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L’union spirituelle des religions

Par Arnaud Dumouch, http://eschatologie.free.fr

décembre 2005

 

Attention, ceci n’est pas une prophétie. Juste un conte.

 

Genèse 33, 1 : « Jacob levant les yeux, vit qu'Esaü arrivait accompagné de 400 hommes. Alors, il répartit les enfants entre Léa, Rachel et les deux servantes, il mit en tête les servantes et leurs enfants, plus loin Léa et ses enfants, plus loin Rachel et Joseph. Cependant, lui-même passa devant eux et se prosterna sept fois à terre avant d'aborder son frère. Mais Esaü, courant à sa rencontre, le prit dans ses bras, se jeta à son cou et l'embrassa en pleurant. »

 

Tout au long de l’histoire, l’islam et le christianisme, ces deux religions sorties d’un même père, se suspectèrent et s’envièrent. La question était de savoir laquelle des deux était la plus aimée de Dieu.

 

Dieu lui-même avait béni l’existence de ces deux confessions issues du judaïsme, et il l’annonça à Abraham à travers la prophétie de ses deux descendances. Pourquoi deux ? A cause de l’homme et de son goût pour le pouvoir. Donner la victoire à l’une des deux sur la terre aurait causé la perte de toute l’humanité pour son éternité. On peut tuer au nom de l’amour ou même de l’humilité. Aussi, du temps de leur puissance, Dieu donna à l’une puis à l’autre religion le développement qu’il mesura. Il aima les mêler dans les pays où elles s’implantaient, et elles se battirent pour le droit d’aînesse.

 

De la religion de l’amour et de celle du service, laquelle se comporta le moins mal ? ni l’une ni l’autre. C’est que la nature humaine est la même partout.

 

Purification

Le christianisme fut la première des deux religions à être mise sur la voie de la purification. Dieu permit que certains de ses membres se livrent à l’excès du don qu’il leur avait fait : il abusèrent de leur liberté. Au XXème siècle, l’Eglise catholique perdit de grands bataillons de fidèles qui ne voulurent plus de son autorité. Et ils suivirent leur voie propre dans toute sortes d’excès destructeurs. Ce fut une grande souffrance pour le monde puisque les Européens inventèrent et testèrent plusieurs idéologies mortelles. Mais l’Église tira de la perte de ces fidèles une grande souffrance et donc une grande humilité. Ce furent des trésors d’enseignements sur son orgueil passé. En la personne de Jean-Paul II, il y eut même des actes de contrition publique.

Au XXIème siècle, ce fut le tour de l’islam. Cette religion crut que l’heure de sa domination du monde était venue. Dieu permit que certains de ses membres se livrent à l’excès du don qu’il leur avait fait : il abusèrent de leur zèle pour Dieu, le transformant en intransigeance barbare. Certains Arabes lancèrent une grande guerre en criant « Allah est grand », qui se répandit partout, qui n’épargna ni les musulmans paisibles, ni les femmes et les enfants dans le monde entier. C’était bien sûr une folie et elle se termina dans une catastrophe mondiale. Ils y perdirent par la guerre tout ce qui faisait leur pouvoir politique, leurs lieux saints et leur fierté. Puis comme pour le christianisme, il y eut une grande apostasie des masses musulmanes. Sans repère de fierté politique, l’apostasie se répandit partout. Les jeunes ne voulurent plus vivre de cette religion moyenâgeuse. Ils lui reprochèrent ses principes primitifs, son refus de la science et ses barbaries passées. Ils se donnèrent aux valeurs humanistes occidentales.

 

Résurrection spirituelle de l’islam

Après la catastrophe, les responsables musulmans ne trouvèrent plus de ressort en eux. Le temple de l’Umma (la communauté musulmane) s’écroulait de tout côté, et ils ne comprenaient pas pourquoi Dieu avait permis un tel échec. Ils avaient beau chercher, ils n’avaient pas d’idée. Comment s’en sortir ? Certes, des prophéties parlaient de cette grande guerre, de l’apostasie qui s’en suivrait. Mais Mohamed en pleurait beaucoup lorsqu’il en parlait. Il se signait aussi. Aussi nul ne voyait le sens de tout cela. La damnation éternelle semblait au bout du chemin de ces générations de leurs jeunes adonnées aux vices. Ce fut un temps de terrible incertitude spirituelle, semblable à la crise des années 1960 pour l’Église.

