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90 minutes au Ciel

par le pasteur Donald Piper
 
traduction française par Dominique François

Les anges du Ciel.

 

Villejuif le 6 avril 2006

Chers Amis,

Cet été au USA, alors que je me promenais dans un grand magasin, je suis tombée sur un livre intitulé « 90 minutes au ciel ». Sur la quatrième de couverture il était précisé que ce livre pourrait être d’un grand réconfort pour ceux qui ont perdu un être cher. Je l’ai acheté et je l’ai lu. Deux chapitres seulement m’ont semblé passionnants et j‘ai décidé de les traduire pour les répandre autour de moi.

Mon père est décédé le 16 avril 2005 et cette année, le premier anniversaire de sa mort tombera précisément le jour de Pâques et, à la suite de cette lecture, mon coeur s’est apaisé de le savoir dans une telle félicité.

J’espère que cette lecture vous remplira d’espoir à l’idée du futur glorieux qui attend ceux qui ont la foi en Jésus-Christ.

Soyez bénis,

Dominique François

 

Alors qu’il rentrait chez lui après une conférence, la voiture du pasteur Don Piper a été écrasée par un semi-remorque qui avait empiété sur le côté gauche de la route. Les secours d’urgence n’ont pu que constater qu’il était mort sur le coup. Pendant que son corps gisait dans les restes de son véhicule, Piper a expérimenté la gloire du ciel émerveillé par sa beauté et sa musique. Quatre-vingt dix minutes après l’accident, alors qu’un pasteur priait pour lui, Piper est miraculeusement revenu à la vie avec le souvenir inexprimable de la félicité céleste. Voilà son histoire.

 

J’ai vu la maison de Dieu

« Il eut peur, et dit : Que ce lieu est redoutable !
C’est ici la maison de Dieu, c’est ici la porte des cieux ! »
(Gn 28, 17)

Quand je suis mort, je ne suis pas passé par un long tunnel sombre. Je n’ai pas eu l’impression de m’évanouir et de revenir. Je n’ai jamais senti que mon corps était transporté dans la lumière. Aucune voix ne m’a appelé. Du pont sur lequel j’étais au moment de l’accident, je suis passé dans une lumière dont la clarté dépassait toute description et toute compréhension humaine. Quand l’ai été de nouveau conscient, j’étais au ciel.

J’étais envahi de joie, alors que je regardais la grande foule alentour. Tous se tenaient devant une porte étincelante et ornée. Je n’avais aucune idée de la distance qui nous séparait. La distance importe peu dans ce lieu. Quand la foule s’est pressée autour de moi, je n’ai pas vu Jésus, mais l’ai aperçu des gens que j’avais connus et j’ai su instantanément qu’ils étaient morts durant ma vie. Leur présence semblait absolument naturelle.

Ils se précipitaient vers moi en souriant et proclamant des louanges à Dieu. Bien que personne ne l’ait dit, j’ai su intuitivement qu’il s’agissait de mon comité d’accueil céleste. C’était comme s’ils s’étaient assemblés à la porte de ciel pour m’attendre.

Joe Kulbeth, mon grand-père, est la première personne que j’ai reconnue. Il ressemblait trait pour trait au souvenir que l’avais de lui, avec son épaisse chevelure blanche. Il était maintenant devant moi, le sourire aux lèvres. « Donnie ! », c’est le surnom qu’il m’avait donné. Ses yeux s’illuminèrent et il me prit dans ses bras. Il était de nouveau ce grand-père robuste et solide de mon enfance.

J’étais à la maison avec lui quand il avait eu sa crise cardiaque, puis dans l’ambulance qui le conduisait à l’hôpital. J’attendais à la porte des urgences quand le médecin était venu vers moi faisant triste mine. «Nous avons tout essayé», avait-il avec une voix douce.

Mon grand-père relâcha son étreinte, et comme je regardais son visage, une félicité proche de l’extase, m’envahit. Je ne pensais plus ni à sa crise cardiaque ni à sa mort, car la joie de nos retrouvailles était trop forte. Comment nous nous étions retrouvés tous les deux dans ce lieu importait peu.

