  |
DOCTEUR ANGÉLIQUE forums
théologie spirituelle catholique (NOTA: Les deux publicités
ci-dessous ne sont pas de notre initiative)
|
|
Justice,
indulgences et théologie |
| |
|
Auteur |
Message |
Arnaud Dumouch Rang: Administrateur
Inscrit le: 19 Mai
2005 Messages: 269 Localisation: Belgique
|
Posté le: Lun 30 Mai à 8:47 |
 |
|
Chers amis,
En
théologie scientifique, voici comment est formulée la doctrine
sur ce thème:
Citation: |
A chaque faute doit correspondre une
peine. C'est pourquoi il est nécessaire que les hommes
payent dans l'autre monde pour les dettes accumulées au
cours de leur vie par leur péché. Mais le Christ a
amplement pris sur lui toutes ces dettes de peine au
jour de sa passion. Il est donc possible d'appliquer la
satisfaction opérée par le christ et d'y ajouter ses
propres sacrifices pour obtenir une indulgence plénière
pour les âmesdu purgatoire." |
La même doctrine, en théologie
mystique, c'est-à-dire sous le point de vue de l'amour dit
ceci:
Citation: |
"Un homme en tua un autre. Il fut pris
par la justice. Le juge le condamna à une juste peine,
la mort. Puis il lui dit: Ton crime doit être payé.
Mais, parce que je t'aime, c'est mon Fils qui mourra
pour toi. Si tu le veux, si tu regrette vraiment ton
crime, tu entreras dans ma maison, pour toujours, et tu
ne manqueras plus jamais de
rien." |
Selon vous, laquelle de ces théologie
est la vraie?
Celle qui exprime la justice? Celle qui
exprime l'amour?
Selon moi, les deux sont vraies.
Alors pourquoi ces deux
formulations? _________________ Arnaud | |
 |
|
 |
Arnaud Dumouch Rang: Administrateur
Inscrit le: 19 Mai
2005 Messages: 269 Localisation: Belgique
|
Posté le: Lun 30 Mai à
12:48 |
 |
|
REPONSE DE
CHRISTIAN
Cher Arnaud
Citation: |
tu demande: "
Selon vous,
laquelle de ces théologie est la vraie?
Celle qui
exprime la justice? Celle qui exprime
l'amour?
Selon moi, les deux sont
vraies.
Alors pourquoi ces deux
formulations?" | Bien sûr que les deux sont vraies. Justice
sans Amour, n'est que vide et Amour sans Justice ne rime à
rien. L'une ne va pas sans l'autre, sinon ce n'est plus de
l'Amour ni de Justice. L'Amour veut que les choses soient
conformes à L'amour, aussi la Justice est nécessaire afin de
rectifier, de mettre dans le droit chemin de l'Amour. La
Justice divine n'est pas sanction, ni réprimande, mais juste
salaire. Car lorsque l'Amour est sû et connu, , le droiture
l'accompagne nécessairement. De plus, dans notre essence, à
notre création, Dieu a déposé ces graines d'Amour et Justice
pour cheminer ensemble. On ne peut commettre une injustice
dans l'Amour.Les Justes sont grands aux yeux de Dieu, mais
pour 1 pécheur repenti, le Ciel est plus en fêtes que pour 100
Justes. C'est l'Amour qui applique sa Justice
Miséricordieuse. Ne pas être Juste, c'est manqué d'Amour,
car ne pas corriger, c'est permettre toutes les déviances
opposées à
l'Amour.
amitiés Christian _________________ Arnaud | |
 |
|
 |
Arnaud Dumouch Rang: Administrateur
Inscrit le: 19 Mai
2005 Messages: 269 Localisation: Belgique
|
Posté le: Lun 30 Mai à
12:49 |
 |
|
Cher Christian, Le
problème est que cette justice n'est juste qu'en apparence.
