Je relance la conversation avec toi à propos de """"""l'abomination de la désolation dans le Saint des saints""""".

Tu m'expliquais l'autre jour qu'il s'agissait certainement du clonage humain. Ce sens me paraît juste et vrai aux deux conditions suivantes que je te donne, comme étant les deux règles principales élaborées par la théologie catholique pour interpréter les textes apocalyptiques:

1- Ce sens ne peut être le seul sens.

2- Il ne peut être l'interprétation la plus profonde de cette parole de Dieu.

 

1- Ce sens ne peut être le seul car, comme je te le disais, tous ces textes apocalyptiques peuvent s'appliquer 1- à la vie personnelle de chaque individu Ex: Appliqué à ta famille, ce texte peut signifier le comportement inique subi par ton fils, ton propre péché etc. 2- au destin de chaque génération qui finit toujours par pousser sa logique jusqu'à l'absolu. Ex: Appliqué à la génération européenne de 1880, c'est la guerre 14; Appliqué à ceux qui ont fait mai 68, c'est l'avortement (le saint des saints étant le ventre des mamans). Pour la génération scientiste qui naît aujourd'hui, ce sera sûrement le clonage et bien d'autres manipulations du génome humain. Ces trois exemples ne sont pas exhaustifs. En 39-45, ce texte peut signifier Auschwitz, mais aussi la mort des villageois brûlés dans l'église d'Oradour sur Glane, la perversion des membres du parti nazi, du parti communiste etc. . 3- Enfin, tous ces textes apocalyptiques peuvent s'appliquer à la fin des fins, avant le retour final du Messie. Dans ce cas, le sens sera ultime et inouï. Tu te rappelle ce que dit saint Paul sur l'antéchrist: "Il s'instaurera comme Dieu" "Il rétablira le mystère de l'iniquité, c'est-à-dire la révolte première de Lucifer.

 

2- Le clonage ne peut être l'interprétation la plus profonde de cette parole de Dieu. Jésus le dit: "Ne craignez pas ceux qui tuent le corps. Craignez plutôt celui qui a le pouvoir de tuer l'âme". I entend, je crois, celui qui peut entraîner dans la perdition éternelle. Tu le vois, le clonage est abominable car on obtient un homme par un moyen autre que celui de Dieu dans sa création. D'autre part, on coupe un enfant de sa source: père et mère. Mais que dirais tu de la chose suivante: Imagine l'apparition d'une civilisation qui, tout en ayant redécouvert que Dieu existe, se révolte explicitement contre lui, choisissant lucidement le paradis de liberté de Lucifer au paradis d'humilité et d'amour du Christ. Où serait l'abomination de la désolation? Le saint des saints est-il ici le corps ou l'âme elle-même?

 

Arnaud