Je ne sais pas pourquoi mon grand-père est celui que je vis en premier. Peut-être parce que j’étais là quand il est mort, Il n’avait pas été le plus grand des guides spirituels dans ma vie, bien que son influence positive dans ce domaine ait été indéniable.

Après cette première étreinte, je ne me souviens plus de la seconde ni de la troisième. J’étais entouré de la foule. Certains m’étreignaient, d’autres m’embrassaient sur la joue, d’autres enfin me serraient la main. Je ne m’étais jamais senti autant aimé.

Mike Wood, mon ami d’enfance, faisait partie de ce comité d’accueil. Il m’était cher car je lui devais d’être arrivé au salut. C’était le chrétien le plus consacré que je connaissais. Après ses quatre ans de football, basket et course à pied ce sportif émérite avait acquis une grande popularité. Il devint mon héros parce qu’il mettait en pratique ce qu’il prêchait. Après le lycée, il reçut une bourse pour s’inscrire à l’université. À l’âne de 19 ans Mike se tua dans un accident de voiture. Quand la nouvelle me parvint, mon coeur se brisa et il me fallut beaucoup de temps pour m en remettre. Sa mort fut le plus grand choc et l’expérience la plus douloureuse que j’ai connus jusque-là dans mon existence.

À son enterrement je me demandai si je pourrais un jour m’arrêter de pleurer. Je ne pouvais pas comprendre pourquoi Dieu avait repris un disciple si consacré. Au cours des années qui suivirent, je n’avais lamais pu oublier la douleur de cette perte. Ce n’est pas que le pensais sans cesse à lui, mais quand cela m’arrivait, j’étais envahi de tristesse.

Mike était maintenant devant moi. Quand il passa son bras autour de mon épaule, ma douleur et ma peine s’évanouirent. Je n’avais jamais vu ce garçon sourire d’une telle façon. Je ne sais toujours pas pourquoi, mais dans ce lieu, la joie débordante effaçait toute question. Tout était félicité. Tout était parfait.

De plus en plus de gens venaient vers moi et m’appelaient par mon nom. J’étais dépassé par le nombre de ceux qui étaient venus m’accueillir au ciel. Ils étaient si nombreux et je n’avais jamais imaginé que l’on puisse être aussi heureux. Leurs visages reflétaient une sérénité que je n’avais lamais vue sur terre.

Je revis Barry Wilson, mon camarade de lycée qui s’était noyé dans un lac. Alors qu’il m’étreignait, son sourire était empreint d’un bonheur que je ne croyais pas possible.

Lui et les suivants louaient Dieu et me disaient à quel point ils étaient heureux de me voir et de m’accueillir au ciel dans la communion dont ils jouissaient.

Je revis deux de mes professeurs que j’avais aimés et qui m’avaient parlé de Jésus-­Christ. En marchant dans cette foule, je remarquai des gens de tous âges. Beaucoup d’entre eux ne s’étaient jamais rencontrés sur terre, mais ils avaient eu une influence dans ma vie et ils semblaient dès à présent très bien se connaître.

En essayant d’expliquer tout cela, mes mots semblent faibles et inadéquats car j’utilise des termes terrestres pour décrire une joie, une excitation, une chaleur, un bonheur total et complètement inimaginable. Tous continuaient de m’étreindre, de me toucher, de me parler, riant et louant Dieu. Bien que cela ait semblé durer longtemps, je ne m’en lassais pas.

Mon père avait dix frères et soeurs et certains d’entre eux avaient eu jusqu’à treize enfants. Quand j’étais jeune, nous étions si nombreux quand nous nous réunissions, que nous étions obligés de louer tout un parc de la ville pour nous réunir. Nous étions tous affectueux, n’hésitant pas à nous étreindre et nous embrasser quand nous étions ensemble. Cependant, aucune de ces réunions de famille ne m’avait préparé à la sublime assemblée des saints que je rencontrai aux portes du ciel.

Tout ce qui m’était donné d’expérimenter, était pour mes sens, comme un dîner dans un palace. Jamais je n’avais été si puissamment étreint, jamais mes yeux ne s’étaient poses sur une telle beauté. La lumière du ciel et Sa texture dépassent entendement. Une chaleur lumineuse et radieuse m’enveloppait. J’avais du mal à saisir la variété et la luminescence des couleurs. Elles surpassaient tout ce que j’avais vu jusque-là.