Est-il juste qu'un innocent paye pour les
coupables? _________________ Arnaud | |
 |
|
 |
Arnaud Dumouch Rang: Administrateur
Inscrit le: 19 Mai
2005 Messages: 269 Localisation: Belgique
|
Posté le: Lun 30 Mai à
17:56 |
 |
|
MESSAGE DE
CHRISTIAN
Cher Arnaud,
Citation: |
Tu écris: "Le problème est que cette
justice n'est juste qu'en apparence. Est-il juste
qu'un innocent paye pour les
coupables?" |
Je te répondrais par une évidence: et
NSJC? Est-ce Justice que cet agneau innocent ait payé pour
nous autres grands coupables? Cette Justice est Juste en Dieu
et pas uniquement en apparence. Nous pourrions rajouter
l'immense catalogue de tous les martyrs, victimes catholiques
depuis 2000 ans pour finir par l'affaire Sceznec. C'est
l'histoire éternelle, déjà écrite chez les grecs de
l'antiquité, du "bouc émissaire" , souvent désigné au hasard,
pour appaiser la colère des dieux. Ce sont dans l'A.T., le
Fils d'Abraham etc..etc.. Mais ces injustices apparentes ont
toujours toujours été des engrais enrichissants permettant
d'excellentes récoltes. Exemple les massacres des 1er
chrétiens par Néron qui ont fait de Rome le Phare Spirituel du
monde. L'innocent payant pour le coupable, est toujours
récompensé au Ciel, c'est pour moi une chose certaine et
absolue. Exemple un petit enfant avorté est victime, "bouc
émissaire" (innocent parmi les innocents)de ce monde
diabolique (je ne juge pas les parents, mais ce monde aux
mains du Malin), peut-on dire qu'ils payent pour les
coupables? A-t-il conscience (l'enfant)de payer qq chose? Oui,
dans une certaine mesure, mais sa récompense doit être immense
dans la justice d'Amour de Dieu. Aussi, Philippe Cortel, dans
son témoignage sur "Visitation pour la Vie" avait bien raison
de dire qu'il faut d'abord beaucoup prier pour les parents;
car en l'occurence (à divers degrés que nous ne pouvons
apprécier et juger) ils sont en fait de coupables, des
victimes. Le coupable se condamne de lui-même et est , selon
la Loi d'Amour du Ciel une victime, mais victime de ses propre
mains; c'est en ce sens qu'il faut se respecter, respecter son
corps et son âme. Et c'est parce que cette personne est par le
fait une victime, que le Pardon et la Miséricorde peuvent agir
et lui éviter la pire des sanctions (sansctions délibérément
volontaire), à savoir l'Enfer. Donc dire, à notre
entendement présent que tel ou tel acte est juste ou injuste,
nous sommes totalement incapables de le faire. Nous ne
connaissons absolument rien des mystères et desseins de
Dieu. Prenons les épreuves que nous avons tous vêcu. Sur le
présent (dans le temps où elles avaient lieu) nous nous
estimions victimes, ce qui est logique, car ne pouvions voir
que le présent, enfermés dans ces dites épreuves. Mais après
20 ou 30 ans, lorsque nous les regardons (avec tendresse) ne
voyons-nous pas des fruits, qui sans cela n'auraient pu
éclore, murir? 20 ou 30 ans après, de victimes nous nous
savons justifiés et rendons
grâce.
amitiés Christian _________________ Arnaud | |
 |
|
 |
marc Bavard
Inscrit le: 19 Mai
2005 Messages: 18
|
Posté le: Mar 31 Mai à
15:54 |
 |
|
Bonjour,
Pas trop
d'accord avec certains points...
"C'est l'histoire
éternelle, déjà écrite chez les grecs de l'antiquité, du "bouc
émissaire" , souvent désigné au hasard, pour appaiser la
colère des dieux."
