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L’unité de l’Église

(Attention, ceci n’est pas une prophétie. Juste un conte.)

Le cygne.

 

« La cause de l’unité est une cause mariale. C’est la Mère qui réconciliera les enfants. Est-ce que ce ne sera pas le souhait de Marie d’utiliser sa bonté et la Providence pour consoler l’Epouse du Christ, l’Eglise, à travers le long effort de cette entreprise, et pour porter à sa pleine perfection ce bienfait de l’unité des membres de la famille chrétienne, qui est le fruit illustre de sa maternité ? En Marie, Dieu nous a donné le plus zélé gardien de l’unité chrétienne. » (Pape Léon XIII, 1878-1903)

 

Premières approches œcuméniques

Lorsque l’URSS s’écroula en 1991, le peuple russe, qui avait été privé de religion pendant 70 ans, se précipita vers les églises orthodoxes. Il y retrouva ses prêtres et l’ancienne liturgie faite de magnificence et de chants polyphoniques.

Mais les frontières s’ouvrirent à tout vent et, du monde entier, d’autres confessions chrétiennes, voire des sectes, arrivèrent. Le pape Jean-Paul II put enfin envoyer officiellement des évêques aux Églises uniates qui avaient été rattachées de force, durant la tyrannie soviétique, à l’Église d’État. Ce fut très mal reçu par le patriarcat orthodoxe, comme si le catholicisme volait des fidèles. Or ces Églises-là s’étaient unies au pape depuis des siècles. Par la suite, alors que sans cesse le pape demandait à effectuer une visite pastorale à Moscou, cela lui fut refusé comme une intolérable ingérence auprès des fidèles orthodoxes.

Venant des USA, les Églises évangélistes étaient, à cette époque, envahies par l’Esprit de Dieu qui les envoyait en mission dans le monde entier, y compris dans les terres de l’islam où les prédicateurs risquaient le martyre. Ils arrivèrent donc en Russie et firent une moisson abondante. Bon nombre de gens se tournaient vers leurs cérémonies vivantes. Les orthodoxes en furent inquiets et voulurent expulser ces pasteurs. Mais eux, frappés par cette aide de Dieu, se dirent l’un à l’autre : « Nous sommes visiblement bénis. Visiblement, nous taillons partout des croupières aux Églises établies car l’Esprit Saint est avec nous. C’est que nous n’avons pas cédé à l’idolâtrie. Nous n’adorons pas Marie comme les catholiques et les orthodoxes. »

Autant dire qu’à cette époque, les « frères » chrétiens se regardaient de côté, amicaux par devant, et n’aspirant qu’à se voler des fidèles les uns aux autres. Malgré les efforts de discussions œcuméniques, l’unité n’était pas pour cette époque…

Or, du Ciel, les Princes angéliques à qui Dieu délègue comme à des amis la distribution de son Esprit de puissance, se disaient : « Les hommes ne changeront jamais. Ils sont comme des buissons d’épineux. Que l’un d’eux produise une fleur grâce à notre aide, et aussitôt il se réjouit, se redresse et fait la roue, produisant des branches d’épines qui, à la génération suivante, provoquent la crise de toute la plante. »

Ce que les Pasteurs de chaque Église ne voyaient pas, c’est que Dieu qui préside aux succès et aux échecs des Églises, ne visait que la vie éternelle pour tous. Il permettait le succès extérieur de l’un afin que l’Évangile soit annoncé, puis l’échec pendant un temps, pour que l’orgueil ne gâche pas tout. Et, d’amour en humilité, le Royaume de Dieu grandissait.

« Nous aimons la division, pas en elle-même bien sûr, disaient les anges, y compris dans le Temple de Dieu ! Nous l’aimons comme on aime une croix, pour les fruits qu’elle produit. Les hommes d’Église n’aiment pas la division. Souvent, ils disent que c’est à cause de l’amour de Dieu et de la prière du Christ pour l’unité. En réalité, c’est surtout à cause du goût du pouvoir comme à Babel. »

La fin des temps

Lorsque la Reine des anges, la petite Marie de Nazareth, donna le signal, les anges passèrent à l’action. L’heure était venue. Ce n’était plus celle de la taille du jardin, alternant débroussaillage et arrosage, mais celle de la récolte. Comme pour un champ de blé en juillet, il décidèrent de ne plus envoyer l’eau du Ciel sur la terre, réalisant cette prophétie du prophète Élie (1 Rois 17, 1) : « Par Yahvé vivant, le Dieu d’Israël que je sers, il n’y aura ces années-ci ni rosée ni pluie sauf à mon commandement. » Alors le blé (le cœur des hommes) commença à sécher sur ses tiges en vue de la moisson. Ceci signifie que l’humanité, qui était de plus en plus affinée par la culture, se mit à perdre tout goût pour les choses de Dieu. C’est cette histoire étrange qu’il faut raconter ici.

