LA FIN DU MONDE RACONTÉE AU JEUNES

Par Arnaud Dumouch, http://eschatologie.free.fr

2006

 

Introduction générale à toute la théologie_ 2

Introduction : La fin du monde_ 3

Avertissement 9

La grande épreuve du judaïsme_ 9

La grande épreuve de l’Église_ 12

La grande épreuve de l’islam_ 14

Pour comprendre l’épreuve de l’islam : la guerre des Juifs contre les Romains 21

La dernière Pentecôte d’amour 27

La fin du temps des nations 31

L’Arche d’Alliance_ 34

Le troisième Temple_ 38

Le signe de Simon-Pierre_ 42

Le signe de Judas l’Iscariote_ 45

L’abomination de la désolation_ 48

L'anneau du pêcheur 51

L’union spirituelle des religions 56

L’unité de l’Église_ 58

Le signe de l’arbre de vie_ 62

La fin de la papauté_ 65

Le signe du samedi saint 67

Le signe du dragon_ 71

Le dernier Antéchrist?_ 76

L’Église des derniers temps 79

Quand Israël sauva l’Église_ 82

Le grand avertissement 87

La conversion des musulmans 91

La parousie du Christ 95

La bataille d’Harmagedôn et le jugement particulier 100

L’assomption des hommes et la résurrection de la chair 107

Le jugement général, c’est l’éternité_ 111

Conclusion : Dialogue avec Monseigneur Lefebvre (1905-1991) 113

 

Introduction générale à toute la théologie

 

Il faut …

Il faut d’abord comprendre qui est Dieu et ce qu’il nous propose. Sans cela, ces contes paraîtront obscurs, voire scandaleux. Car tous sans exception racontent une errance sur terre, des souffrances, puis la mort. Or il est évident que tout cela est dans la main de Dieu et ne trouve son explication que dans ce qu’est Dieu.

 

Face aux faits de la souffrance dans nos vies, il existe deux explications possibles :

 

- Celle de l’ange révolté qui dit à Ève : « Dieu ne soumet l’homme à l’errance sur terre que pour le dominer. Il se fait l’ennemi de sa liberté et de sa dignité personnelle pour rester Dieu. » Vue de l’extérieur, son interprétation paraît légitime. On dirait effectivement que le bonheur est soit inaccessible, soit éphémère. Les riches sont pris d’angoisse ; les pauvres aspirent à la richesse ; les gens heureux vieillissent. C’est comme si Dieu qui tient le monde dans sa main, y avait mis des lois ennemies de notre bonheur.

 

- Celle de Dieu : Il l’a expliqué lui-même dans un grand cri et avec des larmes, lorsqu’il est venu sur la terre : « C’est pour préparer votre cœur, non pas au bonheur sur terre mais à la béatitude éternelle. » Et lui-même, Dieu fait homme, a voulu mourir pour montrer que tout cela venait bien de son amour et non pas de sa soif de pouvoir.

 

Voici …

Voici l’explication de tout, avec des mots que le Père aurait pu dire :

 

« Je vous ai créés pour l’Amour, pour la Lumière et pour la Puissance infinis. Et votre cœur est sans repos tant qu’il n’a pas trouvé tout cela. Or cela, c’est moi seul, le Seigneur qui suis Saint Esprit (Amour), Verbe (Lumière) et Père (Puissance), qui le suis. Je le promets par moi-même. Personne d’autre ne pourra combler votre cœur. »

 

Mais…

« Mais nul ne peut me voir sans mourir à toutes ses attaches. » S’il était possible qu’il en soit autrement, je ferais autrement. Je me donnerais à tous les hommes immédiatement, dès leur création. Mon Fils me l’a demandé, le jeudi de sa Passion : « Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi. » Je ne peux pas. C’est que je suis moi-même « mort à moi-même ». Moi, le Père, je ne suis que par mon Fils ; Moi, le Fils, je ne suis que par mon Père ; Moi, l’Esprit Saint, je ne suis que leur amour. Cette humilité, cette mort à vos désirs, est indispensable. Sans elle, nul ne peut me comprendre puisque tout en moi est humble. L’orgueilleux ne peut me voir. Il ne me comprend pas.

 

C’est donc pour préparer votre cœur que je vous donne tout, puis vous enlève tout lorsque vous passez en ce monde. Je le fais pour tous, les méchants, les justes et même les saints (ceux qui me connaissent et m’aiment déjà). La terre, c’est comme le Golgotha avec ses trois croix.

Ensuite, à l’heure de la mort, je vous apparais sous la forme de mon ange ou mieux, de mon humanité (Jésus), accompagné des saints, des anges et des myriades du Ciel.

 

Et là, dans l’humilité, je vous explique tout. Je vous montre tout mon amour, toute ma lumière, toute ma puissance. Si vous m’aimez en retour, je vous demande en mariage. Si vous m’acceptez, je le promets, je m’y engage, je vous épouserai pour toujours.

Et par surcroît, j’essuierai toutes vos larmes. La mort, vous ne vous en souviendrez plus. Je vous ferai tout-puissants. Mon Esprit Saint sera toujours dans votre âme. Puis je vous rendrai votre corps, bien plus beau et immortel. Je vous comblerai de cadeaux inouïs.

 

Celui qui ne veut pas devenir humble, je ne le forcerai pas à m’aimer. Je le laisserai libre. Je lui ferai les mêmes cadeaux qu’à ceux qui m’aiment, mais il ne pourra me voir. Hélas celui-là transformera lui-même son cadeau en enfer insensé. Car il est coupé de ma présence qui aurait comblé son âme. »

Introduction : La fin du monde

 

 

Voici un résumé de la théologie sous-jacente à ces contes. La théologie générale est sûre car elle n'entre pas dans les circonstances de temps et de lieu. Les contes, quant à eux, sont imaginaires et permettent seulement de se faire une idée grâce à la forme romanesque.

 

La question de la fin des fins, la dernière génération

 

La clef de toute cette histoire est la promesse de la vision du Dieu humble et amour. Pour entrer dans la gloire, le monde entier va être préparé par Dieu :  Jean 12, 24 « En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il demeure seul ; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. Qui aime sa vie la perd ; et qui hait sa vie en ce monde la conservera en vie éternelle. »

Le monde entier doit connaître une crucifixion pour mieux ressusciter.

 

1- Tout s’achèvera par le retour du Christ dans la gloire.

 

Quand le monde sera prêt, le Christ reviendra. Il se montrera à tous les hommes de la dernière génération d’un seul coup : Luc 17, 24 « Comme l'éclair en effet, jaillissant d'un point du ciel, resplendit jusqu'à l'autre, ainsi en sera-t-il du Fils de l'homme lors de son Jour. Mais il faut d'abord qu'il souffre beaucoup et qu'il soit rejeté par cette génération. »

Cette fois, ce ne sera pas dans la souffrance mais dans sa gloire. Il n’y aura pas moyen de se tromper sur sa nature, car cette apparition, comme celle à l’heure de la mort, rayonnera d’humilité et d’amour. Son apparition renversera le monde de l’Antéchrist. Les gens, assoiffés du vrai Dieu d’amour, se tourneront vers lui en grand nombre. Des angoisses intérieures et des épreuves cosmiques auront probablement disposé leur cœur à l’humilité.

 

2- Auparavant, des signes se manifesteront.

 

Il y en a quatre grands groupes.

- Certains concernent l’Église chrétienne et sa fin : elle devra subir, à travers son histoire, une gloire politique puis un martyre, une kénose semblable à celle du Christ. Il en sortira une Église sainte comme jamais, car humble et aimante. Ce signe concerne aussi l’islam par le moyen d’une grande guerre, et toutes les religions. Cette humilité de quelques religions devenues belles fera revenir le Christ dans sa lumière.

- Certains concernent Israël et sa reconnaissance du Messie. Israël reste un peuple dont l’histoire est une prophétie vivante. Ce sont sept signes étonnants car ils se réalisent un par un de manière datable, historique et non symbolique. Ce sont des signes dignes des témoins de Jéhovah.

- Certains annoncent la venue d’un Antéchrist qui instaurera un gouvernement mondial de paix et de sécurité,  dans le culte d’un Dieu de liberté et d’égoïsme. Ce sera une religion de Lucifer et le mystère de l’iniquité apparu au début du monde, paraîtra de nouveau de manière visible.

- Enfin, le dernier signe annoncé concernera l’arbre de vie : l’Antéchrist échouera dans sa tentative de rendre l’homme immortel sur cette terre. L’Apocalypse rejoint la Genèse. Rien d’autre n’est annoncé dans les diverses religions. Il semble que ce sera la fin des fins.

 

Pourquoi la fin des fins n’est pas proche

Parce que, au jour où j’écris, certains signes annoncés ne sont pas réalisés. Mais des choses se mettent en place, de plus en plus rapidement.

- Exemple : 1940-45 : La troisième prophétie concernant les Juifs se réalise, la shoah annoncée par Jésus.

- 1948 : réalisation de la 4ème prophétie de Jésus sur les Juifs. Retour dans la terre sainte après 1900 ans d’exil.

- 11 septembre 2001 : commencement apparent de la grande guerre de l’islam. Elle semble avoir un rapport étroit avec le peuple juif et la fin de la quatrième prophétie : Jérusalem. Si elle se termine comme annoncé, par la destruction de La Mecque et de Médine, il y aura vraiment de quoi s’interroger.

- Les pays se dirigent à grands pas vers la mondialisation… Une guerre qui tourne mal, une catastrophe due aux nations, un rien pourrait pousser les États à instaurer un gouvernement mondial.

- Certains signes ne sont pas encore manifestés : l’Église demeure solide et visible. L’Antéchrist mondial n’est pas là. Le culte de Lucifer est loin d’être instauré, etc.

 

Les signes concernant Israël

 

1- Ces signes semblent matériels, politiques, conformes à la lettre, dignes des interprétations des témoins de Jéhovah

 

D’après saint Paul, après la résurrection du Christ, Dieu voulut qu’Israël subsiste, par une de ses volontés mystérieuses : « Il fait miséricorde à qui il veut et il endurcit qui il veut ». Selon lui, il fallait que le judaïsme subsiste sur la terre. Israël devait demeurer pour les nations un signe grandiose annonçant le retour du Christ et la fin du monde. On peut même dire qu’Israël est et sera l’un des signes les plus importants donnés au monde, de la fin de toutes choses et de la signification de cette fin.

 

2- Sept signes

 

Le Seigneur, dans les Évangiles, dans l’épître de saint Paul aux Romains et dans l’Ancien Testament, donne sept prophéties concernant l’avenir de ce peuple et le retour du Christ :

1- Il annonce que le Temple de Jérusalem sera détruit (Matthieu 24, 15) : "En vérité, je vous le dis, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit jetée". Et le Temple sera remplacé par un temple consacré aux idoles : "Vous verrez l’Abomination de la désolation installée dans le Temple saint."

2- En second lieu, le Seigneur annonce que le peuple juif sera déporté parmi toutes les nations (Luc 21, 24) : "Il y aura une grande détresse sur la terre et colère contre ce peuple. Ils tomberont sous le tranchant du glaive et ils seront emmenés captifs dans toutes les nations."

3- En troisième lieu, il y aura des malheurs et des massacres perpétrés contre ce peuple (Luc 23, 28) : "Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi. Pleurez plutôt sur vous et sur vos enfants! Car voici venir des jours où l’on dira : Heureuses les femmes stériles, les entrailles qui n’ont pas enfanté, et les seins qui n’ont pas nourri! Alors, on se mettra à dire aux montagnes : Tombez sur nous! Et aux collines, couvrez-nous."

4- En quatrième lieu, ce peuple reviendra dans la terre d’Israël et prendra de nouveau possession de la ville sainte (Luc 21, 24) : "Jérusalem sera foulée par les païens jusqu’à ce que soit accompli le temps des nations". Le retour du peuple d’Israël dans sa terre marquera donc la fin du temps accordé aux païens pour inaugurer un temps de grâce accordé à Israël (Romains 11, 25).

5- En cinquième lieu, l’arche d’alliance sera retrouvée (2 Maccabées 2, 4-7) : « Il y avait dans cet écrit que, averti par un oracle, le prophète se fit accompagner par la tente et l'arche, lorsqu'il se rendit à la montagne où Moïse, étant monté, contempla l'héritage de Dieu. Arrivé là, Jérémie trouva une habitation en forme de grotte et il y introduisit la tente, l'arche, l'autel des parfums, puis il en obstrua l'entrée. Quelques-uns de ses compagnons, étant venus ensuite pour marquer le chemin par des signes, ne purent le retrouver. Ce qu'apprenant, Jérémie leur fit des reproches : "Ce lieu sera inconnu, dit-il, jusqu'à ce que Dieu ait opéré le rassemblement de son peuple et lui ait fait miséricorde." »

6- En sixième lieu, le Temple de Jérusalem rebâti (2 Maccabées 2, 8) : « Alors le Seigneur manifestera de nouveau ces objets, la gloire du Seigneur apparaîtra ainsi que la Nuée, comme elle se montra au temps de Moïse et quand Salomon pria pour que le saint lieu fût glorieusement consacré. »

7- Enfin Jésus annonce (Luc 13, 35) : "Vous ne me verrez plus jusqu’à ce qu’arrive le jour où vous direz : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur". Saint Paul confirme la réalité de ce dernier signe qui accompagnera immédiatement le retour du Christ dans sa gloire: Israël se convertira et reconnaîtra Jésus comme étant le Messie (Romains 11, 15). "Leur mise à l’écart de l’Alliance fut une réconciliation pour le monde. Que sera leur admission sinon une résurrection d’entre les morts ?". Ces deux textes semblent lier intimement le retour du Christ et la conversion d’Israël. Cela signifie-t-il que le jour où ils accepteront le Messie, celui-ci se montrera à eux de nouveau, ou l’inverse? Toute la question, au plan du signe des temps, réside  ici.

 

3- Leur étonnante réalisation matérielle

 

1- Ainsi vit-on en 70 après Jésus-Christ, le général romain Titus raser complètement le Temple de Jérusalem. Il réalisa sans le savoir la première des prophéties, 40 ans (chiffre biblique de l’épreuve) après la mort de Jésus.

2- Puis, en 135, à la suite d’une deuxième révolte juive, le reste de la population fut déporté. L’Empereur romain fonda une nouvelle ville à la place des ruines de Jérusalem, Aelia Capitolina. Sur le lieu du Temple, il construisit un temple dédié à Jupiter. Pour les Juifs, “ l’Abomination de la désolation ” dont parle le prophète Daniel 9, 27, était dans le Temple saint.

3- Les malheurs et les persécutions ne cessèrent de s’abattre sur les communautés juives dispersées, jusqu’aux massacres de millions de juifs à Auschwitz. Là, un tiers des Juifs furent exterminés (6 millions sur 18 millions). Ce chiffre n’avait donc pas un sens purement symbolique dans la Bible[1][8].

4- Enfin, en 1948, la création du nouvel État d’Israël en Palestine marque une nouvelle étape, celle de la quatrième prophétie. Elle n’est pas encore pleinement réalisée puisque Jérusalem n’est pas redevenue une ville entièrement juive. Si l’on en suit la lettre, il est certain qu’un jour, Jérusalem sera entièrement juive : “Jérusalem sera foulée par les païens jusqu’à ce que soit accompli le temps des païens.”

Si cela continue, le prochain signe concerne Jérusalem. Jérusalem est encore divisée. Des nations (musulmanes et chrétiennes) foulent le sol de Jérusalem-Est. Les musulmans entrent dans la haine d’Israël. Ils se promettent de détruire les juifs et de les jeter à la mer. Gamaliel[2][9] disait en effet aux juifs de son temps à propos de la jeune Église chrétienne: « Laissez ces gens tranquilles. Si leurs succès viennent de Dieu, vous ne pourrez rien contre eux. S’ ils viennent des hommes, ils disparaîtront d’eux-mêmes ».

Si l’on suit la lettre de la prophétie de Jésus, la prochaine prophétie annonce que Jérusalem deviendra entièrement juive, que l’esplanade des Mosquées deviendra le mont du Temple. Il est probable que de manière concomitante s’achèvera l’organisation nationale du monde. On instaurera un gouvernement mondial « pour que jamais plus il ne puisse y avoir de guerre ». Il ne reste plus qu’à observer.

 

5, 6- À propos de la Jérusalem redevenue juive, il convient de relater un dernier signe, celui du cœur de cette ville, le Mont du Temple, appelé par les musulmans « esplanade des mosquées ». Une prophétie du deuxième livre des Maccabées[1][10] sur l'Arche d'Alliance retrouvée, mérite d’être ici rapportée. Depuis cette époque, on le comprend, une tradition court dans le peuple juif : Avant la manifestation du Messie, le Temple sera rebâti, plus beau que jadis, pour recevoir le Tabernacle saint et son contenu : le bâton du grand prêtre Aaron, la manne et les tables de la loi.

7- Seule une prophétie restera à réaliser, celle de la conversion d’Israël au Christ. Comment se réalisera cette annonce ? La Bible semble livrer une analogie prophétique. Il s’agit de l’histoire de Joseph, fils de Jacob, qui fut vendu par ses frères comme esclave en Égypte puis devint le maître du pain dans le monde de l’époque. La façon dont il se réconcilia avec ses frères semble annoncer la façon dont Jésus agira envers ses frères juifs.

 

 

L’Antéchrist

 

Textes principaux sur l’annonce de l’Antéchrist :

1- 1 Jean 2, 18 « Petits enfants, voici venue la dernière heure. Vous avez ouï dire que l'Antichrist doit venir; et déjà maintenant beaucoup d'antichrists sont survenus : à quoi nous reconnaissons que la dernière heure est là. Ils sont sortis de chez nous, mais ils n'étaient pas des nôtres. S'ils avaient été des nôtres, ils seraient restés avec nous. Mais il fallait que fût démontré que tous n'étaient pas des nôtres. »

Il annonce la venue de plusieurs antéchrists qui sortiront du judéo-christianisme. Certains sont venus dès l’époque des premiers siècles de l’Eglise (‘certains se réclament d’untel ou d’untel …’). Ils annonçaient le Christ à leur sauce et sont à l’origine des premières dérives sectaires.

Il est vrai qu’au cours des deux derniers siècles, toutes les idéologies meurtrières ont été inventées dans les nations chrétiennes : capitalisme, marxisme, nationalisme exalté, nazisme. Il en est de même pour les idéologies individualistes (Freud, Sartre, Nietzsche, Conte).

2- 2 Thessaloniciens 2, 1 « Nous vous le demandons, frères, à propos de la Venue de notre Seigneur Jésus Christ et de notre rassemblement auprès de lui, ne vous laissez pas trop vite mettre hors de sens ni alarmer par des manifestations de l'Esprit, des paroles ou des lettres données comme venant de nous, et qui vous feraient penser que le jour du Seigneur est déjà là. Que personne ne vous abuse d'aucune manière. Auparavant doit venir l'apostasie et se révéler l'Homme impie, l'Être perdu, l'Adversaire, celui qui s'élève au-dessus de tout ce qui porte le nom de Dieu ou reçoit un culte, allant jusqu'à s'asseoir en personne dans le sanctuaire de Dieu, se produisant lui-même comme Dieu. Vous vous rappelez, n'est-ce pas, que quand j'étais encore près de vous je vous disais cela.

Et vous savez ce qui le retient maintenant, de façon qu'il ne se révèle qu'à son moment. Dès maintenant, oui, le mystère de l'impiété est à l'œuvre. Mais que seulement celui qui le retient soit d'abord écarté. Alors l'Impie se révélera, et le Seigneur le fera disparaître par le souffle de sa bouche, l'anéantira par la manifestation de sa Venue. Sa venue à lui, l'Impie, aura été marquée, par l'influence de Satan, de toute espèce d'œuvres de puissance, de signes et de prodiges mensongers, comme de toutes les tromperies du mal, à l'adresse de ceux qui sont voués à la perdition pour n'avoir pas accueilli l'amour de la vérité qui leur aurait valu d'être sauvés. Voilà pourquoi Dieu leur envoie une influence qui les égare, qui les pousse à croire le mensonge, en sorte que soient condamnés tous ceux qui auront refusé de croire la vérité et pris parti pour le mal. »

Saint Paul annonce explicitement un dernier Antéchrist, vers la fin du monde, dont la perversité dépassera celle des autres.

Avant tout, si l’on suit la lettre des Écritures Saintes, on peut dire sans hésiter que la foi des chrétiens tient pour certaines onze affirmations concernant l’Antéchrist de la fin du monde [4][11]:

1- Première certitude : L'Antéchrist sera une épreuve pour les bons, un châtiment éducatif pour les pauvres pécheurs, une voie de perdition pour les pervers.

2- L'Antéchrist sera un homme, un individu.

3- L'Antéchrist ne sera pas Satan incarné, ni un démon sous une apparence humaine, mais un membre de la famille humaine, un homme, rien qu'un homme.

4- L'Antéchrist sera séducteur par certaines qualités de sa personne.

5- Les débuts de l'Antéchrist seront humbles et peu remarqués.

6- L'Antéchrist grandira et fera des conquêtes.

7- L'empire de l'Antéchrist deviendra universel. Sa caractéristique sera d’être un gouvernant mondial et non national.

8- L'Antéchrist fera une guerre acharnée à Dieu et à l'Église.

9- L'Antéchrist se fera lui-même passer pour Dieu, il voudra être adoré lui seul.

10- C'est au moyen de prodiges diaboliques que l'Antéchrist prétendra démontrer qu'il est Dieu.

11- La domination et la persécution de l'Antéchrist seront passagères. L'homme de péché sera détruit par le retour du Christ.

Il semble que le dernier Antéchrist ne sera pas un nouvel athéisme. Il révélera au contraire « le mystère de l’iniquité du début du monde », à savoir la religion première qui motiva la révolte de Lucifer. Il proposera à l’homme non la religion de l’humilité et de l’amour, mais celle de la dignité et de la liberté. Il promettra la vie éternelle après la mort.

On le voit, une telle religion luciférienne est inimaginable à notre époque. Nous sommes donc encore loin de la fin. Mais elle n’est pas inimaginable dans le futur. Lorsque les grandes religions auront disparu, le cœur de l’homme, assoiffé de sens, peut s’adonner aux plus grands paganismes. Alors pourquoi pas la religion de l’homme debout (666) ?

 

 

Conclusion

 

Il faut se reposer la question fondamentale : Pourquoi Jésus permettra-t-il avant son retour, que l’apostasie s’installe jusqu’à supprimer toute trace extérieure et visible de la présence de Dieu? Nous voyons maintenant comme dans un grand panorama, le bien qui en sortira :

- Beaucoup d’humilité pour la majorité des hommes, parce qu'ils vivront sans espoir de vrai bonheur dans un monde où tout matériellement dispose au bonheur;

- Pour les chrétiens de cette époque, une grande espérance théologale, mais si pauvre devant l’absence de tout signe extérieur du retour du Christ. Ils auront donc une charité inégalée, à l'image de celle de Marie le samedi saint.

 

Au moment du retour du Christ, il en sortira une grande victoire spirituelle. Avec saint Paul, devant la confusion de l'Antéchrist et du démon définitivement vaincus, chacun s’écriera : «La mort a été engloutie dans la victoire ; où est-elle, ô mort, ta victoire? Où est-il, ô mort, ton aiguillon? Mais grâces soient à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ.[5][12] »

 

LA PREUVE SUPRÊME QUE DIEU NOUS AIME,

C’EST QUE LE CHRIST

REVIENDRA NOUS CHERCHER

ALORS QUE NOUS NE L’ATTENDRONS PLUS[6][13].

 

Il suffit d’aimer

 

 

L'éternité

 

Le Christ enseigne qu’il n’y aura plus de mariage dans l’autre monde[7][14]. Cette parole pose parfois problème à ceux qui s’aiment. Ils peuvent se rassurer. Elle ne veut pas dire que la femme n’aimera plus son mari au Ciel, ou la mère son enfant. Bien au contraire, ces amours et leur motif terrestre demeureront comme ils demeurent aujourd’hui entre Marie, Joseph et Jésus. Mais, dans la Vision béatifique, le cœur de chacun s’ouvrira à l’infini, au point que l’amour qui unit chacun sera plus grand que le plus beau des mariages terrestres. On sera en fait infiniment marié avec tous, chacun étant aimé pour lui-même en Dieu. Loin de détruire l’amour de la terre, cet amour divin le transfigurera dans des proportions infinies. Cette communauté parfaite, l’Église du ciel, sera une véritable communion des saints. L’amour conjugal, unique ici-bas, en est le signe prophétique.

 

 

Et ils verront sa Face,

Et son Nom sera inscrit sur leur front.

De nuit, il n’y en aura plus.

 On se passera de la lampe pour s’éclairer

Car le Seigneur Dieu répandra sa lumière,

Et ils seront Rois pour les siècles des siècles. [8][15]

 

Avertissement

 

J'oubliais de signaler un effet 'pervers' sur ce qui pourrait se passer après la lecture de ces contes :
 
Il faut les prendre comme des contes, illustrant la théologie et non comme des prophéties. Leur valeur informative, comme des paraboles, et non prophétique ...
 
A défaut, le lecteur peut se sentir dépassé par tout cela, et se dire "finalement, que suis-je, moi, tout petit dans tous ces événements, quel est mon rôle ?". 
Il peut alors se dire que "si tout doit se passer comme ça, je ne pourrai rien y changer (et peut-être même je ne voudrai rien y changer, si ce scénario me plaît)".
 
On arrive alors à un état de dé-responsabilisation, l'action de Dieu se faisant malgré nous, et non avec nous (sauf peut-être pour quelques privilégiés de tes contes) : "puisque ça doit arriver, ça arrivera même malgré moi, je peux donc faire ce que je veux (même du mal), je n'y changerai rien", et on se décharge de beaucoup de choses sur les autres.
Chacun doit au contraire se re-responsabiliser. L’annonce de l’Evangile doit continuer, dans la joie, en ne s’inquiétant pas des résultats qui concernent Dieu.

 

La grande épreuve du judaïsme

(Comment Dieu rendit humble le judaïsme)

Ceci n'est pas un conte.

Seule la partie prospective sur le futur d'Israël doit être prise comme un conte, non comme une prophétie.

 

Comme le levain dans la pâte du monde, le peuple Juif est peu nombreux (environ 18 millions de personnes sur la terre). Il est composé d’individus si divers que, de fait, en le regardant, on voit une image du monde en tout petit. Il est divers non seulement selon les races (bien des Juifs sont blonds aux yeux bleus, beaucoup sont de type sémitique et certains sont noirs) mais aussi par les mentalités comprenant tous les types d’opinions. C’est que, durant près de 2000 ans, il fut dispersé parmi les nations du monde.

Et pourtant, ce peuple est différent des autres, car il est mis à part par Dieu jusqu’à la fin du monde.

Son rôle sur le monde est multiple. Dieu en a fait l’un de ses instruments préférés. L’un des plus étonnants est qu’il révèle, tel un baromètre, là où se trouve l’orgueil. En effet, l’antijudaïsme est très souvent le fruit du mécanisme primitif suivant :

L’orgueil d’un individu repère dans un Juif un défaut qu’il exècre.

Il en conclut que tous les Juifs ont ce défaut.

Il établit ensuite une théorie du complot démontrant que tout le malheur qui frappe le monde vient de ce vice Juif.

 

Tel fut le calcul d’Hitler : il repéra des banquiers Juifs, des artistes Juifs et même un Juif, homme politique, qui signa la capitulation de l’Allemagne en 1918. Il en conclut au complot des Juifs contre l’Allemagne et contre le monde. Mais, ce qu’il y a de particulier chez Hitler, c’est que parmi tous les raisonneurs qui firent ce genre d’analyse, lui reçut de Dieu le pouvoir.

 

« De Dieu ? », proteste chacun. « Du Diable plutôt ! »

C’est oublier que le diable lui-même ne peut rien faire sans que le Tout-puissant ne l’y autorise (Jean 19, 11) : « Jésus répondit à Pilate : Tu n'aurais aucun pouvoir sur moi, si cela ne t'avait été donné d'en haut. »

 

La liturgie Juive

La shoah, la décision d’exterminer le peuple Juif de la surface de la terre, fut prise par Hitler en 1941. Et Dieu le laissa faire plus de trois longues années, comme un écho à la sombre prophétie de Daniel 12, 11: « A compter du moment où sera aboli le sacrifice perpétuel et posée l'abomination de la désolation: 1.290 jours. Heureux celui qui tiendra et qui atteindra 1.335 jours. »

Pour un chrétien, il est certain que Jésus pensait aussi à son peuple, lorsqu’il disait (Matthieu 24, 22) : « Et si ces jours-là n'avaient été abrégés, nul n'aurait eu la vie sauve; mais à cause des élus, ils seront abrégés, ces jours-là. »

Chaque année, la liturgie religieuse des Juifs fait mémoire de la shoah. Elle se souvient que trois fois dans son histoire, le peuple Juif fut amputé d’un tiers de ses membres : Nabuchodonosor, Vespasien et Hitler réalisèrent l’avertissement de Moïse dans son Testament (Deutéronome 28 ss) : « Mais si tu n'obéis pas à la voix de Yahvé ton Dieu, ne gardant pas ses commandements et ses lois que je te prescris aujourd'hui, toutes les malédictions que voici t'adviendront et t'atteindront. Yahvé suscitera contre toi une nation lointaine, des extrémités de la terre; comme l'aigle qui prend son essor. Ce sera une nation dont la langue te sera inconnue, une nation au visage dur, sans égard pour la vieillesse et sans pitié pour la jeunesse. Elle mangera le fruit de ton bétail et le fruit de ton sol, jusqu'à te détruire… »

C’est à cause de ces textes que, étrangement, les Rabbins Juifs chantent le jour de la shoah et sans comprendre : « C’est à cause de nos péchés, Seigneur Dieu, que tu envoyas sur nous ces malheurs. »

Comment pourraient-ils comprendre ? Qu’a de si terrible le péché des Juifs ? Rien. Il est comme le péché de tout homme. Jésus en avertit toute personne qui serait tentée de penser autrement (Luc 13, 2) : « Prenant la parole, il leur dit: Pensez-vous que, pour avoir subi pareil sort, ces Galiléens fussent de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens? Non, je vous le dis, mais si vous ne vous repentez pas, vous périrez tous pareillement. » Tous, nous allons mourir. Tôt ou tard, nous périrons. C’est donc que la shoah est l’image de l’état réel de notre cœur et de notre péché à tous.

 

Israël devait apprendre l’humilité…

Pourquoi cette terrible permission de Dieu sur cette génération de son peuple prophète ?

La réponse tient en quelques mot : Israël, comme peuple et comme nation, devait apprendre à jamais l’humilité, à cause d’évènements inouïs qui devaient se produire jusqu’à la fin du monde. Ces évènements grandioses commencèrent en 1948. Ce fut la fondation, sur la terre promise, de l’État d’Israël. Le prophète Jérémie l’avait annoncé 2700 ans plus tôt (2 Maccabées 2, 7) : « Ce jour là, Dieu opèrera le rassemblement de son peuple et lui fera miséricorde. »

Déjà, une première fois, le peuple Juif avait été dispersé, justement au temps de Jérémie et pendant 70 années. Dieu, l’ayant par cet exil transformé en un peuple misérable et tremblant, avait fini par le ramener dans sa terre. Mais la vue puis le souvenir des ruines de son Temple n’avait pas suffi à rendre ce peuple humble et droit à jamais. Loin de cela, à peine retourné dans ses murs, Israël s’était mis à se comporter de nouveau comme les autres peuples, transformant d’années en années son pauvre territoire en un havre d’orgueil nationaliste. Quand le roi Hérode lui avait rebâti son Temple, plus beau que le premier, ce peuple s’était mis de nouveau à se croire le plus grand de l’univers. Comme Jérémie, Jésus avait donc de nouveau annoncé la ruine du Temple (Matthieu 24, 2) et la dispersion sanglante du peuple parmi les autres nations (Luc 21, 24). Mais rien n’y avait fait : loin de rester humble, ce peuple s’était laissé séduire par une caste fanatique prétendant servir Dieu, les zélotes, et avait suscité la guerre jusqu’au cœur du Temple de Jérusalem, le transformant physiquement en un lieu d’abattage de ceux qui, parmi les Juifs, voulaient la paix avec les Romains.

Cet état de fait ne devait plus jamais exister. Israël devait se souvenir à jamais de sa fragilité, en prévision de gloires inouïes que Dieu voulait lui accorder.

 

… en prévision de gloires inouïes que Dieu voulait lui accorder

A partir de 1948 en effet, le temps de la bénédiction (2 Maccabées 2, 7) vint sur Israël, au point que le monde entier, sauf à s’aveugler lui-même, dut y reconnaître la main de Dieu. Dès le lendemain de sa fondation, le petit Etat Juif, livré à lui-même, fut attaqué par la coalition des nations musulmanes qui l’entouraient. Elles étaient sûres de leur fait, tant le rapport de force était pour elles, face au ramassis de survivants des camps qui défendait le nouvel Etat. Mais Israël gagna cette guerre. Et Yahvé fit que les nations qui demeuraient sur la Terre promise, trompées par leurs propres chefs, quittent la Palestine et n’y reviennent pas, libérant un territoire pour le peuple Juif. Ensuite, Israël devint comme un îlot entouré de l’océan en furie. Il fut attaqué tous les dix ans environ, par des vagues innombrables de nations. Mais Israël gagna toutes ces guerres. Certains dirigeants Arabes finirent par comprendre qu’on se battait là contre la main de Dieu. L’Égypte et la Jordanie firent la paix, ne voulant plus se détruire. Mais d’autres furent endurcies par Dieu, tel le pharaon face à Moïse, et refusèrent de reconnaître que la Palestine était la terre promise à Israël. Ils expliquèrent ses victoires tantôt par la chance, tantôt par l’aide de la France, tantôt par les États-unis. C’est Dieu qui permit cette obstination chez ces peuples, tous musulmans, à qui il avait pourtant donné d’immenses terres pour s’établir et des paroles coraniques pour ne pas aller sur le chemin de la haine des Juifs. C’est que Dieu prévoyait de se servir d’Israël comme d’une pierre dans le chemin de l’orgueil musulman, de manière analogue que l’orgueil chrétien avait trébuché. En effet, de même que les nations chrétiennes se sentirent à jamais déshonorées par leur silence à Auschwitz, y apprenant pour très longtemps qu’elles étaient pécheresses, de même les nations musulmanes devaient, par Israël, découvrir l’horreur de leur propre péché.

Mais les nations chrétiennes ont un maître spirituel, Jésus. Aussi, elles peuvent comprendre leur misère en voyant leurs échecs spirituels. C’est ainsi que le silence des nations chrétiennes durant les années de la shoah suffit à leur façonner un cœur brisé et repentant.

Les nations musulmanes ont un maître militaire et national, Mohamed. C’est pourquoi Israël devait être l’occasion pour elles d’une ruine militaire et nationale. C’était une mission énorme, visible, et dangereuse pour l’humilité des Juifs.

 

La gloire d’Israël

Pendant des années, Israël devait recevoir une série de gloires visibles et politiques. Dieu lui donna d’abord une puissance économique et militaire qu’il n’avait pas connue dans son histoire. Et Israël résista, en mémoire de la shoah, à la tentation de s’en servir pour dominer sa région. Pourtant, il fut cruellement attaqué, ses ennemis visant sans cesse et directement sa population civile et ses enfants. Israël répliqua, visant les coupables et faisant tout son possible, autant que faire se peut, pour protéger les populations ennemies. Le discours de ses chefs s’efforçait de rester à la fois conforme à l’honneur (ne voulant plus voir les sien exilés, et livrés à des bourreaux, comme brebis pour l’abattoir) et humain (ne voulant pas se comporter de manière impitoyable, quoique ses victoires le lui permissent) :

« Je dirais seulement que l’État d’Israël sanctifie les valeurs morales les plus essentielles, qui sont ancrées dans notre antique tradition juive – et dans notre sang qui a été répandu -, et nous n’avons pas besoin qu’une autre nation ou un autre pays nous enseigne ces principes. Nous ne poursuivons pas d’innocents civils, nous ne cherchons pas le pouvoir, mais seulement la légitime défense de notre peuple et de notre État. Nous combattons des terroristes sans scrupule, et nous ne cesserons pas de les combattre jusqu’à ce qu’ils partent de notre frontière. » (Discours d’Ehud Olmert, 1er août 2006).

 

Il fallut tout le souvenir de la shoah pour que, jusqu’à la fin de cette grande guerre de l’islam, Israël garde cette attitude.

Lorsque la survie d’Israël fut menacée par des armes nucléaires, ce pays s’abstint d’user de ses propres armes nucléaires ne voulant pas commettre le crime contre l’humanité. Et il fit bien, étant puissamment protégé par Dieu, le monde entier s’étant ligué pour l’assister.