Une des grandes differences, c'est
que le Christ est Dieu, et non pas une crature ! Autre grande
difference, ce n'est pas Dieu qui contemple d'en haut ses
fideles se faire sacrifier sur l'autel d'une froide
indifference, mais c'est lui qui est atteint en ses fideles
"tout ce que vous aurez fait a l'un de ces petits qui sont les
miens, c'est a moi que vous l'aurez fait" : DIeu, dans
l'evangile, se revele precisement en rupture avec toutes ces
traditions de sacrifices rituels purificateurs. Il se fait
victime pour nous rejoindre ! Dans l'innocent sacrifie, c'est
Dieu qui est sacrifie, cherchant par la le plus temoignage
possible de l'amour : "tout donner et se donner soi-meme".
L'idee que Dieu attend une certaine quantite de sang pour
satisfaire son impatience colerique est purement paienne et
atrocement inhumaine, pour ce que j'en comprends... Comment un
DIeu d'amour peut-il exiger le sacrifice de l'innocent
???
Bien cordialement,
Marc | |
 |
|
 |
Arnaud Dumouch Rang: Administrateur
Inscrit le: 19 Mai
2005 Messages: 269 Localisation: Belgique
|
Posté le: Mar 31 Mai à
16:16 |
 |
|
Cher Marc,
Citation: |
L'idee que Dieu attend une certaine
quantite de sang pour satisfaire son impatience
colerique est purement paienne et atrocement inhumaine,
pour ce que j'en comprends... Comment un DIeu d'amour
peut-il exiger le sacrifice de l'innocent
??? |
Je
partage de manière ABSOLUE votre avis.
Et j'ai
l'impression très précise suivante:
C'est l'INCONSCIENT MALADE de
l'homme et non Dieu qui attend une certaine quantite de sang
pour satisfaire sa culpabilité vis-à-vis de son propre péché.
Comme vous dites, c'est une chose qui vient de
notre inconscient PAÏEN, ou, piur être plus précis, des
conséquences de cette corruption liée au péché originel.
Et on le voit nettement partout dans monde, dans les
religions sanguinaires des Mayas, et même aujourd'hui dans
cette volonté populaire de trouver systématiquement un
coupable, même quand il n'y en a pas.
Mais Dieu semble
respecter cet instinct et il ne le corrige que patiemment,
avec le temps. D'où cette incarnation "en victime expiatoire pour nos
péchés". En fait, notre père s'adapte à notre langage.
Et il continue au purgatoire: Si un homme, fraichement
converti à l'heure desa mort, désire expier, Dieu le laisse
expier, jusqu'à ce que, patiemment, il comprenne qu'il ne
pourra jamais tout expier, puis que le pardon de Dieu est plus
fort que tout. Vais-je trop
loin? _________________ Arnaud | |
 |
|
 |
sousou Bavard
Inscrit le: 20 Mai
2005 Messages: 25
|
Posté le: Mar 31 Mai à
16:32 |
 |
|
Précisons que les
sacrifices des Aztèques par exemple n'ont pas pour but
d'apaiser leurs dieux mais de nourrir leurs énergies afin que
le monde ne s'éteigne pas. Donc il appartient à l'homme de
nourrir le soleil et la terre afin que tout ne disparaisse
pas. C'est une question d'énergie dans une perspective
d'anxiété.
D'où l'explication des "guerres fleuries"
entre l'empire aztèque et les autres pays autour de l'empire
ou à l'intérieur de l'empire (enclaves). Les habitants des
pays ennemis des Aztèques pratiquent également les sacrifices
humains. Lors des guerres, les combats peuvent souvent être
individualisés afin de capturer des prisonniers de guerre
designés à être sacrifiés. Contrairement aux Espagnols qui
ignorent ces règles en détrusant leurs adversaires dans la
mêlée générale.
Cependant, les sacrifices humains n'ont
pas l'apanage. On peut sacrificier des animaux. Les sacrifices
humains sont souvent suivis de cannibalisme.
Des textes
du XVIe siècle relatent que l'empereur Ahuiztotl fit immoler
environ 20000 personnes en 1487 pour inaugurer un grand temple
de Mexico.
les sacrifices humains sont très présents
dans presque toute l'amérique latine (mayas, aztèques,
incas...) y compris dans les îles des Caraibes avant l'arrivée
des Européens au XVIe siècle. | |
 |
|
 |
Olivier JC Langue pendue

Inscrit le: 19
Mai 2005 Messages: 79
|
Posté le: Mar 31 Mai à
18:21 |
 |
|
Ce retour en arrière est
des plus intéressants.