Avec mes sens dans un tel éveil, il me semblait que je n’avais lamais vu, entendu ou connu une chose aussi réelle auparavant. Je ne me souviens pas avoir goûté un aliment, mais je savais que si cela avait été le cas, tout aurait été plus glorieux que ce que j’avais pu boire ou savourer sur terre, j’étais simplement clans une autre dimension. Jamais, même dans mes moments les plus heureux, je ne m’étais senti aussi vivant. Je me tenais sans voix devant cette foute de bien-aimés, essayant de tout absorber. Ils ne cessaient de me dire leur joie et leur enthousiasme de me voir parmi eux. Je ne me souviens pas s’ils l’exprimèrent par des mots ou non, mais je savais qu’ils m’attendaient depuis un certain temps, bien qu’il n’y ait aucune notion du temps dans ce lieu.

Je regardais à nouveau leurs visages et me rendis compte qu’ils avaient tous contribué à mon salut ou m’avaient encouragé dans ma croissance spirituelle. Tous m’avaient influencé positivement et fait de moi un meilleur disciple. Sans vraiment savoir comment j’avais absorbé toute cette information, je savais que c’était grâce à l’impact qu’ils avaient eu dans ma vie que l’étais désormais présent au ciel avec eux. Nous ne parlions pas de ce qu’ils avaient fait pour moi. Nos conversations étaient centrées sur la joie qu’ils avaient de me revoir.

Complètement abasourdi, je ne savais pas comment leur répondre. Je leur disais «Je suis heureux d’être avec vous», mais ces paroles ne pouvaient pas exprimer la joie totale que j’avais d’être entouré et étreint par tous ces gens que j’aimais.

Je n’avais aucun souvenir de ce que j’avais laissé derrière et aucun regret d’avoir quitté les membres de ma famille et mes biens. C’était comme si Dieu avait effacé de ma conscience tout ce qui était négatif et pénible, et je ne pouvais plus que me réjouir d’être réuni avec ces gens merveilleux.

Ils ressemblaient trait pour trait à ce qu’ils avaient été, mais ils étaient plus radieux et plus heureux que jamais auparavant.

Mon arrière grand-mère, Hattie, était indienne. Elle était déjà atteinte d’ostéoporose quand je l’ai connue. Sa tête et ses épaules penchaient en avant, lui donnant l’air d’être bossue, Je me souviens particulièrement de son visage extrêmement ridé. Son dentier m’avait aussi marqué, d’autant qu’elle ne le portait pas souvent, Cependant, quand elle me sourit du plus beau des sourires au ciel, ses dents bien à elle avaient une blancheur éclatante. Je remarquai aussi qu’elle n’était plus bossue. Elle se tenait forte et droite et les rides avaient été effacées de son visage. Je n’avais aucune idée de son âge et je n’y pensais même pas. Comme le contemplais sa face radieuse, je me rendis compte que l’âge n’avait plus aucune signification au ciel. C’est un signe du temps qui passe, et le temps n’existe plus dans cet endroit.

Tous les gens que je rencontrais avaient l’âge qu’ils avaient la dernière fois que je les ai vus, mais tous les ravages de leur vie sur terre avaient été effacés. Même si certaines de leurs caractéristiques n’avaient pas été attirantes de leur vivant, au ciel tous les traits étaient parfaits, magnifiques, merveilleux à regarder.

Même maintenant, des années plus tard, je peux quelquefois fermer les yeux et revoir leurs parfaits visages et leurs sourires qui m’ont surpris par leur chaleur et leur amitié. Juste le fait d’avoir passé ces moments de sainteté avec eux reste pour moi une espérance que je chéris.

Je me sentais aimé plus que jamais de mon vivant. Je ne me souviens pas quel langage ils parlaient. Mais quand ils me regardaient, je savais ce que la Bible entend par amour parfait. Il émanait de chaque personne qui m’avait entoure.

