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DEUXIÈME CONSIDÉRATION
« la fin vient ! Elle vient la fin ! »
(Ézéchiel 2, 7)
Les gens du monde estiment heureux ceux-là seulement qui ont en abondance les biens de ce monde : plaisirs, richesses, honneur. Mais, devant la mort, tout cet éclat terrestre s’évanouit. Car « Qu’est-ce que votre vie ? Une vapeur légère qui paraît pour peu de temps » (Jacques 4, 15). Il est beau de voir les vapeurs qu’exhale la terre se balancer parfois dans l’air et s’y empourprer des rayons de soleil. Mais combien de temps dure ce spectacle ? Au moindre souffle du vent, tout se dissipe. Voyez ce grand du monde : aujourd’hui il est entouré d’un brillant cortège, il est craint, presque adoré. Qu’il meure demain et le voilà méprisé, traîné dans la boue et foulé aux pieds. A la mort il faut tout laisser. Le frère de l’illustre serviteur de Dieu, Thomas A Kempis, s’applaudissait de s’être bâti une belle maison. Un de ses amis lui déclarant qu’il y trouvait un grand défaut : Lequel ? Demanda-t-il aussitôt. C’est, lui fut-il répondu, cette porte que vous y avez mise. Et lui de s’écrier : Comment ! Une porte serait de trop dans cette maison ! Oui ! Car un jour vous ne serez plus qu’un cadavre, et on vous fera passer par cette porte et vous abandonnerez alors votre demeure et tout le reste. (C. G. Rosignoli, Il buon pensiero, p. 1, c. 7, Opere, t. 3, Venise, 1713, p. 377).
De tous les biens de ce monde il n’y en a pas un seul dont la mort enfin ne doive nous dépouiller. Quel spectacle de voir emporter ce prince hors de son palais ! Lui n’en franchira plus le seuil ; mais des héritiers avides viendront prendre possession de ses meubles, de ses trésors, de tous ses biens ! Ses domestiques le laissent là dans sa tombe ; à peine lui reste-t-il un linceul pour couvrir son cadavre ; plus personne désormais qui le loue et qui le flatte ; on ne tient même plus aucun compte de ses dernières volontés. Saladin, ce conquérant qui subjugua tant de royaumes en Asie, ordonna, avant de mourir, que, lorsqu’on porterait son corps à sa dernière demeure, on fit marcher en tête du cortège un héraut chargé de tenir un linceul au bout d’une lance et de crier : « Voici tout ce que Saladin emporte dans la tombe » (S. Antonin de Florence, Summa theologica, p. 4, tit. 14, c. 8, t. 4, Vérone, 1740, col 824).
Il est couché dans la fosse le cadavre de ce prince ; les chairs ont bientôt disparu ; rien ne le distingue plus des autres. « Plongez vos regards dans les tombeaux, dit saint Basile, et voyez si vous parviendrez à saisir une différence entre le maître et le serviteur » (S. Basile de Césarée, Homilia in illud : Attente tibi ipsi, n. 5, PG 31, 211). Un jour qu’en présence d’Alexandre le Grand, Diogène se donnait beaucoup de mouvement comme pour chercher quelque chose parmi des têtes de morts, « Que fais-tu là ? » lui dit le monarque intrigué. Je cherche la tête de Philippe votre père, lui répondit le philosophe ; mais je ne puis la reconnaître ; tâchez donc de la reconnaître vous-même et veuillez me la montrer. (Diogène selon T. Lohner, Bibliotheca manualis concionatoria, tit. 98, t. 3, Venise, 1738, p. 142, col. 2).
Sénèque disait pareillement : « Nous sommes d’inégale condition à notre naissance, mais la mort nous met tous au même rang » (Sénèque, Épîtres, 91, 16) et Horace montre la mort « établissant l’égalité entre la houe et le sceptre » (L’idée, sinon le texte, se trouve dans Horace, Odes, I, 4, 13-14 : « La pâle mort heurte du même pied les cabanes des pauvres et les châteaux des rois » (trad. A. Bourgery). Bref, quand la mort arrive, c’est la fin – finis venit : il faut tout laisser sans rien emporter au tombeau de toutes les choses de ce monde.