Cela commença dans les années 2050. Les Églises venaient de passer par un temps d’abondante récolte. Partout et dans les trois grandes confessions chrétiennes (catholique, orthodoxe et protestante), on avait converti. Même une partie de l’islam, par rejet pour l’intransigeance des anciens salafistes, s’était ralliée au Christ et à sa douceur. On avait depuis longtemps oublié les épreuves des années 1960. Les clercs avaient retrouvé de la fierté. On pensait de nouveau l’Église immortelle.

On ne s’aperçut pas tout de suite du moment où les vannes de la Puissance venant de l’Esprit de Dieu furent fermées. Mais les réunions chrétiennes commencèrent à s’essouffler. Il y eut moins de monde aux Journées Mondiales de la Jeunesse.

Peu à peu, les Églises virent le nombre des vocations se remettre à diminuer. Les jeunes gens ne semblaient plus intéressés.

Comme si l’épreuve venant de l’intérieur ne suffisait pas, ce fut aussi l’époque où le monde se mit à vomir tout ce qui, de près ou de loin, portait le nom de Dieu. Le souvenir des crimes passés des croyants, du temps de leur pouvoir, fut de nouveau évoqué médiatiquement. Et cette fois, les récits d’horreur étaient brûlants, car la grande guerre religieuse du XXIe siècle avait été vécue quelques décennies plus tôt. Les médias relayaient les idées du commun : « Toutes les guerres viennent des religions. Les religions, parce qu’irrationnelles, fondent les fanatismes. »

Et c’est ainsi que, en quelques années, tout sembla se dessécher. Dans toutes les Églises, les pasteurs essayèrent de nouveau toutes les techniques, depuis l’agitation activiste jusqu’à la prière fervente et contemplative. Mais rien n’y fit. Inexplicablement, il n’y eut plus de fruits. Tout ce qui était sacré se trouvait moqué et caricaturé par le courant dominant. On devait se contenter de quelques personnes âgées à l’office.

Toutes les confessions furent atteintes. Signe des temps : les témoins de Jéhovah (qui ne croient pas à la divinité du Christ) finirent par se décourager et cessèrent l’apostolat du porte à porte, faute de volontaires zélés à affronter l’agressivité de plus en plus fréquente de l’accueil. Si eux-mêmes renonçaient…

Bientôt, chaque archevêque catholique se retrouva berger d’un troupeau plus petit que celui d’un curé du siècle précédent. Il y eut ensuite beaucoup d’angoisse, ressentie par tous. Les pasteurs de chaque confession, confrontés à la même épreuve d’un apostolat usant car stérile, cessèrent de se considérer comme des rivaux. Ils finirent par se rencontrer et par s’avouer leur commun découragement.

Le deuxième Concile de Jérusalem

Le pape Pierre II, dont le Siège Apostolique avait été transféré à Jérusalem, organisa une réunion œcuménique à laquelle il invita des représentants de toutes les confessions chrétiennes. Autour de lui se réunirent onze pasteurs ou évêques représentant les principales Églises. Aucun des ecclésiastiques présents ne s’expliquait ce malheur. Chacun émit son hypothèse. On débattit longtemps. On évoqua toutes les causes possibles : manque de soif du monde, manque de prière des pasteurs, défaut de sacrifice et de prière, péchés des chrétiens, techniques pastorales. Les protestants insistaient beaucoup sur le manque de foi des hommes (Matthieu 13, 58) : « Et il ne fit pas là beaucoup de miracles, à cause de leur manque de foi. » Il leur fut objecté que les quelques croyants qui restaient fidèles, quoique humainement découragés, rayonnaient d’humilité et de confiance en Dieu.

Le patriarche orthodoxe Alexis fit remarquer que, tous ensemble réunis autour du pape Pierre, ils semblaient rejouer cette scène évangélique (Jean 21, 3) : « Simon-Pierre leur dit : “Je m’en vais pêcher.” Ils lui dirent : “Nous venons nous aussi avec toi.” Ils sortirent, montèrent dans le bateau et, cette nuit-là, ils ne prirent rien. » Il fit remarquer que, selon lui, il fallait simplement attendre que Jésus veuille bien venir, comme il l’avait toujours fait à d’autres époques de l’Église, et dise (Jean 21, 6) : « Jetez le filet à droite du bateau et vous trouverez. » Le pasteur Nimöller proposa alors qu’on applique la parole du patriarche et qu’on prie ensemble, sur le modèle des prières œcuméniques de Taizé, pour que Jésus envoie son Esprit. On se rangea à son avis et on chanta le psaume 143 :

Je me souviens des jours d’autrefois,
je me redis toutes tes oeuvres,
sur l’ouvrage de tes mains je médite ;
je tends les mains vers toi,
mon âme est une terre assoiffée de toi.
Viens vite, réponds-moi, Yahvé,
je suis à bout de souffle ;
ne cache pas loin de moi ta face,
je serais de ceux qui descendent à la fosse.

