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QUELQUES OBJECTIONS

 SUR L'HEURE DE LA MORT

a.dumouch@hotmail.com

Jérôme Bosch, la mort

OBJECTION 1: Si je vous suis, le péché n'est pas grave puisque le Christ vient à l'heure de la mort pour pardonner. 1

OBJECTION 2: D'où tenez vous cette thèse sur une Parousie du Christ à l'heure de la mort?. 2

SIGNES A L’APPUI DE L' HYPOTHESE DE LA PAROUSIE A L'HEURE DE LA MORT. 4

OBJECTION 3: Tout homme qui meurt en état de péché mortel est damné. Pas seulement le péché contre l'Esprit Saint. 4

OBJECTION 4: Dieu n’est pas humble ! 7

Objection 5 : Y a-t-il un bien en enfer ?. 8

 

OBJECTION 1: Si je vous suis, le péché n'est pas grave puisque le Christ vient à l'heure de la mort pour pardonner.

----- Original Message -----

Si j'ai bien lu votre livre sur la mort, il semble que vous partagiez l'opinion selon laquelle chaque homme recevrait à l'heure de la mort une sorte de dernière offre de la part de Jésus, avant de choisir définitivement son destin éternel.  Ce que j'appelle avec familiarité "une chance au grattage, et une chance au tirage". J'y vois un danger pour que celui qui a attaché sa volonté au fait de faire tel ou tel mal reporte sa conversion au dernier moment. Amicalement. Alexis

 

LA REPONSE

Si l'enfer était une marmite de feu et le paradis un jardin, ce risque existerait. Mais l'enfer possède une très grande séduction pour celui qui est égoïste. Il y a en enfer un bien (apparent): une liberté totale, (jusqu'au mépris de l'amour de Dieu et du prochain). Celui qui est centré sur lui est prêt à subir l'inconvénient de la solitude (donc de la privation de Dieu, et en conséquence d'un coeur vide, en feu, un esprit jaloux des élus et aigri des conséquences de son obstination, jusqu'au feu), plutôt que de se convertir vers l'amour. Aussi, jouer avec le péché, c'est-à-dire en résumé avec l'égoïsme, c'est se construire pour l'heure du choix un conditionnement dangereux pour la séparation éternelle. C'est un risque terrible. La damnation éternelle existe. La chance au tirage n'est qu'une conséquence logique de la chance au grattage.

 

OBJECTION 2: D'où tenez vous cette thèse sur une Parousie du Christ à l'heure de la mort?

----- Original Message -----

Je n'ai pas trouvé dans l'Ecriture Sainte ni chez les Pères de l'Eglise ou les docteurs de passages permettant de se ranger à cette position. Mais seul compte la vérité, je suis donc près à adopter votre point de vue lorsque je pourrai l'étayer de manière traditionnelle.  Je dois encore travailler pour avancer sur cette question.

LA REPONSE

 

Il n'y a aucune référence à cette hypothèse sur l'heure de la mort chez les anciens Pères de l'Eglise. Mais il y en a chez les saints depuis saint Augustin. Je me demande, (si cette hypothèse est vraie), si le fait qu'elle ait été cachée jusqu'à notre époque ne vient pas d'une volonté de Dieu. Une telle connaissance "du moyen que Dieu connaît et par lequel il sauve les païens" (Concile Vatican II, Gaudium et Spes 22) n'aurait-elle pas stérilisé le zèle missionnaire? Saint Dominique se débattait pour enseigner les pauvres pécheurs par conviction qu'ils étaient voués à l'enfer.

Saint Dominique priait toutes les nuits: "Que deviendront les pauvres pécheurs?"

Même chose pour saint François-Xavier avec les païens. A quoi sert-il de donner sa vie dans l'apostolat si, de toute façon, Jésus et ses saints prêchent à l'heure de la mort?

J'ai trouvé deux textes principaux allant dans le sens d'une dernière grâce à l'heure de la mort:

1-     Saint Thomas d'Aquin [SAINT THOMAS D’AQUIN, De Veritate, 14, 11, 1]

«A un homme qui, sans y mettre d’obstacle, suivrait la raison naturelle pour chercher le bien et éviter le mal, on doit tenir pour très certain que Dieu révélerait par une inspiration intérieure les choses qu’il est nécessaire de croire ou lui enverrait quelque prédicateur de la foi, comme Pierre à Corneille.»