En les regardant, il me semblait que j’étais absorbé dans leur amour pour moi. A certains moments, je regardais autour de moi et ce que je voyais me sidérait. Tout brillait intensément. Un peu plus loin, un rayonnement éclatant venant de la porte brillait davantage que la lumière qui nous entourait. Je réalisai qu’autour de moi tout scintillait d’une intensité aveuglante. C’est en vain que j’essaye de décrire cette scène car les mots humains sont complètement inadéquats pour exprimer l’extase et l’émerveillement ressentis devant ce que je contemplais. Tout ce que je regardais, brillait d’une luminosité intense.

Nous avons commencé à marcher vers cette lumière. Personne n a décidé qu’il était temps de le faire, pourtant nous avons tous démarré en même temps. Alors que nous avancions, tout semblait devenir plus vaste -un peu comme une petite colline que l’on essaye de franchir et qui semble ne jamais s’arrêter-. Je m’étais attendu à voir une ombre derrière la porte, mais devant nous, aussi loin que pouvait porter le regard, il n’y avait rien d’autre que cette lumière intense et radieuse.

Par comparaison, la puissante lumière qui m’avait nimbé lors de ma rencontre avec mes amis semblait s’estomper devant l’éblouissement qui augmentait devant moi. C’était comme si à chacun de mes pas la luminosité s’intensifiait. Je ne comprenais pas un tel phénomène et pourtant tout brillait de plus en plus. C’était comme de passer d’une pièce sombre au rayonnement du soleil à son zénith. L’arrivée massive de lumière vous aveugle momentanément.

Pourtant, je n’étais pas aveuglé, mais sidéré de toute cette intensité. Chacun de mes pas faisait augmenter la splendeur. Plus j’avançais, plus ce rayonnement était étincelant et plus j’avais le sentiment d’entrer dans la présence de Dieu. Bien que nos yeux humains doivent graduellement s’ajuster à la lumière ou aux ténèbres, mes yeux célestes voyaient parfaitement. Au ciel, chacun de nos sens est multiplié à l’infini. Quelle célébration de sensations !

J’étais rempli d’un émerveillement total. Je ne savais pas ce qui m’attendait plus loin, mais je sentais qu’à chaque pas, l’émerveillement allait augmenter.

Puis j’entendis la musique.

 

La musique

« Je regardai, et j’entendis la voix de myriades d’anges autour du trône… »
(Ap. 5, 11)

Quand j’étais enfant, je passais beaucoup de temps dans la campagne et dans les bois. Il m’arrivait, quand je marchais dans les herbes hautes, de surprendre une couvée d’oiseaux que ma présence soudaine faisait envoler. Un son particulier accompagnait le battement de leurs ailes.

Mon souvenir le plus précieux du ciel, c’est ce que j’ai entendu. Je ne peux le décrire que comme le son d’un battement d’ailes. Mais il faudrait le multiplier des milliers de fois pour expliquer cet effet sonore.

Je n’avais jamais entendu un si beau son et il ne s’arrêtait pas. C’était comme un chant à l’infini. Je n’entendais pas seulement la musique, je faisais corps avec elle et les sons me traversaient. Il me semblait que cette sonorité m’étreignait et que ce concert céleste envahissait chaque partie de mon être.

Je n’ai jamais vu la source de ce son, mais l’avais le sentiment que ce qui produisait cette musique céleste se trouvait au-dessus de moi, Je n’étais pas tenté de lever mon regard et je ne sais pas pourquoi. Peut-être était-ce parce que j’étais ivre d’amour pour tous les gens qui m’entouraient et que mes sens étaient exacerbés par toute cette célébration. Tout était parfait. J’avais le sentiment de tout connaître et je ne me posais plus aucune question.

Des milliers de sons remplissaient mon esprit et mon coeur d’une façon indescriptible. Le bruissement des ailes des anges était le plus étonnant. Je ne les voyais pas, mais ils produisaient la plus belle et la plus sainte des mélodies avec une cadence qui ne semblait jamais s’arrêter. Ce bruissement résonnait comme une forme éternelle de louange.

Un autre son de cette expérience céleste m’a laissé un souvenir impérissable. Je l’appellerai musique, mais elle était différente de tout ce que j’avais entendu sur terre. Les louanges remplissaient l’atmosphère. L’intensité et la variété infinie me dépassaient complètement.

