Auteur: SCEPTIQUE (ARouen-152-1-4-88.w83-115.abo.wanadoo.fr) Date: 01-05-2005
16:56
Sur le purgatoire, il est important de ne pas dissocier
cette croyance de celle de la prière pour les morts.
Il est
évident que si lors du jugement qui suit immédiatement la mort, les
ames des pécheurs sont envoyées définitivement en enfer, il est
inutile de prier pour les morts.
Or, la pratique de prier
pour les morts est d'une grande constance y compris chez les
orthodoxes.
C'est cette pratique qui sous tend
obligatoirement l'existence du purgatoire.
Les protestants ne
s'y sont pas trompé, ni d'ailleurs Leon X lorsqu'il condamnait
Luther.
Je vous livre un morceau de texte que j'ai écrit et
qui cite sur ce sujet le dictionnaire théologique :
La
croyance en un royaume de Dieu est évidente dans les dires de Jesus,
de même celle de la gehenne, mais qu'en est-il du purgatoire
?
Explicitement rien, mais comme je l'ai déjà dit, il y a une
logique d'interprétation qui surpasse l'absence de textes.
En
Math 12 31-32, il est mentionné que certains péchés seront remis
après la mort, celà transparait clairement, mais ne prouve pas en
fait le purgatoire, car cette remise peut être faite lors du
jugement.
Je vais maintenant faire plaisir à nos ami mormons
du site :
Connaissez vous le verset 1 Cor XV 29 ? (qu'ils
reprennent dans D&A 124 29) "Autrement, que feraient ceux qui
se font baptiser pour les morts?"
En fait, il s'agit d'une
pratique qui existait à l'époque et que Saint Paul ne condamne pas
s'en servant même pour montrer que les vivants peuvent beaucoup pour
les morts.
Celà entraine au moins l'existence d'une situation
temporaire pour les morts.
II Tim., l, 16-18, est une prière:
«Que le Seigneur répande sa miséricorde sur la maison d'Onésiphore,
parce que souvent il m'a rafraîchi et n'a pas rougi de nos chaînes;
mais, lorsqu'il est venu à Rome, il m'a cherché avec empressement et
m'a trouvé. Que le Seigneur lui donne de trouver miséricorde en ce
jour!» L'expression «la maison d'Onésiphore» qu'on retrouve plus
loin encore (IV, 19), semble indiquer qu'au moment où Paul écrivait
sa lettre, Onésiphore était déjà mort. La prière faite au Seigneur
en sa faveur indiquerait alors le suffrage des vivants pour les
morts.
Texte du dictionnaire théologique :
Il ne
s'agit pas ici de discuter l'emploi qui a été fait de l'Écriture
sainte pour démontrer l'existence du purgatoire, mais d'expliquer le
sens objectif de la condamnation, portée par Léon X, contre la 37e
proposition de Luther. Cette condamnation, avons-nous déjà dit,
n'oblige pas à trouver dans l'Écriture une révélation explicite du
dogme du purgatoire. La finale quæ sit in canone montre bien que
Luther avait en vue de rejeter la preuve du purgatoire par le texte
des Machabées, dont il contestait précisément la canonicité. C'est
ce texte surtout qui manifeste l'existence d'une expiation dans
l'au-delà et l'efficacité des suffrages pour les morts. Aussi, ne
pouvant nier l'évidence, le réformateur nia la canonicité du livre
tout entier, tout comme, refusant aux bonnes œuvres toute valeur
méritoire, il nia résolument, impudemment la canonicité de l'épître
de Jacques. Ainsi la condamnation portée par Léon X visait non
seulement à proclamer le fondement scripturaire du dogme du
purgatoire mais encore à restaurer la canonicité du IIe livre des
Machabées niée par Luther à l'occasion de ce fondement.
L'analyse des textes du Nouveau Testament invoqués en faveur
de l'existence du purgatoire montre qu'ici l'argument démonstratif
est moins direct, moins efficace. On doit même convenir que
plusieurs de ces textes ne sont pas ad rem ou qu'il faut employer un
véritable raisonnement théologique pour en tirer une indication en
faveur du purgatoire. Quelques-uns néanmoins, notamment Matth., XII,
31-32, et I Cor., III, 10, d'une façon plus nette, Matth., v, 25, et
peut être I Cor., XV, 29, d'une façon plus lointaine, suffisent à
contrecarrer les prétentions de Luther. «Sans avoir par eux-mêmes
rien de démonstratif, [ces textes] s'opposent néanmoins à son
principe fondamental de la justification par la loi, qui soustrait
le pécheur à toute pénalité, à toute expiation ultérieure.» Bernard,
art. Purgatoire, dans Dict. apol., t. IV.
C'est,
semble-t-il, sur cet aspect de l'argument scripturaire qu'il aurait
fallu insister davantage dans la polémique contre les protestants.
Et c'est peut-être le meilleur point de départ pour défendre, contre
des négations radicales, le développement de la croyance à
l'expiation d'outre-tombe. D'ailleurs, le théologien catholique sait
que l'assertion scripturaire explicite n'est pas nécessaire pour
appuyer la révélation: l'enseignement oral d'une tradition divine ou
apostolique suffit. De plus, le purgatoire n'étant pas un dogme dont
la connaissance explicite est requise pour le salut, on peut
concevoir que sa révélation a tout d'abord été plus ou moins
implicitement renfermée dans le dogme général de l'expiation
personnelle exigée par la justice divine, sous l'économie présente
de la rédemption, pour nos fautes personnelles. C'est là,
estimons-nous, le meilleur argument dans la polémique
antiprotestante. Aussi, sans négliger la valeur implicite des
arguments scripturaires rappelés ci-dessus, devons-nous maintenant
envisager, dans le dogme général de l'expiation chrétienne, les
premières manifestations de la croyance implicite au purgatoire.
Fin de citation
Dans la conception orthodoxe, il
n'existe dans un premier temps que deux lieux : le paradis et le
purgatoire (quel que soit le nom qu'on lui donne) et toutes les ames
peuvent être sauvées grace aux suffrages des
vivants.
Nous voyons donc trois conceptions de l'au delà
:
1) ce sur quoi tout le monde est d'accord (parmi les
chrétiens) : période précédant la mort de Jesus : les
enfers
2) Pour les catholiques : - le paradis :
définitif et parfait - le purgatoire : temporaire - l'enfer
définitif
3) les orthodoxes
- le paradis imparfait
rendu parfait lors de la résurrection générale - l'enfer :
équivalent du purgatoire catholique (même les plus grands pêcheurs
peuvent être aidés par les suffrages des vivants). Seuls y resteront
les damnés éternels lors du jugement général
4) Les
protestants :
- le paradis parfait - l'enfer définitif Les
vivants ne peuvent rien pour les morts
5) Les mormons
:
- le paradis parfait - l'enfer semblable aux orthodoxes,
mais plus lieu d'attente que de tourments les seuls tourments sont
réservés aux damnés après le jugement dernier.
6) Les témoins
de Jéhovah
Pas de paradis ni d'enfer, les morts "dorment"
inconscient et seront réveillés par le jugement dernier.
Les
144 000 élus seront auprès de Dieu pour gouverner la terre Les
témoins de Jéhovah seront sauvés et vivront éternellement sur la
terre
Les autres seront remis au
néant.
Message modifié (01-05-2005
17:07)
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