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« Je vois les cieux ouverts »
(Actes 7, 56)
« Je le suis, dit Jésus, et vous verrez le Fils de l’homme
siégeant à la droite de la Puissance et venant avec les nuées du ciel. »
(Marc 14, 62)
Au terme de toute la théologie catholique, tous ces travaux ne servent qu’à une chose : expliquer à tous et en termes simples.
Puisqu’il s’agit de contes sur la mort chrétienne, on peut mêler données de foi et simples hypothèses théologiques. Et ces contes sont susceptibles d’être appréciés par de nombreux fidèles qui vivent dans ces perspectives, notamment en ces jours qui suivent la Toussaint.
Les lecteurs devront veiller à distinguer ce qui est d’une part la foi et ce qui est d’autre part l’illustration imaginaire.
M. Dupuy, secrétaire
29 octobre 2006
Merci pour votre beau travail en faveur de la Communion des saints. Votre initiative de rendre accessible à tous les réalités de la foi qui concernent la communion des saints et notre éternité bienheureuse est excellente. Je la trouve en totale conformité avec la mission du Sanctuaire ND de Montligeon.
Merci pour votre travail.
P. Paul
2 novembre 2006
Il faut d’abord comprendre qui est Dieu et ce qu’il nous propose. Sans cela, ces contes paraîtront obscurs, voire scandaleux. Car tous sans exception racontent une errance sur terre, des souffrances, puis la mort (que ce soit au plan des personnes, des générations ou du monde entier à sa fin). Or il est évident que tout cela est dans la main de Dieu et ne trouve son explication que dans ce qu’est Dieu.
Face aux faits de la souffrance dans nos vies, il existe deux explications possibles :
— Celle de l’ange révolté qui dit à Ève : « Dieu ne soumet l’homme à l’errance sur terre que pour le dominer. Il se fait l’ennemi de sa liberté et de sa dignité personnelle pour rester Dieu. » Vue de l’extérieur, son interprétation paraît légitime. On dirait effectivement que le bonheur est soit inaccessible, soit éphémère. Les riches sont pris d’angoisse ; les pauvres aspirent à la richesse ; les gens heureux vieillissent. C’est comme si Dieu qui tient le monde dans sa main, y avait mis des lois ennemies de notre bonheur.
— Celle de Dieu : Il l’a expliqué lui-même dans un grand cri et avec des larmes, lorsqu’il est venu sur la terre : « C’est pour préparer votre cœur, non pas au bonheur sur terre mais à la béatitude éternelle. » Et lui-même, Dieu fait homme, a voulu mourir pour montrer que tout cela venait bien de son amour et non pas de sa soif de pouvoir.
Voici l’explication de tout, avec des mots que le Père aurait pu dire :
« Je vous ai créés pour l’Amour, pour la Lumière et pour la Puissance infinis. Et votre cœur est sans repos tant qu’il n’a pas trouvé tout cela. Or cela, c’est moi seul, le Seigneur qui suis Saint Esprit (Amour), Verbe (Lumière) et Père (Puissance), qui le suis. Je le promets par moi-même. Personne d’autre ne pourra combler votre cœur. »
« Mais nul ne peut me voir sans mourir à toutes ses attaches. » S’il était possible qu’il en soit autrement, je ferais autrement. Je me donnerais à tous les hommes immédiatement, dès leur création. Mon Fils me l’a demandé, le jeudi de sa Passion : « Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi. » Je ne peux pas. C’est que je suis moi-même « mort à moi-même ».
Moi, le Père, je ne suis que par mon Fils ; Moi, le Fils, je ne suis que par mon Père ; Moi, l’Esprit Saint, je ne suis que leur amour.
Cette humilité, cette mort à vos désirs, est indispensable. Sans elle, nul ne peut me comprendre puisque tout en moi est humble. L’orgueilleux ne peut me voir. Il ne me comprend pas.
C’est donc pour préparer votre cœur que je vous donne tout, puis vous enlève tout lorsque vous passez en ce monde. Je le fais pour tous, les méchants, les justes et même les saints (ceux qui me connaissent et m’aiment déjà). La terre, c’est comme le Golgotha avec ses trois croix.
Ensuite, à l’heure de la mort, je vous apparais sous la forme de mon ange ou mieux, de mon humanité (Jésus), accompagné des saints, des anges et des myriades du Ciel.
Et là, dans l’humilité, je vous explique tout. Je vous montre tout mon amour, toute ma lumière, toute ma puissance. Si vous m’aimez en retour, je vous demande en mariage. Si vous m’acceptez, je le promets, je m’y engage, je vous épouserai pour toujours.
Et par surcroît, j’essuierai toutes vos larmes. La mort, vous ne vous en souviendrez plus. Je vous ferai tout-puissants. Mon Esprit Saint sera toujours dans votre âme. Puis je vous rendrai votre corps, bien plus beau et immortel. Je vous comblerai de cadeaux inouïs.
Celui qui ne veut pas devenir humble, je ne le forcerai pas à m’aimer. Je le laisserai libre. Je lui ferai les mêmes cadeaux qu’à ceux qui m’aiment, mais il ne pourra me voir. Hélas celui-là transformera lui-même son cadeau en enfer insensé. Car il est coupé de ma présence qui aurait comblé son âme. »
Illustrations : Maximilie Sente