Cette louange n’avait pas de fin, mais ce qui était le plus remarquable c’est que des milliers de chants d’adoration montaient ensemble vers Dieu. Alors que j’approchais de cette imposante et magnifique porte, j’entendais dans toutes les directions des voix qui Le louaient. La louange était partout, faite de musique, de mélodies et de sonorités que je n’avais jamais entendues auparavant.

« Alléluia !», «Louange ! », « Gloire à Dieu », « Honneur au Roi ! », ponctuaient cette musique. Je ne sais pas si ces mots étaient chantés par des anges ou des humains. J’étais tellement saisi d’émerveillement dans cette atmosphère céleste que je ne regardais pas alentour. Mon coeur était rempli d’une joie inexprimable. Je ne participais pas à cette adoration, pourtant mon coeur connaissait le même bonheur et la même exubérance.

Si nous écoutions trois CD de louange en même temps, cela produirait une telle cacophonie que cela nous rendrait fous. Mais là c’était complètement différent. Toutes les voix et les sons se fondaient et les instruments se mettaient en valeur les uns les autres. Aussi étrange que cela puisse paraître, je pouvais discerner chaque chant. C’étaient des hymnes et des choeurs que j’avais chantés à différentes époques de ma vie, plus des milliers d’autres. J’entendais des chants modernes, des hymnes de louange, des mélodies anciennes qui m’apportaient non seulement une profonde paix mais la plus grande joie que j’aie jamais expérimentée.

Je n’y ai pas pensé sur le coup alors que je me tenais près de la grande porte, et ce n’est que plus tard que j’ai réalisé qu’aucun chant n’avait trait à la croix, au sang versé, aux mains percées. Ces hymnes ne parlaient pas du sacrifice de Jésus ni de Sa mort. Il n’y a rien au ciel qui évoque la tristesse. Pourquoi en serait-il ainsi ? Toutes les louanges portaient sur le règne de notre merveilleux Sauveur comme Roi des rois et nous l’adorions pour ce qu’Il avait fait pour nous.

Cette musique céleste surpassait tout ce que j’avais connu avant. Je ne pouvais pas compter le nombre de chants — des milliers peut-être — offerts simultanément et pourtant je pouvais tous les entendre et discerner les paroles et la mélodie.

Je m’émerveillai devant une musique si glorieuse. Bien que je n’aie pas possédé une superbe voix auparavant, je savais que si je chantais maintenant, ma voix serait mélodieuse et en parfaite harmonie avec les milliers d’autres qui s’élevaient vers Dieu.

Même maintenant, de retour sur terre, j’entends encore de faibles échos de cette musique. Quand je suis particulièrement fatigué et que je suis au lit les yeux fermés, il m’arrive de m’endormir avec ces sons du ciel dans mon coeur et dans mon esprit. J’ai comme des flash-back sonores. Même si la journée a été difficile, la paix remplit immédiatement chaque partie de mon être.

En réfléchissant à la signification de cette mémoire musicale, c’est curieux car j’aurais pensé que ce qui me serait resté de cette expérience aurait été visible ou tangible. Or, plus que tout autre chose, je chéris ces sons, et quelquefois il m’arrive de penser que j’ai hâte de les entendre à nouveau. C’est ce que j’attends avec impatience. Je désire expérimenter tout ce qu’offre le ciel, mais plus que tout, je veux encore entendre ces chants éternels.

De toute évidence, je ne peux pas vraiment savoir ce que Dieu ressent, mais je trouve joie et réconfort de penser qu’il est heureux et béni par ces louanges continuelles.

Dans ces moments, sans aucune notion de temps, pendant lesquels les autres me touchaient, leurs chaudes étreintes étaient bien réelles. Je voyais des couleurs que le n’avais jamais vues. Je ne m’étais jamais senti aussi vivant.

Je me sentais enfin chez moi. Je désirais être à cet endroit plus que nulle part ailleurs sur terre. Le temps n’existait plus et j’étais simplement présent au ciel. Toutes inquiétudes, anxiétés et problèmes avaient disparu. Je n’avais plus aucun besoin. Je me sentais parfait.

Je ressens une certaine frustration pour décrire le ciel, car je ne peux pas exprimer par des mots ce que j’ai vu et entendu. J’étais parfait et je savais que je n’aurais plus jamais de besoin. Je ne pensais même plus à la terre et ceux que j’avais laissés derrière.

