Accueil  >  Bibliothèque  >  Le mystère de l’islam  >  2e partie  >  Conclusion

DEUXIÈME PARTIE : L’AVENIR ET L’ESCHATOLOGIE DE L’ISLAM
 
 
CONCLUSION

Pourquoi toutes ces souffrances ?
Le sens chrétien de la vie terrestre

Sainte Odile, morte en 720 ap. J.-C. et patronne de l’Alsace, conclut une de ses célèbres visions sur le futur par ces mots :

« Les hommes auront vu de telles abominations dans cette guerre que leurs générations n’en voudront plus jamais. Malheur pourtant encore à ceux qui ne craignent pas l’Antéchrist, car il suscitera de nouveaux meurtres. Mais l’ère de la paix sous le feu sera arrivée et l’on verra les deux cornes de la lune se réunir à la croix, car en ces jours, les hommes effrayés adoreront Dieu en vérité, et le soleil brillera d’un éclat inaccoutumé. »[179]

Dans le monde, il n’existe que deux religions donnant une explication totale du mystère des mystères, celui de la souffrance et de la mort. Il s’agit d’une part de l’hindouisme, et d’autre part son fils spirituel le bouddhisme. Il explique que tout cela n’est que le symptôme d’une tragique erreur intellectuelle des hommes.[180] Il s’agit d’autre part du christianisme et, grâce à son Magistère papal[181], du catholicisme.

Il n’est pas possible de comprendre quoi que ce soit de la lecture chrétienne de l’islam et des événements que nous vivrons probablement dans le futur sans connaître la raison et l’origine de tout. Comment comprendre la fin si l’on ne connaît pas le début ?

Dieu marque tout ce qu’il crée par la patte de la souffrance et de la mort. Tout finit par disparaître, y compris les religions[182], pour une raison unique : Toute la création est liée à un projet secret, dont il faut exposer maintenant les grandes lignes. Dieu veut se montrer à l’humanité entière, face à face, ­pour la combler de bonheur.

La clef de toute compréhension

Avant que le monde n’existe, depuis toute éternité, il existe un Être unique, une personne infinie. Il vit totalement heureux, comblé par sa propre nature. Il est mystérieux puisque, tout en étant un seul être, trois personnes[183] s’aiment et se contemplent en lui, le Père, le Fils et l’Esprit Saint.[184] Il s’agit d’une inimaginable vie intime, faite de tendresse et de lumière inaccessibles. Deux qualités du cœur peuvent résumer la vie de Dieu : l’humilité et l’amour. Sans cesse, le Père s’efface devant le Fils, Le Fils devant le Saint Esprit parce qu’il l’aime. Dieu est ainsi et nul ne peut le changer.

Dans son éternité, il conçut le projet suivant : faire partager ce bonheur à d’autres êtres : Créer de nombreuses personnes dotées d’intelligence et de liberté, et les introduire, si elles le veulent, au cœur des trois personnes. Ce serait comme un mariage, un acte d’amour réciproque. Mais il convient de faire ici une remarque importante. Dieu ne désirait pas créer un paradis où chaque personne, perdue dans sa contemplation, serait uniquement tournée face à lui. Son idée était de créer une Église, c’est-à-dire une communauté immense vivant en Lui dans une totale communion d’humilité et d’amour. Ce serait ainsi une fête éternelle où des milliards d’êtres épousés communieraient au même pain. C’est pourquoi Dieu décida de faire de l’histoire de ses créatures spirituelles une Histoire Sainte dirigée vers ce but unique. Dieu agit. Il créa d’abord les anges, de purs esprits sans corps. Puis il créa les hommes et les femmes, êtres spirituels et physiques. Anges et hommes étaient faits pour voir Dieu face à face.

