Inscrit le: 19 Mai 2005 Messages: 20948 Localisation: Belgique
Sujet: Une question sur le purgatoire et sa durée Mar 24 Oct - 22:43
Citation:
Cher Arnaud,
je vous contacte car j'ai en quelques sortes un souci assez insoluble pour moi et votre éclairage peut m'aider je pense.
Nous
avons régulierement vu la question du moment de la mort et d'apres la
mort. Je vous dis ce que j'en dis a ce jour, et quelle question cela
impliquerait pour moi, en attendant de votre part de me rectifier si
vous pensez qu'il y a lieu.
Pendant longtemps, j'ai pensé que le purgatoire était lié a nos fautes, notre péché.
Je veux dire par la que le purgatoire, venant des remords de la
personne pecheresse était justice mais presque réclamé par l'homme qui
ne veut se rendre a Dieu dans un tel état. Je pense que Dieu désire
que ce temps de purgatoire soit le plus court possible car Il désire de
tout son etre s'unir a sa créature qu'Il aime infiniment. C'est le cas
pour moi et pour chacun d'entre nous.
J'en viens donc a penser que le purgatoire est completement indépendant de nos fautes. Pourquoi
donc ? Mon experience personnelle, et je ne pense vraiement pas etre
une exception, me monrte que par moi-meme je ne peux pas sortir du
péché. La faute revient sans cesse et je suis d'une indignité telle
qu'en plus, avec la connaissance plus grande que je peux avoir de Dieu,
ces fautes en sont d'autant plus impardonnable.
C'est la toute la place de la miséricorde infinie du Seigneur qui me rassure et me dit :
Citation:
"aie le coeur contri et déja tes fautes sont toutes oubliées !"
Oubliées
!! Comment donc le purgatoire peut-il etre lié a nos fautes, dnas ce
cas ou ces confessions régulieres, que le croyant fervent et rigoureux
essaie de pratiquer, efface sans aucune trace le péché de l'homme.
En
lisant vos écrits, vous m'avez montré alors l'importance de l'humilité,
et cette constatation a la fois décourageante et pourtant pleine
d'espérance :
Citation:
"Je ne serai jamais digne de Lui".
Oui
mais voila, si je n'en serai jamais digne, chose dont je suis tout a
fait persuadé, c'est entierement par grace que mon salut viendra. Nous
en avons déja parlé et sur ce point nous étions bie d'accord. Je ne
pense pas que par mes propres forces je puis un seul instant devenir
plus sain. C'est de Lui que me vient chaque nouveau pas. Alors je
continue, et je me dit : désormais ma sainteté est entre ses mains,
d'autant plus que je suis trop attaché au péché pour m'en sortir. Mais
alors qu'attend-il ? Vous savez c'est une vraie question. Car avec la
sainteté vient cette chose formidable qui est l'union plus grande en
Lui. Chose que, lorsqu'on l'a goutée, on désire toujours plus.
-Je désire m'unir a Lui davantage -Il désire m'unir a Lui davantage (C'est au final de la sainteté dont je parle puisqu'elle consiste de maniere parfaite a etre totalement uni a Lui) -Le
péché demeure, mais il ne me condamne pas davantage pour apres la mort
car sa miséricorde est sans limite, et si c'était le cas, il
l'empecherai automatiquement pour celui qui de part sa vie spirituelle
s'attache davantage a Sa volonté qu'a sa propre faute.
Je me
demande, en toute humilité, et sans meme penser une seule seconde que
cela m'est du, mais simplement dans l'optique du plan d'amour qu'il
veut avec chaque homme : qu'est-ce qui le retient d'accorder davantage
de grace a l'ame toute disposée a s'unir plus encore ? Car
indeniablement les graces recus par certains sont plus nombreuses que
par d'autres, a supposer que cela soit quantifiable, mais surtout dans
l'optique de cette union a Lui.
Je ne sais pas si je suis bien
clair, mais je vais m'arreter la et n'hésitez pas a me demander de
repreciser si vous ne saisissez pas tout. Que manque-t-il a l'amoureux
du Christ, humble pour que Dieu lui donne toutes les graces nécéssaires
a sa sainteté et donc son salut ?
_________________ Arnaud
Arnaud Dumouch Indéssoudable
Inscrit le: 19 Mai 2005 Messages: 20948 Localisation: Belgique
Sujet: Une question sur le purgatoire et sa durée Mar 24 Oct - 23:05
Cher ami, merci de m'avoir permis de mettre votre message, afin que tout le monde en profite.
Citation:
[quote="Arnaud Dumouch"]
Citation:
Cher Arnaud,
je vous contacte car j'ai en quelques sortes un souci assez insoluble pour moi et votre éclairage peut m'aider je pense.
Nous
avons régulierement vu la question du moment de la mort et d'apres la
mort. Je vous dis ce que j'en dis a ce jour, et quelle question cela
impliquerait pour moi, en attendant de votre part de me rectifier si
vous pensez qu'il y a lieu.
Pendant longtemps, j'ai pensé que le purgatoire était lié a nos fautes, notre péché.
Je veux dire par la que le purgatoire, venant des remords de la
personne pecheresse était justice mais presque réclamé par l'homme qui
ne veut se rendre a Dieu dans un tel état. Je pense que Dieu désire
que ce temps de purgatoire soit le plus court possible car Il désire de
tout son etre s'unir a sa créature qu'Il aime infiniment. C'est le cas
pour moi et pour chacun d'entre nous.
Cher ami, je crois comme vous que le purgatoire n'est pas d'abord lié à nos fautes mais à L'ESSENCE MÊME DE DIEU. J'en tiens pour preuve que Marie, qui était sans fautes, y est passé sur cette terre:
Citation:
"Quant à toi, un glaive de douleur te transpersera l'âme".
Et même l'humanité de Jésus, elle aussi sans péché:
Citation:
Hébreux
5, 7 C'est lui qui, aux jours de sa chair, ayant présenté, avec une
violente clameur et des larmes, des implorations et des supplications à
celui qui pouvait le sauver de la mort, et ayant été exaucé en raison
de sa piété, tout Fils qu'il était, apprit, de ce qu'il souffrit, l'obéissance;
Citation:
J'en viens donc a penser que le purgatoire est completement indépendant de nos fautes. Pourquoi
donc ? Mon experience personnelle, et je ne pense vraiement pas etre
une exception, me monrte que par moi-meme je ne peux pas sortir du
péché. La faute revient sans cesse et je suis d'une indignité telle
qu'en plus, avec la connaissance plus grande que je peux avoir de Dieu,
ces fautes en sont d'autant plus impardonnable.
Pour
nous, le purgatoire (que ce soit en cette vie ou dans l'autre) n'est
pas entièrement indépendant de nos fautes car notre orgueil est réel,
alors que, en Marie et en Jésus, le purgatoire (de cette vie) a juste
eu pour effet de briser entièrement tout en eux, comme le grain qui tombe en terre et meurt.
Citation:
Citation:
C'est la toute la place de la miséricorde infinie du Seigneur qui me rassure et me dit :
Citation:
"aie le coeur contri et déja tes fautes sont toutes oubliées !"
Oubliées
!! Comment donc le purgatoire peut-il etre lié a nos fautes, dnas ce
cas ou ces confessions régulieres, que le croyant fervent et rigoureux
essaie de pratiquer, efface sans aucune trace le péché de l'homme.
En
lisant vos écrits, vous m'avez montré alors l'importance de l'humilité,
et cette constatation a la fois décourageante et pourtant pleine
d'espérance :
Citation:
"Je ne serai jamais digne de Lui".
Oui
mais voila, si je n'en serai jamais digne, chose dont je suis tout a
fait persuadé, c'est entierement par grace que mon salut viendra. Nous
en avons déja parlé et sur ce point nous étions bie d'accord. Je ne
pense pas que par mes propres forces je puis un seul instant devenir
plus sain. C'est de Lui que me vient chaque nouveau pas. Alors je
continue, et je me dit : désormais ma sainteté est entre ses mains,
d'autant plus que je suis trop attaché au péché pour m'en sortir. Mais
alors qu'attend-il ? Vous savez c'est une vraie question. Car avec la
sainteté vient cette chose formidable qui est l'union plus grande en
Lui. Chose que, lorsqu'on l'a goutée, on désire toujours plus.
Si votre coeur est déjà entré dans la certitude qu'il n'est rien, qu'il n'est pas digne, alors il n'aura pas à passer par le purgatoire pour ses péchés. C'est fait. C'est tout simplement cela, la perfection de la vie spirituelle.
Cependant, il restera un dernier apprentissage: car il ne suffit pas d'être devenu humble pour voir Dieu, il faut mourir entièrement à soi-même.
Car il vous reste un désir, et ce désir lui-même va lui servir pour vous préparé un coeur entièrement dépouillé:
Citation:
-Je désire m'unir a Lui davantage -Il désire m'unir a Lui davantage (C'est au final de la sainteté dont je parle puisqu'elle consiste de maniere parfaite a etre totalement uni a Lui) -Le
péché demeure, mais il ne me condamne pas davantage pour apres la mort
car sa miséricorde est sans limite, et si c'était le cas, il
l'empecherai automatiquement pour celui qui de part sa vie spirituelle
s'attache davantage a Sa volonté qu'a sa propre faute.
Je me
demande, en toute humilité, et sans meme penser une seule seconde que
cela m'est du, mais simplement dans l'optique du plan d'amour qu'il
veut avec chaque homme : qu'est-ce qui le retient d'accorder davantage
de grace a l'ame toute disposée a s'unir plus encore ? Car
indeniablement les graces recus par certains sont plus nombreuses que
par d'autres, a supposer que cela soit quantifiable, mais surtout dans
l'optique de cette union a Lui.
Je ne sais pas si je suis bien
clair, mais je vais m'arreter la et n'hésitez pas a me demander de
repreciser si vous ne saisissez pas tout. Que manque-t-il a l'amoureux
du Christ, humble pour que Dieu lui donne toutes les graces nécéssaires
a sa sainteté et donc son salut ?
Il
est donc probable, puisque vous êtes assoiffés de la Vision béatifique
et désireux de mourir pour le voir enfin, qu'il vous demande de
patienter et d'attendre encore "40 ans", loin de lui, usé dans cet exil.
J'ai
oublié de vous donner la raison profonde de cette "torture" imposée par
Dieu, que tout homme vit tôt ou tard, en ce monde ou dans l'autre:
La cause est la Vie Trinitaire: Le Père n'est que cela: mort à lui même, qui n'existe que dans et par le Fils.