Ce texte est le plus ancien que j’ai pu retrouver concernant la nécessité d’une prédication pour les païens justes.  

2- Plus récemment, sainte Faustine

 

«J’accompagne souvent les âmes agonisantes et je leur obtiens la confiance en la miséricorde divine. Je supplie Dieu de leur donner toute la grâce divine, qui est toujours victorieuse. La miséricorde divine atteint plus d’une fois le pécheur au dernier moment, d’une manière étrange et mystérieuse. A l’extérieur, nous croyons que tout est perdu, mais il n’en est pas ainsi. L’âme éclairée par un puissant rayon de la grâce suprême, se tourne vers Dieu avec une telle puissance d’amour, qu’en un instant elle reçoit de Dieu le pardon de ses fautes et de leurs punitions. Elle ne nous donne à l’extérieur aucun signe de repentir ou de contrition, car elle ne réagit plus aux choses extérieures. Oh! Que la miséricorde divine est insondable!

Mais horreur! il y a aussi des âmes, qui volontairement et consciemment, rejettent cette grâce et la dédaigne. C’est déjà le moment même de l’agonie. Mais Dieu, dans sa miséricorde, donne à l’âme dans son for intérieur ce moment de clarté. Et si l’âme le veut, elle a la possibilité de revenir à Dieu.

Mais parfois, il y a des âmes d’une telle dureté de cœur qu’elles choisissent consciemment l’enfer. Elles font échouer non seulement toutes les prières que d’autres âmes dirigent vers Dieu à leur intention, mais même aussi les efforts divins.»

 Pour une réponse plus argumentée, je vous joins une partie de ma thèse avec la totalité des textes scripturaires et traditionnels que j'ai trouvé.

 

SIGNES A L’APPUI DE L' HYPOTHESE DE LA PAROUSIE A L'HEURE DE LA MORT

 

OBJECTION 3: Tout homme qui meurt en état de péché mortel est damné. Pas seulement le péché contre l'Esprit Saint.

----- Original Message -----

« Véritatis Splendor, a condamné l'affirmation suivant laquelle le péché mortel serait uniquement un refus de Dieu parfaitement lucide, sans aucune faiblesse, pour commettre un péché mortel il n'est pas nécessaire d'avoir conscience de se dresser contre Dieu ». Or si, le péché mortel est une notion très large, cela signifie que votre affirmation sur le fait que seul le péché contre l'Esprit saint conduit en enfer n'est pas juste.

LA REPONSE

1- Là où nous sommes d’accord : Le péché mortel est une notion large

 

C’est tout à fait vrai et j’y souscris. J’ai une conception assez thomiste du péché mortel. C’est une notion analogique qui signifie simplement : pas de grâce sanctifiante, séparation d’avec la présence mystique de Dieu.

En fait, un homme en état de mort spirituelle peut l’être pour plusieurs raisons. il y aurait 3 sortes de péchés mortel :

1-     Le premier est lié à une ignorance (c’est péché contre le Verbe à qui on attribue dans la Trinité la Connaissance). Le péché originel est de cet ordre ! Il existerait donc un péché mortel non volontaire, ce qui prouve l’extrême largeur de cette notion théologique. Voilà pourquoi saint Augustin met dans une séparation éternelle de Dieu les enfants morts en état de péché originel.

2-     Un péché lié à une faiblesse (Péché contre le Père à qui on attribue dans la Trinité la puissance). Vous parlez à cet égard de la paresse qui est la plupart du temps, mais pas toujours, liée au poids de la chair et du psychisme.

3-     Enfin, le péché contre l’Esprit Saint (lucide, conscient, libre contre l’amour). Pour saint Thomas, il y aurait six péchés contre l’Esprit (IIa IIae): refus de croire à l’évidence certains théologiens juifs qui ont tué Jésus), envie des grâces fraternelles, impénitence finale, obstination, présomption (Lucifer), désespérance (Judas).

 

2- La question qui pose débat entre nous est : tout homme qui meurt en état de péché mortel est-il damné pour l’éternité ?  

