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RÉSUMÉ

1. Pour un chretien : l’islam vient-il de Dieu ?

À propos de l’origine de l’islam, on serait, en tant que chrétien, tenté de répondre de manière simple et définitive : « Non ». Comment Dieu pourrait-il enseigner quelque chose de faux ? Dieu pourrait-il livrer des pans entiers de la chrétienté à une telle chute de civilisation ? Cependant, nous allons le voir, une réponse plus nuancée semble s’imposer. Comme dit saint Paul (Romains 11, 33) : « Dieu est un abîme de richesse et nul n’a saisi la profondeur de ses voies. » Car son seul but n’est pas la victoire, ici-bas, mais le salut très concret, dans l’éternité, du plus grand nombre de ses enfants bien-aimés, quelque soit le troupeau provisoire où il vit ici-bas.

Ainsi, le docteur de la loi Gamaliel, qui était un sage, disait aux membres du Sanhédrin à propos de l’Église qui venait de naître[1] : « Ne vous occupez pas de ces gens là, laissez-les. Car si leur propos ou leur œuvre vient des hommes, il se détruira de lui-même. Mais si vraiment il vient de Dieu, vous n’arriverez pas à le détruire. Ne risquez pas de vous trouver en guerre contre Dieu ». Attention donc, dans ce débat théologique, aux passions politiques. Ce dont nous parlons ici, c’est du salut éternel. Nous sommes en théologie catholique.

Conclusion : pour répondre à la question de l’origine de l’islam, il est très difficile d’être absolument concluant car l’Écriture sainte et le Magistère de l’Église ne donnent pas d’enseignements définitifs sur ce point. Cependant, depuis le concile Vatican II, l’Église a reconnu la riche valeur de la foi et de la morale musulmane. Donc écoute humble et ouverture.

Mais nous ne sommes pas entièrement démunis. Il existe aussi l’Ecriture Sainte. Il faut donc s’efforcer de voir s’il existe des prophéties bibliques à propos de cette religion et si l’islam se reconnaît dans ces prophéties. Or il est remarquable de constater que la référence première des musulmans est le patriarche Abraham, et ils désirent se soumettre à Dieu comme lui-même s’est soumis. Ils se disent Fils d’Abraham à travers l’un de ses descendants, Ismaël. C’est donc du côté des promesses faites à Abraham et à Ismaël qu’il faut chercher.

Expulsion d’Agar et d’Ismaël par Abraham, tableau de Johann Friedrich Overbeck, 1841, Altonaer Museum, Hamburg.
Ismaël et Agar

L’Écriture Sainte nous rapporte qu’Abraham a eu deux fils (et non un seul) et c’est par ces deux fils que fut réalisée la promesse faite par Dieu de multiplier à l’extrême sa descendance, au point de la rendre nombreuse comme les étoiles du Ciel[2]. Le premier fut appelé Ismaël et fut conçu sans que Dieu en prenne l’initiative, mais par la volonté d’Abraham et de Sara qui pensaient ainsi bien agir. Il fut donné à Abraham par l’intermédiaire d’une esclave égyptienne nommée Agar. Or, à une occasion, Agar reçut d’étonnantes prophéties pour son fils. Les voici bout à bout : « Il vivra dans le désert » (l’islam est né dans le désert d’Arabie). « Il portera un arc »[3], c’est-à-dire qu’il sera une religion des armes. « Il sera comme un âne sauvage et indomptable, sa main contre tous, la main de tous contre lui », c’est-à-dire qu’elle aura partout tendance, dès qu’elle est en position de force, à s’imposer et à réduire les autres religions en soumission. « Il s’établira à la face de tous ses frères »[4]. Historiquement, n’y a-t-il pas ici un portrait de l’islam ?

Le second fils, appelé Isaac, fut annoncé par Dieu lors de son apparition au chêne de Mambré sous la forme de trois personnes. « Dieu apparut à Abraham au chêne de Mambré. Trois personnes se tenaient devant lui. Abraham dit : « Monseigneur » (au singulier). Dieu répondit, je reviendrai dans un an. Tu auras un fils de ta femme libre ». Ainsi naquit Isaac. Il fut conçu par la femme d’Abraham, c’est-à-dire par Sara. Et Dieu dit à propos d’Isaac et d’Ismaël[5] : « C’est par Isaac qu’une descendance perpétuera ton nom, mais du fils de la servante je ferai aussi une grande nation, car il est de ta race ».