L'on peut constater, en effet,
qu'en tout temps et sous toute latitude, l'être humain a
développé la conscience qu'il existe "quelque chose" qui lui
est supérieur et dont il est débiteur. D'où la nécessité du
sacrifice. La forme que prend ce sacrifice (apaiser les
dieux, nourrir la nature, préserver l'harmonie) ressort des
construction intellectuelles élaborées pour appréhender la
transcendance.
Je comprends ceci comme le drame de
l'existence de l'être humain, fait pour vivre en Dieu et
incapable d'y parvenir par lui-même. Les sacrifices de
substitution (mécanisme du bouc émissaire) sont très présents
dans la littérature vétérotestamentaire, mais l'on peut
constater (notamment chez les prophètes) une évolution : le
sacrifice "exigé" par Dieu n'est pas un sacrifice matériel,
mais une obéissance. Se greffe sur cela l'expérience de foi
d'Israël qui sait Dieu miséricordieux.
C'est en Christ
que ces divers éléments se nouent. On peut noter, en premier
lieu, que la crucifixion permet d'appliquer au sacrifice du
Christ les schémas traditionneles du "bouc émissaire". Ainsi
peut-il immédiatement être appréhendé par ses contemporains.
Mais, également, l'agonie au Golgotha montre que le sacrifice
est avant tout un sacrifice spirituel. Les deux se trouvent
réunis en Jésus. La miséricorde est également présente,en
tant que fruit du sacrifice du Christ. Mais, on demeure encore
dans la logique d'un sacrifice d'expiation pour apaiser la
colère supposée de Dieu.
C'est saint Jean qui montre la
direction à suivre : "Dieu est Amour". Chose qui prendra du
temps. Ainsi, la réflexion théologique commencera à se
développer en continuité avec cette pensée archaïque. Mais,
petit à petit, l'image de Dieu va être corrigée par
l'expérience, voire par l'intervention directe de Dieu. La
vision johannique va prendre le dessus. Plus exactement, la
théologie fondée sur la justice est assumée dans celle fondée
sur la miséricorde, et en un sens la présuppose.
Il
faut donc, ce me semble, garder scrupuleusement à l'esprit
lorsque l'on se penche sur la foi d'hier, que la Révélation
n'est en aucun cas un fait survenu dans le passé, mais que la
Révélation est le Christ lui-même qui se donne à l'être
humain. Elle est processus, progression vers la Vérité toute
entière, c'est-à-dire vers le Christ lui-même. La théologie,
si l'on veut, est prisonnière des cadres de pensées humains
dont on sait la lenteur à évoluer, et sans la promesse du
Christ (et donc en dehors de l'Eglise du Christ), toute
théologie devient parfaitement vaine ou, tout au moins,
sujette à faire des erreurs et à se fourvoyer dans des voies
de garage voire de perdition.
Qu'en pensez-vous
? | |
 |
|
 |
Arnaud Dumouch Rang: Administrateur
Inscrit le: 19 Mai
2005 Messages: 269 Localisation: Belgique
|
Posté le: Mar 31 Mai à
18:31 |
 |
|
Cher Olivier,
Passionant. _________________ Arnaud | |
 |
|
 |
sousou Bavard
Inscrit le: 20 Mai
2005 Messages: 25
|
Posté le: Mar 31 Mai à
18:36 |
 |
|
Arnaud Dumouch a
écrit: |
Cher Olivier,
Passionant. |
passionnant en effet est la courte
intervention d'arnaud.
je
pensais que tu développerais tes réflexions. non, tu ne fais
que dire : "passionnant mon cher olivier !"
mais bon,
tu es libre d'intervenir comme bon te semble^^
si j'ai
fait un HS, je m'excuse. | |
 |
|
 |
Arnaud Dumouch Rang: Administrateur
Inscrit le: 19 Mai
2005 Messages: 269 Localisation: Belgique
|
Posté le: Mar 31 Mai à
18:51 |
 |
|
Cher Sousou, il est des
fois où je n'arrive pas à être plus intelligent qu'Olivier
Pourtant j'essaye.