C’est la conviction de la foi de l’Eglise « Tout homme qui meurt en état de péché mortel est conduit en enfer aussitôt après la mort ». (Benoît XII, Constitution «Benedictus Deus» (29 janvier 1336) «LA FOI CATHOLIQUE», page 511. Cela semble être votre conviction. C’est aussi celle de saint Augustin et saint Thomas.

Saint Augustin en conclut :

Péché originel>>> : limbes éternelles, enfer sans souffrance.

Païens dans l’ignorance de l’évangile>>> : damnation (sauf exception, c’est le texte de saint Thomas d’aquin que je vous ai envoyé hier et auquel vous souscrivez).

Chrétiens faibles en état de péché contre le Père>>> : Oui car tout homme qui meurt en état de péché mortel est damné. Voilà où en est notre débat.  

3.      Comment j’en suis arrivé à modifier ma position, dans une fidélité totale à la foi de l’Eglise

Nous avons en commun une totale écoute du Magistère de l’Eglise. C’est ce qui va rendre possible ce débat.

Votre pensée a été la mienne pendant longtemps. J’ai été contraint de la nuancer, à force de me coltiner à des textes évangéliques qui venaient, semble-t-il, contredire ceux-là. Je vous en cite deux.

Matthieu 12, 32: « Aussi je vous le dis, tout péché et blasphème sera remis aux hommes, mais le blasphème contre l'Esprit ne sera pas remis. Et quiconque aura dit une parole contre le Fils de l'homme, cela lui sera remis; mais quiconque aura parlé contre l'Esprit Saint, cela ne lui sera remis ni en ce monde ni dans l'autre. »

Ce texte sous-entendrait-il que des péchés mortels sont pardonnés après la mort ? Ce ne peut être son sens. C’est le même Esprit qui a parlé ici puis par Benoît XII.

Une autre phrase va dans le sens qu’il y aurait des péchés mortels qui ne subsistent que s’ils sont maintenus face à la venue du Christ : Jean 15, 22 « Si je n'étais pas venu et ne leur avais pas parlé, ils n'auraient pas de péché; mais maintenant ils n'ont pas d'excuse à leur péché. » Cela voudrait dire qu’il y a devant Dieu, des circonstances atténuantes pour certains péchés… 

Je vous propose donc un défi.  

La vérité sort toujours de textes contradictoires en apparence. Ils se frottent l’un l’autre et la lumière jaillit. Notre débat se situe très précisément ici : comment faire concorder des textes qui semblent se contredire.  

Voici 4 propositions qui semblent toutes faire partie de la foi.

1)      Après la mort, tout homme en état de péché mortel est damné (Benoît XII).

2)      Dans l’autre monde, des péchés contre le Fils sont pardonnés, mais pas des péchés contre l’Esprit (Matthieu 12, 32).

3)      Quand on pèche ici-bas mortellement contre son frère, c’est contre le Christ qu’on pèche[1]. Il peut en ressortit la damnation.

4)      Mais Jésus qui est juste, reconnaît qu’il n’y a pas de péché quand on savait pas ce qu’on faisait (Jean 15, 22). Il y a donc péché mortel et péché mortel. 

La question est celle-ci : Comment Dieu procède-t-il pour être juste. Il semble comprendre, dans sa miséricorde, qu’on peut le rejeter sur terre pour d’autres raisons que la pure méchanceté. Cela, il le pardonne dans l’autre monde mais jamais après la mort…

Il fait que l’homme se damne par le seul péché contre l’Esprit, mais il affirme la gravité de tout péchés mortel commis ici-bas contre ses frères.

L’idéal serait que vous trouviez une réponse qui tienne compte de ces quatre textes, qui les rendent simples, unifiés et limpides. Comment s’y prend-il ? Quel est ce moyen que Dieu connaît dont parle Vatican II (Gaudium et spes 22) ?

Que pensez-vous du moyen que j’ai trouvé, à l’heure de la mort (pas après) ? En votez-vous un autre? 

Ce qui me surprend dans cet thèse sur la Parousie du Christ à l'heure de la mort, c'est à quel point elle rend tout simple, limpide. Aucun des dogmes de l'Eglise n'est rejeté, mais tous prennent un sens juste.