Lorsque l’islam durement frappé par l’échec militaire se convertit à l’humilité et reconnut à Israël son existence et sa terre, ce peuple en remercia Dieu et non sa propre capacité manœuvrière. Il n’oublia pas que tout aurait pu tourner à sa propre destruction.

Lorsque Dieu rendit à Israël la totalité de la terre promise, y compris Jérusalem, ce peuple n’en oublia pas la fragilité de son destin.

Lorsque l’Arche d’Alliance fut retrouvée dans le désert et le troisième Temple de Jérusalem rebâti, plus beau que le précédent, Israël n’oublia pas que tout pouvait être perdu s’il s’en glorifiait.

 

Ainsi et pour la première fois, on vit ce peuple garder la mémoire de son passé et en faire, pour le monde entier, un modèle.

 

Mais, au-delà de ces évènements politiques, il fut aussi préparé pour des évènements eschatologiques, qui devaient aboutir à la Venue du Messie glorieux qu’il annonçait par vocation depuis sa fondation.

 

La grande épreuve de l’Église

(Comment Dieu rendit humble le christianisme)

 06 janvier 2006

 

 

Attention, ceci n’est pas une prophétie. Juste un conte.

 

Bienheureux pape Pie IX

 

« Je m’appelle Giovanni-Maria.

Nous voyons le monde comme une tapisserie retournée : les fils sont croisés, les nœuds sont visibles, et l’harmonie du dessin n’est pas évidente. Mais, lorsque nous entrons dans l’autre monde, d’un coup, la tapisserie est retournée par Dieu, en pleine lumière, et la raison de tout se révèle. Cette raison tient en deux mots : l’eau et le sang qui sortent du cœur de Dieu (Jean 19, 34), autrement dit, pour parler un langage clair : l’humilité et l’amour qu’il nous faudra tous acquérir pour voir Dieu un jour, car IL EST AINSI.

Je fus pape sous le nom de Pie IX. J’ai conduit les brebis du Christ plus longtemps que tous les autres papes de l’Histoire et j’ai vu beaucoup de choses inouïes. C’est sous mon pontificat que les États du Vatican furent volés au siège apostolique. Les Francs-maçons qui étaient à la source de cette spoliation, je les ai excommuniés. Don Bosco, qui était prêtre et mon ami, est venu me voir à cette époque et m’a dit : « Très Saint Père, laissez-les prendre vos États. Cela vient de Dieu. C’est la prophétie qui commence (Jean 21, 18) : "En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais jeune, tu mettais toi-même ta ceinture, et tu allais où tu voulais ; quand tu auras vieilli, tu étendras les mains, et un autre te ceindra et te mènera où tu ne voudrais pas." »

Je n’ai pas compris ce qu’il disait. Comment l’aurais-je pu ? La grâce ne m’avait pas été donnée et il fallait que je réalise cette prophétie : « où tu ne voudrais pas. » Je me suis alors enfermé au Vatican. Puis j’y suis mort comme tout le monde meurt. Dieu et ses amis se sont occupés de ce qu’il restait à sanctifier dans mon âme. Maintenant que je vois la tapisserie à l’endroit, je comprends. »

 

Du point de vue de Dieu

 

« Je viens souvent dans ce monde et je m’assois au Vatican. Je suis discret : ne pas se montrer. Respecter les lois du silence. Puis je me promène dans les vastes couloirs. Je vois tout maintenant du point de vue de Dieu qui est sans cesse avec moi. J’accompagne mes successeurs. Je les observe et je constate comme ils se sont bien comportés depuis mon départ. Tous ont été prophètes, sans exception, et bien mieux que moi. Ils peuvent agir ainsi car ils n’ont plus à consacrer leur énergie aux Etats. Leur charge spirituelle peut les accaparer. Comme il avait raison, saint Jean Bosco ! Il y a eu Léon XIII, d’abord : il a écrit tout ce qu’il fallait dire contre le capitalisme pur qui réduisait en esclavage les habitants de l’Europe. Le plus souffrant a été Benoît XV. Quel courage ! Il a maudit la guerre de 14 et s’est mis à dos les deux camps parce qu’ils voulaient s’entre-déchirer jusqu’au bout. Pie XI est le pape qu’il fallait. Il s’est entouré du futur Pie XII et a condamné les deux bêtes : communisme et nazisme. Pie XII, je l’ai vu agir avec habileté et détermination sous le règne d’Hitler, assez discret pour ne pas attirer le monstre, tout en cachant dans la robe de l’Église près d’un million de Juifs qui sont le peuple de Jésus. Paul VI et Jean-Paul II ont parlé courageusement et en temps voulu, contre l’hédonisme qui tue des millions d’enfants par avortement, qui déchire les familles. Et les papes n’ont pas fait que combattre les six antichristianismes qu’a produits l’Europe. Ils ont aussi cultivé la vigne, faisant progresser la vie spirituelle des chrétiens, prêchant à temps et à contretemps. »

 

« Tous sont avec moi dans la gloire. Et le monde ne les a jamais remerciés. Bien au contraire, malgré la vérité de leurs prophéties, la haine du monde envers la parole de la Sainte Église n’a cessé de croître. Benoît XV a été accusé d’avoir béni les canons, ce qui est un comble. Pie XII d’avoir été pour Hitler, ce qui est la plus grande des calomnies. Jean-Paul II qui parlait de fidélité conjugale, a fini par être accusé d’être cause du SIDA en Afrique. »

 

Ma prière

« Je suis intervenu auprès de Marie, la Grâce au sourire, la protectrice de l’Église. Car elle laisse faire cette injustice. Je lui ai demandé d’intervenir auprès de Dieu pour qu’elle cesse. Elle m’a dit : « Laissons faire. Gardons toute justice pour après leur vie terrestre. En attendant, regarde ! »

 

Et j’ai vu l’humiliation des attaques injustes produire dans le cœur des chrétiens une fleur magnifique, blanche avec des reflets d’argent : l’humilité. Il aurait été impensable, à mon époque, que le pape fasse repentance pour les fautes passées des chrétiens. Jean-Paul II, le grand pape, l’a fait. Il a montré tous les péchés de l'Histoire, ceux du temps où l'Église, séduite par le pouvoir, domina le monde.

 

Ce que j’ai vu pour bientôt

 

« J’ai pu voir le futur dans les yeux de Dieu que je vois face à face. C’est magnifique. Cela se termine en une immense victoire, plus belle que celle que j’aurais imaginée du temps de ma vie terrestre et dans mon impatience. La victoire que prépare Dieu n’aura pas de fin. Cette persécution va empirer. Les habitants du monde ne cesseront de mettre en exergue le comportement de certains prêtres pécheurs, que l’on trouve à toute époque, en réduisant le comportement de toute l’Église à leurs excès. Les prêtres sont tirés du peuple. Qu’y a-t-il d’étonnant qu’ils pensent majoritairement selon les idées majoritaires du temps ? Après la grande guerre religieuse du XXIème siècle, une génération se lèvera qui assimilera toutes les religions à la barbarie. Elle reprendra les textes des clercs, eux qui demandaient de ne pas identifier l’islam à l’islamisme, et elle dira : « Voyez ! Ils les ont soutenus ! L’Église était pour l’islamisme fanatique qui nous a imposé toute l’horreur. C’est qu’elle espérait retrouver dans sa victoire un peu de son pouvoir perdu ! »

 

« Folie !

J’ai vu les chrétiens de cette époque, leur paix et leur vie intérieure. Ils ne se sont pas défendus en élevant le ton. Ils n’ont pas protesté avec véhémence. Ils prenaient tout spirituellement, préoccupés surtout de plaire à Dieu (Isaïe 53, 3) : « objet de mépris, abandonnés des hommes, hommes de douleur, familiers de la souffrance, comme quelqu'un devant qui on se voile la face, méprisés. »

 

J’ai vu ensuite la réaction des habitants du monde au moment du retour du Christ, quand la vérité des choses leur est apparue. Beaucoup, bouleversés, se frappaient la poitrine en reconnaissant (Isaïe 53, 4) : « Nous ne faisions aucun cas de ces croyants. Or ce sont nos souffrances qu'ils portaient et nos douleurs dont ils étaient chargés. Et nous, nous les considérions comme punis, frappés justement, et humiliés. Mais eux, ils ont été transpercés à cause de nos crimes, écrasés à cause de nos fautes. Le châtiment qui nous rend la paix était sur eux, et dans leurs blessures nous avons trouvé la guérison. Tous, comme des moutons, nous étions errants, chacun suivant son propre chemin, et Dieu a fait retomber sur eux nos fautes à tous. Maltraités, ils s'humiliaient, ils n'ouvraient pas la bouche, comme l'agneau qui se laisse mener à l'abattoir, comme devant les tondeurs une brebis muette, ils n'ouvraient pas la bouche. Par contrainte et jugement ils ont été saisis. Leurs religions ont toutes été interdites. Parmi leurs contemporains, qui s'est inquiété qu'ils aient été retranchés de la terre des vivants, qu'ils aient été frappés pour le crime des habitants de ce monde ? »

 

« J’ai vu comment, devant l’Église des derniers temps, le Ciel sera bouleversé. Car cette Église ressemblera enfin au Christ, eau et sang, humilité accompagnée de l’amour. Il nous est facile, à nous qui sommes au Ciel, de ressembler à Dieu puisqu’Il est toujours face à nous. Mais ceux de la terre n’ont rien que leur confiance et quelques textes… et l’Esprit Saint, bien sûr. Mais Il est aussi caché qu’une brise légère.

 

Devant tant de merveilles spirituelles, j’ai vu qu’il était proche, le moment où le Christ n’attendrait plus et viendrait manifester la beauté de toutes ces âmes. (Isaïe 63, 19) « Ah! si tu déchirais les cieux et descendais --»

 

 

La grande épreuve de l’islam

(Comment Dieu rendit humble l’islam)

 

Attention, ceci n’est pas une prophétie. Juste un conte.

 

Il est une loi universelle du salut à laquelle rien de ce qui passe sur la terre, hommes, nations et religions, ne peut échapper : « Nul ne peut voir Dieu sans mourir ». Et il ne s’agit pas seulement de la mort physique mais de la perte de toutes ses illusions vaniteuses, ses orgueils, les certitudes sur sa propre valeur.

Lucifer a toujours fait croire que Dieu n’imposait cette loi aux hommes que pour écraser l’homme.

En réalité, Dieu ne l’imposait qu’à cause de ce qu’il est, à savoir l’Être le plus humble, le plus doux qu’on puisse imaginer, selon une mesure vertigineuse, seule capable d’apporter le bonheur. « Nul ne peut voir Dieu sans mourir » signifiait devenir semblable à Dieu au plan du cœur pour l’épouser (en quelque sorte), dans un mariage où l’amour serait délicat et virginal comme celui des jeunes gens du Cantique des cantiques. Mais à un degré d’humilité et de tendresse tellement plus grand !

 

La décision de rendre humble l’islam pour la fin du monde fut prise par les anges de Dieu en 1948. Cette année-là, les Princes qui président à l’affinage des cœurs humains retirèrent d’Occident l’aiguillon de David et le plantèrent dans les terres de l’islam. Comme enfoncée dans le coussinet d’un animal puissant, cette épine devait conduire cette religion à sa perte terrestre, pour son salut éternel.

Ainsi le peuple qui jouait depuis toujours ce rôle d’aiguillon fut déraciné d’Europe, d’Afrique, d’Asie et d’Amérique, pour se réunir en Palestine. Après 1880 années, l’Etat d’Israël fut recréé par Dieu.

 

Guerre politique

 

Les musulmans pensaient : « Toute terre acquise à l’islam est à jamais de l’islam. » La perte de l’Espagne ne fut pas suffisante pour les convaincre de la fausseté de cette croyance. Aussi, quand Israël réapparut, cela fut ressenti comme une insulte, une insulte enracinée profondément dans l’Histoire. Aussitôt remontèrent à la mémoire de ces peuples les récits épiques des anciennes croisades chrétiennes et la manière dont, en un peu plus d’un siècle, alors qu’ils s’étaient endormis, les musulmans redressèrent leur honneur, se coalisèrent, s’armèrent, et boutèrent les infidèles hors de cette terre dont Mohamed avait fait son domaine, Dar el Islam, en attachant à Jérusalem sa jument ailée.

C’est pourquoi, à peine l’Etat d’Israël avait-il été proclamé autour d’un noyau de quelques Juifs dépenaillés et survivants des camps, que les nations arabes attaquèrent. Elles étaient sûres de leur victoire, comme peut l’être la mer face au château de sable d’un enfant. Mais elles perdirent la guerre, et avec la guerre, des territoires de l’antique Israël redevinrent juifs.

La suite de l’Histoire, pendant 40 années, fut une série d’attaques des nations arabes suivies de leurs défaites catastrophiques et ruineuses, défaites que les musulmans attribuèrent toutes à l’injustice, à l’aide de l’Europe, puis des Etats-Unis, sans jamais, jamais, se poser la question suivante, impossible, politiquement incorrecte, voire hérétique : « Et si Dieu était avec Israël ? » Un des Princes arabes, pourtant, se posa cette question, celui de l’Egypte. Et après une nouvelle défaite particulièrement impensable, Anouar El-Sadate signa un accord de paix avec Israël. Partout il fut appelé « le traître », avant d’être assassiné par une force nouvelle qui montait partout, insensiblement : « l’islamisme politique ».

En désespoir de cause, et s’endurcissant dans la certitude de leur légitimité politique, les Arabes se dirent entre eux : « Puisque Israël est une falaise, nous serons la mer. Et nous l’userons. Nous mettrons un siècle, deux peut-être, mais ces nouveaux croisés sortiront de notre domaine. »

 

Guerre religieuse

 

Lorsque l’ayatollah Khomeiny prit le pouvoir en 1978 en Iran, au nom de l’islam, il initia un mouvement qui dépassa largement le cadre étroit des musulmans chiites pour envahir l’islam tout entier. Ils l’appelèrent le Mahdi (Messie). Ils ne se rendirent compte que bien plus tard qu’il était « la Bête » qui monte de l’abîme et dont leur prophète avait dit : « Quand cette Bête sortira, elle écrira « croyant » entre les yeux des croyants et « infidèle » entre les yeux des infidèles. Ce sera une bête de taille gigantesque, ayant une ressemblance avec beaucoup d’animaux, douée de parole, qui surgira de la terre et s’adressera aux gens pour les blâmer d’être mécréants. » Comme une plante qui n’aurait pas été arrosée depuis des siècles, partout l’espoir terrestre redressa la tête en islam. Car Khomeiny fut le premier à humilier l’Occident, à une époque où le soleil se levait exclusivement à l’Ouest (Coran 21, 104). Mais Khomeiny sema la graine d’un islam politique, centré sur la vertu formelle que donnent des pratiques extérieures, et sur la haine de l’infidèle. Le culte de Dieu comptait moins pour lui que la victoire visible. L’empreinte génétique native de cet islam-là fut la destruction d’Israël, verrue insupportable sur les terres de l’islam.

 

Voilà pourquoi, loin d’être Messie, il fut la Bête… En effet, depuis que l’Histoire est racontée, on dirait que l’existence de l’antisémitisme est, comme en médecine, le symptôme certain d’une maladie des nations qui s’appelle l’orgueil. Or, historiquement, il est aussi le signe presque infaillible que le destin (Dieu ?) se prépare à frapper cet orgueil, pour le salut des hommes.

30 années plus tard, la face de l’islam était changée. Partout dans le monde et jusque dans les grandes villes occidentales, les femmes s’étaient de nouveau voilées, comme il sied à la fierté visible d’une religion qui repart à la conquête du monde.

 

La destruction des deux tours de Babel

 

Il s’appelait Oussama Ben Laden. Les musulmans ne surent que bien plus tard, à la fin de ces événements, que c’était de lui dont Mohamed le prophète parlait quand il disait : « "Malheur aux Arabes[9] !" Les compagnons questionnèrent alors : "Dieu nous détruira-t-il, alors que parmi nous il y aura des bienfaisants ?" - Oui, c’est parce qu’en vous se multiplieront les péchés (fornication et autres)." » Il était mauvais théologien et assoiffé de gloire politique. C’était le démon du temps en terre d’islam. Ce cocktail détonant fit qu’il se laissa exciter à la guerre par une certaine interprétation des prophéties eschatologiques. C’était un texte ambigu trouvé dans les Saintes Écritures (Coran et Hadith). Il annonçait qu'en ce temps-là, vers la fin du monde, il y aurait une grande guerre provoquée par un Antéchrist juif, un borgne matérialiste. Il était dit que les nations du monde entier se mettraient à sa suite pour détruire l’islam, que tout semblerait perdu pour la communauté sainte des disciples d’Allah, mais que, au dernier moment et comme l’avait fait Dieu quand il avait sauvé Ismaël de la mort le jour de l’Aïd el kebir, il y aurait un puissant miracle et il donnerait la victoire militaire à ses moudjahidin (combattants de l’Islam). A la suite de ces événements, la soumission à Allah serait enfin instaurée sur toute la terre, de l’Orient à l’Occident, tandis qu’on mettrait des mois à enterrer les cadavres des combattants de l’Antéchrist.

 

Certains musulmans, meilleurs théologiens, mirent en doute cette interprétation, affirmant que visiblement, puisque Mohamed pleurait en formulant ces prophéties, puisqu’il y parlait de la destruction des lieux saints (La Mecque, Médine), de la perte de Jérusalem et de la fin des nations musulmanes, de l’apostasie des masses de croyants, il ne pouvait s’agir de victoire militaire. Ces théologiens invoquèrent l’annonce d’une sorte de victoire spirituelle déstabilisante car accompagnée de misère temporelle, d’un retour à l’âge d’or de Médine, quand les musulmans, errants et fragiles, priaient et donc plaisaient à Dieu …

Les débats faisaient rage entre ces deux écoles. Or, l’histoire l’a montré plus tard, ce sont les musulmans spirituels qui avaient raison. Beaucoup survécurent d’ailleurs à la guerre, car ils ne se mêlèrent pas des événements qui s’ensuivirent.

 

Il est un fait qu’on ne voit que ce que l’on croit. Bien que les islamistes zélateurs de la guerre aient été avertis, il n'est pas possible aux peuples, même quand ils le prévoient, d'échapper à leur destin. Car, portés par la soif du pouvoir sur le monde que semblaient annoncer les textes, les musulmans les plus actifs interprétèrent à leur fantaisie ou méprisèrent les présages. Ils entraînèrent l’Oumma (l’Eglise des musulmans) à la guerre sainte puisque, d’après eux, elle devait aboutir avec l’aide de Dieu à la victoire sur l’Occident et les Juifs, et à l’instauration de l’Empire mondial de la soumission à Dieu. Leur espoir ne fut ébranlé que le  jour où la ruine de leur patrie et leur propre ruine les eurent convaincus de leur folie. Et il ne trouva un terme qu’avec la mort du dernier islamiste, non après la destruction de La Mecque comme on aurait pu le croire, mais lorsque le dernier Etat musulman eut disparu. Ainsi, il ne leur resta rien qui soit visible de leur ancienne gloire.

Quant à Oussama Ben Laden, il fut le signe visible, donné pour le monde entier, du début de ces événements. Lorsqu’il vit en 1991 les armées des pays occidentaux infidèles s’installer sur la Terre Sainte (l’Arabie), comme l’avait annoncé le Prophète, marquant par ce signe le début des événements de la fin du monde, il entra en révolte et proclama : « Puisque la monarchie d’Arabie Saoudite, dans sa perversité, a permis elle-même l’entrée des armées occidentales impies sur la Terre Sainte, j’appelle à sa destruction[10]. »

 

Comment les Islamistes obtinrent leur guerre

 

Les prophéties concernant la future domination mondiale de l’islam se répandirent partout dans le peuple par la faute de nombreux prédicateurs itinérants[11]. Ils trompaient le peuple, sous un prétexte de religion. Ils prêchaient dans les mosquées, avec promesse que Dieu leur ferait voir par des signes manifestes qu’il voulait les affranchir de la domination occidentale.

Ensuite, lorsque l’esprit d’un nombre suffisant de jeunes fut échauffé par le fanatisme, les islamistes s’impatientèrent[12]. Ils voulaient vivre ces événements qu’ils appelaient de leurs vœux. Pour obtenir la guerre, ils utilisèrent des moyens violents. Ils commencèrent par s’attaquer physiquement à tous ceux qui, musulmans, de près ou de loin, collaboraient avec la culture occidentale. Ils se mirent à les tuer, d’abord avec ruse parce qu’ils étaient peu nombreux, puis ostensiblement. En Égypte, ils dansèrent sur les corps de touristes pour faire cesser ce lucratif commerce. En Algérie, ils tentèrent d’imposer leurs mœurs par la sédition, tuant par villages entiers leurs propres coreligionnaires jugés trop tièdes[13], violant des vierges, arrachant des nourrissons à la vie.

 

Le fanatisme eschatologique progressant, les islamistes ne doutèrent plus de la victoire. Ils décidèrent de s’en prendre alors directement aux Américains, qui dominaient le monde. Beaucoup essayaient de les dissuader, disant, dans leur lucidité [14]: « Si l’on considère la puissance de leur armée, on est obligé d’admettre qu’ils sont invincibles. Ils semblent ne s’occuper que de commerce et de loisirs, mais si on les agresse, ils se redressent et ne cessent le combat que lorsque l’ennemi est à terre. S’il faut utiliser l’arme nucléaire, ils le font, comme le prouve leur action à Hiroshima, face à une autre guerre eschatologique. »

Rien n’y fit : le 11 septembre 2001, Oussama Ben Laden provoqua l’attentat suicide le plus grave de l’Histoire, le plus marquant au plan psychologique, détruisant les deux tours jumelles d’un gratte-ciel, le World Trade Center. Cet événement bouleversant passa en boucle et en direct sur les télévisions du monde entier. Les Moudjahidin à sa solde qui commirent cet attentat, le firent en se suicidant, précipitant des avions civils remplis d’innocents de toutes les nationalités. Il unifia le monde entier dans la peur, puis dans la haine de l’islam. Cet attentat fit entrer l’humanité dans le XXIème siècle.

 

Un certain Mohamed, un islamiste particulièrement calculateur, persuada ses complices que seule la possession de l’arme nucléaire pouvait rééquilibrer les forces en faveur de l’islam. « Nous ne craignons pas la mort, nous l’espérons. Ils ne pensent qu’à vivre. Ils sont faibles et hédonistes. » Il démontra que l’usage terroriste de cette bombe mettrait à genoux les occidentaux, puisqu’ils tenaient plus à leur confort qu’à leur liberté. On se rangea à son avis. A partir de cette époque, les islamistes concentrèrent leurs efforts sur cette seule finalité. Ils usèrent de tous les moyens, depuis la franchise provocante en Iran et leur volonté avouée d’attaquer nucléairement les infidèles, jusqu’au coup d’Etat militaire au Pakistan.

Quand enfin ils prirent possession d’une arme, ces monstres préparèrent longuement l’attentat le plus épouvantable qu’on puisse imaginer. Ils cherchèrent à lui donner un sens symbolique. Ils pensèrent d’abord à Tel Aviv, mais considérèrent que l’Etat d’Israël, trop sur ses gardes, poserait des problèmes d’approche. Alors ils optèrent pour la Ville-lumière, cette capitale d’une nation occidentale dont les idées humanistes leur avaient fait beaucoup de mal. Ils optèrent pour elle à cause de son passé glorieux, de ses fêtes impies illuminées, de son art idolâtre. Ils préparèrent l’approche, passant en revue tous les détails, effectuant des voyages d’essai dans de petits bateaux de plaisance à l’apparence inoffensive. Puis ils passèrent à l’acte. Un islamiste déclencha la bombe en souriant et emporta dans la mort sa certitude d’entrer aussitôt dans le paradis d’Allah. L’éclair lumineux se produisit au cœur de cette ville, réduisant en un désert son centre historique, abattant sa cathédrale pluriséculaire, décapitant son gouvernement et son centre de décision, tuant une population nombreuse.

 

Ce jour-là, le cœur du monde cessa de battre.

 

Dans leur arrogance et leur outrecuidance, les islamistes, loin de faire profil bas et d’attendre, dansèrent dans le monde entier. Certains prirent même cet attentat nucléaire comme un signal, et, jusque dans les grandes cités occidentales, il y eut des attaques organisées, des massacres d’infidèles et des pillages.

 

Le peuple musulman piégé dans la mort

 

Il se déclencha ce jour-là une mécanique mondiale qui devait à jamais changer l’Histoire. La guerre fut courte, efficace et sanglante. Loin de susciter la terreur, l’acte commis et les réjouissances qui l’avaient accompagné enflamma une haine définitive pour cette religion, déjà bien établie par des décennies d’horribles attentats contre des civils partout dans le monde. La vision des enfants brûlés, de l’art anéanti transforma l’Oumma tout entière en ennemi du genre humain.

Les gouvernements des nations non islamistes se réunirent. Ils avertirent les gouvernements islamistes d’avoir à livrer dans les trente jours la totalité de leurs armes nucléaires, sous peine de répliques ciblées.

Ce à quoi ces gouvernements répondirent, rusés : « Ce n’est pas nous. Cherchez. Ce sont des groupes terroristes qui ont fait cela. Et nous condamnons solennellement leurs actions. »

Les Alliés répliquèrent : « Il vous reste 21 jours. »

Les gouvernement islamistes, sûrs d’eux, haussèrent le ton et dirent : « Nous possédons des armes dans plusieurs de vos cités. La règle du jeu est changée. »

Trois jours plus tard, depuis des sous-marins nucléaires, les missiles intercontinentaux occidentaux furent envoyés. La puissance des charges thermonucléaires qu’ils contenaient était connue sur le papier, mais théorique. En 12 heures, des capitales islamistes il ne resta rien. Un tiers des musulmans du monde périrent ainsi que la totalité des gouvernements, des centres de commandement, de la logistique de ces pays. C’est par un missile venant du pays occidental initialement attaqué, que furent détruites les cités saintes de La Mecque et de Médine.

 

Le peuple musulman piégé dans la mort

 

Tous les espoirs islamistes furent foudroyés en un seul jour. Traumatisés, les survivants cessèrent toute action visible pendant quelque temps. Puis ils se regroupèrent, se redonnèrent courage. Ils se motivèrent dans leur foi en Dieu. Vitrifiés avant de s’être battus, ils se ressaisirent autour de leur espoir que Dieu allait intervenir. Alors ils se lancèrent dans des attaques contre des civils, partout dans le monde.

Le reste de la guerre, courte et efficace, est le récit d’une suite d’opérations liées à des armes conventionnelles qui conduisirent à l’anéantissement  de leurs phalanges.

Jérusalem !

 

Les Palestiniens étaient devenus les plus fanatiques des islamistes et ne vivaient que dans l’espoir de tuer des Juifs. Ils attaquèrent de partout la barrière de séparation. Ils pénétrèrent sur le territoire d’Israël qui répliqua aussitôt avec son armée moderne.

Fanatisés, ne tenant pas compte de ce qu’ils souffraient, ils ne pensaient qu’à attaquer les Juifs, et s’estimaient heureux de mourir pourvu qu’ils eussent tué quelqu’un. Et c’était en effet une folie. L’armée israélienne au contraire n’avait pas moins de soin de conserver ses soldats que le désir de vaincre. Les généraux disaient que la témérité de ces fous de Dieu devait plutôt passer pour désespoir que pour valeur mais que le vrai courage consistait à joindre la prudence à la générosité, et à se conduire avec tant de jugement dans les périls qu’on n’oubliât rien pour tâcher de s’en garantir et de les faire tomber sur les ennemis.

Puis les Juifs réussirent à repousser les attaques palestiniennes, qui refluèrent. C’est alors que se présentèrent les combattants du suicide, femmes, hommes et enfants, qui se précipitaient contre tout ce qui ressemblait à une cible, en désordre. Ils criaient « Dieu est grand », s’estimant heureux de mourir au combat. Ils sortaient, nombreux, en vagues sans cesse renouvelées.

 

Quand il fut évident que la folie de ces gens ne s’arrêterait qu’avec leur écrasement, Tsahal (l’armée Israélienne) se vit contrainte d’imiter le reste du monde et d’utiliser ses armes de destruction massive. Ils périrent en masse et, malgré ce grand et visible malheur, les islamistes survivants ne perdirent pas encore espoir. Rien n’y faisait. Leur foi en une hypothétique action ultime et miraculeuse de Dieu s’enhardissait, dans l’hystérie. « Elle devrait arriver bientôt », disaient-ils, puisque selon la prophétie tout doit sembler perdu. » Çà et là, bien après la ruine de tout espoir, des groupes de ces assassins s’attaquaient encore à des intérêts juifs, avec une incroyable constance. Une dernière troupe de ces gens se réfugia avec ses armes dans la mosquée du Dôme, à Jérusalem, pensant que Tsahal n’oserait pas s’attaquer à ce lieu saint. Voyant approcher les chars israéliens, ils préférèrent se faire sauter avec leurs propres armes plutôt que de se rendre, n’épargnant pas la mosquée. Ce suicide collectif impressionna durablement les Juifs et, bien au-delà, les civilisations futures. Le suicide des assiégés était également, au moins symboliquement, celui de l’islamisme entier, abandonné de Dieu. Le moudjahid Ahmed Zarki, chef des insurgés de la mosquée du Dôme, dans sa dernière harangue à la mort, avait fini par regretter l'incapacité de ses compagnons à "pénétrer la pensée de Dieu." Il avait fini par se rendre compte que "les musulmans, que Dieu avait aimé autrefois, avaient été condamnés par lui."

 

 

Les causes de tout ce malheur

 

En vérité, c’est la folie des islamistes qui fut la véritable cause du malheur des musulmans, et ce que les Alliés leur ont fait souffrir n’en a été qu’une juste punition. C'est porté par leur seul orgueil qu’ils se trompèrent sur le sens des Écritures et que leur erreur aboutit à leur humiliation. Cela s’est passé selon la simple logique de leur auto-aveuglement comme Dieu l’avait annoncé dans le premier livre des Rois 22, 22 : « J'irai, dit Dieu, et je me ferai esprit de mensonge dans la bouche de tous ses prophètes. Car j’ai prononcé contre toi le malheur. »

 

Et stupéfié par une si complète ruine, on peut reprendre les phrases prophétiques de l’historien juif Flavius Josèphe, qui assista à des événements semblables, dus à une folie identique, 2000 ans plus tôt[15] : « Sainte Oumma ! Pauvre religion de la soumission à Dieu ! Qu’as-tu souffert de semblable lorsque les Alliés, te punissant, ont réduit en cendre toute ta puissance, pour purifier par le feu tant d’abominations et de crimes commis par tes moudjahidin qui avaient attiré sur toi les foudres de la vengeance de Dieu ? Qui pouvait encore croire que tu avais été ce lieu adorable où Dieu avait établi son séjour ? Tu fus punie après avoir, par la plus sanglante et la plus cruelle guerre civile que l’on vît jamais, fait de cette sainte religion le sépulcre de tes citoyens. Ne désespère pas néanmoins de pouvoir apaiser sa colère, pourvu que tu égales ton repentir à l’énormité de tes offenses. »

 

Apostasie généralisée

 

A cette époque, les musulmans eux-mêmes, ceux qui avaient survécu, voyant les saints lieux anéantis et l’Oumma décimée, pensèrent que Dieu les avait abandonnés complètement pour se ranger du côté des Alliés. Ils disaient : « Lorsqu’un homme de bien voit que tout est corrompu dans sa famille, il la quitte et change en haine l’affection qu’il lui portait. Nous voudrions que Dieu, à qui rien ne peut être caché, et qui pour connaître les plus secrètes pensées des hommes n’a pas besoin qu’ils les lui disent, demeurât avec nous quoique nous soyons coupables des plus grands de tous les crimes. Ils sont si publics qu’il n’y a personne qui les ignore. Il semble que nous avons concouru à qui serait le plus méchant. Nous nous faisions gloire du vice comme les autres font gloire de la vertu[16] ».

 

Beaucoup abandonnèrent la religion, se précipitant avec d’autant plus d’énergie dans la liberté et les plaisirs du monde qu’ils s’en étaient longtemps privés. Mais la réaction la plus violente fut celle de la génération de leurs enfants. Considérant les crimes passés des moudjahidin, le cri « Allah Akbar » devint aussi maudit que la croix gammée l’était pour les Allemands.

 

Le vrai sens de cette histoire

 

Voici le vrai sens de cette histoire. J’ai compris que cet abandon de Dieu n’était qu’apparent et provisoire. Il visait un salut plus grand, éternel. C’est Dieu qui endurcit le cœur des musulmans, excitant leur jalousie par la présence du peuple juif au milieu de leur terre, petit et fragile. Dieu le protégea et lui fit tout réussir, tandis que les musulmans semblaient échouer en tout. En ruinant l’islam, en brisant par le fer et le feu l’extrême dureté et cruauté des moudjahidin, Dieu daigna éduquer leur humilité, à jamais. Il les rendit faibles et errants, à travers le monde entier. Ils n’osèrent plus prier en public, comme l’annonçait la prophétie (Deutéronome 28, 65) : « Parmi ces nations, tu n'auras pas de tranquillité et il n'y aura pas de repos pour la plante de tes pieds, mais là Yahvé te donnera un coeur tremblant, des yeux éteints, un souffle court. »

 

Un jour,  arrivés à l’heure de la mort, les derniers musulmans ne regretteront pas d’être passés par cette folie dans la mesure où Dieu leur proposera son pardon. Beaucoup d’entre nous le recevront avec une reconnaissance éternelle, car celui qui a avalé jusqu’au bout la coupe de ses propres erreurs sait profondément ce que veut dire être sauvé. Dans l’accueil qui leur sera réservé à l’heure de leur mort par Jésus, qui se révèlera comme leur Dieu, ils ne se sentiront pas condamnés. Lui aussi avait bu jusqu’à la lie la coupe de son échec terrestre.

Dieu nous donnera à tous, chrétiens et musulmans, à la mesure de notre repentir aimant. Nous ne pourrons que pleurer de reconnaissance, à longueur d’éternité, maintenant que nous aurons devant les yeux le vrai Royaume qui nous avait été promis. Nous y entrerons certainement, puisque nous aurons acquis l’humilité, qui seule ouvre la voie de la charité.

 

Et ce Royaume, c’est le Dieu trois fois Saint.

 

Pour comprendre l’épreuve de l’islam : la guerre des Juifs contre les Romains

Une image du dernier combat eschatologique de notre âme contre le péché

 

Cette histoire n’a rien d’un conte. Vécu par le peuple Juif à l’époque où il était tenté d’agressivité religieuse et militaire, elle est probablement, les mêmes causes produisant les mêmes effets, l’image de ce que nous vivrons avec l’islamisme.

 

Je m’appelle Flavius Josèphe. J’étais l’un des généraux juifs lors de la révolte de 70 après Jésus-Christ. Au début de la guerre, j’ai défendu une cité de Galilée contre l’armée romaine et j’ai survécu à l’anéantissement car je devais, par ordre de Dieu, écrire un livre qui manifesterait au monde ce qui s’est passé.

 

J’ai vu de mes yeux monter la grande révolte de la troupe, peu fournie au début, de ceux qui voulaient la guerre (les zélotes). J’ai vu ensuite qu’ils avaient été empoignés non par l’esprit de Dieu, mais par le démon de la gloire politique et religieuse. Et le peuple, comme un troupeau mené par de faux bergers, suivit passivement ou n’osa pas se révolter par crainte des menaces, regardant puis subissant mortellement les événements. Un tiers de mes concitoyens moururent dans cette guerre, un million cent mille Juifs.

 

La fausse prophétie eschatologique.

 

Si l'on considère ces faits[17], on conclura que Dieu s'intéresse aux hommes et qu'il leur donne de diverses manières des présages pour qu’ils se sauvent, pendant que ceux-ci vont à leur perte par leur folie et leurs crimes volontaires. C'est ainsi que les Juifs avaient été surtout excités à la guerre par une prophétie ambiguë trouvée dans les Saintes Écritures, et annonçant qu'en ce temps-là un homme de leur pays deviendrait le maître de l'univers (Ézéchiel 38, 14. 39, 15). Les zélotes juifs prirent cette prédiction pour eux, et beaucoup parmi les sages du Temple de Jérusalem se trompèrent dans leur interprétation ; car l'oracle annonçait en réalité l'empire de Jésus de Nazareth, empire que je n’ai personnellement découvert que bien plus tard, à l’heure de ma propre mort, car son Royaume n’est pas de ce monde. Tant que j’ai été sur terre, j’ai totalement ignoré l’importance de la mort du Messie, son passage ayant été invisible et misérable.