Dans ce cas, je
préfère me faire enseigner...  _________________ Arnaud | |
 |
|
 |
marc Bavard
Inscrit le: 19 Mai
2005 Messages: 18
|
Posté le: Mar 31 Mai à
19:05 |
 |
|
Cher Arnaud,
Je
prolongerais un peu le tir dans la direction du peche et de
l'orgueil, pour voir… Le pardon, par definition, est
gratuit ou tout comme, en proportion a la faute, mais cela
suppose de la part de celui qui est pardonne l'humilite
suffisante pour accepter un don gratuit. Cette humilite,
evidemment, est la racine vitale de l'amour. Lorsque l'homme
pense a des schemas de victimes expiatoires, cela peut etre -
je me mefie quand-meme de la generalisation - en raison de son
orgueil : il veut pouvoir jouer au meme niveau que celui qui
lui pardonne, en quelque sorte... du coup ce n'est plus un
pardon, mais un troc. On est alors toujours dans une logique
de puissance, qui n'est certainement pas la logique de
l'amour, cad de l'evangile : l’homme veut obtenir son pardon
par la force du sacrifice. Quelque part, il veut se faire
l’egal de Dieu, et recevoir un pardon d’egal a egal, comme si
le coupable n’etait pas necessairement moralement « inferieur
» a la victime : c’est une comedie de pardon, finalement.
Peut-etre a-t-elle des vertues educatives qui la rendent
necessaire ? (Lorsque les sacrifices sont vus dans une
perspective de puissance, pour obtenir quelque chose, on est
clairement dans une logique paienne de puissance, qui ne vaut
meme pas la peine d’etre analysee plus avant, a mon sens : le
schema paien est trivial.) Guillebaud a une analyse tres
interessante du processus de sacrifice qui reapparait de plus
en plus dans nos societes, resurgences de la pensee paienne :
il souligne qu’on a de plus en plus tendance, dans notre
espace publique, a condamner les victimes « ad vitam aeternam
», et a les reduire a leur faute, le corollaire confortable
etant que nous, qui ne sommes pas coupables, sommes sans
peche… c’est une paganisation de la pensee chretienne, il me
semble, puisqu’on integre la notion de peche, de loi morale,
dans un schema paien : on isole du groupe les elements «
impurs » sacrifies virtuellement, mort dans le regard des
autres… C’est evidemment l’oppose parfait de la logique
chretienne, qui ne condamne pas le pecheur, mais le peche, ne
reduit jamais la personne aux actes. Logique d’amour, contre
logique de puissance et/ou se prendre pour les « sans fautes »
: des dieux, en quelque sorte… On retrouve toujours, a mon
sens, un schema de rejet de la faute sur l’autre, analogie
troublante avec la faute originelle ou Adam se decharge sur
Eve qui rejette tout sur le serpent, en gamins pris en
flagrant delit de faute et qui nient meme l’evidence. Le
Christ nous montre, lui, la voie de Dieu. Qui ne peut etre
qu’appel et temoignage jusqu’au boutiste de l’amour divin.