Seigneur, puisque, m’éclairant de votre lumière, vous me faites voir la vanité et le néant des choses que le monde estime tant, donnez-moi encore la force de m’en détacher avant que la mort me les ravisse. Quel n’est pas mon malheur de vous avoir, pour les plaisirs et les richesses de cette vie, offensé si souvent et de vous avoir perdu pour des choses de rien, ô vous, le Bien par excellence ! O mon Jésus, ô céleste médecin, jetez les yeux sur ma pauvre âme, voyez que de blessures je me suis faites moi-même par mes péchés ; voyez et ayez pitié de moi. « Seigneur, si vous le voulez, vous pouvez me guérir » (Matthieu 8, 2). Mais je sais que vous le pouvez et que vous le voulez. Seulement pour me guérir, vous demandez que je me repente de toutes les injures que je vous ai faites. Eh bien ! C’est de tout mon coeur que je m’en repens. Maintenant donc que vous le pouvez, guérissez-moi. Oui, « guérissez mon âme, parce que je vous ai offensé » (Psaume 40, 5). Hélas ! Je vous ai oublié ; mais vous, ô mon Dieu, vous ne m’avez pas oublié et je vous entends me dire : « Si l’impie fait pénitence, je ne me souviendrai plus de toutes les iniquités qu’il a commises » (Ezéchiel 18, 21). Or, je déteste mes péchés, je les hais plus que tout autre mal. Oubliez donc, ô mon Rédempteur, toutes les peines que je vous ai causées. A l’avenir, je veux tout perdre, même la vie, plutôt que de perdre votre grâce. Car, sans votre sainte grâce, que me servirait-il de posséder même le monde entier ?
Vous connaissez ma faiblesse ; venez donc à mon secours. L’enfer ne cessera pas de me tenter ; déjà même il me prépare mille assauts pour me réduire de nouveau en esclavage. O mon Jésus ! Ne m’abandonnez pas. Désormais je ne veux plus connaître d’autre esclavage que celui de votre amour. Vous êtes mon unique Seigneur : vous m’avez créé ; vous m’avez racheté ; vous m’avez aimé plus que personne ne m’aimera jamais ; vous seul méritez d’être aimé, et je ne veux aimer que vous seul.
Sur le point de mourir, Philippe II, roi d’Espagne, manda son fils, et lui montrant, sous son vêtement royal, sa poitrine rongée par les vers : voyez, prince, dit-il, comment on meurt et comment finissent toutes les grandeurs de ce monde (Cf. François de la Croix, Disinganni per vivere e morire bene, t. 1, Naples, 1687, p. 274 s). « Richesses, satellites, pourpre, rien de tout cela, dit fort bien Théodoret, ne fait reculer la mort ; et pour les seigneurs, comme pour les vassaux, l’infection et la pourriture sont leur dernières compagnes » (Théodoret, De Providentia, oratio VII, PG 83, 659). Fût-on prince, pas plus que les autres, on emportera quoi que ce soit dans la tombe, et toute la gloire mondaine s’évanouit au chevet du lit où l’homme expire. « Lorsqu’il sera mort, il n’emportera pas tous ses biens et sa gloire ne descendra pas avec lui au tombeau » (Psaume 48, 18).