 

Certains Juifs devenus disciples de ce Jésus pensaient que le Messie serait un homme humble et pauvre qui prendrait sur lui les péchés du monde entier, afin d’ouvrir aux hommes le paradis de Dieu. Ils débattaient passionnément en citant Isaïe 11, 1-5 : « Sur lui reposera l'Esprit de Yahvé. Son inspiration est dans la crainte de Yahvé. Il jugera mais non sur l'apparence. Il se prononcera mais non sur le ouï-dire. Il jugera les faibles avec justice, il rendra une sentence équitable pour les humbles du pays. »

Les débats faisaient rage entre ces deux écoles. Or, l’Histoire l’a montré plus tard, ce sont les Juifs spirituels qui avaient raison. Ils survécurent d’ailleurs à la guerre pour la plupart, car ils s’enfuirent de Jérusalem, suivant en cela le Messie Jésus qui les avait avertis (Luc 21, 21-24) : « Lorsque vous verrez Jérusalem investie par des armées, alors comprenez que sa dévastation est toute proche. Alors, que ceux qui seront en Judée s'enfuient dans les montagnes, que ceux qui seront à l'intérieur de la ville s'en éloignent, et que ceux qui seront dans les campagnes n'y entrent pas ; car ce seront des jours de vengeance, où devra s'accomplir tout ce qui a été écrit. Malheur à celles qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là ! "Car il y aura grande détresse sur la terre et colère contre ce peuple. Ils tomberont sous le tranchant du glaive et ils seront emmenés captifs dans toutes les nations, et Jérusalem sera foulée aux pieds par des païens jusqu'à ce que soient accomplis les temps des païens. »

 

Il est un fait qu’on ne voit que ce que l’on croit. Bien que les Juifs zélateurs de la guerre aient été avertis, il n'est pas possible aux peuples, même quand ils le prévoient, d'échapper à leur destin. Car, portés par la soif du pouvoir sur le monde que semblaient annoncer les textes, les Juifs les plus actifs interprétèrent à leur fantaisie ou méprisèrent les présages. Ils entraînèrent la nation à la guerre puisque, d’après eux, elle devait aboutir avec l’aide de Dieu à la victoire sur les légions romaines et à l’instauration de l’Empire mondial de la judéité. Ils ne perdirent espoir que le jour où la ruine de leur patrie et leur propre ruine les eurent convaincus de leur folie. Et cela n’arriva qu’avec la mort du dernier zélote, non sur le rocher de Massada comme on le croit souvent, mais en Égypte où même le Temple juif d’Onias dut être détruit par les Romains. Ainsi, il ne leur resta rien qui soit visible de leur ancienne gloire.

 

 

Une multitude de signes

 

Avant ces événements, il y eut des signes dans le ciel. Les gens virent passer des nuages en forme d’armées prêtes au combat, et ils entendaient dans les airs des bruits de cliquetis d’armes. Mais voici de tous ces présages le plus terrible[18] : un certain Jésus, fils d'Ananias, de condition humble et habitant la campagne, se rendit, quatre ans avant la guerre, quand la ville jouissait d'une paix et d'une prospérité très grandes, à la fête où il est d'usage que tous dressent des tentes en l'honneur de Dieu, et se mit soudain à crier dans le Temple : « Voix de l'Orient, voix de l'Occident, voix des quatre vents, voix contre Jérusalem et contre le Temple, voix contre les nouveaux époux et les nouvelles épouses, voix contre tout le peuple ! » Et il marchait, criant jour et nuit ces paroles, dans toutes les rues. Quelques notables, irrités de ces dires de mauvais augure, saisirent l'homme, le maltraitèrent et le rouèrent de coups. Mais lui, sans un mot de défense, sans une prière adressée à ceux qui le frappaient, continuait à jeter les mêmes cris qu'auparavant. Les magistrats, croyant avec raison que l'agitation de cet homme avait quelque chose de surnaturel, le menèrent devant le gouverneur romain. Là, déchiré à coups de fouet jusqu'aux os, il ne supplia pas, il ne pleura pas, mais il répondait à chaque coup, en donnant à sa voix l'inflexion la plus lamentable qu'il pouvait : « Malheur à Jérusalem ! » Le gouverneur Albinus lui demanda qui il était, d'où il venait, pourquoi il prononçait ces paroles ; l'homme ne fit absolument aucune réponse mais il ne cessa pas de réitérer cette lamentation sur la ville, tant qu'enfin Albinus, le jugeant fou, le mit en liberté. Jusqu'au début de la guerre, il n'entretint de rapport avec aucun de ses concitoyens ; on ne le vit jamais parler à aucun d'eux, mais tous les jours, comme une prière apprise, il répétait sa plainte : « Malheur à Jérusalem ! » Il ne maudissait pas ceux qui le frappaient quotidiennement, il ne remerciait pas ceux qui lui donnaient quelque nourriture. Sa seule réponse à tous était ce présage funeste. C'était surtout lors des fêtes qu'il criait ainsi. Durant sept ans et cinq mois, il persévéra dans son dire, et sa voix n’éprouvait ni faiblesse ni fatigue ; enfin, pendant le siège, voyant se vérifier son présage, il se tut. Car tandis que, faisant le tour du rempart, il criait d'une voix aiguë : « Malheur encore à la ville, au peuple et au Temple », il ajouta à la fin : « Malheur à moi-même », et aussitôt une pierre lancée par le coup de pied d’un âne le frappa à mort. Il rendit l'âme en répétant les mêmes mots.

 

Comment les zélotes obtinrent leur guerre

 

Les prophéties concernant la future suprématie mondiale du judaïsme se répandirent partout dans le peuple par la faute de nombreux prédicateurs itinérants[19]. Ils trompaient les gens du peuple, sous un prétexte de religion. Ils les menaient dans des solitudes, avec promesse que Dieu leur ferait voir par des signes manifestes qu’il voulait les affranchir de la domination romaine. Un faux prophète égyptien, qui était un très grand imposteur, enchanta tellement le peuple qu’il assembla près de trente mille hommes.

Ensuite, lorsque l’esprit d’un nombre suffisant de jeunes fut échauffé par le fanatisme, les zélotes s’impatientèrent[20]. Ils voulaient vivre ces événements qu’ils appelaient de leurs vœux. Pour obtenir la guerre, ils utilisèrent des moyens violents. Ils commencèrent par s’attaquer physiquement à tous ceux qui, Juifs de près ou de loin, collaboraient avec l’Empire romain. Ils se mirent à les tuer, d’abord avec ruse parce qu’ils étaient peu nombreux, puis ostensiblement. On nommait leurs tueurs les sicaires, et ce n’était pas de nuit mais en plein jour, et particulièrement dans les fêtes les plus solennelles, qu’ils faisaient sentir les effets de leur fureur. Ils poignardaient au milieu de la foule ceux qu’ils avaient résolu de tuer. Ils mêlaient ensuite leurs cris à ceux de tout le peuple, contre les coupables d’un si grand crime.

Puis quand ils estimèrent la troupe de leurs adeptes assez nombreuse, ils se mirent à agresser par villages entiers leurs propres coreligionnaires jugés trop tièdes[21].

 

Le fanatisme eschatologique progressant, les zélotes ne doutèrent plus de la victoire. Ils décidèrent de s’en prendre alors directement aux Romains. Beaucoup essayaient de les dissuader, disant dans leur lucidité [22]: « Si l’on considère quelle est la discipline des Romains et leur conduite dans toutes les autres choses qui regardent la guerre, doutera-t-on que ce ne soit à leur seule valeur et non pas à la fortune qu’ils doivent l’empire du monde ? On est obligé d’admirer le fait qu’ils rendent leurs valets eux-mêmes capables de combattre. La peur ne leur fait jamais perdre le jugement. La lassitude ne peut les abattre. Ainsi, comme ils ne trouvent pas d’ennemis en qui toutes ces qualités se rencontrent, ils sont toujours victorieux. Leurs exercices sont des combats où l’on ne répand pas de sang, et leurs combats des exercices sanglants. »

Rien n’y fit[23]. un jour, un certain Éléazar, fils du prêtre Ananias, persuada ceux qui prenaient soin des sacrifices au Temple de Jérusalem, de n’accepter des présents et des victimes que de la part des seuls Juifs. Les offrandes des Romains furent refusées. Par suite de cette résolution, on refusa les victimes offertes au nom de l’empereur. Les prêtres et les grands s’opposèrent de tout leur pouvoir à l’abolition de cette coutume. Ils les prévinrent qu’une telle humiliation valait pour les Romains déclaration de guerre. Mais ce fut inutile, parce que ces séditieux se fiaient en leur grand nombre et ne respiraient que la révolte. 

Or l’Empereur Néron ne réagit qu’en condamnant verbalement ce geste et en envoyant une délégation. Les zélotes s’en réjouirent et méprisèrent sa mollesse. Comme c'est le cas dans toute l’histoire humaine de la guerre, ils saisirent cette occasion pour redoubler d’audace, et, tendus vers des espérances immodérées, ils attaquèrent par surprise la garnison romaine de Cestius[24],  qu’ils massacrèrent.

Devant les signes par trop évidents de la révolte généralisée des Juifs, Néron décida d’envoyer les légions. Il mit à leur tête le général Vespasien, assisté de son fils Titus.

 

Le peuple piégé dans Jérusalem

 

Lorsque les Romains arrivèrent, ils commencèrent par dévaster la Galilée et les régions voisines, et ne s’en prirent pas à Jérusalem, la ville qu’ils savaient sainte. Ils voulaient montrer leur force tout en épargnant le cœur juif. C’est là qu’ils me firent prisonnier, moi Flavius Josèphe. Or encore une fois, cette clémence parut de la faiblesse aux yeux des zélotes, et elle nourrit leur audace. Loin de composer avec la main que leur tendait Vespasien[25], et malgré de nombreuses défaites, les Juifs zélateurs provoquèrent celui-ci, excitant la haine des Romains à travers toutes sortes de traîtrises. C’est qu’ils gardaient une entière foi en la prophétie qui les avait conduits à combattre. Ils pourchassaient et tuaient les Juifs défaitistes. 

Entre-temps, Néron mourut et les Romains furent occupés par des troubles intérieurs. Alors les Juifs mirent à profit le départ du général Vespasien pour se préparer à la guerre dans Jérusalem. Ils construisirent de nouvelles murailles tout en ne cessant de se déchirer entre eux. Ils convainquirent le peuple de se réfugier dans la ville, disant que Dieu ne tolérerait jamais que les infidèles s’attaquent à son sanctuaire sacré. C’était une fallacieuse croyance[26], et un faux prophète allié des zélotes fut cause de la perte de ce pauvre peuple, qui n’était monté à la ville et dans le Temple que sur l’assurance qu’il leur avait donnée qu’ils y retrouveraient ce jour-là des effets du secours de Dieu. Mais ce malheureux peuple était d’autant plus à plaindre qu’ajoutant aisément foi à ces imposteurs qui abusaient du nom de Dieu pour le tromper, il fermait les yeux et se bouchait les oreilles pour ne pas voir et ne pas entendre les signes certains et les avertissements par lesquels Dieu avait fait prédire sa ruine.

Jérusalem, Jérusalem !

 

Et c’était en effet une folie. Les légions de Rome assiégèrent Jérusalem et on vit bientôt se produire les scènes déchirantes qui accompagnent toujours ces malheurs.

Une femme nommée Marie [27], appartenant aux tribus d'au-delà du Jourdain, fille d'Eléazar, du bourg de Bethezyba, distinguée par sa naissance et ses richesses, vint avec le reste de la multitude se réfugier à Jérusalem et y subit le siège. Les tyrans lui prirent la plupart des biens qu'elle avait apportés : le reste de ses objets précieux et le peu de nourriture qu'elle avait pu réunir lui furent ravis lors des incursions quotidiennes des sicaires. Enflammée par la faim, elle fit affront à la nature, et, saisissant le fils qu'elle avait à la mamelle, elle le tua, puis le fit rôtir et mangea la moitié de ce corps, dont elle cacha et mit en réserve le reste. Bientôt arrivèrent les factieux, qui, sentant l'odeur de cette graisse abominable, menacèrent la femme de l'égorger sur-le-champ si elle ne leur montrait le mets qu’elle avait préparé. Elle répondit qu'elle leur en avait réservé une belle part et découvrit à leurs yeux les restes de son fils. Aussitôt, saisis d'horreur et de stupeur, ces hommes s'arrêtèrent épouvantés.

 

Au milieu[28] de tant de maux dont Jérusalem était assiégée de toutes parts, et qui rendaient cette malheureuse ville semblable à un corps exposé à la fureur des bêtes les plus cruelles, les vieillards et les femmes juives faisaient des vœux pour la victoire des Romains. Ils souhaitaient être délivrés par une guerre étrangère des misères que cette guerre domestique leur faisait souffrir. Jamais déso­lation ne fut plus grande que celle de ces infortunés habitants.

Les Juifs fanatiques[29], ne tenant pas compte de ce qu’ils souffraient, ne pensaient qu’à attaquer les Romains et s’estimaient heureux de mourir pourvu qu’ils eussent tué quelqu’un. Le général Titus au contraire, n’avait pas moins de soin de conserver ses soldats que le désir de vaincre. Il disait que la témérité devait plutôt passer pour désespoir que pour valeur, mais que le vrai courage consistait à joindre la prudence à la générosité, et à se conduire avec tant de jugement dans les périls qu’on n’oubliât rien pour tâcher de s’en garantir et de les faire tomber sur les ennemis.

Puis les Romains réussirent à forcer les remparts de Jérusalem et entrèrent dans la ville. Alors, dans leur obstination à vouloir vaincre l’Empire, les zélotes finirent par faire du Temple lui-même la forteresse de leur sauvegarde, estimant que là au moins Dieu leur donnerait la victoire. Ils n’eurent aucune pitié pour le Temple et ils y massacrèrent nombre de ceux qui leur disaient que manifestement, Dieu n’était pas avec eux. Les Juifs[30], affaiblis par les pertes qu’ils avaient subies dans tant de combats, résolurent de ruiner une partie du Temple pour tâcher de sauver le reste. Ils com­mencèrent par mettre le feu à cette partie de la galerie qui rejoignait la forteresse Antonia. Ils furent ainsi les premiers qui travaillèrent à la des­truction de ces superbes ouvrages. Quelques jours après, le huit septembre 70, les Romains mirent le feu au reste du Sanctuaire au cours d’une bataille.

 

C’est ainsi que le Temple et l’Etat brûlèrent. Il n’en resta plus rien[31]. Non seulement le Temple fut détruit, mais par suite de l’obstination des zélotes qui continuaient à se battre alors que tout était perdu, la ville de Jérusalem fut rasée puis le pays des Juifs tout entier.

 

Et, malgré ce grand et visible malheur, les zélotes survivants ne perdirent pas encore espoir. Rien n’y faisait. Leur foi en une hypothétique action ultime et miraculeuse de Dieu s’enhardissait jusqu’à l’hystérie. « Elle devrait arriver bientôt, disaient-ils, puisque selon la prophétie tout doit sembler perdu. » Çà et là, bien après la ruine du Temple et de la ville de Jérusalem, des groupes de ces assassins s’attaquaient encore à des intérêts romains, avec une incroyable constance. Massada était le nom d'une citadelle juive, au sud-est d'Hébron, près de la mer Morte, dans laquelle les derniers zélotes se réfugièrent. Eléazar[32], un descendant, dit-on, de Judas, les commandait. Flavius Silva, gouverneur romain de Syrie, en faisait le siège avec ses hommes. Un mur fut élevé autour de la citadelle pour empêcher toute fuite. Mais la place était naturellement défendue. Elle était située sur un immense rocher trapézoïdal, entouré de profonds ravins. Seuls deux chemins étroits franchissaient les précipices. Remparts et tours complétaient la protection. À l'abri de ces murs imprenables, les sicaires disposaient de grandes quantités de vivres et d'armes. Les soldats romains construisirent des échafaudages d'où ils parvinrent, avec force coups de bélier et en mettant le feu, à enfoncer les murailles. « Nous sommes sûrs d'être pris, lança Éléazar, mais nous pouvons choisir, avant, de mourir noblement avec ceux que nous aimons le plus. » Il s’ensuivit une longue exhortation qu'il conclut ainsi : « Hâtons-nous donc de leur laisser, au lieu de la jouissance qu'ils espèrent de notre capture, la stupeur devant notre mort et l'admiration pour notre intrépidité. »

Le trois mai 73, 960 hommes, femmes et enfants périrent ainsi égorgés par des sicaires tirés au sort et dont le dernier se suicida. Cela se passa au cours de la dernière attaque romaine contre Massada. Ce suicide collectif impressionna durablement les Romains et, bien au-delà, les civilisations postérieures. Le suicide des assiégés était également, au moins symboliquement, celui du peuple juif tout entier, abandonné de Dieu. Éléazar, dans sa première harangue à la mort, avait fini par regretter l'incapacité de ses compagnons à « pénétrer la pensée de Dieu. Il avait fini par se rendre compte que le peuple juif, que Dieu avait aimé autrefois, avait été condamné par lui. »

 

Testament de Flavius Josèphe

 

Moi, Flavius Josèphe, j’ai été témoin de tous ces événements[33]: ne peut-on pas donc dire avec raison que la folie des zélotes est la véritable cause du malheur des Juifs, et que ce que les Romains leur ont fait souffrir n’en a été qu’une juste punition ? Mais je laisse à chacun le soin d’en juger comme il lui plaira. Moi, ce que j’ai vu de mes yeux, c’est que Dieu, se jouant de leur orgueil, n’a même pas eu à leur envoyer un esprit de mensonge afin qu’ils se trompent sur le sens des Ecritures et que leur erreur aboutisse à leur humiliation. Cela s’est passé selon la simple logique de leur auto aveuglement, comme Dieu l’avait annoncé dans le premier livre des Rois 22, 22 : « J'irai, dit Dieu, et je me ferai esprit de mensonge dans la bouche de tous ses prophètes. Car j’ai prononcé contre toi le malheur. »

 

Et stupéfié par une si complète ruine, j’ai écrit dans les larmes, de mon vivant[34] : Jérusalem, pauvre ville ! Qu’as-tu souffert de semblable lorsque les Romains, après être entrés par la brèche, t’ont réduite en cendre pour purifier par le feu tant d’abominations et de crimes qui avaient attiré sur toi les foudres de la vengeance de Dieu ? Qui pouvait encore croire que tu avais été ce lieu adorable où Dieu avait établi son séjour ? Tu fus punie après avoir, par la plus sanglante et la plus cruelle guerre civile que l’on vit jamais, fait de son saint Temple le sépulcre de tes citoyens. Ne désespère pas néanmoins de pouvoir apaiser sa colère, pourvu que tu égales ton repentir à l’énormité de tes offenses.

A cette époque, je croyais vraiment que Dieu, voyant ces saints lieux consacrés à son service souillés par tant d’abominations, avait abandonné complètement mes frères juifs pour se ranger du côté de ceux à qui nous fîmes la guerre. Je disais : « Lorsqu’un homme de bien voit que tout est corrompu dans sa famille, il la quitte et change en haine l’affection qu’il lui portait. Nous voudrions que Dieu, à qui rien ne peut être caché et qui pour connaître les plus secrètes pensées des hommes n’a pas besoin qu’ils les lui disent, demeurât avec nous quoique nous soyons coupables des plus grands de tous les crimes. Ils sont si publics qu’il n’y a personne qui les ignore. Il semble que nous avons concouru à qui serait le plus méchant. Nous nous faisions gloire du vice comme les autres font gloire de la vertu[35]

 

Maintenant, je suis dans le Royaume de Dieu. Et j’ai vu le vrai sens de cette histoire. J’ai compris que cet abandon n’était qu’apparent et terrestre. Il visait un salut plus grand, éternel. Et je revois sans cesse mes compagnons de cette époque. Ceux qui sont avec Dieu, Juifs et Romains, anciens combattants de cette guerre, regardent en paix toute la vanité de ce temps. Et nous rendons tous grâce à Dieu pour sa bonté. C’est lui qui, malgré notre extrême dureté et cruauté, a daigné nous éduquer par toute cette misère et ces échecs. Nous ne regrettons pas d’être passés par cette folie dans la mesure où Dieu nous a proposé son pardon. Beaucoup d’entre nous l’ont reçu avec une reconnaissance éternelle, car celui qui a bu jusqu’au bout la coupe de ses propres erreurs sait ce que c’est qu’être sauvé de cette manière. Dans l’accueil qui nous fut réservé à l’heure de notre mort par Jésus, notre frère dans la chair et notre Dieu, nous ne nous sommes pas sentis condamnés. Lui aussi avait bu jusqu’à la lie la coupe de son échec terrestre.

Dieu nous a donné à tous, Juifs et Romains, à la mesure de notre repentir aimant. Je ne puis que pleurer de reconnaissance, à longueur d’éternité, maintenant que j’ai devant les yeux le vrai Royaume qui nous avait été promis.

 

Et ce Royaume, c’est le Dieu trois fois Saint.

 

La dernière Pentecôte d’amour

Attention, ceci n’est pas une prophétie. Juste un conte.

 Avertissement : Les dates portant sur l’avenir sont purement imaginaires.Il serait dommage qu’un assoiffé de prophéties y voie une annonce!

 

2 Chroniques 7, 13 Quand je fermerai le ciel, dit Yahvé, et que la pluie fera défaut, quand j'ordonnerai aux sauterelles de dévorer le pays, quand j'enverrai la peste sur mon peuple, si mon peuple sur qui est invoqué mon Nom s'humilie, prie, recherche ma présence et se repent de sa mauvaise conduite, moi, du ciel, j'écouterai, je pardonnerai ses péchés et je restaurerai son pays.

 

Depuis 2000 ans, les observateurs « mondains » de la foi chrétienne annoncent sa mort imminente. Il est vrai que cette religion est un miracle permanent. Une civilisation se fonde-t-elle sur un conte merveilleux où une vierge enfante et le Créateur ressuscite ? Mais ces observateurs oublient une variable, invisible, et qu’on ne repère que lorsque, au-delà des époques, on considère le « mystère » des divers renouveaux de la foi : l’Esprit Saint.

À chaque fois, les renouveaux se sont produits subitement, alors que tout semblait perdu, et sans qu’on trouve le rapport flagrant avec les lois de la sociologie qu’on serait en droit d’attendre. On ne se rappelle pas, par exemple, que le plus puissant renouveau missionnaire de toute l’Histoire, celui qui a abouti à la création des Églises d’Afrique et d’Asie, date du siècle qui suivit la révolution antichrétienne de 1789.

 

Voici l’histoire du dernier printemps de l’Église, celui qui fut si puissant qu’il attira à sa suite, par réaction du monde et du diable, l’ultime persécution qui devait aboutir au retour du Christ. Ce fut un renouveau qui enflamma les antiques terres chrétiennes et s’étendit au monde entier, jusqu’en Chine et en terre d’islam.

 

« Je la conduirai au désert…. » (Osée 2, 16)

 

Après les deux guerres mondiales, l’Esprit Saint se retira donc de l’Europe, lentement, et comme une mer. Il laissa les cœurs des foules occidentales comme une terre craquelée que le soleil de la vie qui passe vint brûler. Dans les années 1960, la génération qui se leva proclamait publiquement son mépris de la religion. Dieu n’était même plus une hypothèse. Tout brillait de l’extérieur, les pays s’enrichissaient, tandis que les âmes se recroquevillaient, cherchant à comprendre auprès des nouveaux mages qu’elles se donnaient (les psy), la cause de cet insatiable feu qui les rongeait (l’angoisse). Jamais on ne vit civilisation plus clinquante à l’extérieur et plus malheureuse à l’intérieur.

 

L’action paternelle de Dieu fut terrible car elle dura 50 ans, et l’Église elle-même commença à se dessécher, sauf dans quelques oasis où, fidèlement, la foi apostolique et la prière étaient entretenues.

Les pasteurs et les prêtres ne comprenaient pas et réunissaient des colloques intitulés : « Pourquoi Dieu n’intéresse-t-il plus les gens ? »

Vers 1980, l’Esprit Saint suscita une étincelle qui vint de la Pologne. Un grand pape, unique dans toute l’Histoire par la force et la joie de son message, annonça l’Évangile dans le monde entier. Il laboura presque toutes les nations, réunissant des foules par millions. Mais son charisme n’était que préparatoire. Les fruits ne devaient pas être, de son vivant, visibles, universels et profonds. Son rôle n’était que de semer les graines pour le printemps. L’Esprit Saint viendrait plus tard dans sa puissance.

 

À sa mort se leva à sa place un successeur qui approfondit le travail, enleva des mauvaises herbes du champ ainsi préparé, redressa ce qui était courbé, et laissa le terrain libre, stabilisa les tuteurs donnés par le Concile Vatican II.

Cependant, durant toutes ces années de désert, discrètement et souterrainement, invisible aux yeux des hommes, l’Esprit Saint préparait la vigne à venir en la dotant de fortes racines. C’est dans cette période que les derniers secrets cachés dans la Révélation apostolique, furent dévoilés, des secrets essentiels expliquant en profondeur la raison du silence de Dieu, de ses permissions concernant le mal en ce monde, de la perte de la foi vers la fin du monde, et aussi la manière dont tout cela tourne au salut du plus grand nombre lorsque Dieu propose à tout homme, de la manière dont il a le secret, d’entrer dans son salut (Gaudium et Spes 22). Tout devint limpide dans la connaissance. Dieu fit ces manifestations en inspirant des saints (Faustine, Marcel Van, Marthe Robin …), mais aussi des théologiens, des prédicateurs qui, chacun de leur côté, arrivèrent aux mêmes découvertes, et ce, sans se connaître. C’est ainsi que, préparés invisiblement, les futurs apôtres du renouveau reçurent des lumières indispensables pour être prêts à nourrir l’intelligence et le cœur de ceux qui viendraient, et ne se contentèrent pas, en tant que génération cultivée, des anciennes interprétations du dogme infaillible.

 

« Que la pluie tombe sur la terre … » (1 Rois 18, 14)

Lentement, les derniers pasteurs de la génération corrompue par le monde des années 60 se couchèrent, ne laissant pas de successeurs après eux. Une nouvelle génération de prêtres et de fidèles se leva, peu nombreuse mais fidèle.

Ils n’eurent pas longtemps à attendre.

 

En 2006, un vote assez anodin fut produit dans le Conseil municipal de Paris. On décida de renommer « Place Jean-Paul II » la place du parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Quelques laïcs sourcilleux protestèrent, arguant de la laïcité de la France et des crimes (sic) de Jean-Paul II dans son opposition à l’avortement. Mais rien n’y fit. Ce nouveau nom fut adopté. Cette place est celle d’où partent toutes les mesures kilométriques de France.

 

Et ce geste toucha le Ciel. C’est ainsi que mystérieusement et par l’intercession du saint pape Jean-Paul le grand, Notre-Dame obtint de Dieu l’ouverture des vannes du ciel et la grâce revint, partout en France.

Cela se fit lentement, sur de longues années, au rythme d’un lac de retenue qui se remplit. Des jeunes, attirés de manière inexpliquée, vinrent vers les églises, peu nombreux d’abord, puis de plus en plus. Le mouvement fit boule de neige. Bientôt les prêtres ne surent plus où donner de la tête. Les confessionnaux ne désemplissaient pas. Ils se demandaient d’où leur venait cette volonté de retourner à ce sacrement, jusqu’ici presque périmé…

C’est ainsi que le renouveau visible, puissant, profond, partit de France et se répandit dans l’Église toute entière. Le plus étonnant fut de constater la rapidité avec laquelle la vie revint dans tout le corps de l’Église. De mauvais prédicateurs, jeunes prêtres ou fidèles balbutiants, enseignaient quelques vérités sur Dieu, Marie, le salut, et attiraient aussitôt une foule d’auditeurs avides. Les méthodes apostoliques n’avaient plus d’importance. Les pasteurs ayant été préparés à donner tout l’évangile, le message enseigné fut ressenti partout comme une vraie bonne nouvelle. En comparaison, cette annonce rendait triste et gris tout l’ancien humanisme hédoniste. Les gens venaient. Les monastères rouvrirent, les instituts missionnaires se remirent  à l’œuvre dans le monde entier.

 

Pendant ce temps, ceux qui ne croyaient pas regardaient ce renouveau avec un recul sociologique et disaient : « Cela ne durera pas. » Puis ils éprouvèrent une sympathie amusée parce que le comportement des jeunes chrétiens était réellement digne et attirait toutes les louanges. C’est ainsi que, pendant tout un temps, les attaques cessèrent contre l’Église.

 

25 ans d’abondantes récoltes (secret de la Salette)

 Les nouveaux apôtres qui sortirent de ce renouveau essaimèrent dans le monde entier. Ils étaient portés par l’amour et ne se souciaient de rien d’autre que d’annoncer la joie de la Vie à venir, sans aucune inquiétude ni volonté inquiète de leur efficacité. Ayant compris la proximité du retour du Christ et de l’heure de leur mort, ils ne s’attachaient à rien d’autre qu’à annoncer simplement le salut, là où ils passaient. Les missionnaires, dont beaucoup de couples mariés, disaient souvent : « Moi, je vous annonce la bonne nouvelle. Mais c’est Dieu qui doit vous convaincre. »

C’est ainsi que se réalisèrent avec puissance les prophéties de saint Louis Marie Grignon de Montfort [36][1]:

 

« Mais qui seront ces serviteurs, esclaves et enfants de Marie? Ce seront un feu brûlant, ministres du Seigneur qui mettront le feu de l'amour divin partout. Ce seront des flèches aiguës dans la main de la puissante Marie pour percer ses ennemis. Ce seront des enfants de Lévi, bien purifiés par le feu de grandes tribulations et bien collés à Dieu, qui porteront l'or de l'amour divin dans le cœur, l'encens de l'oraison dans l'esprit, et la myrrhe de la mortification dans le corps, et qui seront partout la bonne odeur de Jésus-Christ aux pauvres et aux petits, tandis qu'ils seront une odeur de mort aux grands, aux riches et orgueilleux mondains.

Ce seront des nues tonnantes et volantes par les airs au moindre souffle du Saint-Esprit, qui, sans s'attacher à rien, ni s'étonner de rien, ni se mettre en peine de rien, répandront la pluie de la parole de Dieu et de la vie éternelle ; ils tonneront contre le péché, ils gronderont contre le monde, ils frapperont le diable et ses suppôts, et ils perceront d'outre en outre, pour la vie ou pour la mort, avec leur glaive à deux tranchants de la parole de Dieu, tous ceux auxquels ils seront envoyés de la part du Très-Haut.

Ce seront des apôtres véritables des derniers temps, à qui le Seigneur des vertus donnera la parole et la force pour opérer des merveilles et remporter des dépouilles glorieuses sur ses ennemis ; ils dormiront sans or ni argent et, qui plus est, sans soin, au milieu des autres prêtres, et ecclésiastiques et clercs, inter medios cleros  ; et cependant auront les ailes argentées de la colombe, pour aller avec la pure intention de la gloire de Dieu et du salut des âmes, où le Saint-Esprit les appellera, et ils ne laisseront après eux, dans les lieux où ils auront prêché, que l'or de la charité qui est l'accomplissement de toute la loi.

Enfin, nous savons que ce seront de vrais disciples de Jésus-Christ, qui marchant sur les traces de sa pauvreté, humilité, mépris du monde et charité, enseigneront la voie étroite de Dieu dans la pure vérité, selon le saint Évangile, et non selon les maximes du monde, sans se mettre en peine ni faire acception de personne, sans épargner, écouter ni craindre aucun mortel, quelque puissant qu'il soit. Ils auront dans leur bouche le glaive à deux tranchants de la parole de Dieu ; ils porteront sur leurs épaules l'étendard ensanglanté de la Croix, le crucifix dans la main droite, le chapelet dans la gauche, les sacrés noms de Jésus et de Marie sur leur cœur, et la modestie et mortification de Jésus- Christ dans toute leur conduite. Voilà de grands hommes qui viendront, mais que Marie fera par ordre du Très-Haut, pour étendre son empire sur celui des impies, idolâtres et mahométans. Mais quand et comment cela sera-t-il?... Dieu seul le sait : c'est à nous de nous taire, de prier, soupirer et attendre : Expectans expectavi.

 

Parce que cette Église était humble, centrée sur la prière, l’Esprit lui donna de porter des fruits en quantité. L’Évangile fut reçu par des millions d’hommes de toutes les nations.

 

La corruption

Mais il est une loi de la nature humaine que, une fois de plus, l’Histoire ne démentit pas : il n’est pas de succès selon le monde qui, tôt ou tard, ne se transforme en orgueil. Ainsi, lorsque la gloire de l’Église fut bien présente et visible, certains chrétiens relevèrent la tête et crurent que cette fois, leur puissance spirituelle et temporelle était établie pour toujours. Ils oublièrent que ces fruits visibles ne dépendent que de la seule puissance de l’Esprit Saint.

C’est ainsi que les premiers signes de la corruption se manifestèrent. La génération suivante des croyants pratiqua l’humilité et l’amour comme une ostentation…  Matthieu 24, 12«  Par suite de l'iniquité croissante, l'amour se refroidira chez le grand nombre. »

Voyant ce nouveau comportement, les ennemis de la foi se réveillèrent et se remirent à vilipender l’hypocrisie. Mais ils le firent cette fois avec d’autant plus de violence que ce renouveau, puissant, les avait tenus en domination pendant des années. Ils se jurèrent, cette fois, d’écraser l’infâme, l’Église, pour toujours.

 

Or il avait été décidé au Ciel que l’heure était venue de les laisser triompher, du moins le monde le croirait-il, comme il l’avait cru au Golgotha…

 

Une dernière parabole

 

C'est une histoire vraie. En voici le récit par celui qui a tout filmé.

"Pendant la révolution, dans un petit village nommé "Baron", en Saône et Loire, pour marquer la victoire des révolutionnaires sur le roi et l'Église, un chêne a été planté juste à côté de l'église sur une petite route qui la surplombe.

200 ans ont passé et le chêne a grandi en hauteur et largeur, dépassant la petite église, prenant de l'ampleur au fur et à mesure que l'église se vidait de ses fidèles. Un bar s'est construit à côté et a pris le nom du vieux chêne qui était devenu la fierté des habitants.

 

En 2006 une petite équipe vidéo a été appelée pour filmer un fait marquant.

Ce vieux chêne si fier si grand, entouré des habitants du village, surplombant la petite église, menaçait de s'effondrer sur lui-même, sur la petite église et la maison d'à côté. Il a été classé "12" sur une échelle de dangerosité qui va jusqu'à "13".

Ce vieux chêne était pourri de l'intérieur, des champignons mangeait l'intérieur du tronc qui faisait environ 8 mètres de circonférence ... Il n'avait d'autre moyen pour ce défendre que d'avoir un tronc de plus en plus gros, faisant ainsi augmenter le vide qui était en lui.

Décision a été prise de le couper branche par branche jusqu'au tronc....

Les habitants ont récupéré quelques morceaux, l'équipe vidéo a filmé cette mort lente et vendu un DVD en "souvenir" du vieux chêne....

Un autre petit arbre a été planté en 1996 pour "perpétuer" ce symbole... Un symbole vide et pourri de l'intérieur à côté d'une église avec peu de fidèles mais toujours debout ..."

 

Est-ce une prophétie ?

 

Le chêne, c'est l'humanisme actuel, coupé de Dieu : cela donne un monde magnifique et clinquant, mais rongé de l'intérieur par l'angoisse.


Le café symbolise les drogues et médicaments dont les gens ont besoin pour fuir l’angoisse.


L'église est là, et il se peut quelle revive, d'un coup, par l'action du saint Esprit.

 

Et le petit chêne planté par les gens du village, symbolisant l'avenir de l'humanisme sans Dieu, annonce que ce renouveau de l'Église sera lui aussi passager.

 

La fin du temps des nations

Attention, ceci n’est pas une prophétie. Juste un conte.

 Avertissement : ces dates sont purement imaginaires, comme tout ce récit. Il serait dommage qu’un assoiffé de prophéties y voie une annonce!

 

Luc 21, 24 et Jérusalem sera foulée aux pieds par des nations jusqu'à ce que soient accomplis les temps des nations.

 

L’attentat nucléaire et la grande guerre qui s’ensuivit changèrent à jamais la face du monde. Les nations prirent douloureusement conscience de leur fragilité et de la mortalité sur la terre. Sous l’effet du traumatisme, les églises et les temples se remplirent de personnes pleurant et se frappant la poitrine. Les nuages contaminés et les pluies radioactives effrayèrent les peuples. La vue des blessés mobilisa toutes les énergies.

 

Les positions n’évoluèrent pas, elles se métamorphosèrent d’un coup, radicalement. Et les dirigeants des nations survivantes se réunirent au siège de l’ONU. Un orateur prit la parole. Il esquissa l’histoire de la folie humaine, la faiblesse de l’ONU, le fait que personne n’avait pu empêcher la prolifération nucléaire. Il analysa comment la démocratie elle-même, prise comme dogme du bien absolu, avait produit les gouvernements terroristes, et comment les nations, laissant passer en priorité leurs intérêts particuliers, n’avaient pas unanimement empêché  la catastrophe, pourtant prévisible.