Temoignage qui appelle les chretiens a le suivre et a
temoigner a leur tour de l’amour divin, devenir d’autres
Christ, le Christ lui-meme, comme disent certains. Allumer sur
Terre le feu de l’amour divin… comme il lui tardait qu’il se
repande… mais tout cela n’a de sens que dans un don gratuit,
dans une logique qui ne s’enracine pas dans la puissance mais
dans l’amour, cad – notamment - don et humilite : deux
structures bien incomprehensibles a la logique sacrificielle
qui veut forcement essayer de rendre quelque chose pour
quelque chose, se situant necessairement dans un certain
espace de puissance : je suis capable, par moi-meme, de faire
quelque chose qui me merite… le pardon, la force, etc : la
separation creature/dieu est assez floue, le pantheisme pointe
rapidement le bout de son nez, a mon sens. Au fond, cela
suppose aussi que le dieu paien est soumis a une certaine loi
mecanique qui garantit le fruit de ces sacrifices, ce qui peut
sembler paradoxal, sauf a faire de cette loi son etre meme,
peut-etre ? Enfin bref, d’un cote, logique de puissance, de
l’autre logique d’amour : on se retrouve dans le schema de la
faute originelle, de tout peche en fait, qui refuse de
reconnaître en l’autre un mystere respectable, mais le reduit
a mes propres vues, a mon service, de l’autre logique d’amour,
qui respecte absolument la liberte de l’autre, son mystere et
son etre, s’interdisant toute confusion de l’etre, de l’avoir,
de la puissance, des actes… L’evangile face a la pensee
paienne, pensee due au peche et dont il faut nous purifier
nous-meme… Qu’ai-je dit ? Demander a Dieu de nous laver, dans
le sang du Christ.
Je ne sais pas si ce n’est pas un
peu confus tout cela ? Je vous laisse juger…
Quand vous
dites : « Et il continue au purgatoire: Si un homme,
fraichement converti à l'heure de sa mort, désire expier, Dieu
le laisse expier, jusqu'à ce que, patiemment, il comprenne
qu'il ne pourra jamais tout expier, puis que le pardon de Dieu
est plus fort que tout. Vais-je trop loin?
»
J’aurais tendance a etre d’accord… sauf a me poser
une question : aimer est une chose qui s’apprend, c’est
litteralement un travail d’education : peut-on envisager que
le purgatoire corresponde a la poursuite de cette education
apres la mort, car il est fort possible que nous ne mourrons
pas capables d’aimer parfaitement, sans le moindre replis
egoiste sur nous-meme ? Dans ce cas, restera a apprendre a
nous liberer de nous-meme, etape forcement tres douloureuse…
Il me semble que Zundel a des pages qui ressemble a cela, sur
l’idee qu’il faut se « deplier », la charite chretienne etant
de n’etre plus que mouvement vers l’autre. Qu’en pensez-vous
?
Marc | |
 |
|
 |
Maria Borges Rang: Administrateur
Inscrit le: 19 Mai
2005 Messages: 27 Localisation: Portugal
|
Posté le: Mar 31 Mai à
19:49 |
 |
|
Chers Olivier et Marc et
Sousous
Je dirais même plus: passionnant! Et puis je me suis depuis longtemps rendue conte
dans ma pratique psyquiatrique que beaucoup de gens
entretenaint une culpabilité effroyable car ils ne sauraient
pas envisager la possibilité du pardon gratuit. Ils ne se
séparaint jamais de l'equation: coupables donc capables... de
mériter le pardon.
Maria | |
 |
|
 |
Arnaud Dumouch Rang: Administrateur
Inscrit le: 19 Mai
2005 Messages: 269 Localisation: Belgique
|
Posté le: Mar 31 Mai à
20:18 |
 |
|
Cher Marc,
Citation: |
J’aurais tendance a etre d’accord… sauf
a me poser une question : aimer est une chose qui
s’apprend, c’est litteralement un travail d’education :
peut-on envisager que le purgatoire corresponde a la
poursuite de cette education apres la mort, car il est
fort possible que nous ne mourrons pas capables d’aimer
parfaitement, sans le moindre replis egoiste sur
nous-meme ? |
Je penseque c'est très précisement cela
qui caractérise les trois purgatoires mystiques qui suivent
l'apparition du Christ à l'heure de la mort.
On dit
que, dans ce purgatoire, 1° ce n'est pas l'intensité de l'amour
qui est changé. On aime de tout son coeur. 2° C'est le mode d'humilité de cet
amour qui est changé au point que, au début, la
personne dit à Dieu: "Je t'aime et par amour, tu verras, je
deviendrai digne de toi." et à la fin de sa purification, usée
par l'attente, la personne dit: "Seigneur je ne suis pas signe
de te recevoir mais dis etc." 3° Les dettes de peines: la
personne VEUT les payer
par dignité et justice.