C'est
plus que de l'humilité, c'est de la mort perpétiuelle à soi-même, qui
EST VIE (comme le fameux grain qui meurt et qui donne vie).
Du coup, nul ne peut voir Dieu sans être comme lui. C'est la clef.
Tout ce que j'aimis en rouge dans ce fil vous montre la cohérance de tout cela et, vous le voyez, c'est plus que l'HUMILITE.
Le vrai mot est KENOSE.
Vous ai-je répondu de manière satisfaisante?
(mettez votre réponse en MP). _________________ Arnaud
Arnaud Dumouch Indéssoudable
Inscrit le: 19 Mai 2005 Messages: 20948 Localisation: Belgique
Sujet: Une question sur le purgatoire et sa durée Mer 25 Oct - 6:45
La réponse de l'intervenant:
Citation:
Ma
question serait donc de savoir : meure-t-on a soi-meme par nos propres
moyens ou par grace ? Car c'est pour moi si difficile d'imaginer un
seul instant que j'y parviendrais par moi-meme que la encore c'est dans
la grace que j'y vois la solution. Je ne suis pas un paresseux, mais
vous devez savoir autant que moi la difficulté du combat spirituel, et
les ressources aussi qu'il peut demander. Sans Lui, c'est impossible. Au
final, cela revient a se demander : par quels moyens meurt-on a
soi-meme ? Y a-t-il la un agencement et du mérite et de la grace, qui
donne par l'effort la grace nécéssaire pour continuer ?
Cher ami, voici ce qu'en dit Jésus:
Citation:
"Père, s'il est possible, éloigne de oi cette coupe. Mais non pas ma volonté mais ta volonté"
Autrement
dit, le degré de mort à soi-même où nous conduit Dieu, l'âme n'y peut
rien et ne preut même pas y consentir tant c'est vertical.
Certains disent: l'âme doit au moins y consentir...
Ma réponse:
ce n'est pas nécessaire. C'est même très souvent impossible, contre
nature d'y être vraiment consentant, comme on le voit du Christ à
Gethsémani.
Cela se fait donc par grâce, et par le moyen de la croix, une croix adaptée au coeur de chacun.
Voilà comment Dieu agit:
Citation:
"Là où est ton trésor, là aussi est ton coeur".
Et la grande égalité, c'est que Dieu enlève à tous, tôt ou tard, son trésor.
Dieu le fait pour tout homme.
A la femme pour qui sa famille est tout, il lui enlève par la vieillesse qui éloigne les proches et les fait décéder.
L'avare perd tôt ou tard sa cassette d'or, par la mort par exemple.
Et l'assoiffé de Dieu, Dieu lui enlève la conscoience de sa présence, comme on le voit pour sainte Thérèse de l'Enfant Jésus.
Donc,
si je relis votre premier message, je vois que la soif de votre coeur
serait de voir Dieu maintenant, et de laisser cette vie.
D'où ce que j'écrivais: si c'est réellement votre coeur, il vous fera attendre sur terre. _________________ Arnaud
Sujet: Une question sur le purgatoire et sa durée Mer 25 Oct - 8:15
Arnaud Dumouch a écrit:
Voilà comment Dieu agit:
Citation:
"Là où est ton trésor, là aussi est ton coeur".
Et la grande égalité, c'est que Dieu enlève à tous, tôt ou tard, son trésor.
Dieu le fait pour tout homme.
A la femme pour qui sa famille est tout, il lui enlève par la vieillesse qui éloigne les proches et les fait décéder.
L'avare perd tôt ou tard sa cassette d'or, par la mort par exemple.
Et l'assoiffé de Dieu, Dieu lui enlève la conscoience de sa présence, comme on le voit pour sainte Thérèse de l'Enfant Jésus.
Donc,
si je relis votre premier message, je vois que la soif de votre coeur
serait de voir Dieu maintenant, et de laisser cette vie.
D'où ce que j'écrivais: si c'est réellement votre coeur, il vous fera attendre sur terre.
on n'est pas trés loin d'un Dieu sadique, là... _________________ Tout ce que fait le Seigneur, Il le fait bien; et tout ce qu'Il permet c'est pour notre bien
Sujet: Une question sur le purgatoire et sa durée Mer 25 Oct - 9:48
L'Abbé
Pierre désirait mourir, dans sa jeunesse, afin de voir le Dieu qu'il
aime... et il l'a toujours désiré. Et Dieu prolonge son séjour sur la
terre! _________________ "Qui se tourne vers Lui resplendira".
Sujet: Une question sur le purgatoire et sa durée Mer 25 Oct - 10:06
Clotilde a écrit:
on n'est pas trés loin d'un Dieu sadique, là...
Chère Clotilde,
Arnaud propose ailleurs à Jo d'en parler encore pendant 30 ans... Moi, je pense que nous en parlerons durant l'éternité car il n'y a aucune explication rationnelle acceptable à la souffrance. Elle restera pour l'éternité un mystère indissociablement lié au mystère de l'Amour. Nous en parlerons durant l’éternité car nous contemplerons la Croix durant l'éternité. Ce sera, certes, une Croix glorieuse mais toujours une Croix. Alors nous dirons plus que jamais : "Heureuse faute qui a mérité un tel rédempteur…" Et nous ajouterons heureuse souffrance qui a accompli une telle rédemption.
Pour le moment, toute approche purement intellectuelle nous laisse insatisfaits. Il
nous faut quelques illuminations de pur amour pour dire avec Claudel :
"Puissante est la souffrance quand elle est aussi volontaire que le
péché !" Marthe ROBIN aimait citer cet extrait de "L’annonce faite à Marie". Elle était bien placée pour le faire et n’a jamais suspecté Dieu de sadisme !
_________________ Fraternellement !
Jean-Yves
Dernière édition par Jean-Yves TARRADE le Mer 25 Oct - 11:21, édité 2 fois
Sujet: Une question sur le purgatoire et sa durée Mer 25 Oct - 10:24
La tentation est grande - tentation majeure! - que de faire "basculer" Dieu du côté du mal! Qui ne l'a jamais éprouvée?? _________________ "Qui se tourne vers Lui resplendira".
Arnaud Dumouch Indéssoudable
Inscrit le: 19 Mai 2005 Messages: 20948 Localisation: Belgique
Sujet: Une question sur le purgatoire et sa durée Mer 25 Oct - 14:04
La réponse de mon correspondant anonyme:
Citation:
Ma réaction ? Il
ne me reste qu'a vivre. Voyez-vous vivre en soi n'est pas un probleme,
car meme si je souhaiterais de tout coeur aller directement aupres de
Lui, je sais que le fait que je demeure sur la terre ne peut que
correspondre a sa volonté. J'aurais simplement aimé, et c'est ce que
vous dites, vivre ici bas dans une union profonde a Lui, et je croyais
que Dieu la désirait aussi infiniment. En réalité, si j'ai bien compris, Dieu désire avant tout cette union entre mon ame et Son Etre comme finalité. Je
veux dire par la qu'en ce jour il peut retarder cette union pour un
plan au service soit de mes freres ou soit de certaines choses pour
moi-meme. (c'est d'ailleurs le sens du passage du Christ sur la
terre, ou meme s'Il demeure uni au Pere, et cela de maniere absolu car
Il est Dieu, il n'en reste pas moins qu'Il souhaite le rejoindre plus
que demeurer sur terre, mais il vient pour faire sa volonté).
C'est
exactement cela: il retarde l'union EFFECTIVE, pour que le désis
assoiffé, dans cette union AFFECTIVE de la terre, fasse grandir des désirs uniques (charité) d'un coeur brisé (kénose). Car l'union éternelle à Dieu se mesurera au degré de ces vertus.
Citation:
Ma
propre vie devient donc un mystere pour moi-meme puisqu'elle ne peut,
quoi que je fasse, prendre de sens absolu que dans la perspective d'un
plan divin, qui dépasse meme l'union intime, la communion, qui me
dépasse donc et dont le sens ne peut etre révélé qu'a la fin. La
réponse d'ailleurs a cette question sera la meme que la réponse au
pourquoi de la souffrance.
Soit ! (en d'autre termes : ainsi soit-il, Amen.) Que
Sa Volonté se fasse, et je vous remercie. Je suis libéré du souci de
devenir saint puisque j'y suis. Et ma nature est le contrepoids qui me
permet d'en etre juste la ou Dieu me veut, ni plus ni moins. Quand a la
croix, elle me sera donnée a la mesure de mon coeur. Et sur ce point on
se prend parfois a désirer avoir le coeur des grands saints, en
confondant grandeur de coeur et sainteté : c'est encore la nature qui
travaille, mais point un attrait a la volonté du Seigneur.
Merci de vos réponses, elles m'éclairent.
_________________ Arnaud
Arnaud Dumouch Indéssoudable
Inscrit le: 19 Mai 2005 Messages: 20948 Localisation: Belgique
Sujet: Une question sur le purgatoire et sa durée Mer 25 Oct - 14:15
Clotilde a écrit:
on n'est pas trés loin d'un Dieu sadique, là...
C'est simplement ce que réalise la mort: Nul n'emmène de l'autre côté aucune de ses richesses.
Lorsqu'elles sont matérielles, c'est évident.
Lorsqu'elles sont spirituelles, cela se comprend moins et pourtant:
Evidemment, Dieu n'est pas sadique.
Il est juste si "pauvre de coeur" qu'un riche, tel un chameau dans le chat d'une aiguille, n'y comprendrait rien.
Encore une chose: cette purification TOTALE ne nous appartient pas. C'est Dieu qui s'en occupe.
Voici le texte qui l'explique:
Citation:
Matthieu 19, 25 Entendant cela, les disciples restèrent tout interdits: "Qui donc peut être sauvé?" Disaient-ils. Matthieu 19, 26 Fixant son regard, Jésus leur dit: "Pour les hommes c'est impossible, mais pour Dieu tout est possible."
Seuls
les moines, par vocation, essayent de l'atteindre par des moyens
prenent toute leur vie (voeux de pauvreté - bien matériels-, chasteté
-famille- obéissance - volontés propres-). .
Et encore, ils rentrent au monastère avec toutes leurs attachent intérieures... :? Ils ne gagnent pas forcement du temps... _________________ Arnaud
Sujet: Une question sur le purgatoire et sa durée Mer 25 Oct - 18:17
Jean-Yves TARRADE a écrit:
Elle était bien placée pour le faire et n’a jamais suspecté Dieu de sadisme !