Cette prière apostolique eut lieu le soir. La nuit était tombée. A la fin du psaume, le pape Pierre II exprima, dans la chapelle, le souhait de prendre la parole quelques minutes. C’était imprévu. On l’écouta. Ce qu’il dit tint en quelques mots. Ce fut simple et fraternel :

« Mes frères, puis-je vous confier la raison profonde qui m’a conduit à prendre le nom de Pierre, lors de mon élection ? C’est à cause de ce texte (Matthieu 16, 21) : « A dater de ce jour, Jésus commença de montrer à ses disciples qu’il lui fallait s’en aller à Jérusalem, y souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué et, le troisième jour, ressusciter. Pierre, le tirant à lui, se mit à le morigéner en disant : “Dieu t’en préserve, Seigneur ! Non, cela ne t’arrivera point !” Mais lui, se retournant, dit à Pierre : “mystère d’iniquité” Alors Jésus dit à ses disciples : “Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive.” »

Ce texte m’a marqué car, pour moi, il révèle un autre versant de Pierre. Il s’agit de son comportement au cours de l’Histoire. Très souvent, les papes se sont comportés en pasteurs humains, voire mondains, faisant obstacle à Jésus, comme Satan. Je le reconnais devant vous. Et je reconnais aussi, j’en rends grâce à Dieu, que malgré nos péchés, jamais le Christ n’a menti aux papes et ne leur a retiré sa protection pour l’enseignement de la doctrine de la foi.

Alors voilà comment je vois les choses. Je vous le dis comme pape. Cette crise, je le crois, n’est pas comme les autres. Je me demande si elle ne vient pas de l’Esprit Saint lui-même. Je me demande si l’Esprit n’est pas en train de réaliser pour l’Église le même chemin que pour Jésus : la conduire à Jérusalem pour qu’elle y souffre beaucoup de la part des hommes, qu’elle y soit tuée et, le troisième jour, qu’elle y soit ressuscitée par Dieu. Mais, si ce dont j’ai la conviction est vrai, je ne voudrais pas faire cette fois comme le pape Pierre Ier. Je ne voudrais pas m’opposer à l’Esprit. Voilà, mes frères, ma réflexion. J’aimerais que nous en discutions demain. »

C’était une doctrine si nouvelle, si surprenante, que les pères ne surent que répondre. Chacun retourna dans ses appartements.

Le lendemain, on se réunit de nouveau et on demanda au pape de préciser sa pensée.

Il répondit : « Regardons-nous, mes frères. Nous sommes devenus des pauvres. Nous parlons entre nous. Nous nous écoutons. Cela, c’est la marque que l’Esprit Saint est là, comme jamais, au milieu de nous. Ce n’est donc pas, cette fois, notre péché qui semble en cause. Mais je crois que l’Esprit Saint est en train de conduire l’Église comme il conduisit le Christ. Je pense que nous devrions imiter Jésus et le dire aux fidèles clairement. »

Le patriarche orthodoxe répondit : « C’est une chose qui me semble impossible. Jésus ne peut faire cela à son Église. Un texte l’affirme clairement (Matthieu 16, 18) : “Eh bien ! moi je te dis : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les Portes de l’Hadès ne l’emporteront pas contre elle.”

— Cher frère, répondit le pape, cette épreuve sera semblable spirituellement à la croix de Jésus. Les portes de l’enfer vont en être à jamais brisées. »

Devant l’importance de cette théologie, on décida de prolonger la réunion qui fut déclarée « concile œcuménique » sur la proposition unanime des douze pères. On convoqua des évêques et des collaborateurs laïcs du monde entier, afin d’élargir la réflexion. Les conséquences étaient absolument bouleversantes. Les Pères orthodoxes, en particulier, étaient stupéfaits par cette doctrine. Habitués depuis des siècles à l’unité de César et de l’Église, ils ne s’étaient pas encore remis de la séparation de l’Église et de l’État en Russie et en Grèce. Elle paraissait nouvelle et pourtant, dans leur âme, les Pères en sentaient la parfaite conformité à l’Évangile (Jean 15, 20) : « Rappelez-vous la parole que je vous ai dite : Le serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, vous aussi ils vous persécuteront. » Elle s’inscrivait dans toute la logique ancienne de la croix.