Et c'est là qu'intervient
toyute votre analyse et celle de Maria:
Citation: |
beaucoup de gens entretenaint une
culpabilité effroyable car ils ne sauraient pas
envisager la possibilité du pardon gratuit. Ils ne
se séparaint jamais de l'equation: coupables donc
capables... de mériter le pardon. Ainsi, il faut du
temps pour comprendre que Dieu [i]est simplement amour
et gratuitement amour... | _________________ Arnaud
Dernière édition par Arnaud Dumouch le
Mar 31 Mai à 21:02, édité 1
fois | |
 |
|
 |
marc Bavard
Inscrit le: 19 Mai
2005 Messages: 18
|
Posté le: Mar 31 Mai à
20:53 |
 |
|
Cher Arnaud,
Merci
beaucoup pour ces precisions.
Marc | |
 |
|
 |
Olivier JC Langue pendue

Inscrit le: 19
Mai 2005 Messages: 79
|
Posté le: Mar 31 Mai à
20:53 |
 |
|
Cher Marc,
Je pense
que la généralisation n'est pas abusive : il s'agit bien
d'orgueil. Encore faut-il garder à l'esprit le péché des
origines et ses conséquences : l'orgueil n'est pas
nécessairement voulu ou conscient.
Le parallèle que
vous faites avec Adam, Eve et le serpent quant au rejet de la
faute me semble très vrai. La rémission des péchés n'est pas
un acte impliquant culpabilité (même si elle trouve là un
terrain favorable) mais responsabilité. Il ne s'agit pas de
passer l'éponge, d'oublier, de faire comme si rien ne s'était
passé. En un sens, c'est très froid, comme acte : il s'agit de
se poser, de se regarder en face et de dire : "oui, j'ai fait
ça". Et ensuite, la miséricorde peut intervenir et être
efficace (spirituellement parlant). On rejoint presque le
"connaîs-toi toi-même" ! Et la Genèse, c'est exactement
cela. Je suis de plus en plus convaincu que la chute n'est pas
la conséquence du péché en tant que tel, mais du péché qui
n'est pas reconnu comme péché, du péché qui n'est pas assumé.
Ou, si vous préférez un vocabulaire plus classique, c'est la
conséquence de l'absence de repentir.
Il me semble que
c'est absolument primordial. L'important n'est pas de ne pas
commettre de péchés : de toute façon, Jésus a clairement dit
que c'était impossible, relayé par saint Jean (ce qui n'est
pas une raison pour se laisser aller, et vous comprenez du
coup les ennuis de saint Paul avec les Corinthiens : "Tout ne
m'est pas profitable" en réponse à "tout m'est permis" : il
aurait pu dire "non, tout n'est pas permis... L'important,
c'est de se repentir, c'est de s'abandonner à la miséricorde
divine, de s'en remettre à elle. Tout découle de là par simple
effet de logique. C'est parce que l'important est le repentir
qu'il ne faut pas pécher, dans la mesure où le péché appelle
le péché, le péché appelle l'orgueil et l'orgueil refuse le
repentir.
Voilà de quelle façon la théologie de justice
est assumée par la théologie de miséricorde. Et c'est plus que
libérateur, quant à la culpabilité. En fait, la culpabilité
est un sentiment étranger au christiannisme. Je commet un
péché. Pourquoi devrais-je culpabiliser ? Je sais que je ne
peux pas être parfait comme Dieu veut que je le soit. Et je
sais qu'il me relève. Il ne peut y avoir culpabilité que s'il
y a méconnaissance de ce que la Vérité libère. Chez un
mécréant, la culpabilité est insurmontable, sauf par la voie
d'un renforcement démesuré de l'orgueil. Chez le chrétien,
elle est à mon sens le signe d'un problème spirituel, de foi
(Maria pourra sans doute développer mieux que moi sur ce
point). Mais - et je comprends, écrivant cela, les
difficultés qu'avait saint Paul - cela ne signifie pas
licence. Mais la motivation n'est ni châtiment (enfer) ni
récompense (paradis) mais tout simplement
amour.