Attention
Jean-Yves, je ne soupçonne pas Dieu de sadisme. Mais l'image qu'en
donne Arnaud dans le message auquel j'ai répondu, n'est pas loin d'un
Dieu sadique. Je ne dis pas que Dieu l'est, bien sûr que non! Mais
l'explication qui en est donné: de retirer à la personne ses désirs
(désirer s'unir à Dieu), lui retirer ce qu'elle aime (sa famille, ses
enfants...) parce que c'est là que se trouve son coeur....donne à voir
l'image d'un Dieu sadique, probablement parce que les mots, les
raisonnements humains sont inaptes à dire la pensée et la volonté de
Dieu sans qu'elle soit déformée selon notre capacité d'entendement. _________________ Tout ce que fait le Seigneur, Il le fait bien; et tout ce qu'Il permet c'est pour notre bien
Sujet: Une question sur le purgatoire et sa durée Mer 25 Oct - 18:25
Arnaud Dumouch a écrit:
C'est simplement ce que réalise la mort:
et
pas seulement la mort physique. Car c'est aussi de son vivant que Dieu
enlève à l'homme ses désirs, l'objet de son attachement...n'est-ce pas?
Du
coup cela questionne sur l'absence de réalisation d'un désir, d'une
attente....plus on s'y attache plus cela nous sera enlevé....
Peut-être qu'en désirant le contraire de ce qu'on désir vraiment on l'obtiendra...? _________________ Tout ce que fait le Seigneur, Il le fait bien; et tout ce qu'Il permet c'est pour notre bien
Sujet: Une question sur le purgatoire et sa durée Mer 25 Oct - 18:56
Clotilde a écrit:
Jean-Yves TARRADE a écrit:
Elle était bien placée pour le faire et n’a jamais suspecté Dieu de sadisme !
Attention
Jean-Yves, je ne soupçonne pas Dieu de sadisme. Mais l'image qu'en
donne Arnaud dans le message auquel j'ai répondu, n'est pas loin d'un
Dieu sadique. Je ne dis pas que Dieu l'est, bien sûr que non! Mais
l'explication qui en est donné: de retirer à la personne ses désirs
(désirer s'unir à Dieu), lui retirer ce qu'elle aime (sa famille, ses
enfants...) parce que c'est là que se trouve son coeur....donne à voir
l'image d'un Dieu sadique, probablement parce que les mots, les
raisonnements humains sont inaptes à dire la pensée et la volonté de
Dieu sans qu'elle soit déformée selon notre capacité d'entendement.
Cher Clotilde, je
crois justement que la maniere dont Arnaud répond a notre cher anonyme
est ce dont il a besoin. Il arrive qu'a un certain stade de la vie de
foi, on sait sans doute aucun que Dieu n'est pas un sadique. Et
pourtant il faut bien mourir a soi-meme. Cela passe par des
frustrations de nos désirs, et sur le plan pleinement humain, un
certain "sadisme" de Dieu. C'est avant tout a decouvrir bien plus
qu'a vouloir expliquer, car pour qqn qui decouvre tout juste la foi,
c'est inconcevable. En core moins pour celui qui ne l'a pas... _________________
Sujet: Une question sur le purgatoire et sa durée Mer 25 Oct - 19:28
Arnaud Dumouch a écrit:
Quand
c'est un désir bon, légitime (avoir un travail, être heureux avec sa
famille, avoir des enfants bien élevés), il serait fou de s'en
dépuiller.
Non, ce n'est pas à nous de faire cela.
il
me semble qu'il faudrait être plus précis dans votre explication, car
ça prête à confusion...où alors c'est moi qui aie du mal à bien
déméler. _________________ Tout ce que fait le Seigneur, Il le fait bien; et tout ce qu'Il permet c'est pour notre bien
Arnaud Dumouch Indéssoudable
Inscrit le: 19 Mai 2005 Messages: 20948 Localisation: Belgique
Sujet: Une question sur le purgatoire et sa durée Mer 25 Oct - 19:52
Voilà,
vous avez remarqué que ce forum est divisé en DEUX:
1° Une partie philosophique qui aborde des sujet comme la vie, le bonheur, la politique.
Ca
c'est le monde où Dieu nous met avec des désirs NATURELS. Il y
communiques certaines règles d'amour, de fidélité dans la famille etc. Donc, notre devoir est de vivre selon ce qu'il a voulu pour nous.
2° Une partie théologique
qui parle, dans son sommet, d'un projet surnaturel que Dieu est venu
nous rappeler il y a 2000 ans: il s'agit d'un mystère supérieur, lié à
un destin éternel. Et Jésus nous dit que pour l'obtenir, il doit nous dépouiller un jour de tout.
Donc, répondirent les disciples à cette annonce,
Citation:
qui peut être sauvé
. C'est TROP VERTICAL.
Jésus
répond: C'est Dieu qui s'en occupe. Il le fera quand il le veut. Pour
ce domaine mystique, il suffit de le savoir, pour le moment où cela
arrivera.
Mais pour ce qui nous concerne, il nous est demandé de nous occuper de notre devoir d'état, SANS CONFONDRE:
Imaginez ce qui se passerait si on confondait les genres:
vous êtes marié, mère de famille et tout d'un coup, vous décidez de vous dépouiller de vos enfant en partant dans un monastère.
Sujet: Une question sur le purgatoire et sa durée Mer 25 Oct - 19:54
Oui,
c'est pour cela que je disais qu'il fallait être plus précis dans votre
explication pour éviter les mal-entendus, car les choses évidentes pour
soi ne le sont pas automatiquement pour ceux qui lisent... _________________ Tout ce que fait le Seigneur, Il le fait bien; et tout ce qu'Il permet c'est pour notre bien
Scat Indéssoudable
Inscrit le: 06 Juin 2005 Messages: 1042 Localisation: FRANCE
Sujet: Une question sur le purgatoire et sa durée Mer 25 Oct - 22:23
Alors qu'est_ce qui fait que l'on passe plus ou moins de temps au purgatoire ?
Sujet: Une question sur le purgatoire et sa durée Mer 25 Oct - 23:06
Scat a écrit:
Alors qu'est-ce qui fait que l'on passe plus ou moins de temps au purgatoire ?
Je crois que le CEC répond assez simplement :
Citation:
1472
Le péché grave nous prive de la communion avec Dieu, et par là il nous
rend incapables de la vie éternelle, dont la privation s'appelle la
"peine éternelle" du péché. D'autre part, tout péché, même
véniel, entraîne un attachement malsain aux créatures, qui a besoin de
purification, soit ici-bas, soit après la mort, dans l'état qu'on
appelle Purgatoire.
Cette purification libère de ce qu'on appelle la "peine temporelle" du péché. Ces deux peines ne doivent pas être conçues comme une espèce de vengeance, infligée par Dieu de l'extérieur, mais bien comme découlant de la nature même du péché.
Une
conversion qui procède d'une fervente charité, peut arriver à la totale
purification du pécheur, de sorte qu'aucune peine ne subsisterait (cf. Cc. Trente: DS 1712-1713 1820).
Tout est en cohérence avec la thèse d'Arnaud :
1. Le purgatoire commence sur terre. 2. Le purgatoire n'est pas infligé par Dieu. 2. la fervente charité (je ne suis pas digne de te recevoir...) nous libère de la peine _________________ Fraternellement !
Jean-Yves
Marcus Intermittent
Inscrit le: 06 Sep 2006 Messages: 92
Sujet: Une question sur le purgatoire et sa durée Jeu 26 Oct - 4:29
Mais,
amis catholiques, il faudrait que vous vous expliquiez sur ce qui fait
une grande partie du "sel" hérétique du purgatoire tel qu'il est vu et
rejeté par les orthodoxes : les peines dûes pour le péché déjà
pardonné. On s'est confessé, on a été absous, tout est terminé du point
de vue de la "coulpe", de la culpabilité, on meurt juste après "en état
de grâce", comme on dit chez vous, et puis là, pouf, Stop ! Purgatoire
! Pourquoi ? Et bien parce qu'on n' a pas "expié" pour le péché
pardonné et qu'on doit maintenant subir une peine pour satisfaire Dieu
avant d'accéder au Ciel ! Alors, certains diront ici, c'est une étape
de purification, pas de satisfaction, etc... Mais il faudrait savoir,
soit on a effectivement renié son péché, on a demandé pardon, on en a
été pardonné et c'est terminé, on est admis dans le sein d'Abraham. Ou
bien, on n' a pas encore réussi à tourner les dos au péché, on n'a donc
pas été complètement pardonné parce qu'on n'a pas voulu le demander et
on doit effectivement attendre dans l'Hadès que les prières de l'Eglise
nous aident à en sortir.
Arnaud Dumouch Indéssoudable
Inscrit le: 19 Mai 2005 Messages: 20948 Localisation: Belgique
Sujet: Une question sur le purgatoire et sa durée Jeu 26 Oct - 10:15
Cher Marcus,
Citation:
les peines dûes pour le péché déjà pardonné.
Cette théologie vient de ce texte de saint Mathieu où Jésus dit :
Citation:
"Hâte
toi de ton réconcilié avec ton frère tant que tu es en chemin avec lui,
de peur qu'on ne te livre au juge et le juge au geolier, et là, en
vérité, tu ne sortiras pas tant que tu n'auras pas règlé jusqu'au
dernier sou".
C'est
là que, par fidélité à cet enseignement, les théologiens latins ont
créé la théologie du purgatoire comme devant règler DEUX choses chez
les âmes saintes et totalement converties, pour voir Dieu, après la
mort.
Leur amour est total mais...
1° L'acquisition de l'humilité. Il leur faut un coeur totalement brisé et humilié. Et certaines aiment mal, disant à Dieu, leur chéri:
Citation:
"Je t'aime tellement que je veux devenir un jour digne de toi."
C'est excellent et c'est vraiment de l'amour. Mais c'est encore un amour fier. Pour voir Dieu, il ne faut plus avoir aucune illusion sur soi:
Citation:
"Seigneur, je ne serai jamais digne de te recevoir..."
Donc,
cette purification là, tout âme doit la faire, tôt ou tard, sans quoi
Dieu ne peut être vu. Dieu est trop "comme cela", de par sa nature
Trinitaire. On n'y pourrait rien saisir si la moindre goutte de fierté,
même légitime, subsistait. D'où ce fil.
2° La dette pour les fautes passées:
Citation:
"Si j'ai lésé quelqu'un, dit l'âme comme le disait Zachée, je renbourserai le triple."