Saint Antonin rapporte qu’à la mort d’Alexandre de Grand, un philosophe s’écria : « Le voilà donc cet homme ! Hier, il foulait la terre en vainqueur ; aujourd’hui elle pèse sur lui. Hier, le monde entier était petit pour lui ; aujourd’hui, trois pieds de terre lui suffisent. Hier, il marchait à la tête des armées, aujourd’hui, quelques valets le portent dans la tombe ! » (S. Antonin de Florence, Summa theologica, p IV, tit. 14, c. 8, t. 4, Vérone 1740, col. 824. Le Père A. Tannoia, premier biographe de saint Alphonse, raconte que « pour montrer comment l’homme en lui-même n’est qu’un amalgame destiné à se décomposer, (le saint) dessina au charbon, dans notre maison de Ciorani, le cadavre d’Alexandre le Grand, tout défiguré, assailli par les rats, avec en dessous cette inscription : Voilà où finit toute grandeur » (Della vita del ven. Servo di Dio Alfonso M. Liguori, lib. 1, c. 3, t. 1, Naples, 1798, 8). Mais écoutons plutôt la voix de Dieu : « Pourquoi tant d’orgueil pour qui est poussière et cendre ? » (Ecclésiastique 10, 9). Oui, ô homme, voilà ce que tu es : un peu de terre, un peu de cendres. Pourquoi donc t’enorgueillir ? Pourquoi torturer ton esprit et dépenser tes années à te grandir en ce monde ? Viendra la mort ; et alors que deviendront tes dignités et tes vastes desseins ? « En ce jour-là, répond le Roi Prophète, s’évanouiront toutes leurs pensées » (Psaume 145, 4).
Quelle mort que celle de saint Paul, ermite, qui avait passé soixante années dans une grotte, et combien elle fut plus heureuse que celle d’un Néron qui vécut sur le trône impérial au sein des splendeurs de Rome ! Quelle mort encore que celle de saint félix, simple frère lai de l’ordre des Capucins (B. Zucchi, Vita di S. Felice Porri, Forli 1630, p. 102) ; et combien elle fut plus heureuse que celle de Henri VIII, expirant au faîte de toutes les grandeurs royales, mais dans l’inimitié de Dieu ! (N. Sanders, De origine ac progressu schismatis anglicani, Rome, 1586, p. 244). Pensons-y bien : pour se ménager une aussi belle mort, les saints ont tout abandonné ; ils ont renoncé à leur patrie, aux plaisirs de la terre, aux espérances que le monde leur offrait, et ils ont embrassé un vie pauvre et humble, s’ensevelissant ainsi tout vivant, afin de n’être pas, après leur mort, ensevelis dans l’enfer. Au contraire, comment les partisans du monde peuvent-ils jamais espérer une heureuse mort, eux qui vivent dans les délices au milieu des occasions dangereuses et avec toutes sortes de péchés sur la conscience ? Dieu fait aux pécheurs cette menace qu’à la mort ils chercheront, mais en vain : « Vous me chercherez et vous ne me trouverez point » (Jean 7, 35) ; il les prévient qu’alors ce sera le temps, non plus de la miséricorde, mais de la vengeance : « En ce temps-là, je leur rendrai ce qui leur sera dû » (Deutéronome 32, 35).
Au surplus, le simple bon sens nous tient le même langage. Voici un homme du monde sur le point de mourir. Il a l’esprit affaibli et enveloppé de ténèbres, le coeur endurci par les mauvaises habitudes ; en même temps les tentations fondent sur lui plus violentes que jamais. Comment résistera-t-il, lui habitué jusque-là, non pas à lutter contre l’enfer, mais à lui céder la victoire ? Il faudrait qu’une grâce plus forte vint alors changer son coeur. Mais cette grâce, Dieu est-il tenu de l’accorder ? Et ce pécheur, est-ce peut-être par sa vie de désordre qu’il l’a méritée ? Cependant est-il possible qu’une âme ayant la foi, réfléchisse sur ces grandes vérités sans quitter tout pour se donner entièrement à ce Dieu qui doit nous juger selon nos oeuvres ?