 

Des décisions graves furent prises. Les nations proposèrent à l’unanimité de dissoudre leur souveraineté et d’établir une forme de gouvernement mondial, centré sur des valeurs universellement évidentes, comme le respect de l’homme, la modération en toutes choses. Les Etats-Unis d’Amérique, qui avaient manifesté tout au long de la crise leur grande lucidité et  leur pragmatisme, furent chargés d’orchestrer l’édification du nouveau système mondial. Ce fut la fin du temps des nations. Ainsi commença le temps du gouvernement mondial.

 

La première décision fut celle-ci : toutes les armes de destruction massive furent mises à la disposition du nouveau gouvernement mondial pour être détruites et bannies à jamais de la terre. On prit la décision que les sous-marins nucléaires de toutes les puissances convergent vers les Etats-Unis et vers la France pour y déposer leurs ogives, afin qu’elles y soient démantelées. Leurs charges seraient converties pour le nucléaire civil.

 

L’Etat souverain d’Israël

 

Dans toute cette crise, chacun avait pu observer la modération et la force calme d’Israël. Autant, avant la crise, certains se méfiaient de cette nation à cause de la fermeté de ses positions face aux hordes barbares, de ses avertissements face au nouveau nazisme eschatologique, autant après ces événements l’admiration pour ce peuple courageux devint unanime dans le monde. On remarqua à quel point, malgré sa puissance supérieure, il n’avait usé des armes qu’en dernière extrémité.

 

Or Israël ne voulut pas entrer dans le concert des nations. Au siège de l’ONU, son premier ministre tint le discours suivant :

 

« Notre histoire douloureuse nous a appris à nous méfier des unanimités mondiales. Notre confiance et notre naïveté sont encore dans nos esprits, dans le souvenir effrayant de nos ancêtres qui, tels des moutons qui montaient à l’abattoir, furent exterminés et n’émirent pas une seule protestation. Nous savons que les générations passent et, par serment, nous l’avons juré : jamais plus nous ne confierons nos vies à une puissance étrangère, fût-elle bienveillante. Que dans un siècle monte un prince qui ne se souvienne plus de ce que nous avons fait pour la maturation du monde, et tout recommencera comme avant. Voilà pourquoi nous livrerons nos armes de destruction massive. Leur possession même est, nous le savons, un crime contre l’humanité. Mais nous garderons notre souveraineté nationale et notre armée. »

 

On se rangea à leur avis. Ainsi, dans le monde, il demeura deux Etat souverains : Israël et le Vatican. Le Vatican conserva son autonomie pour une autre raison, liée à l’exercice du Magistère spirituel.

Sur le mont du temple, lieu du dernier combat de cette guerre, les Juifs ne voulurent pas construire quoi que ce soit. Ils en firent un mémorial de la folie des guerres, centré sur les ruines du troisième lieu saint de l’islam. Le monde fut reconnaissant de la noblesse de leur décision, puisqu’ils renoncèrent à rebâtir le Temple de Yahvé. Or, dans leur Talmud, cette reconstruction était un espoir important.

 

Le nouvel ordre mondial

 

Ce nouvel ordre fut démocratique et il se concrétisa autour des valeurs humanistes. L’expérience de l’histoire fut utilisée. Et Dieu lui-même trouva une place dans le préambule de la Constitution. Les excès des sept idéologies des XIXème et XXème siècles furent étudiés afin que l’argent, la gloire et les plaisirs deviennent de simples moyens et ne viennent plus détruire les valeurs essentielles : la personne, la famille. Des garde-fous et des contre-pouvoirs furent établis avec sagesse. Et le monde s’en trouva bien. En quelques années, les traces du cataclysme nucléaire furent effacées. L’Afrique noire elle-même, étant intelligemment managée par délégation, sortit de ses spasmes perpétuels. Elle fut délivrée de ses tyrans, et ses maux matériels – famine, maladie, guerre, mort précoce – disparurent peu à peu de la terre, et l’on put dire, partout dans le monde : « Paix et sécurité ». (1 Thessaloniciens 5, 3)

 

La génération suivante

 

Mais l’assemblée constituante n’eut pas assez de profondeur pour considérer la nature humaine dans toutes ses dimensions. Elle ne prêta pas assez d’attention aux avertissements pluriséculaires de la Bible (Genèse 11, 5), lorsque le monde avait jadis été unifié : « Yahvé descendit pour voir la ville et la tour que les hommes avaient bâties. Et Yahvé dit : "Voici que tous font un seul peuple et parlent une seule langue, et tel est le début de leurs entreprises! Maintenant, aucun dessein ne sera irréalisable pour eux. » C’est ainsi que, fort de sa nouvelle unité, l’humanité sombra peu à peu dans l’orgueil. De nouveau, elle oublia bientôt Dieu puisque le confort que lui apportait sa richesse semblait suffire à la combler. Comment en vouloir aux bâtisseurs de ce monde ? Que peut l’homme face aux forces de son âme qui le dépassent ? (Éphésiens 6, 12) : « Car ce n'est pas contre des adversaires de sang et de chair que nous avons à lutter, mais contre les Principautés, contre les Puissances, contre les Régisseurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits du mal qui habitent les espaces célestes. » Quoi qu’il fasse, ce monde semble maudit et aucune civilisation, jamais, ne reste longtemps établie dans la paix et la sagesse.

 

Il naquit une nouvelle génération sur les ruines de l’ancien monde. Elle ne fut pas nourrie comme jadis des images de sa misère. Jeune et idéaliste, elle regarda avec horreur la grande guerre de religion du XXIème siècle, et, loin de dénoncer les excès d’une religion dévoyée, elle accusa « la religion en général », où qu’elle soit dans le monde, d’être l’ennemie du genre humain. C’est cette génération qui devait lutter farouchement contre « tout ce qui porte le nom de Dieu »  (2 Thessaloniciens 2, 4) et établir pour la première fois une humanité totalement « sans Dieu ». C’est elle qui, nourrie des fruits du confort matériel et des loisirs, introduisit dans le monde un  nouveau démon : celui qu’on appela angoisse selon le texte de l’Apocalypse 9, 2: « Il ouvrit le puits de l'Abîme et il en monta une fumée, comme celle d'une immense fournaise - le soleil et l'atmosphère en furent obscurcis --  et, de cette fumée, des sauterelles se répandirent sur la terre; on leur donna un pouvoir pareil à celui des scorpions de la terre. On leur dit d'épargner les prairies, toute verdure et tout arbre, et de s'en prendre seulement aux hommes qui ne porteraient pas sur le front le sceau de Dieu. On leur donna, non de les tuer, mais de les tourmenter durant cinq mois. La douleur qu'elles provoquent ressemble à celle d'une piqûre de scorpion. En ces jours-là, les hommes rechercheront la mort sans la trouver, ils souhaiteront mourir et la mort les fuira! »

 

Le sens de cette nouvelle épreuve

 

Ce fut une génération qui souffrit beaucoup. Sa vie passa, éphémère, dans le plaisir matériel et la douleur spirituelle. Il y eut beaucoup de psychologues et de suicides. Personne ne comprenait que l’angoisse venait de l’absence de Dieu. Mais Jésus permit cela car, à l’heure de la mort, il récoltait comme à la moisson de vrais pauvres pour le paradis. Les foules désespérées, il pouvait les ravir au Ciel en les comblant de la surprise de son apparition. Ces gens ne voulaient pas de Lucifer, ayant « soupé » toute leur vie terrestre de ce paradis matérialiste que les disciples du Christ appellent enfer.

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L’Arche d’Alliance

Attention, ceci n’est pas une prophétie. Juste un conte.

 

« Alors le Seigneur manifestera de nouveau ces objets, la gloire du Seigneur apparaîtra ainsi que la Nuée, comme elle se montra au temps de Moïse et quand Salomon pria pour que le saint lieu fût glorieusement consacré." » (2 Maccabées 2, 7-8)

Le 17 mars, le grand Rabbin Jacques Eselstein, de Paris, reçut par courrier électronique un avis du Grand Rabbinat de Jérusalem l’invitant à se rendre impérativement pour le dimanche 2 avril suivant dans la capitale d’Israël où devait se tenir un consistoire de la plus haute importance. La consigne était donnée de ne pas avertir la presse mais de s’y rendre de manière privée et discrète. Le grand Rabbin de Paris téléphona à son homologue de Bruxelles et fut assez surpris car jamais, de mémoire d'homme, une telle convocation n’avait eu lieu. Aucune menace particulière ne pesait sur Israël qui, depuis 20 ans, semblait vivre dans une paix définitive.

Arrivé à Jérusalem dès le dimanche précédant le consistoire, le Rabbin Eselstein trouva la ville sainte en paix, et les premières chaleurs du printemps attiraient les foules bigarrées sur les places et autour des cafés. Il y rencontra de nombreux confrères, au fur et à mesure de leur arrivée et nul ne put le renseigner. Les citoyens d’Israël circulaient de plus en plus souvent à bicyclette et la ville avait été transformée, à l’occasion de travaux archéologiques récents, en une ville plus claire, plus lumineuse et arborée. Enfin, le jour attendu arriva. Du monde entier et de la diaspora juive, des chefs de communauté arrivaient, en tenue religieuse.

Le consistoire se réunit près de l’esplanade du Temple de Jérusalem, dans l’antique cité de David. Mais avant, et pour être discrets, les grands rabbins se rendirent par petits groupes en pèlerinage sur l’esplanade. Elle était dans l’état où l’avait laissée la grande guerre de religion qui, 20 ans plus tôt, avait conduit à la ruine des lieux saints de l’islam : une place nue, les fondations à ras de terre de l’ancienne mosquée du Dôme du rocher, et le mur des Lamentations, toujours intact, objet de la dévotion des fidèles.

La première matinée du consistoire fut consacrée aux retrouvailles mutuelles, aux congratulations, à la prière et enfin à une étrange conférence en anglais du père Octave Rondeau op, de l’école biblique de Jérusalem, intitulée : « La révolution archéologique ». Son intervention pouvait être résumée ainsi (notes du grand rabbin Joseph Weizmann de Berlin):

« Lorsque fut mise au point la technologie du scanner archéologique, qui consiste à cartographier les couches du sous-sol en faisant apparaître en trois dimensions les couches successives, il se produisit une véritable révolution de l’archéologie.

Les découvertes fortuites, les laborieuses fouilles, les cadres, l’épluchage au pinceau disparurent au profit de ces radiographies en trois dimensions, appliquées systématiquement.

En Israël où cette technologie avait été mise au point, les découvertes commencèrent à se multiplier. Des cités entières apparurent et partout, on localisa des trésors archéologiques enterrés en or, en argent, en bronze et en pierres sculptées.

Une nouvelle éthique de l’archéologie naquit donc, devant l’ampleur des découvertes potentielles : fallait-il déterrer ou au contraire laisser sur place à l’abri des destructions et pour les générations futures ce qui apparaissait au scanner ? »

Le professeur Rondeau fut applaudi poliment. Chacun, par devers soi, se demandait la raison de cette conférence, par ailleurs fort enrichissante. Il quitta le consistoire qui se referma sur le seul rabbinat. L’après-midi, dès 15 heures, le consistoire se réunit de nouveau, à huis clos. Ce fut le grand rabbin de Jérusalem, Benjamin Elihu, qui prit la parole. Son ton était posé, solennel. Il dit :

« Mes frères, si je vous ai réunis aujourd’hui, c’est pour vous faire part d’une nouvelle dont l’importance est unique pour notre nation et n’a d’équivalent que la fondation de notre Etat, en 1948. Mais avant d’aller plus loin dans mon exposé, je me vois contraint de demander à chacun de vous un serment, le serment de garder scellé dans votre conscience et devant Dieu la totalité de ce qui sera débattu ici, jusqu’à ce que le consistoire, par un vote majoritaire, vous délivre de cette promesse. »

Chacun des 120 pères jura donc, en silence, sur le Testament, un secret absolu. Puis rabbin Benjamin Elihu reprit :

« Nous avons reçu, il y a trois semaines, des nouvelles de l’équipe du professeur Rondeau qui pratique le scannage archéologique systématique dans le Sinaï, avec l’autorisation des autorités politiques de la région Afrique. Or, il y a juste 15 jours, j’ai reçu une communication privée de sa part. Je vous la lis. Elle tient en une ligne : « L’équipe de mes chercheurs est formelle : la grotte sainte vient d’être localisée. »

Un frisson parcourut l’assemblée. Les religieux échangèrent des regards. Il y eut un flottement sacré. Puis l’enthousiasme éclata. L’assemblée se leva et applaudit longuement. On se congratula. Chacun avait compris : il s’agissait de la grotte du prophète Jérémie, perdue depuis plus de 2500 ans, celle où une tradition insistante disait qu’il avait caché les mobiliers essentiels du premier Temple de Jérusalem, juste avant sa destruction par Nabuchodonosor. Un texte en particulier, présent dans l’Ancien testament catholique, car écrit en grec, avait attiré l’attention des exégètes :

(2 Maccabées 2, 4-6) « Il y avait dans cet écrit qu'averti par un oracle, le prophète Jérémie se fit accompagner par la tente et l'arche, lorsqu'il se rendit à la montagne où Moïse, étant monté, contempla l'héritage de Dieu. Arrivé là, Jérémie trouva une habitation en forme de grotte et il y introduisit la tente, l'arche, l'autel des parfums, puis il en obstrua l'entrée. Quelques-uns de ses compagnons, étant venus ensuite pour marquer le chemin par des signes, ne purent le retrouver. »

Le Grand Rabbin de New York, John Steinberg, prit alors la parole et lança d’une voix forte : « Mon frère, dites-nous. L’arche sainte est-elle dans la grotte ?"

Le rabbin de Jérusalem reprit la parole : « Mes frères, le père Rondeau est formel. La précision du scanner ne laisse aucun doute. Un objet volumineux, surmonté de deux formes sculptées recouvertes d’or, sans aucun doute les chérubins cités par la Bible, se trouve au centre de la grotte. Le professeur Rondeau qui a fait cette découverte et en a prévenu aussitôt le grand rabbinat de Jérusalem a une opinion définitive : C’est l’arche. Aucun doute n’est possible. Mais ce n’est pas tout. On distingue nettement des centaines d’objets d’or, d’argent et de bronze dont le monumental chandelier du Temple (Ménorah). Cette grotte contient l’essentiel de notre histoire et des rouleaux de parchemin par centaines. »

L’importance de la découverte était saisissante. Les dimensions religieuses, historiques et surtout politiques de la découverte n’échappaient à personne. Le Grand Rabbin de Paris prit alors la parole. Il tenait en main une Bible de Jérusalem, catholique (car le livre des Maccabées ne se trouve pas dans la Bible en hébreux).

- Mes frères, j’ai retrouvé le texte de la prophétie de Jérémie. Permettez-moi de vous la lire : « Quelques-uns de ses compagnons, étant venus ensuite pour marquer le chemin par des signes, ne purent retrouver le chemin de la grotte. Ce qu'apprenant, le prophète Jérémie leur fit des reproches: "Ce lieu sera inconnu, dit-il, jusqu'à ce que Dieu ait opéré le rassemblement de son peuple et lui ait fait miséricorde. Alors le Seigneur manifestera de nouveau ces objets, la gloire du Seigneur apparaîtra ainsi que la Nuée, comme elle se montra au temps de Moïse et quand Salomon pria pour que le saint lieu fût glorieusement consacré." » (2 Maccabées 2, 7-8) Vous comprenez l’importance de cette découverte. Si l’arche sacrée est là, c’est que le moment est venu…

- Le Temple ? c’est cela ? dit le Grand Rabbin Yodesh de Damas. 

- C’est cela, mon frère, le Temple. Et vous savez comme le sujet est sensible. Depuis la dernière guerre mondiale, notre gouvernement s’est obligé à ne rien construire pour remplacer la mosquée du Dôme. Nous avons transformé cette esplanade du Temple en un lieu de mémorial universel pour l’humanité, afin que jamais plus il n’y ait la guerre. Que devons-nous faire ?

- Mes frères ! (le grand Rabbin Yodesh se leva). Ecoutez-moi. Ne voyez-vous pas les signes des temps ? Vous faut-il autre chose ? Regardez notre histoire. Depuis la shoah, génération après génération, Dieu nous a conduits à ce jour. Il nous a d’abord ramenés dans notre terre. Puis il nous a rendu Jérusalem tout entière. Il a permis que les ennemis qui nous entouraient de toute part perdent une grande guerre et supplient pour faire la paix. Il a détruit la mosquée qui occupait l’emplacement de notre Temple et aujourd’hui, il nous rend l’Arche Sainte, le tabernacle de sa présence. Il faudrait être aveugle pour voir autre chose que la réalisation, sur un plateau, de la prophétie d’Ezéchiel (41-44). Nous avons même le plan de ce troisième Temple, dans la Bible !

- Pas si vite, mon frère, répondit le Grand Rabbin de Jérusalem. Les chrétiens et les musulmans sont nombreux et puissants. Et pour eux, le troisième Temple est leur communauté de foi. Ne risquons-nous pas de susciter une opposition viscérale ?

- Vous savez bien que non, mes frères, reprit le grand Rabbin Yodesh. Depuis la shoah, les Eglises chrétiennes ont pris la position de l’Eglise catholique. Pour elles, la reconstruction du Temple est un signe qu’elles attendent puisque le Messie Jésus doit revenir se montrer à nous à Jérusalem, là où il fut supplicié. Quant aux musulmans, ils vivent de nos jours dans l’humilité suite aux grandes apostasies qui ont suivi la crise islamiste. Aucun d’eux ne s’opposera au Temple et ils aideront plutôt à sa reconstruction puisqu’ils disent, avec leur Prophète, que Jérusalem est aux Juifs.

- Il reste donc la question épineuse du gouvernement mondial. Il risque bien de protester si nous accaparons au profit de notre Dieu cette esplanades des trois religions monothéistes…

Les trésors du Temple de Jérusalem.

Le conseil du grand rabbinat décida, par un vote unanime, de garder le secret sur ces découvertes pendant un mois, le temps que les archéologues ouvrent la grotte et confirment l’antiquité de la découverte. On délégua auprès des équipes du père Rondeau des « cohen », c’est-à-dire des descendants des prêtres du Temple. On pratiqua une petite ouverture par laquelle on introduisit une caméra miniaturisée montée sur un drone de la taille d’un moucheron. Son autonomie d’une heure était largement suffisante pour ramener des images en trois dimensions de l’intérieur de la cache.

Le grand Rabbin Jacques Eselstein qui était spécialiste des deux temples commenta les images rapportées : « Il faut différencier les ustensiles du Premier Temple, détruit en 3338 (-422) de ceux du Second Temple détruit en 3828 (+68). Dans le Second Temple manquaient l’Arche, le bâton d’Aaron qui avait fleuri, le flacon de manne, l’huile d’onction, les Ourim et Toumim (éléments du Pectoral du Grand Prêtre hérité de Aaron), dont les textes nous enseignent qu'ils furent cachés par les Rois d'Israël, et le Candélabre fabriqué par Moché, qui existait dans le Temple de Salomon). Or nous voyons ici tous ces objets bien reconnaissables. Nous voyons sur le côté, pieusement disposés, les dix Candélabres d'apparat du Premier Temple, probablement ceux le Roi Salomon fit lui même fabriquer.

Et puis, sous la tente du désert, au centre, voici le tabernacle du Temple, l’arche d’alliance. Seul les hommes consacrés au service du Temple peuvent le toucher.

Nous avons devant nous la preuve que les ustensiles les plus précieux du Premier Temple ne furent pas cachés par le Roi Josias (2 Chroniques  35, 3) dans une cache prévue par le roi Salomon dès la construction du Premier Temple. Ils ne furent pas emportés en exil à Babylone par Nabuchodonosor avec le mobilier secondaire du temple (2 Chroniques 36), mais ils furent bien cachés par le Prophète Jérémie comme le dit le livre des martyrs d’Israël (2 Maccabées 2).

Et chose remarquable, nous avons probablement devant nous, contenus dans des centaines de jarres, la bibliothèque du Temple. Il y a là du travail pour des dizaines d’années pour tous les chercheurs du monde entier. »

Dès la fin de la semaine, en Erets Israël, les journaux annoncèrent la découverte. Et dans le monde, unanimement, loin de provoquer la polémique, cette découverte suscita un intérêt unanime. Jusqu’en Chine furent projetés des documents sur l’Arche d’Alliance et l’histoire quatre fois millénaire des Juifs.

Le troisième Temple

Attention, ceci n’est pas une prophétie. Juste un conte.

 

« Il construisit le Temple et l'acheva, et il couvrit le Temple d'un plafond à caissons de cèdre. » (1 Rois 6, 9).

 

L’esplanade du Temple

 

L’esplanade du Temple, à Jérusalem, était déserte en ce matin du 8 septembre 2070. Il faisait encore nuit sur Jérusalem.

 

8 septembre 2070… Date anniversaire du plus terrible événement de l’histoire Juive, l’événement qui avait vu, exactement 2000 ans plus tôt, les armées du général Romain Titus s’emparer de Jérusalem. Et le temple, ce joyau d’architecture, centre de la vie juive, s’était embrasé d’un seul coup. Une simple torche lancée par un militaire avait suffit à anéantir les boiseries du Saint des Saints. Le reste, les Romains l’avait arasé jusqu’au sol, dans les mois qui avaient suivi.

Trois hommes marchaient sur la place. Ils étaient vêtus de longs manteaux noirs et leur tête était couverte d’une kippa de telle sorte qu’ils ressemblaient à des Juifs pieux. Visiblement, il s’agissait de dignitaires religieux, et ils parlaient doucement tout en regardant les pierres du dallage.

Le rabbin tenait à faire visiter l’endroit historique avant que la foule attendue ne se presse. Les célébrations commenceraient à 15 heures et on attendait, venant du monde entier, des délégations officielles importantes.

Il dégagea le cadenas d’une grille et leur montra l’état des fouilles réalisées sous le dallage. Il les fit entrer dans les caves voûtées dont on avait dégagé des milliers de tonnes de gravas, des tessons, du charbon de bois, des armes et des squelettes, vestiges de la ruine de la guerre contre les Romains. Des dizaines de milliers de squelettes en vérité. Les squelettes de tout un peuple, des hommes, des femmes et des enfants, dont les analyses biochimiques manifestaient l’importante dénutrition. On raconte que cette guerre avait vu périr un tiers des Juifs, dont certains des corps avaient été enfouis à peu de frais dans les caves du Temple. On y avait aussi trouvé une cave emplie de très ancien matériel liturgique, de facture commune, sans doute ce que les Romains avaient négligé de piller.

 

« Mes frères, dit enfin le grand rabbin, comment après tant d’histoire et de malheur, ce que nous vivons aujourd’hui est-il possible ?"

Le cardinal répondit :

"Tu sais, Nathanaël, quand je regarde l’histoire depuis un siècle et demi, je me dis que l’action de Dieu est grande. Il s’est servi de votre nation pour purifier le cœur de la terre entière.

- C’est vrai, commenta l’imam. Ce furent une série d’événements bouleversants et inimaginables. Cette shoah, par exemple, une folie organisée par quelques hommes, et une Europe entière qui s’y comporte comme pendant le procès de Jésus : il y a eu tous les types de courage et de lâcheté.

- N’en parlons pas, mes amis. Laissons place à la joie. C’est un grand jour, dit le Rabbin.

- Parlons-en au contraire, dit le Cardinal. Ce sont tous ces morts qui ont rendu les anciennes nations chrétiennes modestes et conscientes de ce qu’est la nature humaine. Sans ce crime, je ne serais pas là, à me réjouir de ce jour. Je serais sans doute en train d’affirmer que ce jour est un blasphème contre ma religion.

- C’est vrai, dit l’imam. Comme je vous comprends. Moi, j’en sais quelque chose. Regarde comme nous nous sommes nous-mêmes endurcis et aveuglés quand, après la shoah, Dieu - que son nom soit béni - vous a rendu votre terre. Pendant 50 ans, défaites après défaites, écrasement militaire après écrasement, nous n’avons pas cédé à Dieu, comme le pharaon de jadis. Pourtant, tout indiquait que Dieu était avec vous et voulait vous rendre cette terre.

- C’est à ce passage de la Bible que vous faites allusion? demanda le rabbin : « Dieu endurcit le cœur de pharaon, afin de se glorifier aux dépens de pharaon. » (Exode 9, 12).

- Oui, exactement. Nous nous sommes obstinés. Notre haine et notre aveuglement étaient totaux, alors que nous avions des Hadiths de notre Prophète pour nous mettre en garde. Et il a fallu que nous perdions nous aussi, dans cette guerre folle, tous nos lieux saints et notre puissance politique, pour que nous comprenions.

- Ce qui a joué aussi, mes frères, dit le Rabbin, c’est l’immense perte de la foi qui a suivi ces événements, et ce dans le monde entier, et dans toutes les religions.

- A cet égard, ajouta l’imam, se tournant vers le catholique, à cet égard, il faut remercier l’Eglise. Je crois que si elle n’avait pas compris et expliqué aux musulmans, lorsque la grande apostasie a fondu sur eux, le sens de tout cela, nous nous serions désespérés. Nous sommes moins habitués que vous à contempler l’humilité. Notre prophète aimait la gloire.

- Mon frère, si vous n’aviez pas eu dans vos propres Ecritures, cachée mais bien présente, l’annonce explicite de votre retour à l’âge d’or de Médine, l’âge où les musulmans n’avaient pas d’Etat mais la prière et l’humilité, vous n’auriez jamais reçu l’aide de notre expérience douloureuse. "

 

Les trois religieux marchèrent encore. Ils arrivèrent au pied du mur de l’ancien temple, à l’endroit où apparaissaient encore la façade et les pierres de taille d’un reste de l’œuvre d’Hérode le Grand. Les trois frères récitèrent une prière : « Je changerai leur douleur en joie, dit le Seigneur. »

Le temple devait être consacré en ce jour. Et l’immense bâtisse, grandiose, s’élevait maintenant devant eux. On s’était conformé autant qu’on avait pu à la description faite par Ezéchiel dans sa célèbre vision (Ezéchiel 41-48) qui se terminait ainsi : « Le pourtour du temple mesurait 18.000 coudées. A partir de ce jour, le nom de la ville sera: "YHWH-SHAMMA" le Seigneur-est-là ». Les architectes avaient utilisé des matériaux nouveaux, transparents par endroits. Le troisième Temple était lumineux, à l’inverse du premier qui était intime et du second qui était monumental. Quant au Saint des Saints, qui occupait le centre du Temple, il avait été fait sur le modèle des directives de Moïse, à l’endroit exact où se trouvait jadis l’ancienne mosquée du Dôme, celle-là même qui avait été détruite par un bombardement allié pendant la guerre. Et c’est là que devait être introduite en ce jour l’arche d’Alliance, et que le Temple devait être consacré.

Et l’imam fit un large sourire, sincèrement heureux.

 

L’état du monde

 

Dès 9 heures du matin, de tout le pays d’Israël, les cars commencèrent à affluer, et les avions à l’aéroport international de Jérusalem-Capitale atterrissaient depuis trois jours. De toutes les nations, on arrivait chargé de présents et de dons en numéraire. Chacun voulait apporter son obole pour participer ! Dans le monde entier, l’événement était retransmis en direct.

Tout le monde, certes, n’était pas heureux. L’ancienne génération, particulièrement, avait beaucoup de mal. Mais personne n’était indifférent, parfois par goût de l’histoire ancienne et de cette reconstitution, le plus souvent à cause d’une sorte de fascination pour cette histoire qu’on sentait sacrée. Certains attendaient et espéraient un grand signe céleste.

A Nantes, en France, assis devant son ordinateur, un vieil homme regardait la retransmission de ce spectacle en se connectant directement sur les caméras numériques disséminées partout. Son visage était sombre et pessimiste. Il regardait en particulier la procession des prêtres qui, depuis trois jours s’avançait à pas lent depuis le désert du Sinaï, portant à douze porteurs l’étrange tabernacle doré que chacun voyait enfin. La marche était solennelle (2 Samuel 6, 13). Quand les porteurs de l'arche de Yahvé faisaient six pas, le Grand rabbin Nathanaël, premier grand prêtre du temple, revêtu de l’ancien costume sacerdotal, celui-là même que portait son ancêtre Aaron et qui avait été retrouvé dans la grotte sainte, offrait du pain et du vin qu’il répandait sur le sol devant l’arche. Le vieil homme, devant son écran, se scandalisait. Il discutait avec des amis par vidéoconférence : « Regardez ! Ils s’accaparent les symboles chrétiens. Finis, les sacrifices de boeufs et de veaux gras ! Encore une concession aux amis des animaux. » Et son ton était amer.

« Mes amis, tous ce que nous avions redouté arrive en ce jour. Vous vous rappelez que Julien l'apostat, l’empereur Romain, voulant ruiner le christianisme, avait dit: « Il y a dans l'évangile une prophétie qui dit que jamais on ne rebâtira le Temple de Jérusalem. Il suffit - et Julien en a le pouvoir - de rebâtir ce Temple et de dire au monde : voici le Temple sur pied. Votre Evangile est donc faux ; donc le christianisme s'est trompé. Voyez ailleurs. » Julien a échoué. Il a des disciples qui s'appellent francs-maçons et qui poursuivent le même dessein en d'autres temps avec d'autres moyens. Suis-je clair ? J'ajoute, pour être complet : Jésus dit à Céphas : « Tu t'appelleras Pierre et sur cette Pierre, je bâtirai mon Eglise et les portes de l'enfer ne prévaudront pas sur elle. » Le nouveau temple, c’est donc l’Eglise et pas cette bâtisse moderne. Quelle réussite aux Maçons de tous les temps ! »

Et ses amis approuvèrent. Leur visage respirait le pessimisme.

Mais la femme de cet homme, qui regardait aussi l’événement dans l’autre pièce, leur cria : « Vieux ronchonneurs ! Cela fait 40 ans que vous vous passez ce vieux film. Puisque le pape lui-même bénit sans retenue l’événement en s’appuyant sur la Bible, c’est que vous devez avoir mal compris les Ecritures. Vous seriez donc plus catholiques que le pape, vous ? Lisez donc (2 Maccabées 2, 7) : "Ce lieu sera inconnu, jusqu'à ce que Dieu ait opéré le rassemblement de son peuple et lui ait fait miséricorde. Alors le Seigneur manifestera de nouveau ces objets, la gloire du Seigneur apparaîtra ainsi que la Nuée, comme elle se montra au temps de Moïse et quand Salomon pria pour que le saint lieu fût glorieusement consacré." Vous voyez. Il n’y a que de la bénédiction de Dieu là-dessous. »

Ce vieux couple, on le voit, vivait ce débat depuis le début de leur mariage…

 

A Riad, dans la maison de Mohamed Allamia, on était aussi réunis entre anciens combattants. Et on affichait le même visage triste. Mohamed, ancien chef militaire de la grande guerre, commentait :

« Leur complot aboutit aujourd’hui. Comme ils ont été rusés et habiles. Voilà l’aboutissement de cette guerre, provoquée par eux, où l’Occident entier a combattu contre nous. Et tout cela, toute cette ruine de l’islam pour récupérer Jérusalem et reconstruire leur Temple. Quel peuple maudit. »

Mais sa petite-fille qui passait par là, passa la tête dans la pièce et dit en riant : « Alors, on discute théorie du complot ? » Visiblement, à la réaction agacée des anciens, on devinait une rupture générationnelle.

 

L’Arche d’Alliance

 

Au début de l’après-midi, le cortège des prêtres de la maison de Lévi fut annoncé. Comme au temps de David, vêtus de costumes de lin, ils portaient l’Arche. On s’était efforcé de reconstituer, tout en en modernisant la liturgie, les fêtes de David. Des danseurs tournoyaient de toutes leurs forces devant Yahvé, ceints de pagnes de lin. Le président et tout le parlement d'Israël faisaient monter l'arche de Yahvé en poussant des acclamations et en sonnant du cor.  On était amusé de voir ces hommes dignes, cravatés, manifestant un enthousiasme d’adolescents. Du coup, la joie se répandait partout dans Jérusalem. Les représentants de toutes les nations participaient aux danses d’Israël.

L'arche de Yahvé entra dans la Cité de David. Un silence respectueux se fit de part et d'autre des barrières canalisant les foules. Au passage de l’arche, des chrétiens se signaient, comme s’ils adoraient la présence réelle. Des musulmans se prosternaient.

On introduisit l'arche de Yahvé dans le Temple. Chacun contemplait l’œuvre et admirait. Ce nouveau temple, avec ses bases massives, avait les élancements d’une cathédrale gothique.

On déposa l’arche à sa place dans le Saint des Saints, sous la tente que David avait fait dresser pour elle. Alors le grand prêtre offrit du pain et du vin en présence de Yahvé en sacrifices de communion. Lorsque Nathanaël eut achevé d'offrir des holocaustes et des sacrifices de communion, il bénit le peuple au nom de Yahvé Sabaot. Il prononça en hébreu, puis dans de nombreuses langues du monde ces paroles (Nombres 6, 24) : « Que Yahvé te bénisse et te garde! Que Yahvé fasse pour toi rayonner son visage et te fasse grâce! Que Yahvé te découvre sa face et t'apporte la paix! »

 Puis il fit une distribution à tout le peuple, à la foule entière des Israélites et des visiteurs étrangers, hommes et femmes, pour chacun une couronne de pain, une masse de dattes et un gâteau de raisins secs.

 

La gloire de Yahvé

 

Puis tout le monde s'en alla chacun chez soi.

Ce soir là, dans Jérusalem, le petit David Barjoda était déçu. Il dit à son père :

« La fumée n’est pas venue… 

- Quelle fumée ?, demanda son père.

- Eh bien, celle que Dieu avait promise, tu sais comme dans ce passage de la Bible."

Et l’enfant lui montra son cahier d’écolier où il avait recopié toute une série de textes dont 2 Chroniques 5, 13 : « Chacun de ceux qui jouaient de la trompette ou qui chantaient, louaient et célébraient Yahvé d'une seule voix. Alors le sanctuaire fut rempli par la nuée de la gloire de Yahvé. Les prêtres ne purent pas continuer leur fonction à cause de la nuée, car la gloire de Yahvé remplissait le Temple de Dieu. Alors le roi Salomon dit: "Yahvé a décidé d'habiter la nuée obscure ! »

-  Ca veut peut-être dire que le Seigneur n’est pas venu ? s’interrogea son père.

- Tu crois que c’est mauvais signe ? demanda l’enfant.

Le père ne sut que lui répondre.

Cette question, cet enfant devait la porter dans son cœur longtemps. Ce n’est que bien plus tard, alors qu’il était devenu un adulte, avancé en âge, que lui et le peuple juif tout entier, fut mystérieusement attiré par les textes d’un ancien Rabbin Juif qui disait, à un endroit (Luc 17, 20) : « La venue du Royaume de Dieu ne se laisse pas observer, et l'on ne dira pas: Voici: il est ici! ou bien: il est là! Car voici que le Royaume de Dieu est au milieu de vous. »

 

Mais c’est une autre histoire.

 

Le signe de Simon-Pierre

Décembre 2005

Attention, ceci n’est pas une prophétie. Juste un conte.