L'âme le veut donc, parce qu'elle est droite. Mais cette deuxième finalité n'est absolument pas indispensable. Je veux dire que l'attitude de disposition à tout réparer est indispensable puisqu'elle
sort d'un amour devenu vrai, mais le payement peut être remis : Le
Christ et les frères ont tout payé pour lui et, voyant sa sincérité,
n'ont qu'un désir: lui faire INDULGENCE. C'est de là qu'est venue la
théologie latine des INDULGENCES (hélas détournée à un moment par des
clercs simoniaques). _________________ Arnaud
Marcus Intermittent
Inscrit le: 06 Sep 2006 Messages: 92
Sujet: Une question sur le purgatoire et sa durée Jeu 26 Oct - 10:53
Oui,
mais que faîtes vous de la parabole du fils prodigue. Le fils obéissant
aurait bien aimé que l'on fasse rendre gorge à son frère ! Le père ne
lui demande pourtant aucun compte, AUCUN ! Il ne lui demande même pas
de rendre sa part d'héritage dilipadée avec des prostituées...
Arnaud Dumouch Indéssoudable
Inscrit le: 19 Mai 2005 Messages: 20948 Localisation: Belgique
Sujet: Une question sur le purgatoire et sa durée Jeu 26 Oct - 14:37
Marcus a écrit:
Oui,
mais que faîtes vous de la parabole du fils prodigue. Le fils obéissant
aurait bien aimé que l'on fasse rendre gorge à son frère ! Le père ne
lui demande pourtant aucun compte, AUCUN ! Il ne lui demande même pas
de rendre sa part d'héritage dilipadée avec des prostituées...
C'est ce que je vous dis:
C'est l'âme qui, DANS SA DROITURE ET SA NOUVELLE CONVERSION, veut tout payer, un peu comme Zachée: "Si j'ai lésé quelqu'un, je payerai au quadruple!" L'âme a donc la juste attitude.
Mais Dieu lui, ne demande RIEN: TOUT EST REMIS. Jésus dit: Luc 19, 9 Et Jésus lui dit à Zachée:
Citation:
"Aujourd'hui le salut est arrivé pour cette maison, parce que lui aussi est un fils d'Abraham.
Cependant,
si l'âme insiste, après de grands crimes, pour payer (tellement est
fort son repentir), alors on la laisse faire. Et c'est souvent après un
long temps, et grâce à la prière de ceux qui s'offrent pour elle sur
terre, que l'âme accepte de recevoir L'INDULGENCE.
Regardez,
j'avais écrit un petit conte qui montre cela: Il concerne une jeune
fille dont la Vierge avait dit, lors de l'apparition (reconnue) de
Fatima,
Citation:
"Elle est au purgfatoire jusqu'à la fin du monde".
Sujet: Une question sur le purgatoire et sa durée Jeu 26 Oct - 15:23
Cher Arnaud, C'est
quand même très fort de dire que, en doctrine catholique, c'est le
défunt qui veut rester au purgatoire ! Je n'ai pas encore lu votre
conte mais enfin, si on en croit le témoignage de Fatima, le purgatoire
ne ressemblait pas à un chantier de joyeux travailleurs volontaires ! Je
pense que si un chrétien qui s'est confessé intégralement avant de
mourir va tout de même un temps dans l'Hadès, ce qui est tout à fait
possible (dans l'orthodoxie,il n'y a pas de passeport pour le Ciel)
c'est qu'il y avait un problème de "contrition" en langage latin. Il ne
pouvait pas être pardonné immédiatement de ce qu'il ne regrettait pas.
Les prières de l'Eglise et des Saints vont achever de le purifier, non
qu'il puisse changer d'avis dans l'Hadès mais par l'action toute
extérieure des prières, et paticulièrement de l'Eucharistie.
Dernière édition par Marcus le Jeu 26 Oct - 17:35, édité 1 fois
Arnaud Dumouch Indéssoudable
Inscrit le: 19 Mai 2005 Messages: 20948 Localisation: Belgique
Sujet: Une question sur le purgatoire et sa durée Jeu 26 Oct - 15:51
Marcus a écrit:
Cher Arnaud, C'est
quand même très fort de dire que, en doctrine catholique, c'est le
défunt qui veut rester au purgatoire ! Je n'ai pas encore lu votre
conte mais enfin, si on en croit le témoignage de Fatima, le purgatoire
ne ressemblait pas à un chantier de joyeux travailleurs volontaires !
C'est pourtant la doctrine la plus ancienne et traditionnelle. Lisez ce Traité du purgatoire de Sainte Catherine de Gênes. Ca date du XV ° siècle, et elle dit:
Citation:
Ces
âmes ont, au contraire, un tel contentement d'être établies dans la
condition voulue par Dieu et que Dieu accomplisse en elles tout ce
qu'il veut, comme il le veut, qu'elles ne peuvent penser à elles-mêmes
ni en ressentir quelque accroissement de peine.
Elles ne voient
qu'une chose, la bonté divine qui travaille en elles, cette miséricorde
qui s'exerce sur l'homme pour le ramener à Dieu. En conséquence, ni
bien ni mal qui leur arrive à elles-mêmes ne peut attirer leur regard.
Si ces âmes pouvaient en prendre conscience, elles ne seraient plus
dans la pure charité.
Citation:
Je
pense que si un chrétien qui s'est confessé intégralement avant de
mourir va tout de même un temps dans l'Hadès, ce qui est tout à fait
possible (dans l'orthodoxie,il n'y a pas de passeport pour le Ciel)
c'est qu'il y avait un problème de "contrition" en langage latin.
En langage latin, c'est face à l'apparition du Christ que vient d'un coup la contrition est totale ou le rejet est total de Dieu. La présence rayonnante de sa gloire est si puissante qu'elle provoque une division en deux camps définitifs: - Soit on le hait de tout son coeur - Soit on l'aime de TOUT son coeur, je dis bien TOUT au point qu'il n'y a pas de plus ou de moins. C'est d'un coup total.
Du coup, le problème est ailleurs: c'est la manière d'aimer qui ne va pas,
un peu comme si au début, l'âme aime Dieu de toute sa fierté d'homme
qui reconnaît en vérité ses péchés; et à la fin du purgatoire, usée par
l'attente du salut, l'âme aime avec la même TOTALITE, mais comme une
toute petite chose brisée.
Donc le problème, ce sont les
restes de fierté. Et c'est pour cela que, dit Jésus, une prostituée va
plus vite qu'un prêtre au paradis: elle, elle sait déjà qu'elle ne vaut
rien... :oops:
Citation:
Il
ne pouvait pas être pardonné immédiatement de ce qu'il ne regrettait
pas. Les prières de l'Eglise et des Saints va achever de le purifier,
non qu'il puisse changer d'avis dans l'Hadès mais par l'action toute
extérieure des prières, et paticulièrement de l'Eucharistie.
Oui,
le fait que des hommes de la terre prient pour lui, eux qui sont dans
un état de mlisère pire car ils n'ont pas encore vu la Lumière, cela
les touche BEAUCOUP, et leur fait gagner un temps fou dans la prise de
conscience de leur indignité définitive.
Voici le traité complet de sainte Catherine de Gêne:
TRAITE DU PURGATOIRE
DE SAINTE CATHERINE DE GENES
[color=blue][i]
Citation:
Cette
sainte âme encore dans sa chair se trouva établie dans le purgatoire du
brûlant amour de Dieu. Il la brûlait toute et la purifiait de ce
qu'elle avait à purifier, de façon qu'au sortir de cette vie elle pût
être présentée au regard de Dieu son doux amour. Par le moyen de ce
brûlant amour, elle comprenait en elle-même dans quel état se trouvent
au purgatoire les âmes des fidèles pour purifier toute espèce de
rouille et de tache du péché non encore effacée durant cette vie.
Elle-même,
établie au purgatoire du feu divin d'amour, se tenait unie à son divin
amour, satisfaite de tout ce qu'il opérait en elle; comprenant qu'il en
était ainsi des âmes qui sont au purgatoire, elle disait:
Les
âmes qui sont au purgatoire, à ce que je crois comprendre, ne peuvent
avoir d'autre choix que d'être en ce lieu puisque telle est la volonté
de Dieu qui dans sa justice l'a ainsi décidé. Elles ne peuvent pas
davantage se retourner sur elles-mêmes. Elles ne peuvent dire: j'ai
fait tels péchés et c'est à cause d'eux que je mérite de me trouver
ici. Il ne leur est pas possible de dire: je voudrais ne pas avoir fait
tels péchés, parce qu'ainsi j'irais tout de suite en paradis. Pas
davantage:celui-ci sortira d'ici avant moi. Ni dire:j'en sortirai avant
lui.
Elles sont incapables d'avoir ni d'elles-mêmes ni des
autres aucun souvenir, ni en bien ni en mal, qui puisse augmenter leur
souffrance. Elles ont, au contraire, un tel contentement d'être
établies dans la condition voulue par Dieu et que Dieu accomplisse en
elles tout ce qu'il veut, comme il le veut, qu'elles ne peuvent penser
à elles-mêmes ni en ressentir quelque accroissement de peine.
Elles
ne voient qu'une chose, la bonté divine qui travaille en elles, cette
miséricorde qui s'exerce sur l'homme pour le ramener à Dieu. En
conséquence, ni bien ni mal qui leur arrive à elles-mêmes ne peut
attirer leur regard. Si ces âmes pouvaient en prendre conscience, elles
ne seraient plus dans la pure charité.
Elles ne peuvent non plus
considérer qu'elles sont dans ces peines à cause de leurs péchés, cette
idée n'entre pas dans leur esprit. Ce serait en effet, une imperfection
en acte, chose qui ne peut exister en ce lieu où il est impossible de
commettre un péché.
Pourquoi elles sont en purgatoire, cette
cause qui est en elles, il ne leur est donné de la voir qu'une seule
fois, au moment qu'elles sortent de cette vie, et dans la suite ne la
voient plus jamais. Autrement, ce regard serait un retour sur soi.
Étant
donc établies en charité et n'en pouvant plus dévier par un acte
défectueux, elles sont rendues incapables de rien vouloir, de rien
désirer, hormis le pur vouloir de la pure charité. Placées dans ce feu
purifiant, elles y sont dans l'ordre voulu par Dieu. Cette disposition
divine est pur amour; elles ne peuvent s'en écarter en rien, parce
qu'elles sont incapables de commettre un péché, comme aussi de faire un
acte méritoire.