Ah ! Seigneur, combien de fois, malheureux que je suis ! J’ai osé me livrer au sommeil, alors que je me trouvais dans votre disgrâce ! Quel état misérable que celui de mon âme en ce temps-là ! Devenue votre ennemie, elle se résignait de gaieté de coeur à son sort. Déjà la sentence de ma condamnation était prononcée. Il ne restait plus qu’à l’exécuter. C’est alors même, ô mon Dieu, que vous n’avez pas dédaigné de me chercher et de m’offrir votre pardon. Mais ce pardon, qui m’assurera que vous me l’avez réellement accordé ? Hélas ! Faut-il donc que je vive dans cette cruelle incertitude, jusqu’au jour, ô mon Jésus, où vous me jugerez ? Non : la douleur que je ressens de vous avoir offensé, le désir que j’ai de vous aimer, et plus encore votre Passion, ô mon bien-aimé Rédempteur, me donnent la confiance que je suis dans votre grâce. Je me repens de mes péchés et je vous aime par-dessus toutes choses, ô Bien souverain ! Plutôt mourir que de perdre votre grâce et votre amour. Vous voulez que l’on vous cherche avec joie. « Qu’il se réjouisse, avez-vous dit, le coeur de ceux qui cherchent le Seigneur » (Psaume 16, 10).
Je déteste donc, Seigneur, les injures que je vous ai faites. Donnez-moi courage et confiance ; ne me reprochez plus mon ingratitude : moi-même, je la reconnais et je la déteste. Vous avez dit : « Je ne veux pas la mort du pécheur ; mais qu’il se convertisse et qu’il vive » (Ezéchiel 33, 11). Me voici, mon Dieu ; je quitte tout pour aller à vous. Je vous cherche ; je vous désire ; je vous aime par-dessus toutes choses. Donnez-moi votre amour et je vous demande rien de plus.
Vous êtes mon espérance, ô Marie ; obtenez-moi la sainte persévérance.
Toute la félicité de la vie présente n’est, suivant la parole de David, que « comme le songe des gens qui se réveillent » (Psaume 72, 20). Oui, un songe ! Car, ainsi que le remarque un commentateur (Th. Le Blanc, Psalmorum Davidicorum analysis, t. 4, Cologne 1723, col. 486), dans l’assoupissement des sens, nous voyons apparaître de grandes choses, lesquelles n’ont aucune réalité et s’évanouissent bien vite. Quelle belle apparence n’ont pas les biens de ce monde ! Et pourtant ils ne sont rien et ils durent fort peu de temps, tout ainsi qu’un songe passe en un instant et se dissipe sans rien laisser après lui. A la mort tout finit. Cette pensée décida saint François de Borgia à se donner entièrement au Seigneur (D. Batoli, Della vita di S. Francesco Borgia, Rome, 1681, p. 23s). Le saint avait été chargé de conduire à Grenade la dépouille mortelle de l’impératrice Isabelle. Quand on ouvrit le cercueil, le cadavre parut si hideux et il s’en exhala une telle infection que tous les assistants prirent la fuite. Éclairé alors d’une lumière divine, saint François s’arrêta à contempler, dans ce spectacle, la vanité du monde ; et, les yeux fixés sur le cadavre, il s’écria : Est-ce bien vous, ô grande impératrice ? Est-ce bien celle qui commandait tant de respects et devant qui tant de grands seigneurs fléchissaient le genou ! O Isabelle, que sont devenues votre majesté et votre beauté ? Voilà donc, se dit-il ensuite à lui-même, où viennent aboutir les grandeurs et les dignités de la terre. Ah ! Je veux désormais servir un maître que la mort ne puisse plus me ravir. Sur l’heure même, il se donna tout entier à l’amour de Jésus crucifié et fit voeu d’embrasser l’état religieux après la mort de la duchesse, sa femme : ce qu’il exécuta plus tard en entrant dans la Compagnie de Jésus.
