) Et comme la gloire de Dieu le Père est dans le nom de Jésus, le nom du Père sera vraiment sanctifié, lorsque Jésus-Christ sera connu.

Origène. (Ch. des Pèr. gr.) Ou bien encore, comme les idolâtres et les pécheurs attribuent le nom de Dieu aux plantes et aux créatures, ce nom n’est pas encore sanctifié ; c’est-à-dire, qu’il demeure confondu avec des choses dont il doit être nécessairement séparé. Le Sauveur nous enseigne donc à demander que le nom de Dieu soit réservé au seul vrai Dieu, auquel seul peuvent s’appliquer les paroles suivantes « Que votre règne arrive ; » de manière que tout empire, toute domination, toute puissance, et le règne du monde soient anéantis, aussi bien que le péché qui règne dans nos corps mortels (1 Co 15, 24 ; Rm 6, 2). — S. Grég. de Nysse. Nous demandons encore à Dieu d’être délivrés de la corruption, et affranchis de la mort. Ou bien encore, selon quelques interprètes : « Que votre règne arrive, » c’est-à-dire, que votre Esprit saint descende sur nous, pour nous purifier. — S. Augustin. (Serm. 24, sur les parol. du Seig.) Le royaume de Dieu arrive pour nous, quand nous avons eu le bonheur d’obtenir sa grâce ; car Jésus lui-même nous a dit : « Le royaume de Dieu est au milieu de vous. » — S. Cyrille. Ou bien ceux qui font cette prière, expriment le désir de voir le second avènement du Sauveur de tous les hommes paraissant à leurs yeux dans toute sa gloire. Or, il nous fait un commandement de demander dans la prière l’arrivée de ce temps vraiment redoutable, pour nous apprendre à fuir la négligence et la tiédeur, si nous ne voulons que cet avènement nous amène les flammes vengeresses de l’éternité. Il veut au contraire que notre vie s’écoule dans une sainte conformité à sa volonté, pour que ces jours ne nous apportent que des couronnes d’immortalité. Voilà pourquoi dans saint Matthieu la demande suivante est celle ci : « Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel. » — S. Cyrille. (hom. 20, sur S. Matth.) C’est-à-dire : Accordez-nous d’imiter la vie des habitants des cieux, de sorte que nous ne voulions que ce que vous voulez vous-même. — S. Grég. de Nysse. (Serm. 4, sur l’orais. dom.) Notre-Seigneur nous déclare que la vie de l’homme après la résurrection sera semblable à la vie des anges ; il faut donc que la vie présente soit une préparation à cette vie que nous espérons après la mort, et que tout en vivant dans la chair, nous ne vivions pas selon les inspirations de la chair (Rm 7, 12 ; 2 Co 10, 3). C’est ainsi que le véritable médecin de nos âmes guérit les maladies de notre nature ; le principe de nos infirmités c’est de nous être mis en opposition avec la volonté divine ; ce n’est donc que par une conformité entière à cette divine volonté que nous serons délivrés de ces infirmités, car la santé de l’âme consiste dans l’accomplissement légitime de la volonté divine.

S. Augustin. (Enchirid., ch. 116.) Dans l’Évangile selon saint Matthieu, l’oraison dominicale contient sept demandes ; l’évangéliste saint Luc, n’en donne que cinq, et cependant il n’est pas en opposition avec saint Matthieu, mais dans l’abrégé qu’il nous donne de cette prière, il nous fait comprendre comment les sept demandes doivent être entendues. En effet, le nom de Dieu est sanctifié dans l’Esprit saint, et le royaume de Dieu doit venir à la résurrection. Saint Luc veut donc nous apprendre que la troisième demande n’est pour ainsi dire que la répétition des deux premières, et, son intention est de nous la faire mieux comprendre en l’omettant. Viennent ensuite les trois autres demandes, et d’abord celle du pain quotidien : « Donnez-nous aujourd’hui notre pain de chaque jour. » — S. Augustin. (Serm. 28, sur les parol. du Seig.) Le texte grec porte επιουσιον, qui est au-dessus de toute substance. Ce qui ne peut s’appliquer au pain qui entre dans le corps et le nourrit, mais au pain de la vie éternelle qui fortifie la substance de notre âme. La version latine l’appelle pain de chaque jour, et les Grecs, pain qui arrive (chaque jour). Or, si ce pain est le pain de chaque jour, pourquoi ne le prenez-vous qu’une fois chaque année, comme les Grecs dans l’Orient ont coutume de le faire ? Recevez chaque jour ce qui doit vous être utile chaque jour, et vivez de manière à mériter de le recevoir chaque jour. Ce pain est le symbole de la mort du Seigneur, et de la rémission des péchés. Celui qui est blessé cherche un remède à ses blessures ; or, nous sommes blessés, puisque nous sommes esclaves du péché, et le véritable remède à nos blessures est ce sacrement descendu du ciel, et digne de toute notre vénération. Si vous le recevez tous les jours, chaque jour devient pour vous aujourd’hui, et chaque jour Jésus-Christ ressuscite pour vous ; car le jour où Jésus-Christ ressuscite, doit être appelé véritablement aujourd’hui. — Tite de Bostra. (sur S. Matth.) Ou bien encore, le pain des âmes, c’est la vertu de Dieu qui devient pour nous le principe de la vie future et éternelle, comme le pain qui provient de la terre, sert à la conservation de la vie temporelle. Ainsi le pain quotidien, dans l’intention du Sauveur, figure le pain divin qui approche et qui doit venir. Nous prions Dieu de nous l’accorder aujourd’hui, c’est-à-dire comme un commencement et un avant-goût de ce pain ; ce qui se fait lorsque l’Esprit saint qui habite en nous y produit ces vertus qui surpassent toutes les vertus humaines, comme la chasteté, l’humilité, etc.