Comprenez donc combien il était difficile de
l'admettre à une époque où l'Eglise était engluée dans le
monde à devenir un simple régulateur social, dont la notion
contemporaine de "fonction religieuse" est un avatar des plus
détestable. Comment voulez-vous bâtir une société humaine sur
l'amour ? C'est impossible ! Jésus l'a dit. Une société basée
sur l'amour pourrait cependant exister, et elle existera, mais
ce sera l'amour de soi. C'est l'imposture religieuse de
l'Antéchrist. Il est inconcevable qu'une société puisse
être en tout parfaite. Cela n'existe qu'aux Cieux,
c'est-à-dire en Dieu. D'où, également, la vanité (et si elles
n'étaient que vaines !) de toutes les utopies et autres
systèmes philosophiques sécularisant l'eschatologie
catholique. C'est là le plus troublant. Lubac a étudié la
question avec brio : les eschatologies sécularisées (comme le
marxisme, le nazisme, etc.) sont des chimères de la pensée de
Joachim de Flore... Là voilà, la source : ce fameux règne de
mille ans de l'Apocalypse...
Bref... Je m'enflamme et
je pars complètement hors sujet, excusez-moi... Mais c'est
cela, la doctrine catholique : on tire un fil et toute la
pelote se ramène avec...
Contemplation...
Amicalement, | |
 |
|
 |
nadine Langue
pendue

Inscrit le: 19 Mai 2005 Messages:
62 Localisation: France
|
Posté le: Mer 1 Juin à
10:56 |
 |
|
DE LA PART DE CHRISTIAN
B
Chers amis
Vous avez tous raison , mais Dieu
s'est fait homme , créature en Jésus Christ et s'est fait
volontairement ( à commander pour cela à toute la création de
l'immoler comme un bouc émissaire) immoler pour nous . A
délibérement versé son sang, le sang de Dieu ,imaginez la
grandeur incommensurable du Sacrifice) pour nous
Prenez
par exemple le sang de St Etienne , 1er martyre de l'air
chrétienne sacrifice sous les yeux alléchés de Saül . Son sang
a abreuvé la terre inculte (inculte pour le vrai Dieu ) de
Saül, pour le terrasser et qu'il devienne S Paul . L'immense
expérience mystique (il a vu le Paradis et peut-être Dieu
lui-même ) a lieu alors qu'il était encore païen , non
baptisé.
Dieu n' a fait que se configurer aux us et
coutumes des peuples et de ces traditions d'utilser des boucs
émissaires : en ce sens NSJC était aussi un bouc émissaire
(émissaire du vrai Dieu) je n'y peux rien c'est la race
humaine qui l'a voulu ainsi et non Dieu DIEU étant en
chacun , chacun a force Dieu en lui à faire cela. Nous sommes
donc d'autant plus responsables . Dieu ne contemple pas du
haut du Ciel , n'est pas atteint dans ses fidèles.
Il
est dans toute l'humanité et lorsque nous faisons ce geste ,
une action , avons une pensée c'est comme si nous forçions
Dieu à faire ces actions gestes émettre ces pensées. D'où
la gravité encore plus extrême de tout péché , de toutes
sortes
Amitiés
Christian _________________ nadine | |
 |
|
 |
marc Bavard
Inscrit le: 19 Mai
2005 Messages: 18
|
Posté le: Mer 1 Juin à
19:32 |
 |
|
Cher Olivier,
Merci
pour votre commentaire tres interessant, notamment l'analyse
de Lubac - que je n'ai encore jamais lu... il faudra
decidement que je m'y mette !
Bien
amicalement,
Marc | |
 |
|
 |
|
Justice,
indulgences et théologie |
| |
|