Il y a là une allégorie qui concerne les deux religions issues du Judaïsme, à savoir l’islam et le christianisme. En effet, le christianisme fut créé immédiatement par Dieu et reçut la révélation au Mystère de la Trinité symbolisé au chêne de Mambré par les trois personnes qui étaient un seul Dieu. Les chrétiens sont appelés enfants de Dieu puisqu’ils sont issus d’Abraham à travers son épouse sans passer par la servante. Quant à l’islam, si on en croit cette prophétie Dieu le bénit et le rendit extrêmement fécond à cause de la foi dont faisaient preuve les musulmans, suivant en cela l’exemple de leur Père Abraham. Les musulmans se nomment les esclaves de Dieu, ce qui est symbolisé par leur mère qui fut une esclave égyptienne

Objection : Certains chrétiens ont dit que l’islam ne pouvait venir de Dieu puisqu’il est né et il s’est imposé en supprimant des chrétientés de Tunisie, du Maroc etc. Cette objection méconnaît Dieu. Dieu peut parfois bénir ce qui apparaît à un regard superficiel comme un désastre, à cause d’un bien plus profond qu’il en fait sortir et qui a rapport avec le salut éternel des hommes. Or, comme le rapporte l’histoire, l’Église chrétienne, au moment de la naissance de l’islam, dans sa partie située en Orient, s’enlisait dans des discussions théologiques sans fin qui avaient abouti à l’apparition de multiples hérésies et schismes. De plus, étant la religion officielle de l’Empire Romain, elle attiédissait le feu de la charité par un souci trop grand des choses de la politique. L’islam eut donc peu de peine à amener à elle les foules, à cause de la ferveur de sa jeunesse. Le monde fut donc divisé en deux religions qui, si elles voulaient subsister, devaient sans cesse réformer leurs mœurs et convertir leurs regards vers Dieu. C’est de cette façon là que la division peut être parfois voulue par Dieu, comme on le voit pour la nation d’Israël après la mort de Salomon. Saint Jean Chrysostome répond à cette objection : « Donnez-moi deux attelages pour une course de chars. Que les chevaux du premier s’appellent vérité et orgueil (parfois le christianisme), ceux du second hérésie et humilité. Et bien vous verrez le second attelage remporter la victoire, non à cause de l’erreur mais à cause de la de l’humilité ».

Saint Thomas d’Aquin explique de la façon suivante ce genre de permission de Dieu : « L’aveuglement est comme un prélude au péché ». Or le péché est ordonné à deux fins : par lui-même à la damnation ; mais à d’autres effets par la miséricorde et la providence de Dieu : à la guérison, en ce sens que Dieu permet que certains tombent dans le péché afin, dit S. Augustin, que reconnaissant leur faute ils s’humilient et se convertissent. Aussi l’aveuglement spirituel, de sa propre nature, mène à la damnation, et c’est pourquoi on y voit même un signe de réprobation ; mais par la divine miséricorde il est ordonné temporairement, comme un traitement médicinal, au salut de ceux qui sont aveuglés. Néanmoins cette miséricorde n’est pas accordée à tous, mais uniquement aux prédestinés, chez qui « tout concourt au bien », comme dit l’Apôtre (Rm 8, 28). De sorte que pour les uns l’aveuglement aboutit à la guérison, mais pour d’autres à la damnation, selon S. Augustin. (Somme théologique, Ia IIae, question 79, a. 4).

Conclusion

Il semble que l’islam n’ait pas une origine divine mais humaine. Mais il semble que cette invention de Mohamed fut par la suite bénie de Dieu qui en fit sortir, comme d’un fléau guerrier, un bien plus grand : une humiliation pour les puissances politiques de ce monde (y compris la puissance politique chrétienne), donc une meilleure disposition au salut. De plus, la foi d’Abraham se répandit dans le monde, ce qui n’est pas vain.

 

1. Actes 5, 38. [↩]

2. Genèse 15, 5. [↩]

3. Genèse 16, 12. [↩]

4. Genèse 16, 12. [↩]

5. Genèse 21, 11. [↩]

Arnaud Dumouch, Le mystère de l’islam : prophéties de la Bible et du Coran, Éditions Docteur angélique, Avignon, 2008.

 

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