Je ne crois pas qu'il puisse se trouver un
contentement comparable à celui d'une âme du purgatoire, à l'exception
de celui des saints en paradis. Chaque jour s'accroît ce contentement
par l'action de Dieu en ces âmes, action qui va croissant comme va se
consumant ce qui empêche cette action divine. Cet empêchement, c'est la
rouille du péché? Le feu consume progressivement cette rouille et ainsi
l'âme se découvre de plus en plus à l'influx divin.
De même un
objet qu'on aurait recouvert ne peut correspondre à l'éclat du soleil,
non point parce que le soleil serait insuffisant, lui qui continue de
briller, mais par l'empêchement de ce qui recouvre l'objet. Que vienne
à se consumer l'obstacle qui fait écran, l'objet se découvrira à
l'action du soleil; il la subira de plus en plus à mesure que
l'obstacle diminuera.
[/i][/color] _________________ Arnaud
Dernière édition par Arnaud Dumouch le Jeu 26 Oct - 16:00, édité 3 fois
Arnaud Dumouch Indéssoudable
Inscrit le: 19 Mai 2005 Messages: 20948 Localisation: Belgique
Sujet: Une question sur le purgatoire et sa durée Jeu 26 Oct - 15:53
(suite)
[color=blue][i]
Citation:
Ainsi
la rouille du péché est ce qui recouvre l'âme. Au purgatoire cette
rouille est consumée par le feu. Plus elle se consume, plus aussi l'âme
s'expose au vrai soleil, à Dieu. Sa joie augmente à mesure que la
rouille disparaît et que l'âme s'expose au rayon divin. Ainsi l'une
croît et l'autre diminue jusqu'à ce que le temps soit accompli. Ce
n'est pas la souffrance qui diminue, c'est uniquement le temps de
rester dans cette peine.
Quant à la volonté, ces âmes ne peuvent
jamais dire que ces peines soient des peines, tant elles sont
satisfaites des dispositions divines auxquelles leur volonté est unie
par pure charité.
D'autre part, la peine qu'elles subissent est
si extrême qu'il n'est aucune langue qui puisse l'exprimer ni aucune
intelligence qui puisse en saisir la moindre étincelle si Dieu ne la
lui découvre par une grâce toute spéciale. Cette étincelle, Dieu fit à
cette âme la grâce de la lui faire voir, mais je ne puis l'exprimer par
la langue. Cette connaissance que Dieu m'a fait voir n'est jamais
sortie de mon esprit. J'en dirai ce que je pourrai et ceux-là
comprendront à qui le Seigneur daignera ouvrir l'entendement.
La
source de toutes les souffrances est le péché, soit originel, soit
actuel. Dieu a créé l'âme toute pure et toute simple, sans aucune tache
de péché et avec un instinct béatifique qui la porte vers lui.
De
cet instinct, le péché originel en quoi elle se trouve, la détourne. Le
péché actuel, quand il s'y ajoute, l'en détourne plus encore. Plus elle
s'en éloigne, plus elle devient mauvaise, puisque Dieu de moins en
moins s'accorde avec elle.
Tout ce qu'il peut y avoir de bon
dans les créatures n'existe que par la communication que Dieu en fait.
Aux créatures non raisonnables, Dieu en fait part selon ses desseins et
il ne leur fait jamais défaut.
A la créature raisonnable, à
l'âme, il correspond plus ou moins dans la mesure où il la trouve
purifiée de l'empêchement du péché. Existe-t-il une âme qui revienne à
la première pureté de sa création, l'instinct du bonheur se découvre en
elle et s'accroît aussitôt avec une telle véhémence, une telle ardeur
de charité l'entraînant vers sa fin dernière, que c'est pour elle chose
insupportable d'en être écartée. Plus elle en a la conscience, plus
extrême est son tourment.
Les âmes qui sont au purgatoire se
trouvent sans la coulpe du péché. En conséquence, il n'y a pas
d'obstacle entre Dieu et elles, hors cette peine qui les retarde et qui
consiste en ce que leur instinct béatifique n'a pas atteint sa pleine
perfection.
Voyant en toute certitude combien importe le moindre
empêchement, voyant que la justice exige que leur attrait soit retardé,
il leur naît au cœur un feu d'une violence extrême, qui ressemble à
celui de l'enfer. Il y a la différence du péché qui rend mauvaise la
volonté des damnés de l'enfer; à ceux-ci Dieu ne fait point part de sa
bonté. Ils demeurent dans cette malice désespérée, opposée à la volonté
de Dieu.
On voit par là que cette opposition de la volonté
mauvaise à la volonté de Dieu est cela même qui constitue le péché.
Comme leur volonté s'obstine dans le mal, le péché aussi se maintient.
Ceux de l'enfer sont sortis de cette vie avec leur volonté mauvaise.
Aussi leur péché n'est pas remis et ne peut l'être, parce qu'ils ne
peuvent plus changer de volonté, une fois qu'ils sont sortis ainsi
disposés de cette vie. En ce passage l'âme s'établit définitivement
dans le bien ou dans le mal, selon qu'elle s'y trouve par sa volonté
délibérée, conformément à ce qui est écrit: " Là où je te trouverai,
c'est-à-dire au moment de la mort, avec cette volonté ou du péché ou de
rejet et de regret du péché, là je te jugerai."
Ce jugement est
sans rémission puisque après la mort la liberté du libre vouloir n'est
plus sujette au changement. Elle reste fixée dans la disposition où
elle se trouvait au moment de la mort.
Ceux de l'enfer, pour
s'être trouvés à ce moment avec la volonté de pécher, portent sur eux
la coulpe et la peine. La coulpe est infinie; la peine n'est pas aussi
grave qu'ils l'ont méritée, mais ils la porteront sans fin.
Au
contraire, ceux du purgatoire ont seulement la peine, puisque le péché
fut effacé au moment de la mort, car ils étaient contrits de leurs
fautes et se repentaient d'avoir offensé la bonté de Dieu. Aussi leur
peine aura sa fin, elle va diminuant sans cesse dans le temps, comme il
a été dit.
0 misère au-delà de toute misère et d'autant plus lamentable que les hommes aveugles n'y pensent pas !
Ce
châtiment des damnés n'est pas infini en quantité. La raison en est que
la douce bonté divine étend le rayon de sa miséricorde jusqu'en enfer.
En
effet, l'homme décédé en état de péché mortel mérite un châtiment
infini et pour un temps infini. Mais la miséricorde de Dieu a disposé
que seul le temps serait sans fin, et les peines limitées en quantité.
En toute justice il aurait pu leur infliger une peine plus grande qu'il
ne fait.
Oh ! quel est le danger du péché commis par mauvais
vouloir! C'est à grand-peine que l'homme s'en repent, et tant qu'il
n'en a pas de repentir, le péché demeure et ce péché continue aussi
longtemps que l'homme reste dans la volonté du péché qu'il a commis ou
dans celle de le commettre.
Mais les âmes du purgatoire tiennent
leur volonté en tout conforme à celle de Dieu. En conséquence, Dieu
s'accorde avec elles dans sa bonté et elles demeurent contentes (quant
à leur volonté) et purifiées de la coulpe du péché actuel.
Ces
âmes sont rendues aussi pures que Dieu les a créées. Quand elles
sortent de cette vie contrites de tous les péchés qu'elles ont commis,
les ayant confessés et animées de la volonté de ne plus les commettre,
Dieu les absout aussitôt de leur coulpe et il ne reste plus en elles
que la rouille du péché. Elles s'en purifient ensuite dans le feu par
la souffrance.
Ainsi purifiées de toute coulpe et unies à Dieu
par leur volonté, elles voient Dieu clairement, selon le degré de
connaissance qu'il leur accorde; elles voient aussi de quelle valeur il
est de jouir de Dieu et que les âmes sont créées précisément pour cela.
Elles
éprouvent de plus en plus une conformité si unifiante à leur Dieu,
cette conformité les tire vers lui avec une si grande force par
l'instinct de nature qui existe entre Dieu et l'âme, qu'on ne peut
donner aucun raisonnement, aucune comparaison, aucun exemple qui puisse
expliquer assez cette chose au degré où l'âme la ressent dans son
opération en elle et par son expérience intime. J'en donnerai cependant
un exemple qui se présente à mon esprit.
Supposons qu'il n'y eût
dans le monde entier qu'un seul pain pour enlever la faim à toute
créature; supposons de plus que rien qu'à voir ce pain les hommes en
seraient rassasiés.
Étant donné que l'homme, à moins d'être
malade, a l'instinct naturel de manger, s'il vient à ne plus manger,
tout en étant préservé de maladie et de mort, sa faim grandirait
continuellement puisque son instinct de manger ne diminuerait jamais.
Il
sait que ce pain est seul capable de le rassasier; s'il ne peut l'avoir
sa faim ne s'en ira pas, il restera dans un tourment intolérable. Plus
il s'en approche sans arriver cependant à le voir, plus aussi s'allume
le désir naturel que son instinct ramasse tout entier sur le pain en
quoi se trouve tout contentement.
S'il savait avec certitude que
jamais il ne lui sera donné de voir ce pain, à ce moment l'enfer
s'accomplirait pour lui; il serait dans l'état des âmes damnées qui
sont privées de toute espérance d'arriver jamais à voir le pain qui est
Dieu leur vrai Sauveur.
Mais les âmes du purgatoire ont
l'espérance de contempler le pain et de s'en rassasier pleinement. Par
suite, elles souffrent la faim et restent dans leur tourment aussi
longtemps qu'elles sont retenues de se rassasier de ce pain,
Jésus-Christ, vrai Dieu Sauveur, notre Amour.
De même que
l'esprit net et purifié ne se connaît aucun lieu de repos sinon Dieu
même puisqu'il a été créé à cette fin, de même l'âme pécheresse n'a de
place nulle part sinon en enfer puisque Dieu le lui a destiné pour sa
fin.
C'est pourquoi au moment même où l'esprit est séparé du
corps, l'âme se rend au lieu qui lui est destiné, sans autre guide que
la nature même de son péché, au cas où l'âme se détache du corps en
état de péché mortel.
Si l'âme ne trouvait pas à ce moment même
cette destination qui procède de la justice divine, elle serait dans un
enfer pire que l'enfer même. La raison en est que l'âme se trouverait
hors de cette disposition divine qui n'est pas sans une part de
miséricorde, puisque la peine infligée n'est pas aussi grande qu'elle
le mérite. Aussi l'âme, ne trouvant aucun lieu qui lui convienne
davantage ni lui soit moins douloureux, Dieu l'ayant disposé ainsi,
elle se jette d'elle-même en enfer puisque c'est sa place.