S. Cyrille. (comme précéd.) Il en est qui pensent qu’il n’est pas digne des âmes saintes de demander à Dieu les biens du corps, et qui, par conséquent, appliquent ces paroles à la vie spirituelle. J’admets que les biens spirituels doivent être l’objet principal et premier de la prière des saints, mais il faut cependant convenir qu’ils peuvent demander sans se rendre coupables, le pain ordinaire, puisque le Sauveur lui-même leur en fait un devoir. En effet, en leur enseignant à demander à Dieu du pain, c’est-à-dire la nourriture de chaque jour, il semble leur défendre de posséder autre chose, et leur commander de pratiquer une pauvreté honorable ; car ce ne sont point les miches qui demandent du pain, mais ceux que l’indigence opprime. — S. Basile. (Régl. abrég. quest. 252.) Le Sauveur semble nous dire : Ne vous en rapportez pas à vous-même, pour le pain quotidien qui vous est nécessaire pour soutenir votre vie de chaque jour ; mais recourez à Dieu pour l’obtenir, en lui exposant les besoins de votre nature. — S. Chrys. (hom. XIX, sur S. Matth.) Nous devons donc demander à Dieu, non pas la multiplicité des mets, les vins délicats et parfumés, et tout ce qui plait au goût, charge l’estomac, et trouble l’esprit ; mais les choses nécessaires à la vie, le pain destiné à soutenir notre existence, c’est-à-dire celui qui nous suffit aujourd’hui, sans nous inquiéter du lendemain. Ainsi nous ne faisons qu’une seule demande pour les choses temporelles, celle de ne point être exposés à la privation et à la souffrance dans le présent.

S. Grég. de Nysse. (Serm. 5 sur l’Orais. dominic.) Le Sauveur, après nous avoir inspiré la confiance qui vient de la pratique des bonnes oeuvres, nous enseigne à implorer la rémission de nos fautes : « Et pardonnez-nous nos offenses. » — Tite de Bostra. Aucun homme n’est sans péché, et Notre-Seigneur, ajoute cette demande nécessaire, pour lever les obstacles que nos péchés apporteraient à la participation des saints mystères. En effet, nous sommes obligés d’offrir une sainteté parfaite à Jésus-Christ, qui choisit notre coeur pour être la demeure de l’Esprit saint, et nous sommes gravement coupables, si nous ne conservons pas la pureté de ce temple intérieur. Or, si ce malheur nous arrive, la bonté de Dieu vient au secours de notre fragilité, en nous remettant la peine que nos péchés ont méritée. Le Dieu juste agit alors en toute justice avec nous, quand nous remettons nous-mêmes ce qui nous est dû, c’est-à-dire, à ceux qui nous ont fait tort, et se sont rendus nos débiteurs. C’est pour cela qu’il ajoute : « Comme nous remettons nous-mêmes à ceux qui nous doivent. » — S. Cyrille. (comme précéd.) Le Sauveur veut, pour ainsi parler, que Dieu soit l’imitateur de la patience, dont les hommes lui donnent l’exemple, et qu’ils demandent à Dieu d’exercer à leur égard, dans la même mesure, la bonté dont ils font preuve à l’égard de leurs semblables, parce que Dieu sait rendre à chacun ce qui lui est dû, et être plein de miséricorde pour tous les hommes. — S. Chrys. (Ch. des Pèr. gr.) Une fois pénétrés de ces pensées, nous devons rendre grâces à nos débiteurs, car si nous savons bien l’apprécier, ils sont la cause de l’indulgence excessive de Dieu à notre égard ; en effet, nous donnons peu pour recevoir beaucoup, car nous avons contracté envers Dieu des dettes nombreuses et considérables, et s’il en voulait exiger la moindre partie, nous serions perdus.