Je n’ai pas vu Dieu. Je savais qu’Il était là, mais je n’ai pas vu d’image ou de lumière qui aurait pu indiquer Sa divine présence. Certains disaient qu’ils entraient ou sortaient par la porte. Cela ne m’est pas arrive.

Je ne voyais que des reflets irisés et brillants. Je lançais un regard au travers de la porte d’entrée, et brûlais de voir ce qui se passait derrière. Ce n’était pas une impatience négative, mais une ouverture d’esprit paisible pour expérimenter toute la grâce et toute la joie du ciel.

La seule façon dont je m’explique cette partie de mon expérience, c’est que Si j’avais effectivement vu Dieu, je n’aurais jamais voulu revenir. Mon sentiment c’est que quand nous sommes dans la présence même de Dieu, nous ne pouvons pas revenir sur terre, car alors l’existence serait vide et dépourvue de sens en comparaison.

Pour moi, c’était déjà étonnant d’être arrivé jusqu’aux portes du ciel. Quel avant-goût de la joie divine. Mes mots sont trop faibles pour décrire cet endroit.

Comme pasteur, j’ai présidé de nombreux enterrements au cours desquels j’ai dit : « Être absent de corps, c’est être présent avec le Seigneur pour ceux qui le connaissent et qui l’aiment. » Je croyais ces paroles avant, mais je les crois beaucoup plus maintenant.

Après un certain temps, (je dois à nouveau employer des termes humains), nous nous sommes dirigés tout droit vers la porte. Je savais tout simplement que Dieu avait envoyé ces gens pour m’escorter jusqu’aux portes du ciel et y pénétrer.

Une imposante porte surplombait les têtes de mon comité d’accueil faisant une brèche dans un mur qui allait de chaque côté à perte de vue. J’ai été surpris de la petitesse de l’entrée en comparaison avec porte elle-même. Une chose me surprit. Sur terre, chaque fois que je pensais au ciel, je m’attendais à une porte couverte de perles, car la Bible en parle. En réalité, elle n’est pas constituée de perles, mais elle est « perlescente » ou peut-être pour mieux la décrire, iridescente. C’était comme si quelqu’un l’avait couverte d’un glaçage perlé. Elle irradiait et étincelait.

Je regardais ces coloris glorieux et ces reflets resplendissants. La luminescence m’éblouissait, et j’aurais été content de simplement rester là, mais pourtant je me suis avancé comme pour être escorté dans la présence de Dieu.

Je m’arrêtai à l’extérieur de la porte et pus voir à l’intérieur. A ma grande surprise, c’était comme une ville avec des rues pavées d’or massif.

Tout ce que je regardais, étincelait des couleurs les plus chatoyantes que j’ai vues jusque-là. C’était si puissant qu’aucun être humain n’aurait pu supporter cet éclat.

Tous ceux qui étaient avec moi dans ce lieu me pressaient d’entrer, et me faisaient une haie d’honneur pour que j’entre par la porte iridescente.

Certaines personnes me demandent : « Quel était ton mode de déplacement ? Est-ce que tu marchais ? Est-ce que tu flottais ? » Je ne sais pas.

La musique augmentait alors que nous nous dirigions vers la porte et plus nous approchions, plus tout ce qui m’entourait devenait intense, vivant et saisissant. Arrivé à la porte, mes sens étaient tellement en éveil que je délirais de bonheur.

Je ne sais pas pourquoi, mais je me suis arrêté à l’entrée, j’étais émerveillé de ce qui m’attendais et désirais entrer. Je savais que tout désormais serait encore plus enthousiasmant que ce que je venais d’expérimenter. A ce moment précis, j’étais sur le point de combler le désir de tout coeur humain. J’étais au ciel, prêt à passer par la porte étincelante.

Pendant cette courte pause, quelque chose avait changé. Au lieu de simplement écouter la musique et les milliers de voix qui louaient Dieu, je faisais désormais partie de la chorale. Ils m’avaient absorbé comme l’un des leurs. J’étais enfin à l’endroit que j’avais désiré connaître depuis si longtemps. Je regardai autour de moi avant de continuer.

Puis, aussi soudainement que j’étais arrivé aux portes du ciel, je suis revenu sur terre…

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