 

Jean 13, 37 : « Pierre lui dit: "Pourquoi ne puis-je pas te suivre à présent? Je donnerai ma vie pour toi." Jésus répond: "Tu donneras ta vie pour moi? En vérité, en vérité, je te le dis, le coq ne chantera pas que tu ne m'aies renié trois fois. »

 

1962, Concile Vatican II

Le bon pape qui décida d’ouvrir le Concile Vatican II ne régna que le temps qu’il fallut. Puis il rejoignit le Père, sans soupçonner l’immense changement que l’Esprit Saint avait suscité par lui. Pour la première fois, un Concile ne lança pas de condamnation. Il s’adressa au monde entier. Puis, il en sortit des signes qui marquèrent l’histoire sainte et que seuls quelques vautours aux yeux perçants discernèrent puisqu’ils parlaient de mort et de résurrection (le cadavre, selon Luc 17, 37). Ensuite le grand pape Jean-Paul publia le catéchisme de l’Église catholique où pour la première fois (n° 675), l’Église annonça sans détours pour elle-même ce que le Christ avait annoncé pour lui (Matthieu 16, 21) : « A dater de ce jour, Jésus commença de montrer à ses disciples qu'il lui fallait s'en aller à Jérusalem, y souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué et, le troisième jour, ressusciter. »

Le message était trop spirituel pour être compris. Mais peu importe, quoi qu’il en soit, l’Église prit résolument le chemin qui mène à Jérusalem. A peine le concile était-il terminé que des milliers de prêtres et de fidèles s’en emparèrent pour lui faire porter des fruits selon l’air du temps, des fruits que leur peu de fréquentation de l’Esprit Saint suscitèrent. Ainsi dirent-ils :

« Ce Concile, par Gaudium et Spes nous dit de construire la terre ! Le Ciel sera pour plus tard. La gloire de Dieu, c’est le bonheur ici-bas. Occupons-nous de la pauvreté des corps. La pauvreté des âmes s’occupera d’elle-même. »

Et, dans leur zèle à construire la terre très vite, il brutalisèrent la foi des fidèles, traitèrent sans douceur l’ancienne génération qui venait à la messe, et réalisèrent une prophétie de Matthieu 24, 29 : « Aussitôt après la tribulation de ces jours-là, le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière, les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées. »

 

 

La réaction de Monseigneur Lefebvre

Un archevêque de l’Église se leva, fier et sans peur. Lorsqu’il vit que, dans la liturgie, l’abandon des signes de respect tournait à l’abandon des signes d’amour, il se révolta. Il dit :

« Ce Concile n’est pas fidèle à la foi de toujours. Par beaucoup de points, il est en contradiction avec les anciens papes. La liberté religieuse ne fut-elle pas condamnée par Pie IX, par saint Pie X ? Quant à cette nouvelle liturgie, qui ne met plus Dieu au centre mais l’homme, elle vide les églises. On peut juger l’arbre à ses fruits. »

Ce jour-là, et sans le savoir, il réalisa à travers sa révolte le signe de Simon-Pierre, car dans son amour trop humain de l’Église, il ne crut pas que tout cela venait du Saint Esprit (Matthieu 16, 22) : « Pierre, tirant Jésus à lui, se mit à le morigéner en disant: "Dieu t'en préserve, Seigneur! Non, cela ne t'arrivera point ! Tu ne mourras pas à Jérusalem !" Mais Jésus, se retournant, dit à Pierre: "Passe derrière moi, Satan! tu me fais obstacle, car tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes!" Alors Jésus dit à ses disciples : "Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive. »

 

 

Retour à l’Église

Dieu qui n’abandonne pas son Église suscita alors un grand pape, le plus grand de tous sans doute. Saint Jean-Paul le grand rassura le troupeau, le rassembla et lui prouva qu’il restait sur la voie éternelle du salut. Dieu suscita aussi des docteurs qui, sans employer de circonvolutions, expliquèrent à l’Église le nouveau chemin où elle était engagée. « Tout cela vient de l’Esprit Saint ! N’ayez pas peur. Il conduit l’Église ! » La Vierge Marie accompagna ces Apôtres depuis le Ciel, multipliant ses apparitions et suscitant une nouvelle Église, peu nombreuse mais selon son cœur, qui avait compris le mystère Saint de la croix de l’Église à venir.

Devant l’abondance des signes, les disciples de Monseigneur Lefebvre, brebis par brebis, puis tous ensemble, finirent par se rallier à la Sainte Église. Ils le firent d’un pas hésitant, mais plein de bonne volonté. Ils demandèrent d’abord à l’Église de supprimer certains textes pastoraux du Concile Vatican II. Bien sûr, le pape ne les suivit pas puisque le Concile venait tout entier de l’Esprit Saint. Mais il reconnut avec eux les excès et la violence pastorale des pasteurs de jadis. Il leur fallut un héroïque acte de foi et certains ne cédèrent qu’en relisant ce rêve que saint Jean Bosco fit au XIXème siècle concernant les épreuves à venir de l’Église. « Je vis l’Église. Elle ressemblait à une barque secouée par les flots d’une immense tempête. Elle semblait sans timonier. Elle allait couler. Soudain apparurent trois colonnes blanches dans la nuit. La barque de l’Église fut bientôt entourée de ces trois lumières. Et aussitôt l’eau devint calme. Ces trois blancheurs étaient : Marie, Jésus dans son eucharistie et le pape pour sa foi toujours vraie. »

Les disciples de Monseigneur Lefebvre revinrent car leur amour de l’Église était sincère. Mais l’avenir prouva qu’il était trop fragile, trop fondé sur l’espoir humain d’une victoire immédiate et terrestre, alors qu’était arrivée l’époque de la victoire céleste, celle de l’espérance éternelle (Jean 12, 32) : « Quand je serai élevé de terre, j’attirerai tout à moi. »

Lors de leur réconciliation, le pape et les disciples de la Tradition réalisèrent sans le comprendre cette prophétie de l’évangile (Jean 13, 5) sur Simon-Pierre : « Jésus mit de l'eau dans un bassin et il commença à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge dont il était ceint. Il vint donc à Simon-Pierre, qui lui dit: "Seigneur, toi, me laver les pieds?" Jésus lui répondit: "Ce que je fais, tu ne le sais pas à présent ; par la suite tu comprendras." Pierre lui dit : "Non, tu ne me laveras pas les pieds, jamais!" Jésus lui répondit: "Si je ne te lave pas, tu n'as pas de part avec moi." Simon-Pierre lui dit: "Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête!"

Ils acceptèrent que l’Église s’abaisse à laver les pieds des hommes.

 

 

Lorsqu’ils s’enfuirent tout nus

Hélas, ils n’avaient pas tout vu et ils devaient « être criblés comme froment par Satan » (Luc 22, 31). Pourtant, par ses apparitions, la Vierge leur donna toutes les armes intellectuelles qu’il fallait, allant jusqu’à leur annoncer à Fatima le martyre futur de l’Église visible. Le troisième secret est rapporté ainsi par Lucie.

"Après les deux parties que j’ai déjà exposées, nous avons vu sur le côté gauche de Notre Dame, un peu plus en hauteur, un ange avec une épée de feu dans la main gauche. Elle scintillait et émettait des flammes qui devaient, semblait-il, incendier le monde. Mais elles s’éteignaient au contact de la splendeur qui émanait de la main droite de Notre Dame en direction de lui. L’ange, indiquant la terre avec sa main droite dit: "Pénitence! Pénitence! Pénitence!" Et nous vîmes, dans une lumière immense qui est Dieu quelque chose de semblable à la manière dont se voient les personnes dans un miroir, un évêque vêtu de blanc, nous avons eu le pressentiment que c’était le Saint-Père.

Nous vîmes divers autres évêques, prêtres, religieux et religieuses monter sur une montagne escarpée, au sommet de laquelle il y avait une grande croix en troncs bruts, comme s’ils étaient en chêne liège avec leur écorce. Avant d’y arriver, le Saint-Père traversa une grande ville à moitié en ruine et, à moitié tremblant, d’un pas vacillant, affligé de souffrance et de peine, il priait pour les âmes des cadavres qu’il trouvait sur son chemin. Parvenu au sommet de la montagne, prosterné à genoux au pied de la grande croix, il fut tué par un groupe de soldats qui tirèrent plusieurs coups avec une arme à feu et des flèches. Et de la même manière moururent les uns après les autres les évêques, les prêtres, les religieux et religieuses et divers laïcs, hommes et femmes de classes et de catégories sociales différentes. Sous les deux bras de la croix, il y avait deux anges, chacun avec un arrosoir de cristal à la main, dans lequel ils recueillaient le sang des martyrs et avec lequel ils irriguaient les âmes qui s’approchaient de Dieu."

Ils tinrent fidèlement tant qu’ils crurent discerner quelques progrès visibles de l’Église. Mais quand ils virent l’apostasie recommencer à s’étendre, les gens se désintéresser de plus en plus de la foi, le trouble les reprit. Agités, ils recommencèrent à analyser fiévreusement et la tentation fut plus forte. Ils se dirent : « C’est clair, c’est à cause de la perte du pouvoir politique et visible dans l’Église. Le Sacré-Cœur n’est plus vénéré publiquement ! Il faut relever la tête et arrêter cette perpétuelle folie de l’abaissement volontaire de l’Église ! » Quand les parlements du monde décidèrent d’enlever à la papauté son État au Vatican, certains d’entre eux passèrent à l’action violente. Il y eut des attentats. Mais le pape, loin de les soutenir, leur parla avec fermeté et leur demanda de cesser. Il ajouta, reprenant les termes de saint Jean Bosco à Pie IX : « Ayez confiance. Tout cela vient de Dieu ! »

Sans le comprendre, ces disciples de l’Église réalisèrent ce jour-là cette prophétie (Jean 18, 10 ; Matthieu 26, 53 ; Luc 22, 51) : « Alors Simon-Pierre, qui portait un glaive, le tira, frappa le serviteur du grand prêtre et lui trancha l'oreille droite. Ce serviteur avait nom Malchus. Jésus dit à Pierre: "Rentre le glaive dans le fourreau. La coupe que m'a donnée le Père, ne la boirai-je pas? Penses-tu donc que je ne puisse faire appel à mon Père, qui me fournirait sur-le-champ plus de douze légions d'anges? Comment alors s'accompliraient les Écritures d'après lesquelles il doit en être ainsi?" Et, lui touchant l'oreille, il le guérit. »

 

Découragés et humiliés, ils obéirent donc et rentrèrent chez eux, assistant impuissants et en silence au dépouillement du pape, à son humiliation, puis à son exil vers Jérusalem.

Ils suivaient les événements de loin. Ce qui les marqua le plus, c’est que toutes ces scènes télévisées étaient sans panache. Le Magistère de Pierre puis l’eucharistie disparurent et avec eux, le songe de Saint Jean Bosco. Beaucoup perdirent jusqu’à la foi. La persécution médiatique poursuivit quelque peu ces chrétiens. A cette époque, il devint une honte sociale d’être de l’ancienne « secte catholique ». Et beaucoup, lorsqu’ils étaient interrogés, niaient publiquement leur appartenance à l’Église. Ils rentraient chez eux dans la souffrance, se méprisant eux-mêmes pour leur lâcheté et pleurant amèrement. Et comme par une étrange ironie de l’histoire, ce fut la France, la servante aînée de l’Église, dont le symbole est le coq (Luc 22, 60), qui fut la nation la plus virulente dans cette poursuite peu glorieuse et purement médiatique des derniers chrétiens.

 

Ils ne furent pas là

Lors des événements du martyre de l’Église, ils ne furent pas là. Ils ne regardaient pas les événements aux informations. Ils s’étourdirent dans leurs activités profanes. Mais cela aussi, il fallait que cela arrive.

Car, plus tard, lorsque se produisit le retour du Christ dans sa gloire (à l’heure de leur mort pour certains, à la fin du monde pour d’autres), ils furent là les premiers. Autant ils avaient douté, autant ils crurent quand ils virent les signes annonciateurs. Et leur repentir fut si profond, si sincère, porté par leur amitié fragile et infidèle que, de l’autre côté de cette vie, dans le Royaume éternel, ils furent grands : « Celui à qui l’on pardonne peu aime peu ! » (Luc 7, 47).

 

Ainsi se réalisa la prophétie (Jean 20, 2) : « Marie Madeleine court alors et vient trouver Simon-Pierre, ainsi que l'autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit: "On a enlevé le Seigneur du tombeau et nous ne savons pas où on l'a mis." Pierre sortit donc, ainsi que l'autre disciple, et ils se rendirent au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble. L'autre disciple, plus rapide que Pierre, le devança à la course et arriva le premier au tombeau. Se penchant, il aperçoit les linges, gisant à terre; pourtant il n'entra pas. Alors arrive aussi Simon-Pierre, qui le suivait; il entra dans le tombeau; et il voit les linges, gisant à terre, ainsi que le suaire qui avait recouvert sa tête; non pas avec les linges, mais roulé à part dans un endroit. Alors entra aussi l'autre disciple, arrivé le premier au tombeau. Il vit et il crut. En effet, ils ne savaient pas encore que, d'après l'Écriture, il devait ressusciter d'entre les morts. »

Apparition reconnue canoniquement par l’Église. Les textes cités ont une certaine autorité dont le degré est rappelé en fin d’ouvrage. La béatification de deux des trois voyants montre l’importance que donne l’Autorité apostolique romaine à cet événement.

Dévoilé au monde le 26 juin 2000 par le pape Jean-Paul II. Mon opinion est que ce secret ne concerne pas le passé. Elle diffère en cela de celle du cardinal Ratzinger (commentaire du secret, 26 juin 2000). Sa portée me semble être beaucoup plus grande que l’attentat de 1981 contre Jean-Paul II. Le fait que les autorités de Rome le rangent dans les faits passés n’est-il pas lié à cette parole de Jésus en Jean 21, 18: « Quand tu auras vieilli, tu étendras les mains, et un autre te ceindra et te mènera où tu ne voudrais pas. »

Autre interprétation (Par Laurent C., juillet 2005) : La 3eme prophétie de Fatima (la ville en ruines, l'évêque vêtu de blanc tué au pied de la croix, etc.) pourrait-elle aussi s'appliquer à un futur attentat (islamiste) ayant pour objet Rome et/ou le Vatican ? Le pape a bien été victime d'un attentat, mais cela n'explique pas la ville en ruine...

Oui, cela pourrait, puisque ces prophéties ont plusieurs sens possibles. C'est même une  très intéressante interprétation car elle est dans la ligne des deux autres secrets qui annoncent les 3 premières guerres mondiales:

1° Cette guerre va bientôt finit (guerre 14)

2° Mais il en viendra une autre pire (guerre 39)

3° La Russie répandra ses erreurs (Guerre froide).

 

Le signe de Judas l’Iscariote

25 décembre 2005

Attention, ceci n’est pas une prophétie. Juste un conte.

 

Jean 13, 26 : « Trempant alors la bouchée, Jésus la prend et la donne à Judas, fils de Simon Iscariote. Après la bouchée, alors Satan entra en lui. Jésus lui dit donc: "Ce que tu fais, fais-le vite." »

 

Le signe de Judas est trop douloureux pour être regardé dans son seul déroulement historique. C’est du point de vue du Ciel qu’il faut le comprendre.

 

A partir de 1830, la Vierge Marie, à la rue du Bac, avertit la terre que l’Église allait devoir entrer, pas après pas, dans les mystères de sa diminution en puissance temporelle. Et, de ce fait, sa puissance spirituelle grandirait, grandirait, jusqu’à provoquer, dans la génération des derniers chrétiens, le retour du Christ dans sa gloire. Elle le fit par une petite médaille…

L’Esprit Saint qui avait mené Jésus vers sa passion se mit à orienter l’Église dans la même direction. D’abord, ce furent les élites des nations européennes qui se détournèrent de la foi. En 1870, Pie IX eut à vivre la perte de sa puissance temporelle par la destruction de ses États. Il en souffrit beaucoup, excommunia Garibaldi et les tenants de l’unité italienne mais ne put rien empêcher. Pauvre pape que saint Jean Bosco vint visiter pour lui dire : « Laissez faire. Cela vient de Dieu. » Ainsi commença à se réaliser la prophétie qu’avait laissée Jésus (Jean 21, 18) : « En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais jeune, tu mettais toi-même ta ceinture, et tu allais où tu voulais ; quand tu auras vieilli, tu étendras les mains, et un autre te ceindra et te mènera où tu ne voudrais pas." »

 

« Où tu ne voudrais pas. » Ce qu’ignoraient ou voulaient ignorer les papes, c’est la suite de cette prophétie (Jean 21, 19) : « Il signifiait, en parlant ainsi, le genre de mort par lequel Pierre devait glorifier Dieu. Ayant dit cela, il lui dit: "Suis-moi." »

 

1945, la naissance du signe de Judas

Voici l’histoire de ce chemin.

Dès la fin des deux guerres mondiales, l’esprit de la révolte apparut et c’était compréhensible. Un tel traumatisme, un tel échec des générations précédentes ne pouvait que provoquer un rejet des anciennes valeurs. En 1964, à peine le concile Vatican II fut-il terminé que des milliers de prêtres et de fidèles s’en emparèrent pour lui faire porter des fruits selon l’air du temps, des fruits que leur peu de fréquentation de l’Esprit Saint suscita. Ainsi dirent-ils :

« Ce Concile, par Gaudium et Spes, nous dit de construire la terre ! Le Ciel sera pour plus tard. La gloire de Dieu, c’est le bonheur ici-bas. Et le bonheur commence par la lutte contre la pauvreté matérielle. La pauvreté des âmes s’occupera d’elle-même. »

Ainsi réalisèrent-ils une prophétie de Marc 14, 3 : « Comme il se trouvait à Béthanie, une femme vint, avec un flacon d'albâtre contenant un nard pur de grand prix. Brisant le flacon, elle le lui versa sur la tête. Or il y en eut qui s'indignèrent entre eux, dont Judas Iscariote, l'un des Douze : "A quoi bon ce gaspillage de parfum? Ce parfum pouvait être vendu plus de 300 deniers et donné aux pauvres." Et ils la rudoyaient. Mais Jésus dit: "Laissez-la ; pourquoi la tracassez-vous? C'est une bonne oeuvre qu'elle a accomplie sur moi. Les pauvres, en effet, vous les aurez toujours avec vous et, quand vous le voudrez, vous pourrez leur faire du bien, mais moi, vous ne m'aurez pas toujours. Elle a fait ce qui était en son pouvoir : d'avance elle a parfumé mon corps pour l'ensevelissement. En vérité, je vous le dis, partout où sera proclamé l'Évangile, au monde entier, on redira aussi, à sa mémoire, ce qu'elle vient de faire." »

En effet, pendant 40 ans, ce fut toute une génération d’apôtres, de témoins, d’acteurs de terrain qui se dévoua corps et âme … au social. Elle inaugura l’existence dans l’Église d’une lignée de fidèles qui devait la trahir à l’Heure dite. C’est en effet ce souci de l’action matérielle efficace qui leur fit dénoncer le temps perdu dans la prière, le culte de la charité qui prie et de l’humilité (le parfum gaspillé…). Pourtant, cette lignée ne quitta pas l’Église. Elle resta en elle jusqu’au terme assigné.

 

A partir de 2000, Le grand renouveau

Mais l’Église est comme un arbre dont la sève est le lien de l’Esprit Saint. Toute branche coupée de sa sève meurt. Les séminaires tenus par le Parti du progrès se vidèrent et ses vocations sacerdotales se tarirent tandis que, dans la voie de la fidélité à la prière, les fleurs du renouveau revinrent. C’est ainsi que, à la grande stupéfaction du monde, l’arbre de l’Église, plus petit et resserré sur sa vie, sembla repartir de plus belle.

Cela se passait à une époque où le monde au contraire, après les terribles guerres religieuses du début du XXIème siècle, s’enracinait de plus en plus dans l’humanisme sans Dieu. Tranquillement, le pape de Rome parlait de sa chaire du Vatican, rappelant ce qui plaît à Dieu face aux lois que les comités d’éthique et les loges rationalistes suscitaient. Tant et si bien que, puisque l’Islam avait été réduit au silence par sa grande guerre, il restait dans le monde une seule voix médiatique discordante, celle de l’homme en blanc du Vatican.

Or la jeunesse occidentale et la jeunesse orientale étaient abreuvées, jusqu’à l’angoisse, des idées sans saveur de leurs aînés sur la jouissance, « commencement et fin d’une vie appelée à s’éteindre dans l’euthanasie ». D’un coup, sans que personne l’explique, elle se retourna vers l’Église. Les fruits du courage tranquille des papes sortirent de terre, de manière stupéfiante. Les monastères se remplirent ; des familles chrétiennes se formèrent.

Cette génération rendit justice aux papes du passé si longtemps bafoués et on reconnut leur clairvoyance. Il faut dire que depuis la perte des États Pontificaux, le siège apostolique s’était relevé spirituellement. Il avait dénoncé tour à tour le communisme sous Léon XIII, la guerre nationaliste de 1914 sous Benoît XV, le nazisme sous Pie XI dès 1938, il avait sauvé près d’un million de Juifs par l’action diplomatique et pastorale efficace de Pie XII durant la Seconde Guerre mondiale. Et puis Paul VI, Jean-Paul II et ses successeurs avaient courageusement montré du doigt l’idéologie d’après-guerre à qui l’Occident sacrifiait sa survie même : le culte du plaisir immédiat.

Les missions apostoliques repartirent et, comme l’avait souhaité saint Jean-Paul le Grand, la Chine s’ouvrit au Christ. Ce fut, après celle du XIXème siècle, la plus grande épopée missionnaire de l’histoire.

L’Église de cette génération fut sainte de manière unique car elle ne se fonda plus sur l’espoir d’un succès humain, mais sur l’espérance de la victoire éternelle.

 

Leur grand agacement

Il ne faut pourtant pas croire que tout fut clair et propre. Dans les milieux hostiles à ce renouveau profond, l’agacement contre l’Église romaine ne cessa de grandir. Ce courant du monde ne savait pas gré à la papauté d’avoir dénoncé l’idéologie du temps au moment voulu. Bien au contraire, montrées du doigt par l’autorité de Pierre, les générations accumulaient une rancœur de plus en plus grande contre « le père ». Or, dans l’Église même, le Parti du progrès entretenait ces idées, sourdement. Des projets se répandirent : changer le gouvernement de l’Église, démocratiser, décider la pastorale et la foi par le vote. Il y eut des discussions, des rapprochements entre les autorités politiques et ces chrétiens. On médita ensemble le moyen de faire taire la voix du pape.

C’est vers cette époque que prit corps cette parole de l’évangile, selon son sens prophétique (Marc 14, 10) : « Judas Iscariote, l'un des Douze, s'en alla auprès des grands prêtres pour le leur livrer. A cette nouvelle ils se réjouirent et ils promirent de lui donner de l'argent. Et il cherchait une occasion favorable pour le livrer. »

 

Trahir

Comme tous les renouveaux intenses de l’Église, il ne dura pas. En vieillissant, la génération du renouveau catholique vit la joie de son zèle pour l’humilité et l’amour tourner en un radotage moralisateur et triste. Ils abreuvèrent avec excès leurs enfants de l’espérance du Ciel. Les générations passant, il se leva une nouvelle jeunesse qu’agaçaient la dévotion et le goût pour l’éternité. Voulant se libérer de ce carcan, ils firent remonter à leur mémoire le souvenir des grandes guerres religieuses, celles des chrétiens au XVIème siècle, celle des musulmans toute récente. Et revint l’ancienne litanie : « Les guerres viennent toutes des religions ! »

Telle qu’est la jeunesse à 20 ans, tel sera le monde lors de ses 50 ans, lorsqu’elle sera au pouvoir. Des campagnes médiatiques s’organisèrent sur le rôle perpétuellement négatif et tyrannique de la papauté et des religions en général. Mais cette fois, ce fut mondial car l’humanité était devenue une sorte de village médiatique et occidentalisé.

C’est du sein de l’Église même que partaient les contestations les plus virulentes, comme si le vieillard de Rome brûlait la conscience. On rappela Benoît XV et son amour de l’Allemagne agressive, Pie XII et son soutien aux nazis, Jean-Paul II et sa haine du plaisir, Benoît XVII et ses mises en gardes contre les améliorations de la nature humaine. Les calomnies que l’histoire avait réparées ressortirent.

Des réunions eurent lieu entre les catholiques du progrès et les humanistes sans Dieu. On réfléchit, on posa le pour et le contre, et on décida qu’il fallait supprimer cette anomalie de l’histoire qu’était l’État du Vatican. On décida aussi de créer une nouvelle autorité ecclésiastique. Les projets d’Église enfin démocratique ressortirent. Le projet, si bien ficelé, pensait réduire la voix de Pierre, tranquillement, sans vagues, à celle d’un vicaire de paroisse.

 

La fin de la papauté

Le parlement du gouvernement mondial vota la confiscation de l’État du Vatican et son rattachement à la ville de Rome. Et le pape se laissa faire, sans protester, avec une grande paix. Il savait que son autorité ne venait pas de son petit État mais du ministère Apostolique confié par le Christ. Et il eut bien raison de ne rien craindre. Depuis son exil en Italie, sa parole montait, simple et encore plus puissante. Et pourtant, il semblait bien seul. Les chrétiens qui le soutenaient n’osaient parler trop fort, tant l’exaspération contre « l’empêcheur de vivre librement » était grande.

A Rome, un synode composé d’évêques et de laïques fut convoqué sur l’initiative de monseigneur Vlassov. Et il supprima la fonction pontificale par un vote unanime. Monseigneur Garlier, de France, fidèle au pape, et non convoqué au synode, commenta :

« Le ridicule de cette situation n’échappera pas même au monde laïc. On ne dépose pas le Vicaire du Christ, quand bien même tous les évêques du monde voteraient dans le même sens. »

Et effectivement, rien ne put faire taire le Magistère de l’Église qui reçut même, de manière absolument inattendue, l’offre de venir se réfugier en Israël. Le pape partit, simplement, et avec lui le siècle apostolique qui, de romain, devint le siège de Jérusalem.

Ce n’est que plus tard et d’une manière qui relève du secret de Dieu que se réalisa cette prophétie : le troisième secret de Fatima est rapporté ainsi par Lucie.

 Avant d’y arriver, le Saint-Père traversa une grande ville à moitié en ruine et, à moitié tremblant, d’un pas vacillant, affligé de souffrance et de peine, il priait pour les âmes des cadavres qu’il trouvait sur son chemin. Parvenu au sommet de la montagne, prosterné à genoux au pied de la grande croix, il fut tué par un groupe de soldats qui tirèrent plusieurs coups avec une arme à feu et des flèches. Et de la même manière moururent les uns après les autres les évêques, les prêtres, les religieux et religieuses et divers laïcs, hommes et femmes de classe et de catégories sociales différentes."

 

Certains disent qu’elle se réalisa lentement et comme par extinction, la fin du sacerdoce apostolique… D’autres croient plus probable qu’il y eut un martyre physique. L’essentiel est que cette fin de la papauté et du sacerdoce ministériel fut vraiment bénie par Dieu et observée par les anges. Le pape, les évêques et les prêtres qui furent fidèles vécurent leur sacrifice consciemment et avec toute la joie de celui qui sait qu’il accomplit un grand mystère. Et la nature des arrosoirs de cristal qu’ils utilisèrent, le rôle qu’Israël reçut pour reprendre le flambeau abandonné par les nations, est une autre histoire.

 

L’abomination de la désolation

30 décembre 2005

Attention, ceci n’est pas une prophétie. Juste un conte théologique.

 

 

Matthieu 24, 15 « Lors donc que vous verrez l'abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, installée dans le saint lieu (que le lecteur comprenne!) alors que ceux qui seront en Judée s'enfuient dans les montagnes, que celui qui sera sur la terrasse ne descende pas dans sa maison pour prendre ses affaires, et que celui qui sera aux champs ne retourne pas en arrière pour prendre son manteau! Malheur à celles qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là ! »

 

Tout au long de l’histoire, cette prophétie se réalisa de multiples manières.

Et elle se réalisa selon son sens le plus profond vers la fin du monde lorsque le dernier Antéchrist réussit à faire adorer à l’humanité entière le faux Dieu Lucifer, transformant les cœurs humains en un temple d’idole. Peut-il y avoir sens plus profond que celui-là ? Ne touche-t-il pas ce qui pour Dieu est, au sens le plus précieux, son temple ? Mais c’est une autre histoire.

Ici, je voudrais raconter la façon dont cette prophétie de Jésus se réalisa pour la vie de l’Eglise catholique.

 

La préfiguration des prêtres et zélotes juifs

Mais avant, afin que mon récit soit plus clair, je voudrais rapporter la réalisation matérielle de cette prophétie en l’an 70 après Jésus-Christ. Les Juifs, tout leur arrive dans leur chair. Et ils signifient ainsi ce qui doit arriver dans l’esprit. C’est Flavius Josèphe qui nous rapporte l’événement dans son récit de la guerre des Juifs contre les Romains. Il raconte comment les zélotes, ces combattants politico-religieux fanatiques, après avoir massacré les prêtres du Temple de Jérusalem, s’emparèrent par les armes du sanctuaire, le transformant en quartier général de leur sédition militaire. Puis, parce que plusieurs de leurs chefs rêvaient de pouvoir, ils se divisèrent en trois factions et se firent une guerre civile sans merci. Dans l’enceinte même du sanctuaire, il firent périr de manière cruelle quantité de gens du peuple qui étaient venus pour la fête exercer leurs dévotions à Dieu. Ils enfermèrent le peuple dans les remparts de Jérusalem, l’empêchant de fuir et pensant par cette action que les armées romaines n’oseraient s’attaquer à la ville. Flavius Josèphe, devant tant d’horreur et de souillure, de massacres, s’écrie :

« Quel traitement aussi affreux, ô Jérusalem, la plus infortunée des villes, as-tu subi de la part des Romains qui entrèrent pour purifier par le feu les souillures de la nation ? Car tu n'étais plus, et tu ne pouvais plus rester le séjour de Dieu, puisque tu étais devenue la sépulture des cadavres de tes citoyens et que tu avais fait du Temple le charnier d'une guerre civile. Mais tu pourras redevenir meilleure, si tu apaises jamais le Dieu qui t'a dévastée ! Cependant le devoir de l'historien est de réprimer sa douleur, car ce n'est pas le moment des lamentations personnelles, mais du récit des faits. J'expose donc la suite des événements de la sédition. »

 

L’abomination de la désolation dans l’Eglise

Vers la fin du monde, les combats devinrent de plus en plus spirituels et portèrent sur la question du salut éternel des âmes, plus que sur le salut des corps. Ainsi, lorsque la prophétie se réalisa, peu d’hommes la reconnurent, s’attendant à un signe plus symbolique, plus charnel, comme une statue d’idole dans les églises. Mais non, l’idole fut spirituelle.

Lorsque la faction séditieuse des évêques catholiques obtint l’expulsion du pape de la cité du Vatican, il allèrent trouver les autorités politiques et leur demandèrent de suspendre la loi qui nationalisait le petit Etat, le temps que s’y réunisse un concile qui réorganiserait l’Eglise. Il fut fait droit à leur demande. A Rome, le synode composé d’évêques et de laïques fut convoqué sur l’initiative de monseigneur Vlassov. Et il supprima la fonction pontificale par un vote unanime. Monseigneur Garlier, de France, fidèle au pape, et non convoqué au synode, commenta :

« Le ridicule de cette situation n’échappera pas même au monde laïc. On ne dépose pas le Vicaire du Christ, quand bien même tous les évêques du monde voteraient dans le même sens. »

Ensuite, le « Concile » commença ses travaux. Il mit à l’ordre jour l’organisation nouvelle de l’Eglise. On pencha pour une démocratie. Très vite, des groupes de pression réclamèrent un vote pour réformer ce que leurs aspirations leur suggéraient. D’abord disciplinaires et portant sur l’ordination sacerdotale des femmes, les débats portèrent vite sur la définition même du sacerdoce, puis de l’eucharistie, puis sur la foi elle-même. Le deuxième jour, trois factions s’étaient dessinées, depuis la plus réformatrice qui exigeait une adaptation totale de la pensée catholique à la pensée du temps, jusqu’à celle plus prudente de Monseigneur Garlier qui voulait qu’on s’en tienne au questions d’organisation, sans s’attaquer à l’édifice de la foi. Le brouhaha des discussions et des disputes dépassa l’enceinte du Concile et fut bientôt dans toute la presse. Chacun prenait à témoin le monde, par média interposé, sur la justesse de sa cause.

Le pape Benoît XVIII assistait, impuissant, depuis son exil de Castelgandolfo, à cette débâcle. Dans ces discussions, il n’y eut pas de mort au plan physique. Mais partout dans le monde, les catholiques qui n’étaient pas ancrés dans leur fidélité à la foi et au vicaire du Christ, perdirent tout le reste de croyance qui leur restait.

C’est ainsi que se réalisa une prophétie ancienne, donnée à Fatima en 1917 sous forme d’un secret :

« Nous vîmes divers autres évêques, prêtres, religieux et religieuses monter sur une montagne escarpée, au sommet de laquelle il y avait une grande croix en troncs bruts, comme s’ils étaient en chêne-liège avec leur écorce. Avant d’y arriver, le Saint-Père traversa une grande ville à moitié en ruine et, à moitié tremblant, d’un pas vacillant, affligé de souffrance et de peine, il priait pour les âmes des cadavres qu’il trouvait sur son chemin. »

Ces âmes des cadavres étaient la masse des chrétiens qui, dans une ultime et gigantesque apostasie, se détournèrent de toute religion en ces jours de scandale. Et le pape pria pour eux douloureusement, devinant les souffrances qui allaient bientôt saisir une humanité « délivrée » de toute espérance après la mort. Il pensa aux jeunes, aux vieux et imaginait tous ceux qui ne supporteraient pas le feu de l’angoisse d’une vie sans but, n’ayant plus nulle part une voix même lointaine pour montrer la lumière.

Après le fiasco du concile, le Vatican fut finalement transformé en un musée dédié à l’histoire de l’humanité. La basilique Saint-Pierre, vidée de ses saintes espèces, devint la plus belle salle d’exposition qu’on puisse imaginer.

C’est vers cette époque que l’eucharistie disparut de la vie publique. Elle fut cependant célébrée par le pape, devenu simple prêtre et errant, et par ceux qui lui étaient fidèles.

 

Daniel 9, 26 Et après les 62 semaines, un messie supprimé, et il n'y a pas pour lui... la ville et le sanctuaire détruits par un prince qui viendra. Sa fin sera dans le cataclysme et, jusqu'à la fin, la guerre et les désastres décrétés. Et il consolidera une alliance avec un grand nombre. Le temps d'une semaine; et le temps d'une demi-semaine il fera cesser le sacrifice et l'oblation, et sur l'aile du Temple sera l'abomination de la désolation jusqu'à la fin, jusqu'au terme assigné pour le désolateur."

Daniel 11, 31 Des forces viendront de sa part profaner le sanctuaire-citadelle, ils aboliront le sacrifice perpétuel, et y mettront l'abomination de la désolation. Ceux qui transgressent l'Alliance, il les pervertira par ses paroles douces, mais les gens qui connaissent leur Dieu s'affermiront et agiront. A compter du moment où sera aboli le sacrifice perpétuel et posée l'abomination de la désolation: 1.290 jours. Heureux celui qui tiendra et qui atteindra 1.335 jours.

 

La vie

L’apostasie du peuple chrétien fut loin d’être universelle. Partout dans le monde, il se trouva des familles et même des Eglises que tout cet énorme brouhaha n’étonna pas. Ces gens avaient tous en commun d’être très mariaux. Ils se nourrissaient depuis plus de deux siècles, de génération en génération, d’une spiritualité directement tombée du ciel et transmise par la Vierge Marie elle-même. Fidèlement, aidés par les papes et les évêques qui avaient reconnu les apparitions qu’il fallait et quand il le fallait, sans chercher ailleurs dans le foisonnement de ce qui était non reconnu, ils s’étaient formés avec Marie. Précieusement, ces chrétiens portaient dans le cœur le souvenir de la médaille miraculeuse donnée à la rue du Bac en 1830. Un M majuscule y était représenté, portant une croix. Et il ne fallait pas être plus qu’un enfant pour comprendre que viendraient des événements si surprenants que seuls ceux qui imiteraient Marie (M) dans sa confiance, garderaient la foi (╬). Et beaucoup, partout dans le monde, furent fidèles.

Leur refuge fut Marie et son imitation jusqu’à son samedi saint. Ils réalisèrent jusqu’à la fin du monde et de génération en génération cet appel de Jésus (Matthieu 24, 16) : « Alors que ceux qui seront en Judée s'enfuient dans les montagnes : Marie, montagne de Judée, imprenable citadelle de Sion ! »

 

L'anneau du pêcheur

06 février 2006

Attention, ceci n’est pas une prophétie. Juste un conte théologique.

 

Jean 21, 15-22 Quand ils eurent déjeuné, Jésus dit à Simon-Pierre: "Simon, fils de Jean, m'aimes-tu plus que ceux-ci?" Il lui répondit: "Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime." Jésus lui dit: "Pais mes agneaux." Il lui dit à nouveau, une deuxième fois: "Simon, fils de Jean, m'aimes-tu" - "Oui, Seigneur, lui dit-il, tu sais que je t'aime." Jésus lui dit: "Pais mes brebis."

Jean 21, 17 Il lui dit pour la troisième fois: "Simon, fils de Jean, m'aimes-tu?" Pierre fut peiné de ce qu'il lui eût dit pour la troisième fois: "M'aimes-tu", et il lui dit: "Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t'aime." Jésus lui dit: "Pais mes brebis. En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais jeune, tu mettais toi-même ta ceinture, et tu allais où tu voulais; quand tu auras vieilli, tu étendras les mains, et un autre te ceindra et te mènera où tu ne voudrais pas." Il signifiait, en parlant ainsi, le genre de mort par lequel Pierre devait glorifier Dieu. Ayant dit cela, il lui dit: "Suis-moi." Se retournant, Pierre aperçoit, marchant à leur suite, le disciple que Jésus aimait, celui-là même qui, durant le repas, s'était penché sur sa poitrine et avait dit: "Seigneur, qui est-ce qui te livre?" Le voyant donc, Pierre dit à Jésus: "Seigneur, et lui?" Jésus lui dit: "Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe? Toi, suis-moi."