Il en
est de même du purgatoire dont nous parlons. Séparée du corps, l'âme
qui ne se trouve pas dans cette netteté dans laquelle Dieu l'a créée,
voyant en elle l'obstacle qui la retient et sachant qu'il ne peut être
enlevé que par le moyen du purgatoire, elle s'y jette aussitôt et de
grand cœur.
Si elle ne découvrait ce moyen disposé par Dieu pour
la débarrasser de cet empêchement, à l'instant se formerait en elle un
enfer pire que le purgatoire, parce qu'elle se verrait empêchée
d'atteindre sa fin qui est Dieu. Cela est pour elle d'une telle
importance qu'en comparaison le purgatoire est comme rien, quoique,
comme il a été dit, le purgatoire est semblable à l'enfer. Mais c'est
en comparaison qu'il est comme rien.
J'ajoute encore ceci que je
vois. De la part de Dieu, le paradis est ouvert, y entre qui veut.
C'est que Dieu est toute miséricorde, il reste tourné vers nous, les
bras ouverts pour nous recevoir dans sa gloire.
Mais je vois
d'autre part comment cette divine essence est d'une telle pureté et
netteté, au-delà de tout ce qu'on pourrait imaginer, que l'âme qui
aurait en soi une imperfection aussi légère qu'un fétu minuscule, se
jetterait en mille enfers plutôt que de se trouver avec cette tache en
présence de la majesté divine.
Aussi, voyant que le purgatoire a
été fait pour lui enlever ces taches, elle s'y jette. Elle voit que
c'est là une grande miséricorde pour elle que ce moyen d'enlever cet
empêchement.
De quelle gravité est le purgatoire, ni la langue
ne le peut expliquer, ni l'esprit le saisir. Je ne vois que ceci: que
les tourments y égalent ceux de l'enfer. Néanmoins, je vois que l'âme
qui découvre la moindre tache d'imperfection le reçoit, selon ce qui a
été dit, comme un bienfait qui lui est accordé. Dans un certain sens,
elle le tient pour rien en comparaison de cette tache qui arrête son
amour.
Je vois aussi que le tourment des âmes du purgatoire
consiste bien davantage en ceci qu'elles voient en elles quelque chose
qui déplaît à Dieu et qu'elles l'ont contracté volontairement en
agissant contre une si grande bonté, plutôt que dans nul autre tourment
qu'elles ressentent en purgatoire. C'est qu'étant dans la grâce divine
elles voient la réalité et l'importance de cet empêchement qui ne leur
permet pas d'approcher de Dieu.
Tout ce qu'on vient de dire,
qu'est-ce en comparaison des évidences qui me sont données dans mon
esprit (pour autant que j'en ai pu concevoir dans cette vie)? Devant de
telles extrémités, toute vue, toute parole, tout sentiment, toute
imagination, toute justice, toute vérité, tout cela n'est pour moi que
tromperies et choses de néant.
Je reste confuse, faute de pouvoir trouver des expressions plus fortes.
Je
vois entre Dieu et l'âme une incroyable conformité. Lorsqu'il la voit
dans cette pureté où sa majesté l'a créée, il lui donne une certaine
force d'attraction faite d'amour brillant, capable de la réduire au
néant, tout immortelle qu'elle soit.
Il la met dans un état de
si parfaite transformation en lui son Dieu, qu'elle se voit n'être plus
autre chose que Dieu. Il la tire continuellement à lui, il l'embrasse,
il ne la laisse pas jusqu'à ce qu'il l'ait menée à cet être divin dont
elle procède, c'est-à-dire à cette pureté dans laquelle il l'a créée.
L'âme
se voit, par une vue intérieure, ainsi tirée par Dieu avec un tel feu
d'amour. Alors, sous l'ardeur de cet amour embrasé de son doux Seigneur
et Dieu qu'elle sent rejaillir en son esprit, elle se liquéfie tout
entière.
A la lumière divine, elle voit comment Dieu ne cesse
pas un instant de la tirer vers lui pour la conduire à son entière
perfection. Il y met un soin extrême, une continuelle sollicitude; en
tout cela Dieu n'agit que par un pur amour. Mais elle-même, par cet
obstacle de péché qui subsiste en elle, se trouve empêchée de se livrer
à ce divin attrait, c'est-à-dire à ce regard unitif que Dieu lui a
donné pour qu'elle soit tirée à lui.
Elle voit aussi combien lui
est douloureux ce retardement qui la retient de contempler la divine
lumière. S'y ajoute l'instinct de l'âme impatiente d'être libérée de
cet empêchement, attirée qu'elle est par ce regard unitif. Je dis que
tout cela et la vue qu'en ont les âmes, est ce qui engendre en elle la
peine du purgatoire.
De cette peine, si grande qu'elle soit
cependant, elle ne tiennent pas compte. Elles s'occupent bien davantage
de l'opposition qu'elles ont à la volonté de Dieu. Elles le voient
brûler pour elles d'un extrême et pur amour. Cet amour, avec son regard
unitif, les tire à soi avec une puissance extrême et sans arrêt, comme
s'il n'avait autre chose à faire.
C'est au point que si l'âme
pouvait découvrir un autre purgatoire plus fort que celui où elle se
trouve, elle s'y jetterait aussitôt pour se débarrasser plus vite de
cet empêchement. Tant est violent l'amour de conformité entre Dieu et
l'âme.
De ce divin Amour, je vois jaillir vers l'âme certains
rayons et flammes brûlantes, si pénétrants et si forts qu'ils
sembleraient capables de réduire au néant non seulement le corps, mais
l'âme elle-même s'il était possible.
Ces rayons opèrent de deux manières: l'une est de purifier, l'autre d'anéantir.
[/i][/color] _________________ Arnaud
Dernière édition par Arnaud Dumouch le Jeu 26 Oct - 15:55, édité 1 fois
Arnaud Dumouch Indéssoudable
Inscrit le: 19 Mai 2005 Messages: 20948 Localisation: Belgique
Sujet: Une question sur le purgatoire et sa durée Jeu 26 Oct - 15:54
(fin)
Citation:
Vois
l'or. A mesure que tu le fonds, à mesure il s'améliore. Tu pourrais le
fondre au point de détruire en lui toute imperfection.
Tel est
l'effet du feu dans les choses matérielles. Il y a cette différence que
l'âme ne peut s'anéantir en Dieu, mais uniquement dans son être propre.
Plus tu la purifies, plus aussi elle s'anéantit en elle-même et pour
finir elle est toute purifiée en Dieu.
L'or, quand il est
purifié à vingt-quatre carats ne se consume plus, quel que soit le feu
par où tu le ferais passer. Ce qui peut être consumé en lui, ce n'est
que sa propre imperfection.
Ainsi opère dans l'âme le feu divin.
Dieu la maintient dans le feu jusqu'à ce que toute imperfection soit
consumée. Il la conduit à la pureté totale de vingt-quatre carats,
chaque âme cependant selon son degré. Quand elle est purifiée elle
reste tout entière en Dieu, sans rien en elle qui lui soit propre, et
son être est Dieu.
Une fois que Dieu a ramené à lui l'âme ainsi
purifiée, alors celle-ci est mise hors d'état de souffrir encore,
puisqu'il ne lui reste plus rien à consumer. Supposé que dans cet état
de pureté on la tienne dans le feu, elle n'en sentirait nulle
souffrance. Ce feu ne serait autre chose que celui du divin amour de la
vie éternelle, sans rien de pénible.
L'âme a été créée munie de
toutes les bonnes dispositions dont elle est capable, pour la mettre à
même d'atteindre sa perfection, à condition qu'elle vive comme Dieu
l'ordonne sans se souiller d'aucune tache de péché.
Mais elle
s'est contaminée par le péché originel qui lui fait perdre ses dons de
grâce. Elle est morte, elle ne peut ressusciter sinon par Dieu. Quand
elle renaît par le baptême, il lui reste l'inclination au mal; cette
inclination la conduit, si elle n'y résiste pas, au péché actuel, par
quoi elle meurt de nouveau.
Une nouvelle fois, Dieu lui rend la
vie. C'est une grâce toute particulière qu'il lui fait, car elle est
salie et tournée vers elle-même. Pour la ramener à son premier état
telle que Dieu l'a créée, elle a besoin de ces opérations divines,
faute desquelles il lui serait à jamais impossible de se tourner de
nouveau vers Dieu.
Quand l'âme se met en route pour retourner à
son premier état, si grande est l'ardeur qui la presse de se
transformer en Dieu que c'est là son purgatoire. Elle ne regarde pas ce
purgatoire comme un purgatoire, mais cet instinct brûlant et entravé
constitue son purgatoire.
Ce dernier acte d'amour accomplit son
œuvre, sans que l'homme y ait part. Il y a dans l'âme tant
d'imperfections cachées qu'elle désespérerait s'il lui était donné de
les voir. Ce dernier état les consume toutes.
Après qu'elles
sont consumées, Dieu les découvre à l'âme pour qu'elle reconnaisse
l'œuvre divine accomplie en elle par le feu d'amour. C'est lui qui a
consumé en elle toutes ces imperfection qui doivent l'être.
Sache
ceci: la perfection que l'homme croit constater en lui n'est pour Dieu
que défaut. En effet, tout ce que 1 'homme accomplit sous couleur de
perfection, toute connaissance, tout sentiment, tout vouloir, tout
souvenir, dès qu'il ne le fait pas remonter à Dieu, tout cela l'infecte
et le souille.
Pour que ces actes soient parfaits, il est
nécessaire qu'il soient faits en nous sans nous, sans que nous en
soyons le premier agent, et que l'opération de Dieu soit faite en Dieu
sans que l'homme en soit la cause principale.
Ces actes seuls
sont parfaits, que Dieu accomplit et achève dans son amour pur et net,
sans mérite de notre part. Ils pénètrent l'âme si profondément et
l'embrasent à tel point que le corps où elle se trouve se sent brûler
comme s'il était dans un grand brasier qui ne s'éteindra pas avant la
mort.
Il est vrai, comme je le vois, que l'amour qui procède de
Dieu et rejaillit dans l'âme cause en elle un contentement
inexprimable; mais ce contentement n'enlève pas une étincelle de leur
peine aux âmes du purgatoire.
Donc, cet amour qui se trouve
entravé, c'est lui qui constitue leur souffrance. Cette souffrance est
d'autant plus grande que plus grande est la capacité d'amour et de
perfection que Dieu a donné à chacune.
Ainsi les âmes du
purgatoire ont tout ensemble une joie extrême et une extrême souffrance
sans que l'une soit un obstacle pour l'autre.
