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Mt  8  16-17

S. Chrys. (hom. 24.) La multitude de ceux qui croyaient en Jésus-Christ s’était augmentée, et malgré le temps qui les pressait, ils ne voulaient pas se séparer du Sauveur ; aussi, le soir étant venu, ils lui amènent plusieurs possédés du démon. « Sur le soir, dit l’Évangéliste, on lui présenta un grand nombre de possédés. » — S. Augustin. (de l’accord des Evang, liv, 2, ch. 21.) Ces expressions : « Le soir étant venu, » indiquent assez qu’il s’agit ici du même jour, bien qu’il ne soit pas nécessaire de les entendre toujours du soir de la même journée.

S. Rémi. Or Jésus-Christ, Fils de Dieu, auteur du salut des hommes, source et origine de toute miséricorde, appliquait à tous un remède divin. « Et il chassait les esprits par sa parole, et il guérit tous ceux qui étaient malades. » Il mettait en fuite les démons et les maladies d’un seul mot, pour montrer par ces prodiges de sa puissance qu’il était venu pour le salut du genre humain tout entier.

S. Chrys. (hom. 28.) Considérez quelle multitude de guérisons particulières les Évangélistes passent sous silence ; ils ne font pas mention de chaque personne guérie, mais d’un seul mot ils nous mettent sous les yeux cet océan inexprimable de miracles. Et afin que la grandeur de ces prodiges ne devienne un motif de ne point admettre qu’une si grande multitude et tant de maladies aient été guéries en un instant, l’Évangéliste vous présente le Prophète appuyant de son témoignage ces faits miraculeux. Et ainsi fut accompli ce que le prophète Isaïe avait prédit : « Il a pris lui-même nos infirmités. » (cf. Is 53, 4 ; 1 P 2, 24) — Raban. Ce n’est pas sans doute pour les garder, mais pour nous en délivrer, et il s’est chargé de nos maladies afin de porter lui-même en notre place ce qui était un fardeau écrasant pour notre faiblesse. — S. Rémi. Il s’est revêtu de l’infirmité de notre nature pour nous rendre forts et robustes, de faibles que nous étions. — S. Hil. (can. 7 sur S. Matth.) Par les souffrances qu’il a endurées dans son corps (selon les oracles des prophètes), il a fait disparaître complètement les infirmités de la faiblesse humaine. — S. Chrys. (hom. 28.) C’est surtout des péchés que le Prophète semble avoir voulu parler. Comment donc l’Évangéliste peut-il entendre ces paroles des maladies ? C’est qu’il a voulu les appliquer à un fait historique, ou bien nous faire comprendre que la plupart des maladies ont pour cause les péchés de notre âme, et que la mort elle-même n’a point d’autre origine.

S. Jérôme. — Remarquons que toutes ces guérisons s’opèrent non pas le matin, non pas au milieu du jour, mais vers le soir, lorsque le soleil est sur son coucher, et que le grain tombe dans la terre pour y mourir et produire des fruits en abondance. Raban. En effet, le coucher du soleil figure la passion et la mort de celui qui a dit : « Tant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde ; » de celui qui dans le temps de sa vie mortelle n’a enseigné qu’un très petit nombre de Juifs, mais qui après avoir détruit l’empire de la mort a promis les dons de la foi à toutes les nations répandues sur la face de la terre.

Saint Thomas d’Aquin, Glose continue des Évangiles. La chaîne d’or, ouvrage rédigé de 1263 à 1264.
Trad. par l’abbé J.-M. Peronne, Librairie Louis Vivès, 1868.

 

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