 

Un récit romancé récent, passé presque inaperçu, semble indiquer une prise de conscience de plus en plus forte d’une partie des chrétiens à l’égard de la proximité de la passion de l’Église. Dans son roman L’anneau du pécheur, Jean Raspail (Albin Michel, 1995) rapporte une parabole qu’il faut lire pour comprendre ce que pourrait être le témoignage final des papes.

 

Il raconte qu’à Rome, dans la crypte souterraine du Vatican où reposent la plupart des papes de l’histoire, près du tombeau de Jean XXIII, une pierre tombale sans date porte sur le côté l’inscription Benedictus. Elle est très récente puisqu’elle fut posée en 1994. Elle contient les restes d’un homme pauvre, décédé dans le sud de la France. Son corps fut ramené par un évêque au service de l’État du Vatican. Or cet homme était pape, un vrai pape de l’Église catholique romaine, dont la lignée apostolique remonte à la fin du XIVème siècle. A cette époque, un grand schisme eut raison de la papauté d’Occident et la divisa en deux puis bientôt en trois papes. Or, l’un d’eux, Clément VII, fut élu en Avignon selon les règles canoniques. En fin de compte et pour mettre fin au schisme, les trois papes furent déposés par un Concile (Constance, 1417). Un quatrième pape fut élu, à l’origine des actuels papes de Rome.

 

Loin de renoncer, le successeur de Clément VII, nommé Benoît XIII (Benedictus PP. XIII), résista dans le sud de la France et en Espagne. Il eut un successeur, puis un autre et, les uns après les autres, de moins en moins connus, de plus en plus­ pauvres, la lignée des papes prénommés Benoît perdura jusqu’à aujourd’hui.

 

Devenus mendiants, ils ne gardaient plus sur eux que trois objets témoins de leur gloire passée, l’anneau papal ou anneau du pécheur donné au pape Benoît XIV, un calice pour leur office de prêtre, et une étole rouge, couleur du martyre. Ils trouvaient toujours quelques jeunes vocations pour adhérer à leur Église parallèle et la faire durer, jusqu’au dernier d’entre eux qui se trouva seul et incapable de s’assurer un successeur. Il fut rejoint par la crise religieuse de l’Occident. Il mourut en 1994 auprès d’un prêtre envoyé par Rome, alors qu’il s’était mis en marche vers cette ville. On trouva dans ses papiers, outre le récit d’une aventure de sept siècles, la prophétie suivante:

 

"J’ai vécu longtemps et j’ai vu le monde changer. II y a des choses que je sais. Je dirai de quelle façon. C’est pourquoi je dois aller à Rome. Avant cinquante ans, plus tôt peut-être, deux forces s’y opposeront et le pape se souviendra du destin du pape Pedro de Luna et de ses trente-deux successeurs qui ne laissèrent aucune trace sur cette terre".

 

Le pape Jean-Paul II, raconte Jean Raspail, fut frappé par cette histoire. Il fit transférer les restes de Benoît à Rome. Le fait que cette succession de papes ait duré jusqu’à aujourd’hui, sous le nom de Benoît (Bénis) et qu’elle ait émaillé son histoire par des miracles réalisés ici ou là lui parut une marque de l’action de Dieu. Ces papes ne sont-ils pas une prophétie vivante, une image de l’avenir de la papauté de Rome? D’après le roman de Jean Raspail, le commentaire de Jean-Paul II fut le suivant[37]:

 

"La simplicité de Benoît, son humilité, son dénuement, sa naïveté, sa solitude, sa fonction pontificale réduite à celle des premiers âges, quand l’apôtre Pierre*, tout aussi seul, errait sur les routes de l’Empire sans grand espoir d’être écouté... Pierre était le commencement. Benoît ressemble à une fin qui aurait été anticipée. Tout cela a profondément ému le Saint-Père. À ses proches il a dit que viendrait un jour où l’enseignement de l’Église serait unanimement rejeté parce que devenu inapplicable au regard de la morale admise et de la religion du progrès. Il a dit que l’Église catholique serait déchirée, ses gros bataillons prêts à s’incliner. Il a dit que la conscience internationale contre laquelle il s’est déjà élevé sans succès enjoindrait au pape de se soumettre, lui-même ou l’un de ses proches successeurs, qu’un concile l’imposerait à la lumière d’une nouvelle lecture de l’Évangile, et qu’il ne resterait plus au pape qu’à quitter Rome et disparaître, comme Benoît. Pour traverser encore d’autres siècles, comme Benoît. L’un et l’autre sont des fugitifs"[38].

 

Quelle est la vérité de ce récit? Peu importe. Il est prophétiquement vrai. Il raconte, mieux encore qu’un long traité de théologie, ce que j’entends par "témoignage final de la papauté".

 

L’aliah de l’Eglise

Attention, ceci n’est pas une prophétie. Juste un conte

« Mais aujourd'hui, demain et le jour suivant, je dois poursuivre ma route, car il ne convient pas qu'un prophète périsse hors de Jérusalem. » (Luc 13, 33).

 

Le pape Benoît XVIII était dans sa chapelle privée. Il entendait l’écho lointain des manifestations de rue. Il priait. Sa tête s’appuyait lourdement contre le tabernacle. Au Vatican, les couloirs de l’immense vaisseau résonnaient des pas de quelques cardinaux esseulés.

Vers 23 heures, l’un d’eux entra et glissa un mot à l’oreille du pape : « Très Saint Père, c’est fait.

- Ce que nous craignions ?

- Oui. Le parlement de la région Europe vient de voter la nationalisation de l’Etat du Vatican. Le concordat est dénoncé unilatéralement. Le projet de le transformer en musée de l’art européen est adopté. Le pape de Rome et les cinq cardinaux de la curie doivent se retirer dans la propriété italienne de Castelgandolfo. »

- C’est donc vrai, dit le Saint Père. Les prophéties se réalisent. Je vais prier encore. »

Et il se remémora les évènements qui avaient amené à une telle décision de bannissement. Tous ces événements se comprenaient à travers les passions de l’histoire : et d’abord cette grande guerre religieuse du début du XXIème siècle. Elle avait été courte mais traumatisante car nucléaire. L’ampleur des dégâts et le nombre des victimes avaient tellement traumatisé le monde qu’il en était sorti un nouvel ordre, la disparition des armes nationales et l’instauration d’un gouvernement universel. Et puis, il y avait eu ce puissant renouveau du christianisme en Europe et dans le monde. Il s’en était suivi un renouvellement des ordres religieux, des missions partout dans le monde. A cette époque, on crut la foi repartie à jamais. Il se souvenait ensuite des générations suivantes et de la lente corruption de ce renouveau : le mysticisme de l’humilité et de l’amour avait plongé des branches entières des Eglises dans une pratique si sérieuse, une obsession de l’obéissance et un manque d’humour terribles. La jeunesse en avait été éduquée dans une sorte d’étouffoir obsessionnel de la vie éternelle.

Et puis une génération nouvelle avait atteint 20 ans et s’était mise à manifester dans les rues, presque partout dans le monde, rejetant les religions : « On veut vivre aujourd’hui ! » « L’amour, pas la charité ! » « Vivre d’espoirs, pas d’espérance ! » C’est cette génération-là qui, aujourd’hui, était au pouvoir. Il se souvenait des 25 années de débats et de slogans cherchant à démontrer que toutes les guerres avaient pour cause la religion. Et puis les attaques s’étaient concentrées contre l’Eglise, son intolérance, son obstination à maintenir sa morale apostolique.

Au dehors, le bruit de la foule manifestant sa joie avait cessé depuis longtemps. Le pape se tourna vers l’image de Marie, déposa un baiser sur son front comme le faisaient tendrement les catholiques fidèles à l’exemple de l’orthodoxie réunifiée. Puis il éteignit les lumières de la chapelle.

Trois mois plus tard, les valises et les caisses avaient été préparées. Le Cardinal Thomas Nguyen, chargé de la liturgie, s’était véritablement battu pied à pied avec le commissaire de l’Europe, afin de garder à l’Eglise une partie de son patrimoine religieux mobilier. Mais rien n’y avait fait. Les listes avaient été établies et la petite troupe papale n’avait reçu l’autorisation d’emporter que les objets liturgiques qui leur appartenaient en propre, facture à l’appui. Le Saint Père avait reçu l’autorisation d’emporter deux objets officiels : l’anneau du pêcheur, confectionné le jour de son élection, et l’étole pontificale écarlate brodée d’or que portent les papes au balcon de Saint Pierre le jour de leur élection.

Lorsque le Cardinal Nguyen avait voulu émettre une protestation solennelle contre cette expropriation, Benoît XVIII l’en avait empêché : « Laissez faire. Cela ne vient pas des hommes mais de Dieu. Ne faut-il pas que Pierre soit dépouillé comme son maître ? »

- C’est la prophétie, Très Saint Père ?

- Oui, Thomas, c’est la prophétie : « Il indiquait par quel genre de mort Pierre devait glorifier Dieu » (Jean 21, 19).

Et c’est ainsi que la petite troupe du pape, 32 personnes en tout, dont 17 femmes, 5 hommes laïcs et 4 prêtres, quitta pour toujours la ville aux sept collines.

L’arrivée à Castelgandolfo parut bien triste. Pourtant, dans la rue, une petite foule de personnes âgées et quelques jeunes s’était réunie pour applaudir. Le pape les bénit. Certains pleuraient. Des messages individuels de soutien arrivèrent du monde entier, mais aussi des messages de haine et de mépris. Aucune institution ni aucun gouvernement régional n’avait soutenu l’Etat du Vatican dans sa survie. Il faut dire que la communauté mondiale des nations ne pouvait s’engager. L’opinion publique était globalement très hostile à l’existence même de la papauté et à « sa volonté archaïque de maintenir intacte la morale traditionnelle de l’Eglise ». Les plus acharnés étaient les anciens clercs et évêques qui avaient fait défection.

A Castelgandolfo, le pape commença une vie de reclus. Quelques manifestants venaient défiler et manifester leur hostilité les fins de semaine. Ils réclamaient une démission, comme si cette institution survivante et désormais silencieuse pesait sur leur liberté.

Le saint Père restait étonnement calme. Il semblait attendre un événement, avec la certitude tranquille de celui qui sait que son destin individuel est peu de chose face à un projet éternel venant de Dieu lui-même.

***

Et effectivement, il y eut un jour du nouveau. C’est le Cardinal Jacques Wetz, un prêtre européen de 65 ans, compagnon de route depuis 25 ans, qui vint l’annoncer, tout bouleversé. Il était chargé de la nonciature apostolique, titre pompeux survivant de l’époque où la papauté avait une diplomatie. Il ouvrait le courrier et recevait les messages. Il arriva, soufflant et rouge.

« Très Saint Père ! C’est incroyable, inouï ! »  Il tenait en main une lettre marquée de l’en-tête officiel de l’Etat souverain d’Israël. L’étoile bleue, reconnaissable entre toutes, était entourée des deux bandes du drapeau.

 

Et voici quel était le texte de la lettre :

 

Gouvernement d’Israël

Très Saint Père,

Il y a plus de 100 ans, lorsque notre peuple en Europe se retrouva persécuté et errant, votre prédécesseur le pape Pie XII ne put parler publiquement mais il agit. Il fit ouvrir les clôtures des couvents et monastères, et impliqua le clergé et donc les fidèles dans l’aide accordée à notre peuple. De toutes les institutions du monde d’alors, l’Eglise latine fut la seule à agir et elle le fit efficacement puisque près d’un million de Juifs lui durent la vie. L’Etat d’Israël, dès sa fondation, le proclama juste et un arbre, devenu immense, fut planté en son nom au mémorial des justes issus des nations à Yad Vashem.

Maintenant, puisque c’est votre tour d’être persécuté et muselé, les autorités de l’Etat souverain d’Israël se sont réunies en secret. Des conseils ont été pris auprès de nos parlementaires. Et une décision a été prise.

C’est pourquoi nous avons l’honneur de vous offrir en ce jour, sans restrictions ni limites, l’asile politique. Nous vous offrons de transférer à Jérusalem le Siège Apostolique et le personnel ecclésiastique et laïc qu’il vous plaira de faire venir avec vous. La pratique publique de votre magistère ecclésiastique sera garantie.

Nous avons longuement débattu des conséquences diplomatiques probables que notre nation aura à subir. Et notre décision est irrévocable.

L’ambassadeur d’Israël en Europe vous contactera pour établir avec vous certaines modalités pratiques de votre voyage et installation à Jérusalem.

Soyez assuré, Très Saint Père, que c’est pour nous un honneur, une responsabilité, un devoir.

A Jérusalem

 

- C’est l’Aliah, Jacques, dit simplement Benoît XVIII.

- Le retour à Jérusalem ?

- Oui Jacques, et c’est encore la prophétie qui se réalise aujourd’hui : « Mais aujourd'hui, demain et le jour suivant, je dois poursuivre ma route, car il ne convient pas qu'un prophète périsse hors de Jérusalem. » (Luc 13, 33).

- Périsse à Jérusalem ?

- Pas encore. Et pas comme nous le pensons. Allons. Répondons à ces gens courageux. »

 

Et c’est ainsi, sans plus de cérémonies, que se fit le retour de la papauté dans la ville que Pierre, plus de 2100 ans plus tôt, avait quittée pour Rome. Il n’y eut pas de solennité mais la même simplicité qu’à cette époque. L’Etat d’Israël n’avait imposé aucune condition. La petite communauté du pape ignorait tout de l’accueil qui lui serait réservé quand l’ambassadeur la fit conduire à l’aéroport de Rome. L’avion se posa une heure plus tard à l’aéroport de Jérusalem-capitale. Les cinq cardinaux étaient revêtus de leur soutane rouge, couleur symbole de leur acceptation du martyre sanglant. Les sœurs portaient le voile et les femmes laïques avaient passé une mantille sur les cheveux. Il pleuvait sur Jérusalem. L’avion vint s’arrêter en face d’une tribune éclairée. Au lieu d’un accueil discret, ils virent par le hublot de l’avion un tapis rouge déroulé sur le sol et la troupe groupée d’une importante délégation.

- Regardez, Très Saint Père. Ils nous acclament. Ils nous accueillent. Que devons-nous faire ?

- Descendons de cet avion, mes frères et sœurs. Nous sommes à la maison. Recevons l’honneur de nos frères aînés.

Le pape Benoît XVIII toucha donc du pied la Terre Sainte. Il s’agenouilla et embrassa le sol. La télévision israélienne, qui était présente, filma en trois dimensions cette scène qu’on aurait crue tirée du passé, de vieilles images de saint Jean-Paul le grand, que l’histoire présentait parfois. Sa soutane blanche était agitée en tout sens. Le vent soufflait

Il se releva et se retrouva devant un haut personnage, vêtu d’une longue robe dorée. Sur sa poitrine était fixé un pectoral fait de 12 grosses pierres précieuses, de douze couleurs. C’était le pectoral des grands-prêtres du Temple de Jérusalem, celui-là même qu’Aaron avait porté à l’époque de Moïse. Ce trésor national avait été retrouvé plusieurs décennies auparavant par des archéologues dans une cache secrète du désert du Sinaï. Benoît XVIII sut qu’il était accueilli par le grand-prêtre des Juifs.

Le grand-prêtre s’appelait, cette année-là, Isaac. Il prononça un petit discours protocolaire :

- Saint Père, vous êtes bienvenu ici. La dernière fois que mon prédécesseur a rencontré le vôtre, il y a plus de 2000 ans, nos relations étaient inamicales. Depuis, nous avons tous beaucoup souffert. Qu’à jamais nos relations soient fraternelles.

- Mon père, répondit le pape, ce qui se passe aujourd’hui n’est pas bien vu du monde. Mais soyez-en sûr, des millions d’âmes du Ciel et d’anges nous regardent et nous acclament. »

 

Puis l’échange se fit plus intime.

- Certes, mon frère, dit le grand-prêtre Isaac. Vous savez. Je relisais hier soir l’Ecriture, ce passage qui dit : « Mais Esaü, courant à la rencontre de Jacob, le prit dans ses bras, se jeta à son cou et l'embrassa en pleurant. Lorsqu'il leva les yeux et qu'il vit les femmes et les enfants, il demanda: "Qui sont ceux que tu as là?" Jacob répondit: "Ce sont les enfants dont Dieu a gratifié ton serviteur." » (Genèse 33, 4). Qui de nous deux, selon vous, est Jacob ? qui est Esaü ?

- Il se peut que cela n’ait plus d’importance aujourd’hui, n’est-ce pas ?

- Sans doute, oui. Nos conflits de jadis pour le droit d’aînesse sont oubliés face à nos souffrances dans ce monde devenu vieux et éloigné de Dieu.

 

L’union spirituelle des religions

décembre 2005

Attention, ceci n’est pas une prophétie. Juste un conte.

 

Genèse 33, 1 : « Jacob levant les yeux, vit qu'Esaü arrivait accompagné de 400 hommes. Alors, il répartit les enfants entre Léa, Rachel et les deux servantes, il mit en tête les servantes et leurs enfants, plus loin Léa et ses enfants, plus loin Rachel et Joseph. Cependant, lui-même passa devant eux et se prosterna sept fois à terre avant d'aborder son frère. Mais Esaü, courant à sa rencontre, le prit dans ses bras, se jeta à son cou et l'embrassa en pleurant. »

 

Tout au long de l’histoire, l’islam et le christianisme, ces deux religions sorties d’un même père, se suspectèrent et s’envièrent. La question était de savoir laquelle des deux était la plus aimée de Dieu.

 

Dieu lui-même avait béni l’existence de ces deux confessions issues du judaïsme, et il l’annonça à Abraham à travers la prophétie de ses deux descendances. Pourquoi deux ? A cause de l’homme et de son goût pour le pouvoir. Donner la victoire à l’une des deux sur la terre aurait causé la perte de toute l’humanité pour son éternité. On peut tuer au nom de l’amour ou même de l’humilité. Aussi, du temps de leur puissance, Dieu donna à l’une puis à l’autre religion le développement qu’il mesura. Il aima les mêler dans les pays où elles s’implantaient, et elles se battirent pour le droit d’aînesse.

 

De la religion de l’amour et de celle du service, laquelle se comporta le moins mal ? ni l’une ni l’autre. C’est que la nature humaine est la même partout.

 

Purification

Le christianisme fut la première des deux religions à être mise sur la voie de la purification. Dieu permit que certains de ses membres se livrent à l’excès du don qu’il leur avait fait : il abusèrent de leur liberté. Au XXème siècle, l’Eglise catholique perdit de grands bataillons de fidèles qui ne voulurent plus de son autorité. Et ils suivirent leur voie propre dans toute sortes d’excès destructeurs. Ce fut une grande souffrance pour le monde puisque les Européens inventèrent et testèrent plusieurs idéologies mortelles. Mais l’Église tira de la perte de ces fidèles une grande souffrance et donc une grande humilité. Ce furent des trésors d’enseignements sur son orgueil passé. En la personne de Jean-Paul II, il y eut même des actes de contrition publique.

Au XXIème siècle, ce fut le tour de l’islam. Cette religion crut que l’heure de sa domination du monde était venue. Dieu permit que certains de ses membres se livrent à l’excès du don qu’il leur avait fait : il abusèrent de leur zèle pour Dieu, le transformant en intransigeance barbare. Certains Arabes lancèrent une grande guerre en criant « Allah est grand », qui se répandit partout, qui n’épargna ni les musulmans paisibles, ni les femmes et les enfants dans le monde entier. C’était bien sûr une folie et elle se termina dans une catastrophe mondiale. Ils y perdirent par la guerre tout ce qui faisait leur pouvoir politique, leurs lieux saints et leur fierté. Puis comme pour le christianisme, il y eut une grande apostasie des masses musulmanes. Sans repère de fierté politique, l’apostasie se répandit partout. Les jeunes ne voulurent plus vivre de cette religion moyenâgeuse. Ils lui reprochèrent ses principes primitifs, son refus de la science et ses barbaries passées. Ils se donnèrent aux valeurs humanistes occidentales.

 

Résurrection spirituelle de l’islam

Après la catastrophe, les responsables musulmans ne trouvèrent plus de ressort en eux. Le temple de l’Umma (la communauté musulmane) s’écroulait de tout côté, et ils ne comprenaient pas pourquoi Dieu avait permis un tel échec. Ils avaient beau chercher, ils n’avaient pas d’idée. Comment s’en sortir ? Certes, des prophéties parlaient de cette grande guerre, de l’apostasie qui s’en suivrait. Mais Mohamed en pleurait beaucoup lorsqu’il en parlait. Il se signait aussi. Aussi nul ne voyait le sens de tout cela. La damnation éternelle semblait au bout du chemin de ces générations de leurs jeunes adonnées aux vices. Ce fut un temps de terrible incertitude spirituelle, semblable à la crise des années 1960 pour l’Église.

 

Un jeune étudiant en théologie, nommé Ahmed El Masaoudi s’intéressait fort aux traditions juives et chrétiennes. Il les étudia et il trouva en elles la clef. En effet, chacune d’elles à sa façon avait subi ce genre d’épreuve. Les Juifs avaient vu la destruction de leur Temple, cœur de leur vie nationale et religieuse, et s’en étaient sortis pendant près de 2000 ans grâce au Talmud et à ses nouvelles règles plus spirituelles adaptées à une vie d’exil. Quant aux chrétiens, confrontés à l’apostasie, ils avaient développé la théologie spirituelle de l’humilité qui plaît à Dieu selon cette parole de Marie (Luc 1, 52): « Il renverse les puissants de leur trône et il élève les humbles ».

Devenu imam, Ahmed El Masaoudi développa ses recherches et vit que les prophéties de Mohamed annonçaient tout cela (ces échecs extérieurs) comme une grande victoire spirituelle qui précèderait le retour du Christ. Appuyé sur ce tremplin caché dans le cœur de l’islam, c’est donc lui qui mit en place le « Talmud des musulmans » fondé sur la spiritualité suivante : « C’est à cause de nos péchés et pour nous sauver que Dieu a détruit nos lieux saints et qu’il nous a arraché tout pouvoir en ce monde. » Le pèlerinage à la Mecque et la possibilité d'être visibles ayant disparu à jamais, il établit les règles d’une vie musulmane de prière, cinq fois par jour, désormais privée et secrète. Il commenta le Coran tout entier selon une interprétation qui distinguait bien ce qui concerne le salut de ce qui lui est étranger. Ainsi réconcilia-t-il sa religion avec la science moderne. Son message eut un retentissement spirituel important et influença durablement le reste des musulmans qui s’y ouvrirent. C’est grâce à ses livres et à sa prédication que l’islam ne disparut pas complètement de la terre, jusqu’à la fin du monde.

 

Réconciliation

Et ce nouvel esprit, établi dans une commune épreuve, eut un effet secondaire étonnant. Lorsque l’un des derniers papes catholiques voulut organiser une rencontre de prière entre les religions, les autorités musulmanes et chrétiennes manifestèrent cette fois une humilité et une union de sincère fraternité qui n’eut plus aucune arrière-pensée. Le pape voulut renouveler ses demandes de pardon pour les fautes mutuelles du passé. Or il s’entendit répondre par l’imam El Masaoudi :

« Pourquoi demander pardon, mon frère ? N’est-ce pas nous qui avons commencé la guerre ? N'est-ce pas nous qui nous sommes imposés par la guerre en face de nos frères (Genèse 16, 12) ? Ne fallait-il pas que vous vous défendiez ? Que mon frère oublie le passé. Nos combats de jeunesse sont derrière nous. Continuons chacun selon sa voie de servir Dieu. »

Chacune de ces deux religions garda donc son chemin, chacune s’occupant de ses fidèles. Les musulmans s’approchèrent désormais de Dieu comme des serviteurs humbles et désarmés, tandis que les chrétiens s’efforcèrent de l’aimer comme un ami de cœur. Ils attendirent ensemble, chacun sur leur terre, la fin du monde et le moment où Dieu indiquerait à chacun sa volonté, où le Christ révèlerait de manière lumineuse sa nature divine ou humaine.

 

C’est ainsi que la prophétie qui annonçait la réconciliation d’Esaü, le frère jumeau de Jacob, se réalisa (Genèse 33, 16) : « Esaü reprit ce jour-là sa route vers Séïr, mais Jacob partit pour Sukkot, il se bâtit une maison et fit des huttes pour son bétail ; c'est pourquoi on a donné à l'endroit le nom de Sukkot. »

 

L’unité de l’Église

7 mars 2006

Attention, ceci n’est pas une prophétie. Juste un conte.

 

 Jean 17, 20 Je ne prie pas pour eux seulement, mais aussi pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi, afin que tous soient un. Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu'eux aussi soient en nous, afin que le monde croie que tu m'as envoyé.

 

Premières approches œcuméniques

 

Lorsque l’URSS s’écroula en 1991, le peuple russe, qui avait été privé de religion pendant 70 ans, se précipita vers les églises orthodoxes. Il y retrouva ses prêtres et l’ancienne liturgie faite de magnificence et de chants polyphoniques.

Mais les frontières s’ouvrirent à tout vent et, du monde entier, d’autres confessions chrétiennes, voire des sectes, arrivèrent. Le pape Jean-Paul II put enfin envoyer officiellement des évêques aux Églises uniates qui avaient été rattachées de force, durant la tyrannie soviétique, à l’Église d’État. Ce fut très mal reçu par le patriarcat orthodoxe, comme si le catholicisme volait des fidèles. Or ces Églises-là s’étaient unies au pape depuis des siècles.  Par la suite, alors que sans cesse le pape demandait à effectuer une visite pastorale à Moscou, cela lui fut refusé comme une intolérable ingérence auprès des fidèles orthodoxes.

Venant des USA, les Églises évangélistes étaient, à cette époque, envahies par l’Esprit de Dieu qui les envoyait en mission dans le monde entier, y compris dans les terres de l’islam où les prédicateurs risquaient le martyre. Ils arrivèrent donc en Russie et firent une moisson abondante. Bon nombre de gens se tournaient vers leurs cérémonies vivantes. Les orthodoxes en furent inquiets et voulurent expulser ces pasteurs. Mais eux, frappés par cette aide de Dieu, se dirent l’un à l’autre : « Nous sommes visiblement bénis. Visiblement, nous taillons partout des croupières aux Églises établies car l’Esprit Saint est avec nous. C’est que nous n’avons pas cédé à l’idolâtrie. Nous n’adorons pas Marie comme les catholiques et les orthodoxes. »

Autant dire qu’à cette époque, les « frères » chrétiens se regardaient de côté, amicaux par devant, et n’aspirant qu’à se voler des fidèles les uns aux autres. Malgré les efforts de discussions œcuméniques, l’unité n’était pas pour cette époque…

Or, du Ciel, les Princes angéliques à qui Dieu délègue comme à des amis la distribution de son Esprit de puissance, se disaient : « Les hommes ne changeront jamais. Ils sont comme des buissons d’épineux. Que l’un d’eux produise une fleur grâce à notre aide, et aussitôt il se réjouit, se redresse et fait la roue, produisant des branches d’épines qui, à la génération suivante, provoquent la crise de toute la plante. »

Ce que les Pasteurs de chaque Église ne voyaient pas, c’est que Dieu qui préside aux succès et aux échecs des Églises, ne visait que la vie éternelle pour tous. Il permettait le succès extérieur de l’un afin que l’Évangile soit annoncé, puis l’échec pendant un temps, pour que l’orgueil ne gâche pas tout. Et, d’amour en humilité, le Royaume de Dieu grandissait.

« Nous aimons la division, pas en elle-même bien sûr, disaient les anges, y compris dans le Temple de Dieu ! Nous l’aimons comme on aime une croix, pour les fruits qu’elle produit. Les hommes d'Église n’aiment pas la division. Souvent, ils disent que c’est à cause de l’amour de Dieu et de la prière du Christ pour l’unité. En réalité, c’est surtout à cause du goût du pouvoir comme à Babel. »

 

La fin des temps

Lorsque la Reine des anges, la petite Marie de Nazareth, donna le signal, les anges passèrent à l’action. L’heure était venue. Ce n’était plus celle de la taille du jardin, alternant débroussaillage et arrosage, mais celle de la récolte. Comme pour un champ de blé en juillet, il décidèrent de ne plus envoyer l’eau du Ciel sur la terre, réalisant cette prophétie du prophète Élie (1 Rois 17, 1) : « Par Yahvé vivant, le Dieu d'Israël que je sers, il n'y aura ces années-ci ni rosée ni pluie sauf à mon commandement. » Alors le blé (le cœur des hommes) commença à sécher sur ses tiges en vue de la moisson. Ceci signifie que l’humanité, qui était de plus en plus affinée par la culture, se mit à perdre tout goût pour les choses de Dieu. C’est cette histoire étrange qu’il faut raconter ici.

Cela commença dans les années 2050. Les Églises venaient de passer par un temps d’abondante récolte. Partout et dans les trois grandes confessions chrétiennes (catholique, orthodoxe et protestante), on avait converti. Même une partie de l’islam, par rejet pour l’intransigeance des anciens salafistes, s’était ralliée au Christ et à sa douceur. On avait depuis longtemps oublié les épreuves des années 1960. Les clercs avaient retrouvé de la fierté. On pensait de nouveau l’Église immortelle.

On ne s’aperçut pas tout de suite du moment où les vannes de la Puissance venant de l’Esprit de Dieu furent fermées. Mais les réunions chrétiennes commencèrent à s’essouffler. Il y eut moins de monde aux Journées Mondiales de la Jeunesse.

Peu à peu, les Églises virent le nombre des vocations se remettre à diminuer. Les jeunes gens ne semblaient plus intéressés.

Comme si l’épreuve venant de l’intérieur ne suffisait pas, ce fut aussi l’époque où le monde se mit à vomir tout ce qui, de près ou de loin, portait le nom de Dieu. Le souvenir des crimes passés des croyants, du temps de leur pouvoir, fut de nouveau évoqué médiatiquement. Et cette fois, les récits d’horreur étaient brûlants, car la grande guerre religieuse du XXIème siècle avait été vécue quelques décennies plus tôt. Les médias relayaient les idées du commun : « Toutes les guerres viennent des religions. Les religions, parce qu’irrationnelles, fondent les fanatismes. »

Et c’est ainsi que, en quelques années, tout sembla se dessécher. Dans toutes les Églises, les pasteurs essayèrent de nouveau toutes les techniques, depuis l’agitation activiste jusqu’à la prière fervente et contemplative. Mais rien n’y fit. Inexplicablement, il n’y eut plus de fruits. Tout ce qui était sacré se trouvait moqué et caricaturé par le courant dominant. On devait se contenter de quelques personnes âgées à l’office.

Toutes les confessions furent atteintes. Signe des temps : les témoins de Jéhovah (qui ne croient pas à la divinité du Christ) finirent par se décourager et cessèrent l’apostolat du porte à porte, faute de volontaires zélés à affronter l’agressivité de plus en plus fréquente de l’accueil. Si eux-mêmes renonçaient…

Bientôt, chaque archevêque catholique se retrouva berger d’un troupeau plus petit que celui d’un curé du siècle précédent. Il y eut ensuite beaucoup d’angoisse, ressentie par tous. Les pasteurs de chaque confession, confrontés à la même épreuve d’un apostolat usant car stérile, cessèrent de se considérer comme des rivaux. Ils finirent par se rencontrer et par s’avouer leur commun découragement.

 

Le deuxième Concile de Jérusalem

 

Le pape Pierre II, dont le Siège Apostolique avait été transféré à Jérusalem, organisa une réunion œcuménique à laquelle il invita des représentants de toutes les confessions chrétiennes. Autour de lui se réunirent onze pasteurs ou évêques représentant les principales Églises. Aucun des ecclésiastiques présents ne s’expliquait ce malheur. Chacun émit son hypothèse. On débattit longtemps. On évoqua toutes les causes possibles : manque de soif du monde, manque de prière des pasteurs, défaut de sacrifice et de prière, péchés des chrétiens, techniques pastorales. Les protestants insistaient beaucoup sur le manque de foi des hommes (Matthieu 13, 58) : « Et il ne fit pas là beaucoup de miracles, à cause de leur manque de foi. » Il leur fut objecté que les quelques croyants qui restaient fidèles, quoique humainement découragés, rayonnaient d’humilité et de confiance en Dieu.

Le patriarche orthodoxe Alexis fit remarquer que, tous ensemble réunis autour du pape Pierre, ils semblaient rejouer cette scène évangélique (Jean 21, 3) : « Simon-Pierre leur dit : "Je m'en vais pêcher." Ils lui dirent: "Nous venons nous aussi avec toi." Ils sortirent, montèrent dans le bateau et, cette nuit-là, ils ne prirent rien. » Il fit remarquer que, selon lui, il fallait simplement attendre que Jésus veuille bien venir, comme il l’avait toujours fait à d’autres époques de l’Église, et dise (Jean 21, 6) : « Jetez le filet à droite du bateau et vous trouverez. » Le pasteur Nimöller proposa alors qu’on applique la parole du patriarche et qu’on prie ensemble, sur le modèle des prières œcuméniques de Taizé, pour que Jésus envoie son Esprit. On se rangea à son avis et on chanta le psaume 143 :

 

« Je me souviens des jours d'autrefois,

je me redis toutes tes oeuvres,

sur l'ouvrage de tes mains je médite ;

je tends les mains vers toi,

mon âme est une terre assoiffée de toi.

Viens vite, réponds-moi, Yahvé,

je suis à bout de souffle ;

ne cache pas loin de moi ta face,

je serais de ceux qui descendent à la fosse. »

 

Cette prière apostolique eut lieu le soir. La nuit était tombée. A la fin du psaume, le pape Pierre II exprima, dans la chapelle, le souhait de prendre la parole quelques minutes. C’était imprévu. On l’écouta. Ce qu’il dit tint en quelques mots. Ce fut simple et fraternel :

 

« Mes frères, puis-je vous confier la raison profonde qui m’a conduit à prendre le nom de Pierre, lors de mon élection ? C’est à cause de ce texte (Matthieu 16, 21) : « A dater de ce jour, Jésus commença de montrer à ses disciples qu'il lui fallait s'en aller à Jérusalem, y souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué et, le troisième jour, ressusciter. Pierre, le tirant à lui, se mit à le morigéner en disant : "Dieu t'en préserve, Seigneur! Non, cela ne t'arrivera point!" Mais lui, se retournant, dit à Pierre : "Passe derrière moi, Satan! tu me fais obstacle, car tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes!" Alors Jésus dit à ses disciples : "Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive. »

Ce texte m’a marqué car, pour moi, il révèle un autre versant de Pierre. Il s’agit de son comportement au cours de l’Histoire. Très souvent, les papes se sont comportés en pasteurs humains, voire mondains, faisant obstacle à Jésus, comme Satan. Je le reconnais devant vous. Et je reconnais aussi, j’en rends grâce à Dieu, que malgré nos péchés, jamais le Christ n’a menti aux papes et ne leur a retiré sa protection pour l’enseignement de la doctrine de la foi.

 

Alors voilà comment je vois les choses. Je vous le dis comme pape. Cette crise, je le crois, n’est pas comme les autres. Je me demande si elle ne vient pas de l’Esprit Saint lui-même. Je me demande si l’Esprit n’est pas en train de réaliser pour l’Église le même chemin que pour Jésus : la conduire à Jérusalem pour qu’elle y souffre beaucoup de la part des hommes, qu’elle y soit tuée et, le troisième jour, qu’elle y soit ressuscitée par Dieu. Mais, si ce dont j’ai la conviction est vrai, je ne voudrais pas faire cette fois comme le pape Pierre Ier. Je ne voudrais pas m’opposer à l’Esprit. Voilà, mes frères, ma réflexion. J’aimerais que nous en discutions demain. »

C’était une doctrine si nouvelle, si surprenante, que les pères ne surent que répondre. Chacun retourna dans ses appartements.

 

Le lendemain, on se réunit de nouveau et on demanda au pape de préciser sa pensée.

Il répondit : « Regardons-nous, mes frères. Nous sommes devenus des pauvres. Nous parlons entre nous. Nous nous écoutons. Cela, c’est la marque que l’Esprit Saint est là, comme jamais, au milieu de nous. Ce n’est donc pas, cette fois, notre péché qui semble en cause. Mais je crois que l’Esprit Saint est en train de conduire l’Église comme il conduisit le Christ. Je pense que nous devrions imiter Jésus et le dire aux fidèles clairement.