S. Augustin. (serm. 28 sur les par. du Seigneur.) Or, quelle est cette dette, si ce n’est le péché ? Si donc vous n’aviez rien reçu, vous n’auriez pas contracté de dettes, et c’est ce qui vous rend coupable. En effet, vous avez reçu un trésor qui vous a rendu riche en naissant, lorsque vous avez été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu ; mais vous avez perdu ce trésor qui vous a été confié. Ainsi, quand vous avez cherché à soutenir votre orgueil, vous avez perdu le trésor de l’humilité ; vous avez contracté à l’égard du démon une dette qui n’était pas nécessaire, et l’ennemi avait entre les mains votre engagement, mais Notre-Seigneur l’a attaché à la croix et l’a effacé de son sang. Or, de même qu’il a effacé votre péché et qu’il vous a remis toutes vos dettes, il est encore assez puissant pour nous défendre contre les embûches du démon, qui est en nous l’auteur du péché ; c’est pour cela qu’il nous fait ajouter dans cette prière : « Et ne nous induisez pas en tentation, » c’est-à-dire, dans mine tentation supérieure à nos forces, car nous sommes comme l’athlète qui désire une lutte proportionnée à ses forces. — Tite de Bostra. (sur S. Matth.) Il est impossible que nous soyons complètement à l’abri des tentations du démon, mais nous demandons à Dieu qu’il ne nous abandonne pas au milieu des tentations. L’Ecriture attribue ordinairement à l’action de Dieu, ce qui n’est l’effet que d’une simple permission (cf. Ez 14, 9), et c’est dans ce sens que Dieu nous induirait en tentation, s’il ne s’opposait au progrès d’une tentation au-dessus de nos forces. — S. Maxime. (Ch. des Pèr. gr.) Ou bien, le Sauveur nous ordonne de demander à Dieu de ne point nous induire en tentation, c’est-à-dire, de ne point permettre que nous soyons victimes des tentations volontaires de volupté. Quant aux tentations involontaires qui sont la suite des combats que nous soutenons pour la vérité, et qui nous entraînent dans de rudes épreuves, saint Jacques nous enseigne à ne point nous y laisser abattre : « Mes frères, nous dit-il, regardez comme la source de toute joie les diverses afflictions qui vous arrivent. » (Jc 1, 2.) — S. Basile. (Régl. abrég., quest. 221.) Cependant il ne convient pas que nous demandions à Dieu des afflictions corporelles. Jésus-Christ nous commande en général de prier Dieu, d’écarter de nous la tentation, mais dès qu’elle se présente, nous devons demander à Dieu la force nécessaire pour y résister, afin que nous puissions voir en nous l’accomplissement de cette parole : « Celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé. » (Mt 10.)

S. Augustin. (Enchyrid., ch. 116.) Saint Luc n’a point rapporté la dernière demande que saint Matthieu ajoute à la précédente, pour nous faire comprendre qu’elle fait partie de la prière que nous faisons à Dieu d’être délivrés des tentations. Aussi saint Matthieu s’exprime de la sorte : « Mais délivrez-nous, » pour montrer que c’est une seule et même demande ; il ne dit pas : « Et délivrez-nous ; » il dit, ne nous exposez pas à ceci, mais accordez-nous cela, de sorte que chacun sache qu’il est délivré du mal, par là même qu’il n’est pas exposé à la tentation. — S. Augustin. (serm. 28 sur les par. du Seign.) Nous demandons tous d’être délivrés du mal, c’est-à-dire, de notre ennemi et du péché, mais celui qui met en Dieu sa confiance, ne craint pas le démon, car si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?

Saint Thomas d’Aquin, Glose continue des Évangiles. La chaîne d’or, ouvrage rédigé de 1263 à 1264.
Trad. par l’abbé J.-M. Peronne, Librairie Louis Vivès, 1868.

 

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