Exemple: "l'enfer est éternel" dogme solennel, Benoît XII. Dans cette perspective, il ne l'est pas parce que l'homme serait matériellement pétrifié dans son état de péché mortel par la mort mais parce que, face à l'amour lumineux de la gloire du Christ et des saints, il est rendu capable de ratifier son choix parfaitement. Il est libéré de toute faiblesse et ignorance. Rien ne le fera plus changer de choix. Il était au courant de la réalité du feu en enfer.

janvier 2003
 


[1] C’est la position que vous développez dans votre mail. J’y souscrit totalement d’autant plus que Jésus parle comme vous : Matthieu 25, 41: « Alors il dira encore à ceux de gauche: Allez loin de moi, maudits, dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges. Car j'ai eu faim et vous ne m'avez pas donné à manger, j'ai eu soif et vous ne m'avez pas donné à boire. Alors ceux-ci lui demanderont à leur tour: Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir affamé ou assoiffé, étranger ou nu, malade ou prisonnier, et de ne te point secourir? Alors il leur répondra: En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous ne l'avez pas fait à l'un de ces plus petits, à moi non plus vous ne l'avez pas fait. »

 

CONFIRMATION DES ÉVÉNEMENT DE L'HEURE DE LA MORT PAR UN TEXTE DE SAINTE BRIGITTE DE SUÈDE

Mars 2003,

Je lis avec beaucoup d'intérêt et de fervente joie L'HEURE DE LA MORT. Mon for intérieur ainsi que mes diverses lectures catholiques m'indiquent que votre approche concernant la parousie du Christ au moment de la mort est très proche de la vérité.

Permettez-moi de vous faire part de ce que le Seigneur a révélé à Sainte Brigitte sur ce sujet. Cette révélation est issue d'un petit livre de prières : Les Quinze Oraisons de Sainte Brigitte.

"J'ai reçu en mon corps cinq mille quatre cent vingt-cinq coups. Si vous voulez les honorer par quelque vénération, vous direz quinze PATER NOSTER et quinze AVE MARIA avec les oraisons suivantes (qu'Il lui enseigna) pendant un an entier".

Il ajouta ensuite, que quiconque dirait ces Oraisons durant un an : "Avant sa mort, je viendrai avec ma très chère et bienheureuse mère et recevrai bénignement son âme et la mènerai aux joies éternelles et, l'ayant menée jusque-là, je lui donnerai un singulier trait à boire de la fontaine de ma Déité, ce que je ne ferai point à d'autres ne disant pas mes Oraisons."

Le passage que j'ai souligné me paraît très important pour éclairer votre approche car le Seigneur paraît signifier qu'au moment de la mort (tel que vous l'entendez page 30), Il viendrait chercher l'âme, avec la Très Sainte Vierge, pour la mener au paradis. 

A bientôt. Amicalement.

Ludovic CHUZEVILLE.

 

OBJECTION 4: Dieu n’est pas humble !

----- Original Message -----

« Vous affirmez que Dieu est humble, que c’est avec la révélation du fait qu’il est amour, la deuxième révélation spécifiquement chrétienne. Ce genre de théologie est dangereuse. Elle va dans le sens courant d’aujourd’hui : nier la toute puissance de Dieu, premier article du Credo. »

LA RÉPONSE

Certains théologiens d’après 68 vont jusqu’à nier la toute puissance de Dieu pour affirmer sa toute puissance d’amour et expliquer son apparente inaction dans les malheurs de la terre. Ils opposent ce que Dieu lui-même a uni. Je vous rappelle un texte important : le lavement des pieds des apôtres par Jésus. Il commente lui-même son geste : (Jean 13, 14) « Si donc je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. Car c'est un exemple que je vous ai donné, pour que vous fassiez, vous aussi, comme moi j'ai fait pour vous. » Jésus n’a donc, en s’abaissant, jamais rejeté sa toute puissance, sa qualité de maître.

 

La vraie question est donc celle-ci : Le Créateur Tout-puissant, celui qui a fait sortir du néant le Ciel et la terre, est-il humble ? Je pense qu’il est impossible de nier qu’il s’agit de la deuxième grande révélation concernant le cœur de Dieu. Peut-être que le terme d’humilité est gênant, trop terrestre. Si vous en trouvez un meilleur pour exprimer ce fait, je serais heureux d’en changer. Mais comment qualifier le fait que le Verbe (Philippiens 2, 6), « de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu. Mais il s'anéantit lui-même, prenant condition d'esclave, et devenant semblable aux hommes. S'étant comporté comme un homme, il s'humilia plus encore, obéissant jusqu'à la mort, et à la mort sur une croix! ».