Le patriarche orthodoxe répondit : « C’est une chose qui me semble impossible. Jésus ne peut faire cela à son Église. Un texte l’affirme clairement (Matthieu 16, 18) : Eh bien! moi je te dis: Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les Portes de l'Hadès ne l’emporteront pas contre elle. »

- Cher frère, répondit le pape, cette épreuve sera semblable spirituellement à la croix de Jésus. Les portes de l’enfer vont en être à jamais brisées. »

 

Devant l’importance de cette théologie, on décida de prolonger la réunion qui fut déclarée « concile œcuménique » sur la proposition unanime des douze pères. On convoqua des évêques et des collaborateurs laïcs du monde entier, afin d’élargir la réflexion. Les conséquences étaient absolument bouleversantes. Les Pères orthodoxes, en particulier, étaient stupéfaits par cette doctrine. Habitués depuis des siècles à l’unité de César et de l’Église, ils ne s’étaient pas encore remis de la séparation de l’Église et de l’État en Russie et en Grèce. Elle paraissait nouvelle et pourtant, dans leur âme, les Pères en sentaient la parfaite conformité à l’Évangile (Jean 15, 20) : « Rappelez-vous la parole que je vous ai dite : Le serviteur n'est pas plus grand que son maître. S'ils m'ont persécuté, vous aussi ils vous persécuteront. » Elle s’inscrivait dans toute la logique ancienne de la croix.

C’est ainsi que le 14 septembre 2064, en la fête de la Croix glorieuse, le deuxième Concile œcuménique de Jérusalem publia le document suivant :

 

            « Nous nous sommes réunis en Concile œcuménique. Nous nous sommes trouvés dans une pleine communion de foi en notre Seigneur Jésus. Nous avons été soutenus dans notre certitude par la confirmation de Pierre.

Afin que les fidèles en soient clairement avertis, nous avons tenu à définir comme une vérité de foi que (voir CDC 675-677) :

                Avant l’avènement du Christ, l’Église universelle doit passer par une épreuve finale qui ébranlera la foi de nombreux croyants (cf. Lc 18, 8 ; Mt 24, 12). La persécution qui accompagne son pèlerinage sur la terre (cf. Lc 21, 12 ; Jn 15, 19-20) ira jusqu’à la manifestation visible, dans l’Histoire, du "mystère d’iniquité", à savoir de la révolte première des Anges. Cela se fera sous la forme d’une fausse religion qui annoncera une forme de vie éternelle et qui prétendra apporter aux hommes une solution apparente à leurs problèmes, au prix de l’apostasie du vrai Dieu, humble et crucifié par amour. Ce sera l’imposture religieuse suprême, celle du dernier Anti-Christ. Elle sera un pseudo-messianisme où l’homme se glorifie lui-même à la place de Dieu et de son Messie venu dans la chair (cf. 2 Th 2, 4-12 ; 1 Th 5, 2-3 ; 2 Jn 7 ; 1 Jn 2, 18. 22).

                  L’Église n’entrera dans la gloire du Royaume qu’à travers cette ultime Pâque où elle suivra son Seigneur dans sa mort et sa Résurrection (cf. Ap 19, 1-9). La victoire finale ne s’accomplira donc pas par un triomphe visible de l’Église ici-bas (cf. Ap 13, 8) selon un progrès extérieur et politique, mais par son imitation finale de la kénose de son Seigneur. Ce sera une victoire selon Dieu, par l’humilité et dans l’amour offert. Cette offrande ultime, provoquée par le déchaînement ultime du mal (cf. Ap 20, 7-10), rendra l’Église conforme aux désirs du Ciel, comme une épouse immaculée (cf. Ap 21, 2-4). Le triomphe de Dieu sur la révolte du mal se sera alors réalisé par le retour du Christ dans sa gloire, accompagné des saints et des anges et du Jugement dernier (cf. Ap 20, 12), après l’ultime ébranlement cosmique de ce monde qui passe (cf. 2 P 3, 12-13). »

L’unité

Parce que les Pasteurs n’avaient plus beaucoup de brebis, ils oublièrent leur gloire de jadis et se tournèrent vers la seule gloire éternelle. Les habitants du  Ciel remarquèrent avec joie ce nouvel esprit et reconnurent que la division des Églises ne représentait plus une nécessité pour leur salut.

C’est ainsi que, sur terre, l’Esprit Saint bénit toutes les initiatives en faveur de l’unité de l’Église. Fondée sur cette nouvelle humilité, elle se fit naturellement. Les protagonistes ayant tous souffert de leur perte de pouvoir spirituel, ils se mirent à discuter simplement de leurs différences et des causes de leur rupture. Ils analysèrent le grand schisme d’Orient (1054), puis le schisme occidental avec Luther (1517). Chacun disait : « Tout de même ! Comme nous nous comportions tous durement ! » Et chacun prenait sa part des torts, en vérité, ne cherchant plus à se poser en unique victime.

Ce nouvel esprit facilita les choses. Mais il fallait aussi faire de la théologie. L’amour ne suffisait pas,  il fallait aussi la vérité. Les positions protestantes et catholiques avaient depuis longtemps été analysées en commun au cours des XXème et XXIème siècles. Restait l’inconvénient des dogmes catholiques qui, seuls, s’étaient multipliés depuis le schisme. On les observa avec attention. On constata que, pour le moins, ils ne présentaient aucune espèce de contradiction avec la foi commune, celle des six premiers Conciles œcuméniques. Comprenant que certains dogmes comme l’Immaculée Conception, l’Assomption de Marie n’avaient aucun fondement scripturaire, on se demanda s’il était du pouvoir de l’Église de les définir avec certitude. C’est ainsi que, finalement, on décida de se pencher sur la question fondamentale, celle qui pouvait établir la certitude de tout cela, celle de l’infaillibilité pontificale dans le domaine de la définition des dogmes. On analysa les textes évangéliques qui la fondaient, ceux qui la restreignaient…

 

Et le pape Pierre II fit le reste : cet homme était réellement humble. Et il croyait en la parole du Seigneur concernant sa mission apostolique.

 

Le signe de l’arbre de vie

 

2 Thessaloniciens 2, 9 Sa venue à lui, l'Impie, aura été marquée par l'influence de Satan, de toute espèce d'oeuvres de puissance, de signes et de prodiges mensongers, comme de toutes les tromperies du mal, à l'adresse de ceux qui sont voués à la perdition pour n'avoir pas accueilli l'amour de la vérité qui leur aurait valu d'être sauvés. Voilà pourquoi Dieu leur envoie une influence qui les égare, qui les pousse à croire le mensonge.

 

Prix Nobel de biologie

Le professeur Jonas Bounoure enseignait la génétique à l’université d’Ottawa, Canada. Il avait beaucoup d’humour et, le jour où il reçut le prix Nobel de médecine, il fit le discours suivant :

« Quand je repense à l’histoire qui aboutit à la découverte qui me vaut aujourd’hui ce prix ! Je repense aux sagesses anciennes comme le taoïsme où des milliers de pauvres diables, tous morts aujourd’hui, se persuadaient qu’en se retenant dans l’acte sexuel, ils garderaient en eux la puissance de vivre toujours. Et je revois en pensées Qing Shi Huang Di, le premier empereur de Chine (que Dieu ait son âme !) qui avala – les fouilles de son mausolée l’ont confirmé - un bol de poudre de jade, la pierre bien connue pour son incorruptibilité, et en creva presque sur le champ… »

 

Le public applaudissait à tout rompre les bons mots. Il faut dire qu’il y avait de quoi. Car le professeur, justement de nationalité chinoise, quoique d’origine européenne, était décoré de ce suprême honneur pour avoir trouvé le secret de l’immortalité ! Pas l’immortalité « immortelle », bien sûr (on n’en était pas là), mais une immortalité évaluée, pour le moins, à 800 années de santé et de maturité.

Et le professeur, continuant son discours, se fit philosophe.

«  Il est certain que notre trouvaille accomplit le rêve de milliards de personnes décédées. Et je me dis, en y réfléchissant, qu’il est heureux qu’elle n’arrive qu’à notre époque. Depuis que le monde est stabilisé, que les armes nucléaires ont été bannies, que les institutions empêchent définitivement la tyrannie, on peut sans problème engendrer des êtres pluriséculaires. Mais imaginez Staline possédant ce secret. Il n’aurait que 175 ans ! Autant dire qu’il serait un jeune homme fringant. »

Chacun pensait, en entendant ce discours, aux prévisibles conséquences sociales et surtout humaines qu’amènerait immanquablement un tel bouleversement de la nature humaine. Déjà le Comité Mondial d’Ethique se réunissait et les débats nationaux se multipliaient partout. Fallait-il obliger les parents à ne concevoir que dans leur CHG  (Centre Hospitalier Génétique) ? Faire un enfant « comme avant » devait-il être considéré comme un crime contre l’humanité, puisque ce pauvre loup devrait se contenter d’une ridicule espérance de vie ?

Mais le professeur se faisait nostalgique :

« Je n’ai que 41 ans. Et je ne verrai pas, hélas, les fruits de la découverte de mon équipe. Mon ADN n’est plus reprogrammable et ma fille, Lucie, qui est notre première enfant génétiquement modifiée, n’aura probablement que le ridicule âge de 50 ans lors de mon décès. Pour nos enfants, nous serons donc la dernière génération de mortels et nous leur offrons un cadeau merveilleux. A eux la conquête de l’espace. A eux la paix que donnent l’expérience et l’âge. »

Dans l’assemblée, certains se disaient qu’il fallait espérer et qu’il faudrait bien ce surcroît de sagesse à l’humanité… D’autres pensaient que ce serait tout de même long, vers 850 ans, pour la petite Lucie, lorsque la vieillesse se profilerait enfin … A force d’avoir vu tous les films, lu tous les livres, elle devrait peut-être s’ennuyer…

Le professeur Jonas Bounoure reçut donc son prix de la main du roi Harald de Suède qui ne put, dans l’ambiance, s’empêcher de lui glisser un autre bon mot :

« Avez-vous lu, cher Jonas, l’évangile de Matthieu 12, 39

- Oui. Je connais. Et ce sera notre prochaine recherche ! Travailler sur la résurrection.  »

Note : Matthieu 12, 39 Il leur répondit: "Génération mauvaise et adultère! elle réclame un signe, et de signe, il ne lui sera donné que le signe du prophète Jonas. De même, en effet, que Jonas fut dans le ventre du monstre marin durant trois jours et trois nuits, de même le Fils de l'homme sera dans le sein de la terre durant trois jours et trois nuits.

 

L’avis du pape Benoît

Dans ce concert de louanges, depuis Jérusalem, la voix solitaire du pape se fit entendre. Depuis le départ de la papauté de Rome, sous le règne d’un de ses prédécesseurs, les paroles des papes étaient rares. Ils avaient appris à être courts, incisifs, précis, et à dire en peu de mots simples ce qui était nécessaire. Les troupes de l’Eglise catholique étaient peu nombreuses. Mais cela avait encore augmenté l’autorité morale qui émanait du successeur de Pierre, aujourd’hui protégé par les Israéliens. Il était comme le vieux père du monde, la survivance du passé. La bulle « Solemnis verbo »  tenait en cinq lignes.

« Je vous parle de manière solennelle, comme successeur du pape Pierre le Romain et depuis sa chaire : ce n'est pas pour nuire à l'homme que Dieu a réduit sa vie à 120 ans. Ne forcez pas ces enfants à vivre sur terre plus que le temps assigné par le Père céleste dans le livre de la Genèse 6, 3. La terre, pour Dieu, est juste une première étape vers la Vie qu’il vous a préparée. »

Le texte était cosigné par les autorités musulmanes du Conseil Représentatif Mondial, et paraphé par le Grand prêtre Jéhoda du Temple de Jérusalem.

 

La presse du lendemain ne fit qu’à peine mention de cet avis. Les religions étaient en effet à la fois entendues et peu écoutées. Depuis longtemps la presse muselait leur voix en exprimant leur avis sans en faire une polémique. Pourtant, l’impact était réel et beaucoup se précipitèrent pour lire le vieux texte dans leur Bible (le livre le plus vendu au monde et le moins lu !) : « Toute la durée de la vie de Lamek fut de 777 ans, puis il mourut. Quand Noé eut atteint 500 ans, il engendra Sem, Cham et Japhet. Lorsque les hommes commencèrent d'être nombreux sur la face de la terre et que des filles leur furent nées, les fils de Dieu trouvèrent que les filles des hommes leur convenaient et ils prirent pour femmes toutes celles qu'il leur plut. Yahvé dit: "Que mon esprit ne soit pas indéfiniment responsable de l'homme, puisqu'il est chair ; sa vie ne sera que de 120 ans." »

Certains eurent l’impression que, peut-être, il y avait en effet dans cette découverte de l’équipe du professeur Bounoure une sorte de mystérieux tremblement apocalyptique.

 

La semaine suivante, réuni avec les fidèles dans l’église Marie de Jérusalem pour sa catéchèse du mercredi, le pape Benedictus était assis à la table de la célébration eucharistique. Il commenta :

« Concernant la durée de la vie humaine, il n’y a pas à attendre de la science un nouveau prodige décisif. Il n’y aura jamais de vie « éternelle » sur la terre. Je peux l’affirmer avec certitude à partir de cette prophétie : « Genèse 3, 22 Puis Yahvé Dieu dit: "Voilà que l'homme est devenu comme l'un de nous, pour connaître le bien et le mal! Qu'il n'étende pas maintenant la main, ne cueille aussi de l'arbre de vie, n'en mange et ne vive pour toujours!" Et Yahvé Dieu le renvoya du jardin d'Eden pour cultiver le sol d'où il avait été tiré. Il bannit l'homme et il posta devant le jardin d'Eden les chérubins et la flamme du glaive fulgurant pour garder le chemin de l'arbre de vie. »

Un des fidèles leva la main et demanda :

« Père, devons-nous encore attendre des événements avant le retour du Christ ?

- Oui, mon enfant. Le dernier signe à attendre n’est pas venu. Il n’est pas pour notre époque mais pour les temps d’une génération angoissée, dans le futur. Y aura-t-il un pape à cette époque ? Les disciples du Christ verront se lever un temps où les hommes désireront retrouver un sens éternel à leur vie. Alors se manifestera celui qui était apparu à Adam et Eve et leur avait proposé de devenir comme des dieux.

- Qui sera-t-il et comment le reconnaîtrons-nous ?

- Il parlera de vie éternelle, de résurrection après la mort. Mais il n’aimera pas Jésus, doux et humble de cœur, qu’il appellera le faux Dieu, le Dieu du temps de l’esclavage. Lui prêchera la liberté. Et beaucoup ne verront pas la différence. Voilà le dernier signe que nous devons attendre. C’est le signe du dragon : « Apocalypse 13, 15 On lui donna même d'animer l'image de la Bête pour la faire parler, et de faire en sorte que fussent mis à mort tous ceux qui n'adoreraient pas l'image de la Bête. »

 

Le pape Benoît était très âgé à cette époque. Ses catéchèses étaient courtes. On le ramena à sa chambre.

 

La fin de la papauté

25 mars 2006

Attention, ceci n’est pas une prophétie. Juste un conte.

Jean 21, 19 « Jésus signifiait, en parlant ainsi, le genre de mort par lequel Pierre devait glorifier Dieu. Ayant dit cela, il lui dit : "Suis-moi." »

 

  

Réduit à sa plus simple expression, dépouillé des ors accumulés par l’Histoire, le Saint Père s’était replié à Jérusalem. Entouré de son secrétaire particulier, de deux cardinaux conseillers et des sœurs chargées de la prière, le pape vivait dans une maison particulière entourée d’un parc. Sa vie était simple, son humilité très grande et sa prière fervente. Le gouvernement israélien avait mis à sa disposition une garde permanente qui veillait sur la sécurité de Pierre.

Or, comme par une règle de l’Histoire, il était apparu que plus les soucis du gouvernement temporel s’amenuisaient du fait de dépouillements historiques successifs, plus le pape prenait du temps et du soin à s’occuper du gouvernement des âmes.

Les encycliques devenaient plus courtes, plus incisives. Leur style littéraire parlait à tous. Cependant elles abordaient toujours, de manière directe et sans honte, non seulement la théologie mais encore les questions du temps. C’était une habitude prise depuis longtemps, et, à chaque époque, elle avait cristallisé un peu plus la haine du monde autour de la papauté, une haine qui, loin de se calmer quand l’Histoire avait donné raison au pape, augmentait (Jean 15, 20) : «  Rappelez-vous la parole que je vous ai dite : Le serviteur n'est pas plus grand que son maître. S'ils m'ont persécuté, vous aussi ils vous persécuteront ; s'ils ont gardé ma parole, la vôtre aussi ils la garderont. »

 

Et, parallèlement, plus cette hostilité grandissait dans la chair du monde, plus l’esprit de ce monde reconnaissait l’autorité morale de la parole des papes, manifestement juste et cohérente. Sans doute était-ce lié, comme chez les individus, à la loi de la chair et de l’esprit.

 

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À cette époque, la grande idée en discussion était l’accès à « la vie éternelle ». Le débat des Commissions d’Éthique portait sur l’application des nouvelles technologies génétiques à  l’ADN humain. Fallait-il modifier génétiquement les enfants à naître pour leur donner une espérance de vie de plusieurs centaines d’années ? Fallait-il de ce fait rendre obligatoire la conception in vitro, voire l’imposer aux couples sous peine de crime contre leur enfant ? Les études de prospective, les modèles de population se développaient. Des groupes de pression humanistes parlaient de cet espoir de vie prolongée comme d’un « cadeau fait à l’humanité ».

Et voici que, de Jérusalem, la parole de Pierre était venue, rappelant simplement le sens chrétien de la vie :

« Cette vie est un passage, non un séjour. Ne condamnons pas les enfants à y rester davantage que Dieu n’en a décidé. »

 

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Le monde réagit à cette encyclique avec une violence étonnante et il se mit à reprocher à l’Église, elle qui avait toujours défendu la vie de sa conception à sa fin, d’être opposée à la vie. À compter de ce jour, une nouvelle phase de l’antichristianisme se développa, sous l’accusation de « crime contre l’humanité ».

Des campagnes de presse se déchaînèrent, reprenant à travers l’Histoire les vieux poncifs sur le caractère décidément nuisible de cette institution archaïque. Aucun des papes n’échappa à la calomnie, pas même Benoît XV à qui on reprocha de n’avoir condamné la guerre de 14 qu’en 1916, pas même saint Jean-Paul le Grand, qui se vit reprocher sa condamnation de l’avortement.

 

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Des groupes se réunirent un peu partout en Occident pour réfléchir à la manière de faire disparaître l’institution ecclésiale. Ces groupes étaient extrêmement motivés, portés par leur certitude médiatique du bilan négatif de ce magistère qui tirait sa force de sa faiblesse. On fit appel à l’expérience du passé, se souvenant que l’expulsion des papes des Etats du Vatican n’avait pas été la solution finale. On fit même appel à des canonistes. Plusieurs théologiens progressistes, très opposés à la ligne de Jérusalem, donnèrent leur conseil : « Le pape doit être évêque et les évêques sont très nombreux. Tant qu’il y aura des évêques, il y aura un pape… » Mais ils firent remarquer qu’un pape élu sans cardinaux le serait en dehors des règles du Droit Canonique actuel, ce qui retirerait beaucoup du pouvoir « magique » de cette institution.

 

C’est ainsi que certains groupes de zélotes anti-chrétiens commencèrent à élaborer divers scénarios pour éliminer du monde la papauté, des plus légaux aux plus sanglants.

 

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Le pape avait pris le nom de Pierre. Depuis un certain temps, les papes s’appelaient tous Pierre, en mémoire du premier pape et de leur fin qu’ils sentaient venir. Vers la fin, il reçut de plus en plus de lettres l’avertissant des projets mortels qui le visaient. Des voix, toutes pleines d’humanité, se faisaient entendre autours de lui et lui disaient : « Très Saint Père, fuyez ! On aura besoin de votre parole après la persécution. Cela ne sera que pour un temps. » Et il s’y laissa prendre, comme si Jésus pouvait avoir besoin du pêcheur de Galilée. Il ne se souvint pas que les meilleurs amis sont parfois plus tentateurs que Satan (Matthieu 16, 23). Il enleva la soutane blanche, se déguisa donc en laïc, et il sortit discrètement de Jérusalem, accompagné d’amis sûrs. Mais il croisa sur sa route un mendiant qui montait vers Jérusalem. Et il reconnut sans aucune hésitation Jésus.

Se tournant vers lui, il lui demanda : « Où vas-tu, Seigneur ?

- Je vais à Jérusalem pour être à ta place avec mes brebis. »

Le vieux pape Pierre dit au Seigneur : « J’ai compris, Seigneur. Tu vois, je ne change pas. Et tu m’as pourtant choisi. Je retourne là où tu me veux. »

Le pape ressortit vraiment transformé de cette dernière humiliation due à sa faiblesse. Cette fois, il était devenu le saint Père. Et il avait réalisé une dernière fois la prophétie de Jésus (Jean 21, 18) : « En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu auras vieilli, tu étendras les mains, et un autre te ceindra et te mènera où tu ne voudrais pas. Il signifiait, en parlant ainsi, le genre de mort par lequel Pierre devait glorifier Dieu. Ayant dit cela, il lui dit: "Suis-moi." »

Il remonta vers Jérusalem et attendit que l’heure vienne.

 

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Concrètement, l’attaque fut sanglante. La demeure de Jérusalem fut attaquée par surprise lors d’un consistoire, et l’attentat à l’explosif fit mourir le corps entier des cardinaux électeurs. Les autorités israéliennes, pourtant très renseignées habituellement, furent totalement prises au dépourvu.

Au même moment, partout dans le monde, sévit une campagne d’assassinat d’évêques et de prêtres. Ce fut donc, à une époque de tolérance, le plus grand crime de l’intolérance.

 

 

Ainsi se réalisa la parole de Marie, à Fatima :

"Après les deux parties que j’ai déjà exposées, nous avons vu sur le côté gauche de Notre Dame, un peu plus en hauteur, un ange avec une épée de feu dans la main gauche. Elle scintillait et émettait des flammes qui devaient, semblait-il, incendier le monde. Mais elles s’éteignaient au contact de la splendeur qui émanait de la main droite de Notre Dame en direction de lui. L’ange, indiquant la terre avec sa main droite, dit : "Pénitence! Pénitence! Pénitence!" Et nous vîmes, dans une lumière immense qui est Dieu, quelque chose de semblable à la manière dont se voient les personnes dans un miroir, un évêque vêtu de blanc, nous avons eu le pressentiment que c’était le Saint-Père.

Nous vîmes divers autres évêques, prêtres, religieux et religieuses monter sur une montagne escarpée, au sommet de laquelle il y avait une grande croix en troncs bruts, comme s’ils étaient en chêne-liège avec leur écorce. Avant d’y arriver, le Saint-Père traversa une grande ville à moitié en ruine et, à moitié tremblant, d’un pas vacillant, affligé de souffrance et de peine, il priait pour les âmes des cadavres qu’il trouvait sur son chemin. Parvenu au sommet de la montagne, prosterné à genoux au pied de la grande croix, il fut tué par un groupe de soldats qui tirèrent plusieurs coups avec une arme à feu et des flèches. Et de la même manière moururent les uns après les autres les évêques, les prêtres, les religieux et religieuses et divers laïcs, hommes et femmes de classe et de catégorie sociale différentes. Sous les deux bras de la croix, il y avait deux anges, chacun avec un arrosoir de cristal à la main, dans lequel ils recueillaient le sang des martyrs et avec lequel ils irriguaient les âmes qui s’approchaient de Dieu." (troisième secret de Fatima[39][1]).

 

En mourant, le dernier pape imita le Christ. Avec ses compagnons, il ne prononça pas une parole. Il fut retranché de la terre d'un coup, violemment, et le monde s'horrifia d'une telle violence, puis passa à un autre sujet. On retrouva dans ses papiers un petit livre, simple, limpide, qui racontait tout ce que ne devaient pas oublier les chrétiens du futur. Il était adressé fictivement à Jean, le disciple bien-aimé du Seigneur qui devait rester sur terre, fidèle et silencieux, jusqu’à la Venue de Jésus, selon ce texte : « Jean 21, 23 Le bruit se répandit alors chez les frères que ce disciple ne mourrait pas. Or Jésus n'avait pas dit à Pierre : "Il ne mourra pas", mais : "Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne." C'est ce disciple qui témoigne de ces faits et qui les a écrits, et nous savons que son témoignage est véridique. »


 

Le signe du samedi saint

26 décembre 2005

Attention, ceci n’est pas une prophétie. Juste un conte.

 

Jean 21, 20 Se retournant, Pierre aperçoit, marchant à leur suite, le disciple que Jésus aimait, celui-là même qui, durant le repas, s'était penché sur sa poitrine et avait dit: "Seigneur, qui est-ce qui te livre?" Le voyant donc, Pierre dit à Jésus: "Seigneur, et lui?" Jésus lui dit: "Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe? Toi, suis-moi." Le bruit se répandit alors chez les frères que ce disciple ne mourrait pas. Or Jésus n'avait pas dit à Pierre: "Il ne mourra pas", mais : "Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne." C'est ce disciple qui témoigne de ces faits et qui les a écrits, et nous savons que son témoignage est véridique.

 

Ce conte voudrait raconter les derniers temps de l’Église, ceux qui précèderont le retour du Christ dans sa gloire. Il voudrait montrer comment ces temps réaliseront la dernière prophétie de Jésus, juste avant son départ, et répondront à la question qu’il pose dans l’Évangile (Luc 18, 8) : « Mais le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre? »

Ce conte veut raconter comment, lorsque Jésus reviendra, il trouvera l’Église la plus puissante, la plus glorieuse qu’on puisse imaginer. Jamais on n’en aura vu une plus sainte, sauf une fois : un certain samedi saint de la Pâque de l’an 30, lorsque la totalité des croyants se réduisait à une poignée de personnes, Marie et les quelques femmes qui l’entouraient. Ce jour-là, même Jean douta, quoiqu’il restât sans cesse dans l’écoute du silence de celle qu’il avait reçue comme mère.

 

La paix d’Agnès, de Cécile et d’Anastasie

Agnès avait 25 ans. Elle vivait au XXIIème siècle dans la région de France. C’était une époque magnifique. Il faisait bon vivre sur la terre où tous les maux de jadis étaient oubliés. Même le cancer avait été vaincu et la civilisation des loisirs qu’on avait créée grâce à la totale mécanisation des tâches serviles permettait de vivre heureux de l’Orient à l’Occident, de l’Afrique au Spitzberg. L’humanité n’avait pu atteindre un tel degré de civilisation et d’unité que grâce à l’accumulation des expériences et tentatives avortées du passé. Depuis le XIXème siècle, tout avait été expérimenté, tous les excès, excès de l’argent, excès de la gloire et excès des plaisirs. L’humanité avait appris dans le sang et les larmes que le bonheur est dans un juste milieu.

Les gouvernements du monde s’étaient réunis tout entiers autour de l’idée extraordinairement simple de « l’homme ». Cette valeur, occidentale à l’origine, s’était répandue finalement dans le monde entier, remplaçant les anciennes religions.

Agnès était étudiante. Elle apprenait l’ancien égyptien à l’université de Louvain la Neuve, en Belgique. Cette civilisation ancienne l’avait toujours attirée à cause d’une phrase de l’évangile de saint Matthieu 2, 15 : « D'Égypte j'ai appelé mon fils. » Car Agnès était chrétienne. Une chrétienne anachronique dans un monde où la religion était étudiée comme on étudie l’antiquité. Elle faisait partie d’une de ces familles des « pauvres de Jésus » qui se transmettaient, de génération en génération et surtout par les femmes, le secret de l’Évangile. C’était un petit livre que le dernier des papes de l’Église avait rédigé. Il y racontait de manière simple, en complément aux livres saints, la totalité de ce que 2100 ans d’Église et de Magistère avaient compris. Et surtout, il y expliquait pour la génération future le « samedi saint » à venir. Il y parlait de ce temps où les disciples du Christ devraient vivre sans les sacrements, n’ayant pour seul support que trois choses, trois secrets qu’ils devaient garder dans l’Arche sainte de leur cœur, à l’image de l’Arche d’Alliance des anciens Hébreux qui contenait  : d’abord « la manne », c'est-à-dire la prière, le cœur à cœur avec Jésus, avec Marie et les saints ; « les tables de la loi, gravées par Dieu » qui étaient le livre de la Parole de Dieu contenue dans la Bible ; et enfin « le bâton d’Aaron qui avait fleuri » qui était l’explication authentique de l’Evangile par l’autorité des papes.

Il y racontait comment ce samedi saint serait de courte durée, comment il précèderait et cette fois de manière universelle et non par le passage individuel de la mort de chacun, le retour du Christ dans sa gloire. Il y rappelait cette certitude simple, d’avoir à imiter la paix et l’attente de Marie le samedi saint.

Agnès alla rejoindre son amie Cécile dans la chambre d’étudiante d’Anastasie. Elles s’étaient rencontrées devant l’université de Droit.  Elles s’étaient reconnues en remarquant la médaille miraculeuse, celle de la rue du Bac, que portait Agnès, à la manière de ces bijoux à la mode qu’aiment arborer les jeunes par provocation. Et elles récitèrent le chapelet.

 

Les deux témoins

Fatima aussi avait 25 ans. Elle venait souvent les rejoindre pour parler avec elles de leur espérance commune. Fatima était musulmane et depuis que les lieux saints de l’islam avaient disparu, les musulmans et les chrétiens s’étaient rapprochés, chacun apprenant à garder et à respecter la foi de l’autre. Avec ses amies, elle avait appris à comprendre plus profondément sa religion et le mystère de ses épreuves. Pour elle, la dernière prophétie, tirée des paroles authentiques du Prophète, avait pris sens : « L’islam a commencé étranger et finira étranger. » Le sens lui en paraissait évident : il s’agissait de l’annonce explicite d’une diminution de puissance, d’un cheminement de la religion islamique vers la pauvreté, la petitesse et la faiblesse. Cette prophétie ressemble fort à celle qui s’applique au christianisme. Elle connaissait même ce Hadith de Muslim qui racontait comment l’islam de la fin du monde serait comme au temps béni de Médine. « Il y aura toujours une partie de ma communauté qui combattra ouvertement dans la voie de la vérité jusqu’à la fin des temps. Issa le fils Maryama (Jésus) descendra et le Commandeur de ses croyants lui dira : viens diriger notre prière, et Issa répondra : non, continue à diriger la prière car vous êtes de la communauté de Mohamed, chacun peut présider la prière de l’autre. »

Les musulmans aussi avaient reçu des directives de leur prophète pour vivre ce temps : « l’Antéchrist attirera beaucoup de monde à lui car il donnera à boire et à manger. Les musulmans seront tentés de le suivre et d’apostasier leur foi. Mais les musulmans fidèles mangeront (seront nourris par) le dikrh, le Rappel d’Allah, la prière récitée cinq fois par jour. Soubhannallah ! Hamdoulillah ! Allahouakbar ! »

La jeune fille ne récitait pas le chapelet avec ses amies mais aimait discuter de la proximité de la venue du Messie. Et elle se demandait souvent si le Seigneur Issa, quand il viendrait accompagné de sa mère Mariam, lui proposerait d’être son épouse, se déclarant Dieu, ou si toutes les quatre devraient accepter de devenir des servantes de Dieu, Jésus se reconnaissant simple humain. Les quatre jeunes filles étaient joyeuses. Les chrétiennes disaient qu’elles seraient heureuses d’être servantes dans le Royaume de Dieu et la musulmane répétait que, peut-être, elle vivrait ce jour-là ce que Cendrillon n’avait osé espérer.

Sans le savoir, dans leur petite chambres de Louvain la Neuve, se réalisait cette prophétie de l’Apocalypse 11, 3 : « Mais je donnerai à mes deux témoins de prophétiser pendant 1.260 jours, revêtus de sacs."  Ce sont les deux oliviers et les deux flambeaux qui se tiennent devant le Maître de la terre. »

 

Du haut du Ciel

L’autre monde était présent et assistait à ce chapelet. Saint Dominique était là, en compagnie de saint Louis-Marie Grignion de Montfort. Ils se disaient : « Quelle simplicité. Elles s’aiment et s’entendent alors qu’elles n’ont pas la même foi. Nous n’aurions pas pu, à notre époque, n’est ce pas ?

- Et c’est partout pareil dans le monde là où sont les croyants … Il y a maintenant beaucoup d’humilité dans l’amour.

- Dieu ne tiendra pas longtemps dans le silence. Il ne résiste pas à l’humilité…

- Tu te rappelles, disait saint Dominique, ce que tu écrivais dans ton Traité de la vraie dévotion à Marie ?

- Oui, et elles ne devinent même pas que c’est d’elles que je parlais. Elles attendent de grands prédicateurs. »

Et saint Louis-Marie Grignion récita :

 

"Ces grandes âmes, pleines de grâce et de zèle, seront choisies pour s’opposer aux ennemis de Dieu, qui frémiront de tous côtés, et elles seront singulière­ment dévotes à la Très Sainte Vierge, éclairées par sa lumière, nourries de son lait, conduites par son esprit, soutenues par son bras et gardées sous sa protection, en sorte qu’elles combattront d’une main et édifieront de l’autre. D’une main, elles combattront, renverse­ront, écraseront les hérétiques avec leurs hérésies, les schismatiques et leurs schismes, les idolâtres avec leur idolâtrie, et les pécheurs avec leurs impiétés; et, de l’autre main, elles édifieront le temple du vrai Salomon et la mystique cité de Dieu".

"Mais qui seront ces serviteurs, esclaves et enfants de Marie? Ce seront un feu brûlant, ministres du Seigneur qui mettront le feu de l’amour divin partout. Ce seront comme des flèches dans la main du puissant, dans la main de la puissante Marie pour percer ses ennemis. Ce seront des enfants de Lévi, bien purifiés par le feu de grandes tribulations et bien collés à Dieu, qui porteront l’or de l’amour dans le cœur, l’encens de l’oraison dans l’esprit et la myrrhe de la mortification dans le corps, et qui seront partout la bonne odeur de Jésus-Christ aux pauvres et aux petits, tandis qu’ils seront une odeur de mort aux grands, aux riches et aux orgueilleux mondains.

Ce seront des nuées tonnantes et volantes par les airs au moindre souffle de l’Esprit Saint, qui, sans s’attacher à rien ni s’étonner de rien, ni se mettre en peine de rien, répandront la pluie de la parole de Dieu et de la vie éternelle; ils tonneront contre le péché, ils gronderont contre le monde, ils frapperont le diable et ses suppôts, et ils perceront d’outre en outre, pour la vie ou pour la mort, avec leur glaive à deux tranchants de la parole de Dieu, tous ceux auxquels ils seront envoyés de la part du Très‑Haut.

Ce seront des apôtres véritables des derniers temps, à qui le Seigneur des vertus donnera la parole et la force pour opérer des merveilles et remporter des dépouilles glorieuses sur ses ennemis; ils dormiront sans or ni argent et, qui plus est, sans soin, au milieu des autres prêtres, et ecclésiastiques et clercs; et cependant ils auront les ailes argentées de la colombe, pour aller avec la pure intention de la gloire de Dieu et du salut des âmes, où le Saint-Esprit les appellera, et ils ne laisseront après eux, dans les lieux où ils auront prêché, que l’or de la charité qui est l’accomplissement de toute la loi.

Enfin, nous savons que ce seront de vrais disciples de Jésus-Christ, qui marcheront sur les traces de sa pauvreté, humilité, mépris du monde et charité, enseignant la voie droite de Dieu dans la pure vérité, selon le saint Évangile, et non selon les maximes du monde, sans se mettre en peine ni faire acception de personne, sans épargner, écouter ni craindre aucun mortel, quelque puissant qu’il soit. Ils auront dans leur bouche le glaive à deux tranchants de la parole de Dieu. Ils porteront sur leurs épaules l’étendard ensanglanté de la Croix, le crucifix dans la main droite, le chapelet dans la gauche, les sacrés noms de Jésus et de Marie sur leur cœur, et la modestie et mortification de Jésus-Christ dans toute leur conduite.

Voilà de grands hommes qui viendront, mais que Marie fera par ordre du Très-Haut pour étendre son empire sur celui des impies, idolâtres et Mahométans. Mais quand cela sera-t-il? Dieu seul le sait: c’est à nous de nous taire, de prier, soupirer et attendre: Expectans expectavi."

 

Partout dans le monde

La jeunesse, la vieillesse de ce XXIIème siècle étaient bien tristes. Et pourtant, tous avaient des raisons de se réjouir. Comme la vie était belle ! De leurs parents, la génération nouvelle héritait non seulement d’un monde stabilisé où la nature elle-même retrouvait par pans entiers ses droits, mais elle héritait de la promesse d’une longue vie de jeunesse. Les enfants étaient conçus dans des centres génétiques, à partir de la semence des parents. On modifiait juste quelques portions de gènes et l’espérance de vie des embryons réimplantés passait de 120 ans à plus de 800 ans.

Pourtant… pourtant… les dirigeants de la planète n’arrivaient pas à donner une explication à ce feu qui brûlait les cœurs et poussaient des dizaines de milliers de gens à se jeter sous les trains, à sauter des immeubles, à avaler des somnifères. Et le trafic de drogue ne cessait d’augmenter. Les jeunes se réunissaient en groupes, tout habillés de noir.

