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3. Souffrance des âmes du purgatoire

La séparation d’avec Dieu est leur plus grande peine

D’autre part, la peine qu’elles subissent est si extrême qu’il n’est aucune langue qui puisse l’exprimer ni aucune intelligence qui puisse en saisir la moindre étincelle si Dieu ne la lui découvre par une grâce toute spéciale.

Cette étincelle, Dieu fit à cette âme la grâce de la lui faire voir, mais je ne puis l’exprimer par la langue. Cette connaissance que Dieu m’a fait voir n’est jamais sortie de mon esprit. J’en dirai ce que je pourrai et ceux-là comprendront à qui le Seigneur daignera ouvrir l’entendement.

La source de toutes les souffrances est le péché, soit originel, soit actuel. Dieu a créé l’âme toute pure et toute simple, sans aucune tache de péché et avec un instinct béatifique qui la porte vers lui.

De cet instinct, le péché originel en quoi elle se trouve, la détourne. Le péché actuel, quand il s’y ajoute, l’en détourne plus encore. Plus elle s’en éloigne, plus elle devient mauvaise, puisque Dieu de moins en moins s’accorde avec elle.

Tout ce qu’il peut y avoir de bon dans les créatures n’existe que par la communication que Dieu en fait. Aux créatures non raisonnables, Dieu en fait part selon ses desseins et il ne leur fait jamais défaut.

A la créature raisonnable, à l’âme, il correspond plus ou moins dans la mesure où il la trouve purifiée de l’empêchement du péché. Existe-t-il une âme qui revienne à la première pureté de sa création, l’instinct du bonheur se découvre en elle et s’accroît aussitôt avec une telle véhémence, une telle ardeur de charité l’entraînant vers sa fin dernière, que c’est pour elle chose insupportable d’en être écartée. Plus elle en a la conscience, plus extrême est son tourment.

Sainte Catherine de Gênes, Traité du Purgatoire, XVe siècle.

 

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