Accueil  >  Bibliothèque  >  La Chaîne d’or  >  Évangile selon saint Jean  >  chapitre 4, versets 25-26

Jn  4  25-26

S. Chrys. (hom 33.) Cette femme comme fatiguée par la hauteur de ces sublimes enseignements, reste dans la surprise et dans l’étonnement. Elle lui dit donc : « Je sais que le Messie est sur le point de venir, » etc. — S. Augustin. (Traité 15.) Le mot grec Christ qui veut dire en latin oint signifie en hébreu Messie. La Samaritaine savait donc déjà que c’était au Messie de l’instruire, mais elle ne connaissait pas encore que le Messie était précisément celui qui dans ce moment l’instruisait sur ce grave sujet. Voilà pourquoi elle ajouta : « Lors donc qu’il sera venu, il nous instruira de toutes choses. » Elle semble dire : Les Juifs disputent dans l’intérêt de leur temple, et nous en faveur de cette montagne, lorsque le Messie viendra, il rejettera cette montagne, il renversera le temple et nous enseignera comment il faut adorer Dieu en esprit et en vérité.

S. Chrys. (hom. 33.) Mais comment les Samaritains pouvaient-ils attendre l’avènement du Christ ? Ils admettaient la loi de Moïse, et c’était dans les écrits de Moïse qu’ils avaient puisé cette espérance. Jacob en effet avait prophétisé l’avènement du Christ en ces termes : Le sceptre ne sera point ôté de Juda, ni le prince de sa postérité jusqu’à ce que celui qui doit être envoyé soit venu. » (Gn 49, 10.) Moïse lui-même n’avait-il pas dit : « Dieu vous suscitera un prophète du milieu de vos frères ? » (Dt 18) — Origène. Il ne faut pas oublier que de même que Jésus a paru au milieu des Juifs, non-seulement en déclarant mais en prouvant qu’il était le Christ, ainsi on vit aussi paraître parmi les Samaritains un certain Dosithée qui prétendait être le Christ prédit par les prophètes. — S. Augustin. (Liv. des 83 Quest., quest. 64.) Peut-être est-ce pour confirmer l’explication allégorique qui fait voir les cinq sens du corps dans les cinq maris de cette femme, qu’après les cinq premières réponses qui sont encore charnelles dans leur objet, elle nomme le Christ à la sixième.

S. Chrys. (hom. 33.) Notre-Seigneur ne tarde pas davantage à se révéler à cette femme : « Jésus lui dit : Je le suis, moi qui vous parle. » S’il s’était fait connaître dès le commencement, il eût paru céder à un sentiment de vanité, au contraire, après qu’il a réveillé insensiblement dans l’esprit de cette femme le souvenir du Christ, cette révélation est on ne peut plus opportune. Les Juifs demandèrent un jour au Sauveur : « Si vous êtes le Christ, dites-le nous franchement. » (Jn 10) Mais il ne leur répondit que d’une manière obscure et mystérieuse, parce qu’ils lui faisaient cette demande, non dans le désir de s’instruire et pour croire en lui, mais pour le calomnier, tandis que cette femme parlait dans toute la simplicité de son cœur.

Saint Thomas d’Aquin, Glose continue des Évangiles. La chaîne d’or, ouvrage rédigé de 1263 à 1264.
Trad. par l’abbé J.-M. Peronne, Librairie Louis Vivès, 1868.

 

Plan du site    |    Contact    |    Liens    |    Chapelle