Auteur: a.dumouch Date: 27-02-2005
09:20
Chère Nadège, Votre question pratique est
essentielle.
Voilà comment je vois la chose. D'abord, il
me semble que, au-delà de nos débats, il FAUT recevoir les fortes
paroles du pape qui dit: "l'avortement est un génocide". Il faut les
prendre au sens propre. Finies les tergiversations théologiques. Il
n'y a pour moi aucun doute: Les enfants ont leur âme et votre
argument en est une pierre théologique de plus. Comme vous, je sais
que devant nous, jour après jour, des enfants sont tués. Et cela se
fait de manière civile, sans bruit. J'en suis horrifié.
De la
part du pape, il y a là une comparaison terrible (IVG ><
génocide), que les "habitants de ce monde" lui reprochent (mais
qu'est ce qu'un reproche de ce type, passager, mondain?).
Pour trouver le juste comportement pastoral, j'essaye, par
empathie, de considérer la parole du pape et de réfléchir à ce qu'il
aurait fallu faire pour les enfants Juifs SI, en 1941, j'avais
su: Qu'aurais-je du faire si j'avais été: - soit un simple
fidèle? - Soit un clerc ou un théologien chargé d'une mission
d'enseignement ou de pastorale?
1° Comme simple fidèle, le
comportement le plus efficace fut celui des familles françaises qui,
discrètement et sur le terrain, ont accueilli et caché des enfants
juifs. Dans le film "la liste de Schindler", il est dit: "Celui qui
sauve un homme sauve le monde entier." Aussi, par analogie, celui
qui arrive à convaincre une femme de ne pas avorter ou, à défaut,
celui qui obtient par sa prière fervente à Dieu le baptême de désir
pour tous ces enfants abandonnés, fait un immense apostolat. Sans
parler de celui qui adopte un enfant qu'il a sauvé de
l'avortement. Il existe des associations qui agissent
discrètement et efficacement ainsi. Il y a aussi l'action, plus
controversée du Docteur Xavier Dor en France qui organise des
prières devant les cliniques. Ce ministère du Docteur Dor n'a,
parait-il, aucun effet actuellement. MAIS: … il est probable que,
dans 50 ans, on se rappellera de lui comme on se rappelle
aujourd'hui de certains pasteurs protestants allemand, controversés
en 1942, et qui dénonçaient publiquement, en Allemagne, le mal du
temps. Ils sont maintenant L'HONNEUR DE L'Allemagne. Le Dr Dor
travaille-t-il pour l'avenir?
2° Si j'avais été un clerc
chargé d'une mission d'enseignement ou de pastorale en 1941,
qu'aurais-je du faire?
Comme j'aurais aimé être Monseigneur
Saliège, le Cardinal de Toulouse qui, de sa chaise roulante dit
publiquement en 1941: "Les familles juives ne sont pas du bétail. On
ne peut se comporter ainsi. Où est l'humanité de ceux qui osent
séparer les mères des enfants etc." Par leur silence, les
prêtres et les théologiens catholiques ont pour moi une
responsabilité immense dans le drame de l'avortement. Le pire, c'est
que PARLER n'est pas difficile comme en 1941! Il y a moyen de le
faire sans heurter les gens, même les humanistes athées, et de les
éclairer dans la paix. Le discours à tenir est simple. Il s'agit
simplement de rappeler en chaire trois convictions chrétiennes, qui
expliquent notre foi dans la vie: "Voilà pourquoi nous sommes contre
l'avortement: - Les enfants ont une âme. - De l'autre côté,
ils sont bien vivants et nous les reverrons. - En les privant de
cette vie qui vise à agrandir les désirs du cœur, que faisons nous?
pourrons-nous nous pardonner à nous-mêmes un jour? "
Pour ma
part, j'essaye donc, à temps et à contretemps, de rappeler dès que
je peux la raison de l'effroi du Christ et de l'Eglise face à l'IVG.
Il ne s'agit pas de crier mais de dire, simplement, face aux
certitudes abortives (souvent dans des groupes CHRETIENS!): "Vous
faites donc le pari qu'il n'y a pas de vie après la mort, que nous
ne reverrons pas nos enfants?" Cela jette un froid et c'est
absolument efficace. Cela pousse, en une phrase, à une vraie
réflexion à laquelle, de la faute du silence des clercs, les gens
n'ont jamais songé. Par contre, là où j'ai un ministère
d'enseignement, je suis beaucoup plus précis (voir
http://eschatologie.free.fr , livre l'heure de la mort, les enfants
morts sans baptême).
3° Troisième réflexion: l'avortement
va-t-il s'arrêter? Comme les camps de la mort, pour reprendre la
comparaison de Jean-Paul II, cela dépend de plus, hélas, que de nos
pauvres actions individuelles. Pie XII lui-même n'a pas su arrêter
les forces de la guerre. Jean-Paul II n'a que le pouvoir de parler
et merci à lui d'en faire son dernier Testament. C'est Dieu qui
permet que l'IVG perdure depuis 30 ans, certes, puisqu'il patiente
et n'intervient pas, lui qui pourrait en un instant tout arrêter.
Mais, à mon avis, le temps de cette permission arrive à sa fin.
Pour cela, il me semble que Dieu a préparé un fouet pour
l'Occident, je veux parler de l'islam et de l'islamisme. J'ai
constaté que, en France, le nombre d'enfants avortés correspond
exactement au nombre de musulmans arrivés depuis 30 ans (6
millions). J'y vois pour ma part un signe. Et cette peur qui monte
en Occident pour la survie de sa propre civilisation est un dard qui
devrait finir par être efficace. Dieu se sert d'outils humains pour
parler…
Arnaud
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