Un problème se posait pourtant : pour que ces hommes et ces communautés humaines entrent auprès de Dieu et vivent comme une Église sainte du bonheur infini qui consiste à le comprendre et à l’aimer face à face, il était absolument nécessaire qu’elles deviennent semblables à lui, à savoir toutes humbles et toutes données à l’amour. Ici se trouve la clef de tout. « Nul ne peut voir Dieu sans mourir à lui-même. »[185] À cause de la pureté et de la délicatesse de Dieu, n’importe quel amour ne suffisait pas, mais seulement un amour total, dépouillé de toute recherche intéressée. Le moindre orgueil, le moindre égoïsme, et l’entrée face à Dieu devenait impossible, comparable à un viol alors qu’elle devrait être un mariage. Ceci était vrai non seulement pour les individus, mais pour l’humanité dans son ensemble. C’est pourquoi, afin de laisser aux communautés humaines le temps de découvrir leur misère, il décida de les faire transiter par un devenir terrestre, par une gloire puis une décadence, par la mort enfin. Tout cela constituait une série d’étapes purificatrices. Toutes étaient marquées par la souffrance.[186] Ce temps, par tout ce qu’il était, devait servir d’école de la vie.

Le fait que l’humilité et l’amour[187] soient les qualités essentielles de Dieu permet de comprendre toutes les actions scandaleuses de Dieu, en particulier son apparent abandon des communautés humaines qui toutes, tôt ou tard, finissent par disparaître. Elles sont marquées par la souffrance et la mort. Dieu abaisse les puissants et relève les humbles.

L’humanité est le Golgotha

L’un des malfaiteurs suspendus à la croix l’injuriait : « N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi. Mais l’autre, le reprenant, déclara : Tu n’as même pas crainte de Dieu, alors que tu subis la même peine ! Pour nous, c’est justice, nous payons nos actes ; mais lui n’a rien fait de mal. Et il disait : Jésus, souviens-toi de moi, lorsque tu viendras avec ton royaume. Et il lui dit : En vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis. »[188]

Le Golgotha, c’est le monde. Les trois crucifiés représentent tous les hommes et Dieu qui les sauve par la souffrance. Qu’ils soient pervers, justes ou saints, tous les hommes, toutes les nations, toutes les religions sont crucifiées sur la terre, tôt ou tard, afin de mourir à eux-mêmes et d’être sauvés.

Toute l’histoire de l’humanité dans son rapport avec Dieu peut se résumer en ces trois croix, celle du méchant, celle du juste et celle du saint. Elles se retrouvent dans chacune des vies humaines, même aujourd’hui, car Dieu ne cesse d’agir pour sauver. En fin de compte, elles constituent d’une manière grandiose, l’Histoire Sainte qui conduit à la vie éternelle. L’islam n’y échappera pas.

L’humilité est la clef de cette histoire. Il n’existe pas d’autre chemin pour conduire à l’amour. Or la vie éternelle, c’est Dieu. Et Dieu est amour.

 

La Vierge et l’Enfant (Madonne d’humilité), dessin de Andrea Mantegna, Metropolitan Museum of Art, New York

 

 

179. Prophétie de sainte Odile, manuscrit original traduit, bibliothèque nationale de France. [↩]

180. La sagesse hindouiste dit : Nous croyons être des personnes. Nous avons des désirs ! Nous ne sommes en fait que des parties de quelque chose qui nous dépasse, ce Dieu qu’on appelle l’Univers, Brahmane. [↩]

181. Qui permet une doctrine officielle et structurée, au delà des opinions des théologiens. [↩]

182. La foi catholique affirme que l’Église elle-même suivra le Christ dans une kénose (un affaiblissement et un martyre final). Voir du même auteur, La fin du monde, op. cit. Voir aussi le Catéchisme de l’Église catholique, Mame, 1992, n° 675. [↩]

183. Comprendre sous le mot « personnes », trois jaillissements de lumière et d’amour. [↩]

184. Leur vrai nom théologique est « le Non-né, le Verbe et l’Amour » [↩]

185. 1 Rois 19, 13. [↩]

186. Mais au commencement, il n’y avait ni souffrance ni mort. Tout était utile pour préparer chacun à devenir humble, sauf la croix. J’ai rapporté au début de l’ouvrage l’heure de la mort, op. cit., l’histoire du monde tel que Dieu l’avait pensé au commencement et celle du péché originel. [↩]

187. D’autres vertus sont importantes : la confiance, la vérité, etc. Mais, d’une manière ou d’une autre, elles sont résumées dans ces deux là. [↩]

188. Luc 23, 39. [↩]

Arnaud Dumouch, Le mystère de l’islam : prophéties de la Bible et du Coran, Éditions Docteur angélique, Avignon, 2008.

 

Plan du site    |    Contact    |    Liens    |    Chapelle