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n'y a t t il pas une nette différence entre ses propos et ceux de Jésus
qui met en garde contre la mort qui va nous surprendre

Jésus qui dit que le Royaume des cieux demande un combat violent contre nous même
" ce sont les violents qui s'emparent du royaume des cieux"

à lire Kimberley je suis tenté de me dire
pourquoi tant s'en faire ,
finalement Jésus comprend tout et je pourrai demander pardon après ma mort
à quoi bon se confesser tout de suite puisque je risque de recommencer à pécher

si une bonne amie me plait physiquement et que je lui pplais aussi pourquoi n e pas faire l'amour ensemble meme si nous ne sommes pas mariés

ce sera peut être une façon maladroite de s'aimer mais Jésus comprendra et pardonnera
nous ne serons pas damnés pour toujours en enfer

si on me fait du mal, il y aura la tentation de rendre les coups, de me venger en disant Jésus voit comme je suis faible par ma colère et ma difficulté à pardonner,

pour la prière, à quoi bon tant prier ?
à l'écouter du moment que l'on se reconnaît tout petit et pécheur
on va directement au ciel ,

on peut se relacher et ne pas tant en faire ?
que pense des heures entières que les saints passaient en prière
Jésus faisant la même chose ?

finalement
Kimberley ne s'eloigne t elle pas des mises en gardes des saints, des auteurs spirituels, ???

Cher Antoine,

C'est une objection réelle. Voilà comment je la résoudrais:

La mise en garde des Evangiles porte, selon moi, sur notre propre capacité à choisir l'enfer.

Elle ne porte pas sur la patience et l'immensité du pardon de Dieu.

Je m'explique: si l'enfer était proposé à l'heure de la mort à titre de lieu d'horreur, il est évident que personne ne le choisirait. Mais il est proposé en tant qu'il recèle un bien (apparent) mais très tentant pour celui qui est pécheur.

Tu le vois d'ailleurs dans la tentation imaginée pour Kimberley: "Toute une partie inavouable d'elle-même est attirée par la "liberté" de l'enfer." Les arguments de Lucifer sont ressentis comme juste et vrais. Elle voit bien qu'avec cette liberté viendront :SOLITUDE, donc MALHEUR, angoisse, feu etc.

Elle n'y résiste, en fin de compte, que parce que, malgré ses nombreux péchés, elle a toujours été en premier lieu une fille qui voulait rendre heureux les autres. (je l'ai fait choisir ainsi car, l'ayant bien connu, je sais qu'elle était une fille douce et attentive aux autres. Elle a eu, parait-il, quelques aventures affectives mais cela fait penser à Marie-Madeleine).

Ma conclusion: cette conception du choix libre à l'heure de la mort est hélas au contraire très inquiétante. En effet, ceux qui sont vraiment égoïstes et fiers choisissent en quantité l'enfer (te rappelles-tu les larmes de Marie à la Salette?)

Je suis en particulier très inquiet pour la génération de mai 68, peut-être plus encore que pour les générations précédentes. En effet, l'égoïsme est pire. Beaucoup mettent leur plaisir égoïste au dessus de ce qui est le plus sacré: la fidélité à son épouse, la vie même des enfants (IVG) et l'attention à ses vieux parents (abandon).

Dans cette perspective, l'usage apostolique de la menace du jugement peut être le moyen le plus efficace pour les disposer au salut, plus efficace que l'annonce de la liberté du choix qui va venir.

Il me semble que Dieu va essayer de les sauver de cette manière. Il a encore vingt trente ans pour le faire, à travers les souffrances prévisibles de l'age de leur vieillesse. Ca va être une terrible déchéance car c'est la première génération sans prêtres et espérance. Centrée sur le corps, comment va-t-elle vivre la déchéance et la perspective (imaginaire) du néant qui arrive?

Cette réponse te plait-elle?

Arnaud

Objection: pourquoi éviter le péché si on choisit avant la mort?

From: Antoine

To: a.dumouch@freeworld.be

Sent: Thursday, janvier 25, 2004 14:48

Subject: Antoine et Kimberley

Cher Arnaud, En fait il s'agit de la question du pardon des péchés selon mon analyse, et celle de saint Alphonse.

Plusieurs amis qui vivent de manière publique et habituelle dans des péchés qui entraînent par eux même leur condamnation à l'enfer éternel
m'ont dit explicitement: ""de toute manière comme Dieu est bon, comme c'est le meilleur des pères, il me pardonnera au dernier moment et j'irai au paradis.""

Saint Alphonse dit explicitement le contraire: Qu'en penses-tu?

Objection: pourquoi éviter le péché si on choisit avant la mort?

Auteur: Arnaud Dumouch (---.88.238.244.codenet.be) Date: 26/01/2004 17:08

Cher Antoine,

il est possible que ma réponse sur "ces amis qui vivent dans le péché et comptent sur la miséricorde de Dieu pour aller au paradis" se soit perdue.

Voilà ce que je répondrais, un peu à la manière de saint Thomas d'Aquin. Cela veut dire que ma réponse est en deux parties et intègre ce que dit saint Alphonse de Liguori en le rééquilibrant avec autre chose.

1- Tes amis N’ONT PAS TORT de ne pas douter de la miséricorde de Dieu, qui n'a qu'une limite: "le mépris du pardon" : "Tout péché et blasphème sera pardonné en ce monde et dans l'autre". (Matthieu 12, 31). Jésus a même tendance à être optimiste pour le sort des pécheurs: " Luc 7, 47 A cause de cela, je te le dis, ses péchés, ses nombreux péchés, lui sont remis parce qu'elle a montré beaucoup d'amour. Mais celui à qui on remet peu montre peu d'amour." Puis il dit à la femme: "Tes péchés sont remis."

2- Mais tes amis ont GRAND TORT de ne pas douter d'eux-mêmes. Le péché, c'est la complaisance dans l'égoïsme et on peut prendre goût à l'égoïsme. A l'heure de leur mort, quand ils verront ce qu'est vraiment l'enfer: "l'amour de soi jusqu'au mépris de Dieu" et le paradis: "l'amour de Dieu jusqu'au mépris de soi" (saint Augustin), ils risquent bien de dire: "c'était ça l'enfer? Mais c'est en fait ce que nous avons recherché toute notre vie!" Ce jour-là, le pardon proposé par Dieu ne leur servira à rien puisqu'ils le mépriseront. Ils hériteront alors de ce qui va avec la liberté égoïste de l'enfer: solitude, envie, colère, pleurs et grincement de dents.

Conclusion : Vivre dans le péché n’est pas dangereux pour le salut si l’on considère la miséricorde de Dieu mais uniquement si l’on considère le risque du blasphème contre l’Esprit qui peut en sortir lorsque l’évangile est manifestement révélé.

Arnaud