S'il était donné
aux âmes du purgatoire de se purifier par la contrition, en un instant
elles acquitteraient leur dette entière, tant serait brûlante
l'impétuosité de leur contrition. Car elles voient clairement la
gravité de cet empêchement qui les retient de s'unir à Dieu, leur fin
et leur amour.
Tiens pour certain que dans ce paiement, elles ne
sont quittes d'un seul denier, la justice de Dieu l'ayant ainsi
déterminé. Ceci vaut du côté de Dieu.
Du côté de l'âme, elles
n'ont plus aucun choix personnel, aucun regard sur elles-mêmes, sans
vouloir considérer autre chose que la volonté de Dieu; elles sont ainsi
établies.
Si quelqu'un en ce monde fait une aumône à leur
intention et qu'ainsi la durée de leur peine soit diminuée, elles ne
peuvent se retourner pour en prendre connaissance et s'y attacher.
Elles abandonnent tout à l'exacte balance de la volonté divine, elles
laissent Dieu tout régler à lui seul, qu'il se paie comme il plaît à sa
bonté infinie. S'il leur arrivait de penser à ces aumônes en dehors de
la volonté divine, ce serait un retour sur elles-mêmes, elles
perdraient de ce fait la vue de ce divin vouloir et cela serait pour
elles un enfer.
C'est pourquoi ces âmes restent attachées à tout
ce que Dieu accomplit en elles, que ce soit plaisir et contentement ou
que ce soit souffrance. Elles ne peuvent plus se retourner sur
elles-mêmes, transformées qu'elles sont totalement dans la volonté de
Dieu et contentes de ce qu'il décide dans son infinie sainteté.
Si
une âme était présentée aux regards divins ayant encore quelque chose à
purger, ce serait lui faire une grande injure, ce serait pour elle un
tourment pire que dix purgatoires.
La raison en est que ce
serait pour la pure bonté et la souveraine justice de Dieu une chose
intolérable. De son côté, l'âme verrait qu'elle n'a pas encore
pleinement satisfait à Dieu. Ne manquerait-il qu'un clin d'œil de
purification, ce serait pour elle aussi chose intolérable. Pour enlever
ce rien de rouille, elle irait dans mille enfers (supposé qu'il lui fût
accordé de choisir) plutôt que de se trouver face à la présence divine
sans être totalement purifiée.
Éclairée sur toutes ces choses à la lumière divine, cette âme bénie disait:
Il me vient une envie de crier avec une telle force que sur la Terre tous les hommes en seraient épouvantés.
Je
leur dirais: malheureux, pourquoi vous laissez-vous aveugler à ce point
par le monde ? A cette nécessité si pressante où vous vous trouverez au
moment de la mort, vous n'avez aucun souci de vous préparer !
Vous
vous abritez tous sous l'espérance de la miséricorde divine. Elle est
si grande, dites-vous. Mais vous ne voyez pas que cette bonté de Dieu
tournera à votre condamnation puisque c'est contre la volonté d'un si
bon maître que vous aurez agi.
Sa bonté devrait au contraire
vous forcer à faire sa volonté tout entière et non pas vous porter à la
présomption de faire le mal.
Sa justice ne peut être frustrée, il faut de toute façon qu'elle soit pleinement satisfaite.
Ne
t'encourage pas en te disant: je me confesserai, j'aurai ensuite
l'indulgence plénière, je serai d'un seul coup purgé de tous mes
péchés, et ainsi je serai sauvé.
Prends garde que la confession
et la contrition, requises pour l'indulgence plénière, sont bien
difficiles à réaliser. Si tu en avais conscience, tu tremblerais de
terreur; tu serais plus assuré de ne l'avoir pas que de l'avoir.
Au purgatoire, je vois les âmes souffrir avec la vue de deux opérations.
La
première, c'est qu'elles souffrent de très bon cœur leurs peines. Elles
se rendent compte que Dieu leur fait grande miséricorde, considérant le
châtiment qu'elles ont mérité, sachant aussi à quel point il leur est
nécessaire. Si la bonté divine n'avait tempéré sa justice par sa
miséricorde (payant pour elles par le précieux sang de Jésus-Christ),
un seul péché mériterait mille enfers éternels.
Aussi
subissent-elles de si grand cœur leurs peines qu'elles ne voudraient en
retirer un seul carat. Elles savent que ces peines elles les ont
méritées en toute justice et qu'elles sont parfaitement réglées. Par
suite, elles ne se plaignent pas plus de Dieu (quant à la volonté) que
si elles étaient dans la vie éternelle.
L'autre opération est un
contentement qu'elles éprouvent à voir comment Dieu agit envers elles,
avec quel amour et quelle miséricorde.
Ces deux vues, Dieu les
imprime en elles instantanément. Puisqu'elles sont en état de grâce,
elles saisissent et comprennent à la mesure de leur capacité. Elles en
éprouvent une immense joie, qui ne leur manquera plus; au contraire,
elle ira toujours croissant au fur et à mesure qu'elles s'approchent
davantage de Dieu.
Ces âmes ne voient point cela en elles-mêmes
ni par elles-mêmes ni comme quelque chose qui serait à elles, mais
seulement en Dieu.
Elles s'occupent intensément de lui beaucoup plus que de leurs peines, elles tiennent celles-ci pour rien en comparaison de lui.
La
moindre vue qu'on puisse avoir de Dieu surpasse toute peine et toute
joie que l'homme puisse avoir, mais sans leur enlever une étincelle ni
de joie ni de peine.
Cette forme de purification que je vois
appliquée aux âmes du purgatoire, je l'éprouve dans mon esprit, surtout
depuis deux ans. De jour en jour je la ressens et la vois plus
clairement.
Mon âme, à ce que je vois, est dans ce corps comme
dans un purgatoire, mais à la mesure réduite que le corps peut
supporter, pour éviter qu'il ne meure. Néanmoins cela s'aggrave peu à
peu, jusqu'à ce qu'enfin mort s'ensuive.
Je vois l'esprit rendu
étranger à toute chose, même d'ordre spirituel, où il pourrait trouver
quelque aliment, comme serait joie, plaisir, consolation. Il est hors
d'état de prendre goût à quelque chose que ce soit, temporelle ou
spirituelle, ni par la volonté, ni par l'entendement, ni par la
mémoire. Il m'est devenu impossible de dire: je prends plus plaisir à
ceci qu'à cela.
Mon intérieur est assiégé. De toute chose qui
portait rafraîchissement à sa vie spirituelle et corporelle il a été
dépouillé petit à petit. Chaque fois qu'une de ces choses lui est
enlevée il reconnaît qu'elle était de nature à lui donner aliment et
réconfort. Aussitôt que l'esprit en prend conscience, il les prend en
haine et en abomination et elles s'en vont sans aucun remède.
La
raison en est que l'esprit porte en soi l'instinct de se débarrasser de
toute chose qui puisse faire obstacle à sa perfection. Il s'y acharne
au point qu'il irait presque jusqu'à se laisser mettre en enfer pour
atteindre à son but.
Il va rejetant toute chose dont l'homme
intérieur pourrait se nourrir, il l'investit de façon si subtile que ne
peut passer le moindre fétu d'imperfection sans qu'il ne l'aperçoive et
ne le prenne en horreur.
Quant à la partie extérieure, puisque
l'esprit n'a plus de correspondance avec elle, elle aussi est assiégée
étroitement; il lui devient impossible de se rafraîchir au gré de son
instinct humain.
Il ne lui reste d'autre soutien que Dieu. C'est
lui qui opère tout cela par amour et avec grande miséricorde pour
satisfaire à sa justice.
Cette vue donne à l'esprit grande paix
et contentement. Mais ce contentement ne diminue en rien la souffrance
ni la compression qu'il subit. Jamais la souffrance ne pourrait devenir
cruelle au point qu'il puisse désirer de se dégager de ce que Dieu
dispose à son sujet. Il ne sort pas de sa prison, il ne cherche pas à
en sortir, tant que Dieu n'aura pas accompli en lui tout ce qui est
nécessaire. Ce qui me contente c'est que Dieu soit satisfait. Il n'y
aurait pas pour moi de souffrance pire que de m'écarter des desseins de
Dieu sur moi, tant j'y vois de justice et de miséricorde.
Tout
ce qui vient d'être dit, je le vois, je le touche, mais je n'arrive pas
à trouver d'expressions satisfaisantes pour le dire comme je voudrais.
Ce que j'en ai dit, je le sens s'opérer en moi spirituellement et c'est
pour cela que je l'ai dit.
La prison dans laquelle je me vois,
c'est le monde; la chaîne, c'est le corps. L'âme illuminée par la
grâce, c'est elle qui connaît l'importance d'être retenue ou retardée
d'atteindre sa fin, par quelque empêchement que ce soit. Cela lui cause
une peine extrême, car elle est d'une sensibilité aiguë.
De
plus, cette âme reçoit de Dieu une certaine dignité qui la rend
semblable à Dieu même. Il la fait une même chose avec lui en la rendant
participante de sa bonté. Et comme il est impossible qu'une peine
quelconque atteigne Dieu, ainsi en advient-il des âmes qui s'approchent
de lui. Plus elles s'approchent, plus aussi elles reçoivent de ce qui
est propre à la divinité.
Par suite, le retardement qui atteint
l'âme lui cause une souffrance intolérable. Cette souffrance et ce
retard la rendent dissemblable de ces propriétés qu'elle avait de
nature, et que la grâce lui montre; elle est empêchée d'y atteindre,
alors qu'elle y est apte, et cela lui cause une souffrance très grande,
à la mesure de l'estime qu'elle a de Dieu. Mieux elle le connaît, plus
elle l'estime; plus elle est dégagée du péché, mieux elle le connaît. A
mesure aussi, l'empêchement lui devient plus terrible d'autant plus que
l'âme est toute recueillie en Dieu et rien ne l'empêche de le connaître
sans aucune erreur.
L'homme qui est prêt à se laisser tuer
plutôt que d'offenser Dieu ressent la mort et en éprouve toute la
peine. Mais dans le zèle que lui donne la lumière divine, il place
l'honneur de Dieu au-dessus de la mort. Ainsi l'âme qui connaît les
desseins de Dieu en fait plus de cas que de toute torture intérieure ou
extérieure, si grande qu'elle soit.
C'est que Dieu qui opère en elle ces choses dépasse tout ce qu'on peut en ressentir ou imaginer.
L'occupation,
pour faible qu'elle soit, que Dieu donne de lui-même à une âme
l'absorbe en lui au point qu'elle ne peut tenir compte de rien d'autre.