C’est ainsi que le 14 septembre 2064, en la fête de la Croix glorieuse, le deuxième Concile œcuménique de Jérusalem publia le document suivant :

« Nous nous sommes réunis en Concile œcuménique. Nous nous sommes trouvés dans une pleine communion de foi en notre Seigneur Jésus. Nous avons été soutenus dans notre certitude par la confirmation de Pierre.

Afin que les fidèles en soient clairement avertis, nous avons tenu à définir comme une vérité de foi que (voir CDC 675-677) :

Avant l’avènement du Christ, l’Église universelle doit passer par une épreuve finale qui ébranlera la foi de nombreux croyants (cf. Lc 18, 8 ; Mt 24, 12). La persécution qui accompagne son pèlerinage sur la terre (cf. Lc 21, 12 ; Jn 15, 19-20) ira jusqu’à la manifestation visible, dans l’Histoire, du « mystère d’iniquité », à savoir de la révolte première des Anges. Cela se fera sous la forme d’une fausse religion qui annoncera une forme de vie éternelle et qui prétendra apporter aux hommes une solution apparente à leurs problèmes, au prix de l’apostasie du vrai Dieu, humble et crucifié par amour. Ce sera l’imposture religieuse suprême, celle du dernier Anti-Christ. Elle sera un pseudo-messianisme où l’homme se glorifie lui-même à la place de Dieu et de son Messie venu dans la chair (cf. 2 Th 2, 4-12 ; 1 Th 5, 2-3 ; 2 Jn 7 ; 1 Jn 2, 18. 22).

L’Église n’entrera dans la gloire du Royaume qu’à travers cette ultime Pâque où elle suivra son Seigneur dans sa mort et sa Résurrection (cf. Ap 19, 1-9). La victoire finale ne s’accomplira donc pas par un triomphe visible de l’Église ici-bas (cf. Ap 13, 8) selon un progrès extérieur et politique, mais par son imitation finale de la kénose de son Seigneur. Ce sera une victoire selon Dieu, par l’humilité et dans l’amour offert. Cette offrande ultime, provoquée par le déchaînement ultime du mal (cf. Ap 20, 7-10), rendra l’Église conforme aux désirs du Ciel, comme une épouse immaculée (cf. Ap 21, 2-4). Le triomphe de Dieu sur la révolte du mal se sera alors réalisé par le retour du Christ dans sa gloire, accompagné des saints et des anges et du Jugement dernier (cf. Ap 20, 12), après l’ultime ébranlement cosmique de ce monde qui passe (cf. 2 P 3, 12-13). »

L’unité

Parce que les Pasteurs n’avaient plus beaucoup de brebis, ils oublièrent leur gloire de jadis et se tournèrent vers la seule gloire éternelle. Les habitants du Ciel remarquèrent avec joie ce nouvel esprit et reconnurent que la division des Églises ne représentait plus une nécessité pour leur salut.

C’est ainsi que, sur terre, l’Esprit Saint bénit toutes les initiatives en faveur de l’unité de l’Église. Fondée sur cette nouvelle humilité, elle se fit naturellement. Les protagonistes ayant tous souffert de leur perte de pouvoir spirituel, ils se mirent à discuter simplement de leurs différences et des causes de leur rupture. Ils analysèrent le grand schisme d’Orient (1054), puis le schisme occidental avec Luther (1517). Chacun disait : « Tout de même ! Comme nous nous comportions tous durement ! » Et chacun prenait sa part des torts, en vérité, ne cherchant plus à se poser en unique victime.

Ce nouvel esprit facilita les choses. Mais il fallait aussi faire de la théologie. L’amour ne suffisait pas, il fallait aussi la vérité. Les positions protestantes et catholiques avaient depuis longtemps été analysées en commun au cours des XXe et XXIe siècles. Restait l’inconvénient des dogmes catholiques qui, seuls, s’étaient multipliés depuis le schisme. On les observa avec attention. On constata que, pour le moins, ils ne présentaient aucune espèce de contradiction avec la foi commune, celle des six premiers Conciles œcuméniques. Comprenant que certains dogmes comme l’Immaculée Conception, l’Assomption de Marie n’avaient aucun fondement scripturaire, on se demanda s’il était du pouvoir de l’Église de les définir avec certitude. C’est ainsi que, finalement, on décida de se pencher sur la question fondamentale, celle qui pouvait établir la certitude de tout cela, celle de l’infaillibilité pontificale dans le domaine de la définition des dogmes. On analysa les textes évangéliques qui la fondaient, ceux qui la restreignaient…

Et le pape Pierre II fit le reste : cet homme était réellement humble. Et il croyait en la parole du Seigneur concernant sa mission apostolique.

Arnaud Dumouch, 7 mars 2006

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