Il avait donc bien raison, cet homme désillusionné, qui traça ces mots sur une tête de mort : « A cette vue tout devient méprisable » (S. Grégoire le Grand, Homélie 37 sur les Évangiles, n. 1, PL 76, 1275). Impossible de penser à la mort et d’aimer encore les choses de la terre. Pourquoi donc trouve-t-on tant d’hommes, si malheureusement épris d’amour pour le monde ? C’est qu’ils ne pensent pas à la mort. Enfants des hommes, dit l’Esprit Saint, jusqu’à quand aurez-vous le coeur appesanti ? « Pourquoi aimez-vous la vanité et cherchez-vous le mensonge ? » (Psaume 4, 3). Pauvres enfants d’Adam, pourquoi n’extirpez-vous pas de votre coeur ces affections terrestres dont l’unique objet est la vanité et le mensonge ? Ce qui est arrivé à vos ancêtres doit vous arriver à vous-même ; cette maison qui est à vous, ils l’ont habitée ; ce lit leur a servi de couche. Aujourd’hui ils ne sont plus ; un jour vous disparaîtrez de même.
Donc, mon cher frère, hâtez-vous de vous donner à Dieu, avant que la mort arrive. « Ce que peut faire votre main, faites-le sans tarder » (Ecclésiaste 9, 10). Non ; ne remettez pas à demain ce que vous pouvez faire aujourd’hui ; parce que le jour présent passe et ne revient plus, et le jour de demain peut vous amener la mort, la mort qui ne vous permettra plus de rien faire. Vite, détachez-vous de tout ce qui vous retient ou peut vous retenir loin de Dieu. Ah ! Quittons promptement et de plein gré les biens de ce monde, avant que la mort nous en dépouille de force. « Bienheureux les morts qui meurent dans le Seigneur » (Apocalypse 14, 31). Oui, ils sont bienheureux, ceux que la mort trouve déjà morts aux choses d’ici-bas ! Elle n’a rien qui les effraie ; que dis-je ? Ils soupirent après elle et ils l’accueillent avec allégresse, parce qu’ils ne tiennent à rien ; dès lors, loin de leur imposer une cruelle séparation, la mort ne fait que les unir à ce souverain Bien qu’ils aiment uniquement et qui les rendra éternellement heureux.
O mon bien-aimé Rédempteur ! Je vous remercie de m’avoir attendu jusqu’à ce soir. Qu’en serait-il de moi, si vous m’aviez frappé lorsque je me trouvais dans votre disgrâce. Bénies soient donc éternellement votre miséricorde et cette patience divine qui m’a si longtemps attendu ! Bénie soit également la bonté avec laquelle vous m’accordez maintenant votre lumière et votre grâce ! Par le passé je ne vous ai pas aimé et je me suis fort peu soucié d’être aimé de vous. Mais maintenant je vous aime de tout mon coeur ; et rien ne m’afflige autant que d’avoir déplu à un Dieu si bon. Cependant quelque grande que soit mon affliction, combien je la trouve douce ! Car, grâce à elle, j’ose en ce moment espérer que déjà vous m’avez pardonné.
Mon doux Sauveur, que ne suis-je mort mille fois avant de vous avoir offensé ! Je tremble qu’il ne m’arrive de vous offenser encore. Ah ! Faites-moi mourir, fût-ce de la mort la plus cruelle, avant que j’en vienne de nouveau à perdre votre grâce. Trop longtemps esclave de l’enfer, j’ai maintenant, ô Dieu de mon âme, le bonheur d’être votre serviteur. « J’aime ceux qui m’aiment » (Proverbe 8, 17), avez-vous dit. Or je vous aime ; je suis donc à vous et vous êtes à moi. Mais je puis vous perdre de nouveau. C’est pourquoi, je vous le demande en grâce, faites-moi mourir avant que j’ai le malheur de vous perdre encore une fois. Que de grâces vous m’avez accordées, sans que je vous les eusse demandées ! Je ne puis donc pas craindre de me voir refuser celle que je vous demande en ce moment. Non ; ne permettez pas que je vous perde encore ; donnez-moi votre amour ; c’est tout ce que je désire.
O Marie, ô mon espérance, intercédez pour moi.
Saint Alphonse de Liguori, Préparation à la mort, 1758. Texte numérisé par Jean-Marie W. (jesusmarie.com).