Je vais plus loin : je pense que cette « humilité » révélée par Jésus est une humilité trinitaire. Les trois personnes en Dieu s’effacent l’une devant l’autre. Elles s’exaltent l’une l’autre, s’abaissant en quelque sorte chacune pour que l’autre soit première. Elles sont comme ça et nul n’y peut rien. Lucifer a beau se révolter contre le fait que Dieu ait exalté l’humilité et l’amour comme les deux qualités requises pour entrer dans la Vision béatifique, il n’y pourra rien changer.

Si c’est le cas, si cette humilité de l’amour divin est vraie, il est possible de tout comprendre en théologie. Nous sommes faits pour voir Dieu qui est, au plan du cœur tout humble et tout amour. Il s’agit d’un tel degré d’humilité et d’amour que nul ne peut voir Dieu sans devenir comme lui.

>> D’où la vie terrestre et sa souffrance, première étape d’apprentissage par l’humiliation et la mort.

>> D’où les purgatoires après la mort.

>> D’où le fait que toute chose sur terre (les individus, les puissances nationales, lez monde entier) est marqué par la croix et fini par connaître une lente disparition puis une fin. 

 

OBJECTION 5 : Y a-t-il un bien en enfer ?

----- Original Message -----

Sent: Monday, February 03, 2003 12:24 AM 

Vous dites qu’une proportion parmi les hommes choisiront l'enfer car ils se rendront compte qu'il y a un réel bien (apparent) en lui... Y a t il de la lumière dans les ténèbres ?  non l'enfer est d'être privé de Dieu = d'être privé de tout bien. Je pense qu’il n'y a aucun bien en enfer. L'enfer je le choisis maintenant si : bien que marié, je couche avec cette femme qui s'offre à moi, je choisis l'enfer si je laisse mon voisin taper sa femme  ou violer sa fille sans rien faire, ni prévenir la police parce que je ne veux pas que cela me cause des ennuis

 

LA REPONSE

 

C'est toute la question du bien et du mal. existe-il un mal en soi? Saint Thomas (De malo, Somme théologique) ne le pense pas.

Il y a un bien (apparent) dans le fait de violer une fille: la jouissance sexuelle, la domination violente du pervers. Il ne viole que parce qu'il y trouve un plaisir.

Il y a un bien (apparent) dans le fait de ne pas prévenir la Police: ma tranquillité égoïste.

Jamais un mal ne peut être commis que pour un bien sous-jacent. Ce bien est certes apparent, faux, illusoire mais l'intention du pécheur le vise toujours comme un bien.

De même, en enfer, le blasphème contre l'Esprit Saint fait que la personne considère la perte du vrai Bien (Dieu) comme un moindre mal que le fait de perdre sa LIBERTE, SON AUTONOMIE, SA FIERTE ou tout autre bien de ce genre.

Comme ce bien n'est qu'une illusion face au vrai bien qu'est Dieu, le damné ne trouve que tristesse dans ses recherches de jouissance, esclavage dans sa prétendue quête de liberté etc. (d'où la rage qui règne en enfer).

Cependant, il reste qu'il y a pour l'égoïste un bien (apparent) dans le blasphème contre l'Esprit. 

Exemple de deux blasphèmes contre l'Esprit Saint : quel est le bien sous-jacent au blasphème contre l'Esprit Saint des théologiens juifs qui décident de tuer Jésus alors que, l'ayant vu ressusciter Lazare, ils savaient de science sûre qu'il était envoyé par Dieu? leur poste (donc le pouvoir). Même chose pour Mgr Cauchon face à Jeanne d'Arc. Ce diplômé en théologie de la Sorbonne vise un Archevêché de la part des anglais.

Ce monstrueux égoïsme existe, à mon avis, plus souvent qu'on le croit. C'est pourquoi je reste d'accord avec vous sur le large chemin de la damnation. J'ai entendu l'autre jour une femme chrétienne enceinte me dire froidement: "Vous ne croyez tout de même pas que la "chose" que j'ai dans mon ventre va primer sur le projet que j'ai pour ma vie."

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