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Jn  11  6-10

Alcuin. — Notre-Seigneur ayant appris la maladie de Lazare, diffère de le guérir et attend quatre jours entiers, afin d’avoir l’occasion d’opérer un plus grand miracle en le ressuscitant. « Ayant donc appris qu’il était malade, il demeura encore deux jours au lieu où il était. » — S. Chrys. Il attend que Lazare ait rendu le dernier soupir, qu’il soit enseveli, qu’il exhale déjà une odeur infecte, afin que personne ne puisse dire : Il n’était pas encore mort lorsqu’il a paru le ressusciter ; ce n’était qu’une léthargie, et non une mort véritable.

« Après cela, il dit à ses disciples : Retournons en Judée. » — S. Augustin. (Traité 49.) Dans la Judée, où il avait failli être lapidé, et d’où il était parti comme un homme qui veut se dérober an danger ; mais en revenant, il semble oublier sa faiblesse, pour ne faire paraître que sa puissance. — S. Chrys. (hom. 62.) Nulle part ailleurs on ne le voit prévenir ses disciples du lieu où il doit aller ; il le fait ici, parce qu’ils redoutaient grandement ce voyage, et qu’il veut leur épargner un trop vif sentiment de terreur ! « Ses disciples lui dirent : Maître, tout à l’heure les Juifs voulaient vous lapider, et vous retournez là ? » Ils craignaient tout à la fois pour lui et pour eux, car ils n’étaient pas encore affermis dans la foi.

S. Augustin. Les hommes voulurent donc donner un conseil à Dieu, les disciples à leur Maître ; aussi les en reprend-il immédiatement : « N’y a-t-il pas douze heures au jour ? » C’est pour signifier qu’il est lui-même le jour, qu’il a choisi douze disciples. En parlant ainsi, il avait en vue, non point Judas, mais son successeur ; car, après la chute de Judas, Matthias lui succéda, et la perfection du nombre douze demeura dans son intégrité. Les heures sont éclairées par la lumière du jour, et c’est par la prédication des heures que le monde est amené à croire à celui qui est le jour. Suivez-moi donc, si vous ne voulez pas vous heurter, car : « Si quelqu’un marche pendant le jour, il ne se heurte point, » etc. — S. Chrys. (hom. 62.) C’est-à-dire, celui qui a la conscience pure de tout crime, n’aura rien à craindre d’aucune embûche ; mais celui qui fait le mal, en souffrira la peine. Ne craignons donc point, car nous n’avons rien fait qui mérite la mort. Ou bien encore, celui que marche à la lumière extérieure de ce monde, est en pleine sécurité ; à plus forte raison celui qui marche avec moi, à la condition qu’il ne s’écartera jamais de moi.

Théophile. Il en est qui par le jour entendent le temps qui a précédé sa passion, et par la nuit, sa passion elle-même : Il leur dit donc : « Pendant qu’il est jour, » c’est-à-dire avant que le temps de ma passion soit proche, vous n’avez rien à craindre, les Juifs ne vous persécuteront point. Mais lorsque la nuit sera venue, c’est-à-dire ma passion, alors vous serez comme plongés dans une nuit de tribulations.

Saint Thomas d’Aquin, Glose continue des Évangiles. La chaîne d’or, ouvrage rédigé de 1263 à 1264.
Trad. par l’abbé J.-M. Peronne, Librairie Louis Vivès, 1868.

 

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