 

Un jeune étudiant en théologie, nommé Ahmed El Masaoudi s’intéressait fort aux traditions juives et chrétiennes. Il les étudia et il trouva en elles la clef. En effet, chacune d’elles à sa façon avait subi ce genre d’épreuve. Les Juifs avaient vu la destruction de leur Temple, cœur de leur vie nationale et religieuse, et s’en étaient sortis pendant près de 2000 ans grâce au Talmud et à ses nouvelles règles plus spirituelles adaptées à une vie d’exil. Quant aux chrétiens, confrontés à l’apostasie, ils avaient développé la théologie spirituelle de l’humilité qui plaît à Dieu selon cette parole de Marie (Luc 1, 52): « Il renverse les puissants de leur trône et il élève les humbles ».

Devenu imam, Ahmed El Masaoudi développa ses recherches et vit que les prophéties de Mohamed annonçaient tout cela (ces échecs extérieurs) comme une grande victoire spirituelle qui précèderait le retour du Christ. Appuyé sur ce tremplin caché dans le cœur de l’islam, c’est donc lui qui mit en place le « Talmud des musulmans » fondé sur la spiritualité suivante : « C’est à cause de nos péchés et pour nous sauver que Dieu a détruit nos lieux saints et qu’il nous a arraché tout pouvoir en ce monde. » Le pèlerinage à la Mecque et la possibilité d'être visibles ayant disparu à jamais, il établit les règles d’une vie musulmane de prière, cinq fois par jour, désormais privée et secrète. Il commenta le Coran tout entier selon une interprétation qui distinguait bien ce qui concerne le salut de ce qui lui est étranger. Ainsi réconcilia-t-il sa religion avec la science moderne. Son message eut un retentissement spirituel important et influença durablement le reste des musulmans qui s’y ouvrirent. C’est grâce à ses livres et à sa prédication que l’islam ne disparut pas complètement de la terre, jusqu’à la fin du monde.

 

Réconciliation

Et ce nouvel esprit, établi dans une commune épreuve, eut un effet secondaire étonnant. Lorsque l’un des derniers papes catholiques voulut organiser une rencontre de prière entre les religions, les autorités musulmanes et chrétiennes manifestèrent cette fois une humilité et une union de sincère fraternité qui n’eut plus aucune arrière-pensée. Le pape voulut renouveler ses demandes de pardon pour les fautes mutuelles du passé. Or il s’entendit répondre par l’imam El Masaoudi :

« Pourquoi demander pardon, mon frère ? N’est-ce pas nous qui avons commencé la guerre ? N'est-ce pas nous qui nous sommes imposés par la guerre en face de nos frères (Genèse 16, 12) ? Ne fallait-il pas que vous vous défendiez ? Que mon frère oublie le passé. Nos combats de jeunesse sont derrière nous. Continuons chacun selon sa voie de servir Dieu. »

Chacune de ces deux religions garda donc son chemin, chacune s’occupant de ses fidèles. Les musulmans s’approchèrent désormais de Dieu comme des serviteurs humbles et désarmés, tandis que les chrétiens s’efforcèrent de l’aimer comme un ami de cœur. Ils attendirent ensemble, chacun sur leur terre, la fin du monde et le moment où Dieu indiquerait à chacun sa volonté, où le Christ révèlerait de manière lumineuse sa nature divine ou humaine.

 

C’est ainsi que la prophétie qui annonçait la réconciliation d’Esaü, le frère jumeau de Jacob, se réalisa (Genèse 33, 16) : « Esaü reprit ce jour-là sa route vers Séïr, mais Jacob partit pour Sukkot, il se bâtit une maison et fit des huttes pour son bétail ; c'est pourquoi on a donné à l'endroit le nom de Sukkot. »