Par suite elle perd tout retour sur soi, elle ne voit plus rien en
elle-même, ni dommage ni peine, elle n'en parle pas, elle n'en sait
plus rien. Un instant seulement elle en a connaissance, comme il a été
dit, au moment qu'elle sort de cette vie.
Finalement, tirons cette conclusion: Dieu fait perdre à l'homme tout ce qui est de l'homme, et le purgatoire le purifie
_________________ Arnaud
jo zecat Invité
Sujet: Une question sur le purgatoire et sa durée Lun 5 Fév - 0:55
LE SAINT CURE D'ARS (1786-1859)
Une
dame avait perdu son mari, homme irréligieux, qui avait fini sa vie par
le suicide. Inconsolable sur son sort, qu'elle croyait être la
damnation éternelle, elle fut amenée par hasard à Ars et chercha à
rencontrer le saint Curé pour l'interroger sur le malheureux défunt.
Elle réussit à l'approcher et, avant même qu'elle eût pu lui dire un
mot, le saint lui murmura à l'oreille : Il est sauvé... Oui, il est
sauvé, insista-t-il. La pauvre femme fit un geste de la tête qui
voulait dire : Oh ! ce n'est pas possible. Alors, d'un ton affirmatif
encore : « Je vous dis qu'il est sauvé, qu'il est en purgatoire et
qu'il faut prier pour lui... Entre le parapet du pont et l'eau il a eu
le temps de faire un acte de repentir. C'est la très Sainte Vierge qui
a obtenu sa grâce. Rappelez-vous le mois de Marie élevé dans votre
chambre. Votre époux irréligieux ne s'y est point opposé ; il s'est
même parfois uni à votre prière... Cela lui a mérité un suprême pardon.
»
jo zecat Invité
Sujet: Une question sur le purgatoire et sa durée Lun 5 Fév - 0:56
LE SAINT CURE D'ARS (1786-1859)
Comment
pourrai-je faire le tableau déchirant des maux qu'endurent ces pauvres
âmes, puisque les saints Pères nous disent que les maux qu'elles
endurent dans ces lieux semblent égaler les souffrances que
Jésus-Christ a endurées pendant sa douloureuse Passion ? Le feu du
purgatoire est le même que celui de l'enfer, la différence qu'il y a
c'est qu'il n'est pas éternel. Ce feu est si violent qu'une heure
semblent à ceux qui l'endurent des milliers de siècles. Si l'on pouvait
comprendre la grandeur de leurs supplices, nuit et jour nous crierions
miséricorde pour elles. Il faudrait que le bon Dieu, dans sa
miséricorde, permît qu'une de celles qui brûlent dans les flammes parût
ici à ma place, tout environnée des feux qui la dévorent et qu'elle
vous fît elle-même le récit des maux qu'elle endure. Il faudrait
qu'elle fît retentir cette église de ses cris et de ses sanglots.
Peut-être enfin cela attendrirait-il vos coeurs ! « Oh ! nous
souffrons, crient-elles ! Oh ! nos frères, délivrez-nous de ces
tourments : vous le pouvez ! Brûler dans un feu allumé par la justice
d'un Dieu ! Souffrir des douleurs incompréhensibles ! Etre dévoré par
le regret, sachant que nous pouvions si bien les éviter ! »
Nous
lisons dans l'Histoire ecclésiastique qu'un saint resta six jours en
purgatoire avant d'entrer dans le ciel. Il apparut ensuite à un de ses
amis, en lui disant qu'il avait enduré des souffrances si grandes
qu'elles surpassaient toutes celles qu'ont endurées et qu'endureront
jusqu'à la fin des siècles tous les martyrs réunis ensemble ! Oh ! mon
Dieu, que votre justice est redoutable pour le pécheur ! Cependant qui
peut entendre sans frémir le récit de ce qu'on enduré les martyrs,
chacun en particulier ? Les uns ont été plongés dans des chaudières
d'eau bouillante, d'autres sciés avec des scies de bois ; celui-ci
étendu sur un chevalet, déchiré avec des crochets de fer qui lui
arrachaient les entrailles ; d'autres foulés aux pieds ; celui-là
étendu sur des brasiers ardents, auquel il ne restait que ses os tout
noircis et brûlés ; enfin d'autres ont été mis sur des tables garnies
de lames tranchantes et qui perçaient de part en part ces innocentes
victimes ! Peut-on bien penser à tout cela sans se sentir pénétré de
douleur jusqu'au fond de l'âme ? Or une âme en purgatoire souffre
encore plus que tous les martyrs ensemble ! Qui pourra donc y tenir ?
Mon Dieu, mon Dieu, ayez pitié de ces pauvres âmes !
Mais ce
n'est pas là tout leur supplice. Elles souffrent plus encore de la
privation de la vue de Dieu. L'amour qu'elles ont pour lui est si
grand, la pensée qu'elles sont privées de le voir par leur faute leur
cause une douleur si violente que jamais il ne sera donné à un mortel
d'en concevoir la moindre idée. Au milieu de ces flammes qui les
brûlent, elles voient les trônes de gloire qui leur sont préparés et
qui les attendent. Une voix semble leur crier : « Ah ! que vous êtes
privés de grands biens ! Si vous aviez eu le bonheur de redoubler vos
pénitences et vos larmes, vous seriez aujourd'hui assises sur ces beaux
trônes tout rayonnants de gloire ! Oh ! que vous avez été aveugles de
retarder un tel bonheur par votre faute ! »
Ah ! mes amis, nous
crient ces âmes, s'il vous reste encore quelque amitié pour nous, ayez
pitié de nous ! Arrachez-nous de ces flammes : vous le pouvez ! Beau
ciel ! Quand te verrons-nous ? Oh ! si vous sentiez la douleur d'être
séparés de Dieu. Cruelle séparation !
Hélas ! quand de tels
supplices ne dureraient qu'un jour, qu'une heure, qu'une demi-heure,
cela paraîtrait infiniment plus long à ces pauvres âmes que des
millions de siècles dans les supplices les plus rigoureux ! Pourquoi
cela ? Le voici. Quand Dieu punit quelqu'un en ce monde, ce n'est que
sous le règne de sa bonté et de sa miséricorde, car si Dieu envoie une
infirmité, une perte de biens ou d'autres misères, tout cela ne nous
est donné que pour faire éviter les peines du purgatoire ou pour nous
faire sortir du péché. Dans l'autre monde, au contraire, Dieu n'est
conduit que par sa justice et sa vengeance. Nous avons péché et nous
avons passé le temps de sa miséricorde. Il faut que sa justice soit
accomplie et sa vengeance satisfaite. « Oh ! qu'il est terrible de
tomber entre les mains d'un Dieu vengeur ! »
Au sein de leurs
souffrances, si elles ne peuvent rien pour elles-mêmes, ces âmes
peuvent beaucoup pour nous. Cela est si vrai qu'il n'y a presque
personne qui ait invoqué les âmes du purgatoire sans avoir obtenu la
grâce demandée. Cela n'est pas difficile à comprendre. Si les saints
qui sont au ciel et n'ont pas besoin de nous s'intéressent à notre
salut, combien plus encore les âmes du purgatoire qui reçoivent nos
bienfaits spirituels à proportion de notre sainteté !
Ne refusez pas cette grâce, disent-elles, ô mon Dieu, à ces chrétiens qui donnent tous leurs soins à nous tirer des flammes !
...
Oui, toutes les fois que nous aurons quelque grâce à demander,
adressons-nous avec confiance à ces saintes âmes et nous sommes sûrs de
l'obtenir. Quel bonheur pour nous d'avoir, dans la dévotion aux âmes du
purgatoire, un moyen excellent pour nous assurer le ciel. Voulons-nous
demander à Dieu la douleur de nos péchés ? Adressons-nous à ces âmes,
qui, depuis tant d'années, pleurent dans les flammes ceux qu'elles ont
commis. Voulons-nous demander au bon Dieu le don de persévérance.
Invoquons-les : elles en sentent tout le prix, car il n'y a que ceux
qui persévèrent qui verront Dieu. Dans nos maladies, dans nos chagrins,
tournons nos prières vers les âmes du purgatoire : elles obtiendront
leur effet.
In Sermon du Curé d'Ars pour la commémoraison des défunts.
C'est
comme les hirondelles qui sont enfermées dans une chambre : elles
cherchent partout une issue pour s'envoler au dehors, elles donnent de
la tête contre les vitres, contre le plafond, elles tombent de
lassitude, puis quand elles se sont un peu reposées, elles se relèvent,
recommencent â voler et veulent toujours échapper ! Pauvres petites
hirondelles ! Pauvres âmes du purgatoire ! Qui leur donnera la liberté
après laquelle elles aspirent ? - Nous, si leur captivité nous touche !
D'après L. Tocanier, Souvenirs sur le Curé d'Ars.
jo zecat Invité
Sujet: Une question sur le purgatoire et sa durée Lun 5 Fév - 1:23
SAINT CURE D'ARS
«
Il est certain que ces pauvres âmes ne peuvent rien pour elles-mêmes,
mais elles peuvent beaucoup pour nous. Cela est si vrai qu’il n’y a
presque personne qui ait invoqué les âmes du purgatoire, sans avoir
obtenu la grâce demandée. Cela n’est pas difficile à comprendre : si
les saints qui sont dans le ciel et n’ont pas besoin de nous,
s’intéressent à notre salut, combien plus encore les âmes du
purgatoire, qui reçoivent nos bienfaits spirituels à proportion de
notre sainteté. « Ne refusez pas cette grâce, Seigneur, disent-elles, à
ces chrétiens qui donnent tous leurs soins à nous tirer des flammes ! »
Une mère pourrait-elle refuser de demander au bon Dieu une grâce pour
des enfants qu’elle aimés et qui prient pour sa délivrance ? Un
pasteur, qui, pendant sa vie, n’aura eu que du zèle pour le salut de
ses paroissiens, pourra-t-il ne pas demander pour eux, même en
purgatoire, les grâces dont ils ont besoin pour se sauver ? Oui, toutes
les fois que nous aurons quelque grâce à demander, adressons-nous avec
confiance à ces saintes âmes, et nous sommes sûrs de l’obtenir. Quel
bonheur pour nous d’avoir, dans la dévotion aux âmes du purgatoire, un
moyen si excellent pour nous assurer le ciel ! » (Josse Alzin,
Jean-Marie-Baptiste Vianney, saint curé d’Ars. Sermons, Namur, Éd. du
Soleil Levant, 1956, p. 164-165).