Mais, dans leur errance, un courant se répandait, transformant les plus désespérés en anges de paix. Partout une légende se racontait, la légende du « samedi saint ». Celle d’une Église qui devait être humiliée comme Jésus, provoquant par sa grande humilité le retour du Messie…

 

Elle était racontée aussi sous une autre version, celle du « sacrifice d’Ismaël ». Cette version-là disait que l’islam, symbolisé par Ismaël dans le Coran, avait dû imiter le sacrifice effectué par Abraham sur son fils. Ainsi l’islam, petit et faible, était-il presque mort. Mais, au dernier moment, avant que le sacrifice ne soit accompli, Dieu ferait apparaître un Agneau pour prendre sa place.

Et chacun s’interrogeait en se disant : « Quel est cet agneau qui doit revenir ? Est-ce vrai qu’on doit attendre la venue d’un Sauveur ? »

 

Ce courant qui envahissait la jeunesse inquiétait les dirigeants du monde sans Dieu. Ils analysaient le problème et en arrivaient à la conclusion des anciens philosophes grecs : « Décidément, l’homme est un animal religieux. » Sans que personne le devine s’accomplissait une fois de plus devant les yeux du monde cette ancienne prophétie :

Apocalypse 11, 7 : « Mais quand mes deux témoins auront fini de rendre témoignage, la Bête qui surgit de l'Abîme viendra guerroyer contre eux, les vaincre et les tuer. Et leurs cadavres, sur la place de la Grande Cité, Sodome ou Égypte comme on l'appelle symboliquement, là où leur Seigneur aussi fut crucifié, leurs cadavres demeurent exposés aux regards des peuples, des races, des langues et des nations, durant trois jours et demi, sans qu'il soit permis de les mettre au tombeau. Les habitants de la terre s'en réjouissent et s'en félicitent ; ils échangent des présents, car ces deux prophètes leur avaient causé bien des tourments.

Mais, passés les trois jours et demi, Dieu leur infusa un souffle de vie qui les remit sur pieds, au grand effroi de ceux qui les regardaient. J'entendis alors une voix puissante leur crier du ciel : "Montez ici!" Ils montèrent donc au ciel dans la nuée, aux yeux de leurs ennemis. »

 

Du coup, inquiets de ce renouveau des anciennes croyances, les dirigeants éclairés du monde méditaient pour trouver une religion nouvelle, capable de mettre un pansement sur le feu des cœurs. L’épreuve n’était donc pas finie. Un dernier Antéchrist devait venir. Mais c’est une autre histoire…

Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, édition du Seuil, Paris, 1966, 49ss.

Psaume 126, 4.

 

Le signe du dragon

Décembre 2005

Attention, ceci n’est pas une prophétie. Juste un conte.

 

Apocalypse 13, 15 : « On lui donna même d'animer l'image de la Bête pour la faire parler, et de faire en sorte que fussent mis à mort tous ceux qui n'adoreraient pas l'image de la Bête. »

 

Vers 245 millions d’années avant Adam et Eve

En ce temps-là, il n’y avait pas d’hommes mais l’esprit de Dieu planait au-dessus de la terre, sous la forme invisible d’anges très concrets et actifs.

Les anges sont des ingénieurs précis, et ils ont le temps pour travailler … Pour eux, mille ans sont comme un jour et un jour comme mille ans. L’âge ne les affecte pas. C’est l’avantage de l’absence de corps. C’est à cette époque que les ordres angéliques des Vertus, des Puissances et des Dominations décidèrent de créer les dragons. Depuis longtemps, ils rivalisaient de science et d’imagination pour multiplier les formes de vie animale et végétale sur cette terre qui, telle une pouponnière, produisait de génération en génération des centaines de milliards d’individus pour peupler et décorer l’autre monde. (L’autre monde, c’est celui de l’éternité, qui était en cours de préparation pour l’homme et où les esprits animaux partaient en troupeau après leur mort, menés par des anges bergers).

Lorsqu’il fallut créer les dragons, comme pour tout ce qui était nouveau, les ingénieurs célestes ne se fatiguèrent qu’au minimum. Ils se servirent de tous les anciens programmes de vie écrits depuis plusieurs centaines de millions d’années pour les microbes, les vers, les batraciens. Ils trafiquèrent, adaptèrent, écrivirent les nouveaux logiciels qu’il fallait écrire et ce fut fait. Ne leur demandez pas les détails techniques. Cherchez-les. Tout est dans l’ADN.

Les Vertus lâchèrent sur terre ces lézards debout sur leurs pattes dressées. Ils travaillèrent beaucoup à cette époque puisqu’ils fabriquèrent aussi la structure des mammifères, des mammifères pondeurs, des dinosaures à mamelles, des reptiles à poils et à plumes, bref toute sorte de mélanges amusants qu’ils confièrent à l’ordre angélique des Princes afin qu’ils les fassent évoluer et se diversifier sous la pression de la compétition vitale.

Comme à chaque fois, fidèles à leur importante mission, les Puissances angéliques affiliées à Lucifer (les hackers) inventèrent des virus nouveaux et toutes les contre-forces destinées à détruire ce qui venait d’être fait. Leur rôle était essentiel et permettait aux Vertus de fabriquer des défenses si bien que, d’étape en étape, de boucliers plus performants en dents plus grandes, apparurent les dinosaures géants, à deux et quatre pattes, puis les reptiles volants grands comme des chasseurs de la Seconde Guerre mondiale. Et toute cette vie était solide, résistante.

C’était l’époque des fiers animaux au port altier et aux couleurs vives, animaux dressés sur les pattes et regardant la terre de haut. C’était l’ère des dragons.

 

Environ 80 000 ans avant Jésus-Christ

Les anges ne sont pas que des ingénieurs usant de leur maîtrise en génétique. Ils ont des visées spirituelles, car ils servent le Dieu qu’ils voient.

Ils firent donc les dragons pour les hommes, afin qu’ils servent un jour de signes vivants dans l’histoire spirituelle de l’humanité. Ils ne devaient pas seulement servir pour le moment où les hommes seraient arrivés dans l’autre monde et verraient de leurs yeux ce foisonnement de vie. Ils étaient faits pour devenir des signes, au moment voulu, et dès ici-bas. Et cela commença dès le début.

Quand les Vertus eurent fini de préparer à travers les espèces des primates un corps adapté, Dieu créa l’homme et la femme. C’était un homme et une femme bien en chair, beaux comme un commencement de vie et dotés d’une vraie vie spirituelle, fine et délicate. Dieu ne se montrait pas mais faisait sentir sa présence par des caresses à Adam et Eve. Il leur donna toute liberté, tous les plaisirs et sa présence. Il ne leur interdit qu’une chose : mettre au cœur de leur choix, à la première place, autre chose que l’humilité de leur amour pour Dieu et pour le prochain.

Alors le chef suprême des hiérarchies angéliques pirates, Lucifer, reçut la permission de leur apparaître. C’était une mission importante, car l’amour de Dieu, s’il est une bonne chose, ne se construit pas sans liberté. Et pour être libre, il faut pouvoir choisir autre chose. Adam et Eve furent préparés à la rencontre avec Lucifer, longuement, par leurs deux anges gardiens.

Le chef hacker choisit soigneusement le corps apparent qu’il devait revêtir à cette occasion, car on ne parle bien à des humains que par leurs sens. Parmi toutes les créatures qu’il avait vu passer sur terre, depuis un milliard d’années, il choisit l’apparence d’un magnifique dragon rouge feu (Apocalypse 12, 3), dont la beauté physique rayonnait de noblesse et de grandeur. En effet, jamais il n’avait vu rien de plus grand et de plus froid et précis, ressemblant sensiblement à ses visées spirituelles. C’est ainsi qu’il apparut à Eve et Adam, frappant d’admiration leur imagination. Et on connaît le dialogue qui s’en suivit. Il est retraduit ici en langage clair (Genèse 3, 1) :

«  Ainsi donc Dieu vous a interdit de faire quoi que ce soit sans sa permission ? dit Lucifer.

- Pas du tout ! répondit Eve. Nous pouvons tout faire. Une seule chose nous est interdite : mettre l’humilité de l’amour en second dans nos vies ! Sinon, Dieu s’en ira et nous nous retrouverons seuls et malheureux.

- Pas du tout ! Vous ne vous retrouverez pas seuls. Mais Dieu sait que si vous choisissez vous-mêmes ce qui est bien et ce qui est mal, vos yeux s’ouvriront. Et vous deviendrez comme lui, puissants, maîtres de votre destin, debout quoi."

Adam et Eve trouvèrent que c’était en effet une perspective intéressante. Ils décidèrent d’essayer. Et Dieu s’effaça de leur vie.

C’est ainsi que Lucifer, sous forme d’un dragon rouge feu, participa de sa propre initiative à la parabole antique des reptiles dressés.

 

Vers 65 millions d’années avant Adam et Eve

L’aventure des dragons dura plus de 180 millions d’années. On n’imagine pas la diversité de leurs formes, des couleurs, de leurs mœurs. Et les individus qui passèrent sur terre et dont les esprits animaux peuplent aujourd’hui l’autre monde sont si nombreux qu’ils donnent une idée de la grandeur de l’univers nouveau qui nous accueillera à notre mort.

Vers 65 millions d’années avant l’homme, l’ordre angélique des Princes, qui veillait à cette époque sur les diverses espèces de dinosaures, décida que leur nombre était suffisant et qu’il fallait passer à autre chose. C’est ainsi qu’Azraël, le Prince de la destruction, déclencha le feu du ciel sous forme d’un billard cosmique. La météorite qu’il précipita sur la terre fut calibrée à cette fin.

Pour que la parabole fût parfaite, les Princes destructeurs décidèrent de ne faire disparaître, parmi les reptiles, que ceux qui manifestaient une dignité animale soit en volant, soit en courant sur des pattes dressées, soit en dominant les océans. Pour cela, ils ajoutèrent au feu et au froid provoqués par la comète des maladies ciblées. Les petits dinosaures cachés en compagnie des serpents dans les trous secrets de la terre furent ainsi eux aussi poursuivis et enlevés de la terre.

C’est ainsi que, jusqu’à aujourd’hui, tout ce qui subsiste de reptiles au sang froid rampe sur son ventre. Serpents, crocodiles, lézards, tortues et autres se glissent sur la terre, tête en avant, discrets. Et les biologistes se demanderont longtemps pourquoi …

 

Environ 80 000 ans avant Jésus Christ

Genèse 3, 14 « Alors Yahvé Dieu dit au serpent: "Parce que tu as fait cela, maudit sois-tu entre tous les bestiaux et toutes les bêtes sauvages. Tu marcheras sur ton ventre et tu mangeras de la terre tous les jours de ta vie ».

Tout cela était une parabole. Elle devait trouver sa réalisation spirituelle au moment voulu. Lorsque Lucifer eut fait tombé Adam et Eve dans le piège de la liberté sans amour, il ne crut pas son action éteinte. Son esprit subtil sut qu’il n’avait pas gagné. Il devait habituer ces deux benêts à l’égoïsme, les faire s’y complaire jusqu’au moment de leur mort, afin que, leur apparaissant de nouveau, sous forme d’un dragon rouge feu au port altier, ils le suivent cette fois pour l’éternité dans sa révolte. Lucifer et ses anges se faisaient fort de révolter l’univers entier contre ce projet inénarrable de Dieu qui prétendait donner la royauté éternelle… aux plus humbles. C’est ainsi que l’ange révolté, noble créature s’il en est, se glissa cette fois, tête première et en toute discrétion, dans les méandres du psychisme d’Adam et Eve où il se lova. Il se fit serpent (Satan), discret et rampant. Et il commença à s’amuser : « Adam et Eve virent qu’ils étaient nus, écrit la Bible (Genèse 3, 7) et ils eurent honte ». C’est vrai qu’il est insupportable pour un esprit à peine sorti de l’innocence, de voir sa chair se comporter comme celle d’un grand singe pulsionnel… A vrai dire, le Satan devenu serpent n’avait qu’à appuyer légèrement sur les commandes mal gréées du psychisme humain pour le faire se diriger contre la volonté. Il n’avait pas beaucoup à travailler. L’homme est si bête qu’il tuerait son prochain pour un simple caillou précieux à ses yeux, du moment qu’il brille et qu’il est rare.

C’est depuis cette époque que Lucifer et ses anges rampent, proposant avec gourmandise aux pauvres humains des colifichets et des babioles matériels (plaisirs, richesses et honneurs sensibles) pour lesquels ils n’ont aucun goût…

 

1822 après Jésus-Christ

Depuis des millénaires, l’humanité connaissait des fossiles de dinosaures, sans que leur vraie nature soit comprise. Pour les Chinois c'étaient des os de dragons (tiens…), pour les Européens des restes des géants et d'autres créatures tuées par le déluge. Les premières espèces identifiées et baptisées furent l’iguanodon, découvert en 1822 par le géologue anglais Gideon Mantell. Le premier article scientifique sur les dinosaures parut deux ans après, il fut publié par le révérend William Buckland, professeur de géologie à l’université d’Oxford, et concernait le mégalosaure, dont un fossile avait été découvert près d'Oxford. L'étude de ces "grand lézards fossiles" fit l'objet d'un grand intérêt dans les cercles scientifiques européens et américains, et le paléontologiste anglais Richard Owen inventa le terme "dinosaure" en 1842.

 

1830 après Jésus Christ

Et, comme par hasard, c’est à cette époque-là que, lentement et par étape, le cadavre de l’ancien dragon commença à préparer sa résurrection. Ainsi les temps indiqués pour le retour du dragon commencèrent. Les anges de Dieu en avertirent l’humanité à la manière de Dieu, c'est-à-dire sous la forme cachée d’un petit signe que ne comprirent que les vautours (Matthieu 24, 28 : ceux qui comprennent l’humilité et l’amour). Cette année-là, une très jeune religieuse, qu’on appelle aujourd’hui sainte Catherine, vit la mère de Jésus. La Vierge Marie, il faut le dire, est, de mémoire universelle, la seule personne totalement humaine qui n’écouta jamais Lucifer. Elle apparut donc et dit à Catherine Labouré :

« Faites frapper une médaille sur ce modèle. Les personnes qui la porteront avec confiance jouiront d'une protection toute spéciale de la Mère de Dieu. »

Sur cette médaille, parmi une dizaine de symboles, apparaît une femme, des rayons lumineux sortent de ses mains. Ces rayons illuminent le globe terrestre sur lequel elle se tient debout. Et de son pied elle écrase un serpent.

 

Quel rapport avec le dragon ?

C’était le signe attendu, le grand signe dont saint Jean avait vu l’image 1800 ans plus tôt puisque l’Apocalypse 12 annonce explicitement ce grand signe : « Un signe grandiose apparut au ciel: une Femme! le soleil l'enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête; elle est enceinte et crie dans les douleurs et le travail de l'enfantement. Puis un second signe apparut au ciel : un énorme Dragon rouge feu, à sept têtes et dix cornes, chaque tête surmontée d'un diadème. »

Et il est vrai qu’à partir de cette époque, l’égoïsme humain prit des formes nouvelles et mondiales. Des centaines de millions de meurtres perpétrés soit pour l’argent (capitalisme pur et communisme), soit pour la gloire (nationalisme et nazisme), soit pour préserver son plaisir (hédonisme, avortement, eugénisme). Ce n’était pas encore l’orgueil lucide et fier du dragon premier, mais le serpent semblait de redresser, s’efforcer de quitter la poussière de sa reptation dans les âmes.

 

1997 après Jésus-Christ

La fascination des humains pour les antiques dragons était générale. Et on commença à les animer de plus en plus, d’abord sous forme de reconstitutions et d’images, puis de films de plus en plus réalistes. En 1997, un film particulièrement fort sortit sur les écrans, Jurassic Park,  mettant en scène ces animaux. Mais ce n’étaient encore que des animaux virtuels, en images. Pourtant, le signe des temps se faisait de plus en plus fort, indiquant l’état spirituel du monde dans sa partie visible. Dans ce film, un savant original, sensible plus qu’il ne le faut aux significations des temps, prononce les phrases suivantes, prophétiques :

Dieu créa le dinosaure.

Dieu détruisit le dinosaure.

Dieu créa l'homme.

L'homme détruisit Dieu.

Alors l'homme recréa le dinosaure.

 

XXIIème siècle après Jésus-Christ

Politiquement, cette époque-là était celle d’une humanité pacifiée mais très angoissée. Depuis longtemps, la paix avait été faite. Les nations étaient devenues des régions et un gouvernement mondial avait banni toutes les armes de destruction massive. Le niveau de vie était partout extraordinaire. Et pourtant la génération des jeunes était malheureuse. Elle errait sans but dans un confort universel, ne sachant comment occuper cette liberté qu’elle n’appréciait pas, puisqu’elle ne l’avait pas conquise. Des suicides collectifs étaient organisés entre eux. Souvent, du haut d’un immeuble, cinq ou six adolescents vêtus de noir se jetaient ensemble, se tenant par la main. Et on retrouvait dans leurs journaux électroniques des paroles de ce style : « A quoi bon. La vie ne sert à rien. » Le problème était mondial et tragique.

C’est vers cette époque que fut élu le président Petros Simonos à la tête du gouvernement mondial. C’est lui qui prit en main avec courage et énergie la question du suicide et de la drogue chez les jeunes. Ses discours n’étaient absolument pas politiquement corrects. Il aborda sans détour la question religieuse qui était taboue depuis près d’un siècle, depuis l’interdiction des anciennes superstitions. Il dit :

« Nos jeunes se suicident car la vie n’a pas de sens. Ne voyez-vous pas ce qui leur manque ? Une religion. Croyez-vous que l’homme puisse vivre seulement de pain et de jeu ? »

Ensuite, s’appuyant sur les immenses progrès des sciences physiques et biologiques, il osa dire :

« Ne comprenez-vous pas l’évidence ? Croyez-vous encore à ce conte du XXème siècle sur l’apparition du monde « par hasard » ?"

C’est lui qui proposa à l’humanité de se réconcilier avec le Créateur et qui rétablit la religion. Les jeunes le suivirent avec enthousiasme car son discours parlait enfin de vie éternelle. Il disait :

« Dieu nous veut vivants et libres. Et ceux qui marchent droit en aimant la vie, il leur donnera la vie éternelle. Vivez donc. Profitez du bonheur d’être. »

On n’imagine pas l’accueil enthousiaste qui lui fut fait, comme de l’eau sur une terre aride.

 

Apocalypse 13, 11 « Je vis ensuite surgir de la terre une autre Bête; elle avait deux cornes comme un agneau, mais parlait comme un dragon. Au service de la première Bête, elle en établit partout le pouvoir, amenant la terre et ses habitants à adorer cette première Bête dont la plaie mortelle fut guérie. Elle accomplit des prodiges étonnants : jusqu'à faire descendre, aux yeux de tous, le feu du ciel sur la terre; et, par les prodiges qu'il lui a été donné d'accomplir au service de la Bête, elle fourvoie les habitants de la terre, leur disant de dresser une image en l'honneur de cette Bête qui, frappée du glaive, a repris vie. On lui donna même d'animer l'image de la Bête pour la faire parler, et de faire en sorte que fussent mis à mort tous ceux qui n'adoreraient pas l'image de la Bête. »

 

XXIIème siècle après Jésus-Christ

C’est aussi à cette époque que les travaux des biologistes aboutirent. Ils comprirent de plus en plus profondément l’ADN. A partir d’animaux simples, ils saisirent de mieux en mieux la façon dont il avait été pensé par modules en interdépendance. Ensuite par l’analogie des mammifères, et la comparaison des ADN, ils comprirent que, entre une souris et un éléphant, seuls quelques modules secondaires étaient changés. Ils en conclurent que se trouvait cachée la quasi-totalité de l’ADN des dinosaures dans les lézards… En laboratoire, les biologistes commencèrent donc à jouer sur les critères de forme. Et d’étape en étape, d’harmonisation en harmonisation, ils obtinrent d’abord un petit reptile qui marchait debout sur ses quatre pattes. Ils gardèrent secrète cette première réussite. Ensuite, pour l’essai suivant, ils appliquèrent des gènes sélectionnés quant au contrôle de la taille. L’animal obtenu fut incubé en œuf artificiel. Ils le laissèrent grandir à l’abri des regards curieux et quand il eut atteint la taille imposante de six mètres, ils le présentèrent au public. C’était un superbe dinosaure carnivore, étonnant de puissance et de noblesse. Il regardait la foule, debout…

 

Morale de cette histoire

Réaction de Pierre, 16 ans :

« Je ne vois pas le problème. Le dinosaure est recréé, c’est super. Pourquoi en faire un signe négatif, puisque tout va bien et que même la religion revient ?

- Est-ce la religion du vrai Dieu, celui qui voulait donner à l’homme le paradis à la mesure de l’humilité de son amour ?

- Non… on dirait plutôt celle de Lucifer…

- C’est vrai."

 

Réaction de Jean, 16 ans :

« Dans ce cas, c’est simple. Si on veut empêcher la venue du dernier Antéchrist, il suffit d’empêcher l’humanité de recréer le dinosaure. 

- Casser le thermomètre, ce n’est pas supprimer la fièvre… La recréation du dinosaure, ce sera peut-être à observer. Et si cela se fait, ce sera juste un signe des temps, un clin d’œil des Anges pour reconnaître l’époque de ces événements …»

 

Réaction de Jacques, 11 ans :

« De toute façon, si Dieu permet cela un jour, c’est qu’il saura en faire sortir encore plus de bien pour les pauvres gens de cette époque. 

- Tout est dit. Mais c’est une autre histoire…»

 

Le dernier Antéchrist?

Attention, ceci n’est pas une prophétie. Juste un conte.

 

 

 

 

 

Avertissement : ces dates sont purement imaginaires, comme tout ce récit. Il serait dommage qu’un assoiffé de prophéties y voie une annonce!

 

Nous sommes le 12 janvier 2125.

Aujourd'hui, l'humanité est unifiée en un seul peuple, sous le gouvernement démocratique et éclairé.

Nous en sommes arrivés là après les événements qui ont suivi la grande et courte guerre de 2012. Rappelons les événements :

Le 12 janvier 2012, des terroristes islamistes réussissent à introduire un engin nucléaire d'origine pakistanaise en Europe Occidentale. Ils remontent la Seine et le déclenchent à la hauteur de Notre Dame de Paris.

La réaction de l'Occident scandalisé est immédiate. Les grandes cités du Pakistan sont frappées en retour, une à une, par des bombes thermonucléaires occidentales ainsi que 15 capitales de nations musulmanes. La guerre dure une semaine et se solde par 330 millions de morts. Les attentats islamistes cessent immédiatement et définitivement.

Le 16 janvier 2012, La Mecque est détruite ainsi que Médine, rendant définitivement impossible le grand pèlerinage religieux.

Le 27 mars 2012, lors d'une réunion de crise au siège de l'ONU, les nations unanimes décident de saborder cette organisation et de créer un gouvernement mondial unique, doté d'un pouvoir exécutif centralisé, d'un président élu et d'une constitution centrée sur l'idée des droits et devoirs de l'homme : "PLUS JAMAIS CELA".

 

Afin qu'aucune nation ne puisse plus jamais mettre le monde en danger, la charte suivante est adoptée :

 

 

 

CHARTE DU GOUVERNEMENT MONDIAL

 

1- BUT: Que chacun puisse profiter du bonheur et des joies de la vie car ils sont ce qu’il y a de plus précieux sur la terre. La vie est courte.

 

2- MOYENS: Il convient de donner à tous les hommes la possibilité d’obtenir ces plaisirs et ces joies. En premier lieu, il faut mettre au ban de la société toutes les idéologies qui, au cours des siècles passés se sont rendues coupables de fanatismes et de violences. Toute guerre doit être définitivement bannie puisqu’elle est source de malheur. Ces idéologies sont principalement politiques (marxisme, nazisme, fascisme patriotique) et religieuses (en particulier les religions prosélytiques)[1].

En second lieu, il convient de montrer aux peuples que le bonheur décrit a pour fondement la liberté et son corollaire, le respect de la liberté d’autrui. Elle implique certes des droits mais aussi des devoirs.

 

3- LOIS: Établir des lois civiles favorisant la liberté dans le respect d’autrui. Liberté d’aimer celui qui veut bien de cet amour (l’amour n’étant pas seulement la pulsion sexuelle mais aussi le sentiment, et l’engagement mutuel pour un temps). Liberté de penser et de s’exprimer (dans la mesure où les idées soutenues respectent la dignité de tous les hommes (articles 1 et 2). Favoriser la liberté de donner la vie au moment choisi, à condition que le nouveau-né soit un enfant normal, doté de toutes les facultés pour trouver dans les meilleures conditions le bonheur, et qu’il ne soit pas surnuméraire par rapport aux possibilités de la planète. Liberté de choisir l’heure de sa mort, surtout lorsque celle-ci approche et supprime la possibilité du bonheur proposé dans l’article 1. Bref, toute liberté apte à favoriser le bonheur dans le respect de la liberté d’autrui.

 

4- Établir des lois civiles favorisant le respect de la liberté d’autrui : Respect de celui qui n’éprouve plus de sentiment et veut quitter son conjoint (possibilité de divorce).  Tolérance des actions d’autrui dans la mesure où elles ne détruisent pas la liberté d’autrui. Liberté d’interrompre une grossesse non désirée, tant que l’embryon n’est pas un être humain (=doté de liberté), tout en dénonçant et prévenant (par la contraception) les abus qui détruisent la psychologie féminine. Devoir envers les enfants qui, n’étant pas des êtres totalement éduqués dans la liberté, ont besoin d’une éducation réaliste, avec un pôle d’amour et un pôle d’autorité. Établir une justice et des peines adaptées pour ceux qui commettent des délits et des crimes contre autrui, selon qu’il a été défini libre et digne de respect aux articles 3 et 4. La peine de mort doit être supprimée, mais  remplacée, dans les cas les plus graves, par un emprisonnement ferme et à vie.

 

5- Favoriser les sciences et les techniques capables d’améliorer les conditions matérielles du bonheur pour le plus grand nombre. Nourriture pour tous, santé, richesse, temps pour les loisirs, protection de la nature, prolonga­tion de la durée de vie, accès à la culture, etc. Favoriser la recherche génétique dans la mesure où elle respecte la nature humaine. Il ne s’agit pas, sauf en matière de maladie et de prolongement de la durée de vie, de changer l’A.D.N. humain.

 

6- Développer avec souplesse ces lois en fonction de l’évolution des mentalités. A terme, les imposer au niveau mondial. Établir un gouvernement mondial remplaçant le coûteux et dangereux système des nations. Unifier le monde et supprimer à jamais les armes de destruction massive, les systèmes de la tyrannie et les conséquences de cette dernière.

 

2012-2058: Après un tel traumatisme, le monde pétrifié entre pendant 25 dans une phase profondément religieuse. L'islamisme fanatique, définitivement discrédité, disparaît au profit d'un Islam humble et pieux. Les Eglises se remplissent et le monde semble être cette fois définitivement en paix. Au plan politique, on constate la disparition totale de toute guerre et famine. La police du gouvernement mondial, efficace et préventive, rend impossible tout conflit national ou idéologique.

 

Mai 2058: Manifestations mondiales et inexplicables de toute la jeunesse estudiantine. Les slogans sont : "religions = nazisme" ; "interdisons l'obscurantisme"  ; "Notre Père qui êtes aux Cieux, restez-y".

 

12 août 2078 : Après 20 ans de luttes idéologiques douloureuses, le parlement mondial interdit par décret toutes les religions. Désormais, tout culte public est déclaré ennemi du genre humain, et interdit". La papauté est abolie. La cité du Vatican est transformée en musée.

 

2078-2110 : L'humanité entre dans une nouvelle ère de paix et de prospérité. La génétique fait un progrès immense, qui change définitivement l'humanité. La découverte du gène de la longévité provoque une révolution nataliste : désormais, les enfants doivent être conçus in vitro. Modifiés génétiquement, ils sont programmés à 800 ans de vie. Le planning familial est instauré mondialement.

 

14 juillet 2078, Éditorial du Monde : "Les statistiques sont formelles. Le taux de suicides, toutes générations confondues, explose. Comment expliquer ce phénomène? Les gens ne manquent de rien… Les sociologues s'interrogent…"

 

19 août 2087, Éditorial de "La province de Belgique": " Dans le Hainaut, 40000 jeunes se sont réunis ce WE en robe blanche, pour couper le gui. A Rennes, le concert des Baal's  Adorators attire 27000 fêtards. Comment expliquer ce retour des cultes antiques et préhistoriques?"

 

26 décembre 2100: "12200 personnes se suicident collectivement à Mexico". Tous étaient membres de la ligue humaniste et écologiste de la région sud Amérique.

 

 

Nous sommes aujourd'hui le 12 janvier 2125. Le président de la République mondiale, Ernesto Smith, a prononcé le discours suivant :  

 

            «  L’heure est venue pour l’humanité, arrivée à la plénitude du savoir et de l’expérience, d’adhérer à la sagesse qui peut la combler tout entière. Après des siècles d’errance, le monde est mûr pour se donner à la vraie religion, l’Évangile éternel voulu par le Créateur, celui qui libère l’homme de toutes ses peurs.

            Les faux Évangiles affirmaient que l’homme devait être un serviteur. Le vrai affirme qu’il a été créé pour être un dieu. Il a été fait pour la liberté et la puissance, pas pour la dépendance. Il le peut dès ici-bas.

            Aux XIXème, XXème et XXIème siècles, les humanismes sans Dieu disaient que la vie s’arrête avec la mort, plongeant l’humanité dans l’exclusive recherche du bonheur immédiat et dans la désespérance.

            Aujourd'hui, confortés par les extraordinaires découvertes de l'ingénierie qui gouverne la vie, nous pouvons affirmer le contraire: cette vie n’est qu’un commencement. Après la mort, l’homme vit. De l’autre côté du voile, il lui est proposé, pour l’éternité, liberté et dignité. Cela se réalise très concrètement par l’apparition du dieu suprême, « celui qui porte toute vraie lumière ». L’homme qui choisit la liberté, qui refuse librement la dépendance que lui propose le faux dieu, prolongera sa puissance dans l’autre monde pour l’éternité, dans la communion intellectuelle avec le projet grandiose de l’Ange de Lumière.

            Voilà pourquoi moi, en ce jour, je rétablis la religion. J'affirme l'existence de l'Être suprême, le "Porte Lumière",  et je lui consacre l'humanité.

            Ainsi pacifiée et maîtresse d’elle-même, l’humanité va enfin s’appartenir. Elle va se mettre debout. Libérée de l’angoisse du néant, en contact avec l’autre monde, elle va connaître la pleine possession d’elle-même. Rien ne lui sera plus impossible. L’humanité deviendra maîtresse de son destin, décidant elle-même ce qui est bien ou mal.»

 

Unanimement, les peuples l'ont acclamé. Une nouvelle ère de paix commence et ce, pour 1000 ans. Enfin l'homme a trouvé un sens à sa vie !

 

 

 

L’Église des derniers temps

28 décembre 2005, fête de saint Jean

Attention, ceci n’est pas une prophétie. Juste un conte.

 

Matthieu 24, 21 : « Car il y aura alors une grande tribulation, telle qu'il n'y en a pas eu depuis le commencement du monde jusqu'à ce jour, et qu'il n'y en aura jamais plus.  Et si ces jours-là n'avaient été abrégés, nul n'aurait eu la vie sauve; mais à cause des élus, ils seront abrégés, ces jours-là. "Alors si quelqu'un vous dit: Voici: le Christ est ici! ou bien: Il est là!, n'en croyez rien. »

 

Il y avait en ces temps-là une jeune fille âgée de 16 ans et son nom était Marine. Elle vint au monde dans une famille de pauvres de Jésus, à l’époque du dernier Antéchrist.

Dans sa famille, on se transmettait depuis des générations le petit livre des promesses du Christ, tel qu’il avait été laissé à l’Église par le dernier des papes. Cela faisait bien longtemps que ce pape était mort, et avec lui le sacerdoce et la messe, mais personne, dans la famille de Marine, ne s’impatientait. On savait que les promesses de Jésus se réalisaient chaque jour, à la mort de chacun, lorsque le Christ paraissait. Et on savait que l’aurore du jour où il paraîtrait pour tous en une seule fois était proche. On avait remplacé l’eucharistie par la prière, comme le leur avait appris la Vierge Marie dans son samedi saint. Marine avait donc appris à prier, portée sur le sein de sa maman.

 

Elle avait appris à le faire en secret, sans jamais dire autour d’elle sa foi. Car, en ce temps-là, les chrétiens étaient persécutés, comme les musulmans. Ils étaient dispersés à la surface de la terre, dans des familles ne se connaissant pas. Souvent, ils s’obstinaient à concevoir leurs enfants naturellement. Leur volonté de fuir les centres génétiques qui amélioraient le génome des futures générations, leur valait une accusation de crime contre l’humanité. Des plaintes légales se multipliaient contre eux. On médiatisait en particulier les plaintes venant d’enfants contre leurs propres parents chrétiens ou musulmans qui, persistant à croire que la terre n’était qu’un lieu de passage, avaient refusé pour eux lors de leur conception le don d’une prolongation génétique de la durée de vie. La sagesse d’alors considérait au contraire que toute vie devait offrir une perpétuelle jeunesse et que la décision de la quitter devait être liée à sa liberté par un choix d’euthanasie, et non aux exigences de la génétique.

Les croyants se reconnaissaient car ils vieillissaient vite. Dans ce monde de perpétuelle jeunesse, les visages marqués de rides se faisaient plus rares et signalaient de plus en plus indubitablement la folie de la foi.

 

Comme ses camarades, Marine était une enfant génétiquement modifiée. Elle allait à l’école avec les enfants de son âge. Comme tous les jeunes, elle devait suivre les cours de religion humaniste à raison de deux heures par semaine. Son professeur, monsieur Loiseleur, était sage et enthousiaste. Son cours était rempli d’anecdotes qu’il tirait de sa vie et de son imagination foisonnante. La matière était équilibrée et jamais ennuyeuse. On y enseignait tour à tour l’histoire des anciennes religions, la morale de la vie, et la nouvelle religion mondiale.

A propos des anciennes religions, le chapitre s’intitulait : « Les religions de la soumission ». Le bouddhisme y était décrit comme une sagesse sans Dieu, où l’homme devait détruire en lui tout désir ; quant à l’islam et au christianisme, on manifestait la manière dont leur chefs religieux, afin de garder la main sur le peuple, demandaient à tous une foi aveugle en des vérités non démontrables qui, toutes, parlaient de soumission, d’obéissance. Il abordait le judaïsme avec une franche hostilité. Il faut dire que, dans ce monde unifié, l’État souverain d’Israël refusait obstinément le système mondial et restait centré, seul au monde, autour du Temple de Jérusalem et de son culte ancien de Yahvé. Encore une fois, ce peuple se démarquait.

Le cours de morale humaine parlait de valeurs équilibrées où la recherche du bonheur individuel ne devait tout de même pas être préférée au point de négliger l’attention au bonheur de l’autre. C’était un subtil équilibre en vue du bien vivre. On n’y encourageait ni le vagabondage sexuel, ni la fidélité perpétuelle, mais une voie médiane, comme il sied à une vie devenue très longue.

La nouvelle religion, quant à elle, était tout sauf fondée sur des dogmes. L’existence du Créateur y était démontrée par des arguments rationnels. On voyait au microscope tout l’ordre qu’il avait mis dans l’ADN, ordre où rayonnait son intelligence. Un simple raisonnement, à cette vue, suffisait à rayer les anciennes idéologies de la génération spontanée ou de la magie pan-évolutive, telles qu’elles avaient été enseignées du XIXème au XXIème siècles. La survie de l’âme était rendue visible à travers l’observation des mourants dont une machine spéciale permettait de visualiser la sortie du corps au moment de l’arrêt du cœur. Et puis « Dieu » révélait sans cesse sa présence, ainsi que les âmes de l’au-delà. Chacun pouvait librement leur parler à travers des méthodes de spiritisme. Leur message était une promesse de vie éternelle. « Le monde se prolonge après la mort dans la même liberté et dignité qu’ici-bas mais sans les inconvénients. » On décrivait les propriétés du corps de l’au-delà : lumineux (c’est-à-dire qu’on pouvait parler sans autre langage que la pensée), subtil (pouvant passer à travers la matière), agile (comme l’éclair), impassible (pas de souffrances) et immortel. Dans cette espérance, beaucoup de gens avaient enfin trouvé le bonheur, et le feu de l’angoisse qui marquait tant les générations de l’humanisme sans Dieu, était en partie étouffé.

 

Marine écoutait les cours avec une grande attention. Elle était une jeune fille sérieuse, travailleuse et très belle. Ses yeux bleus dans son visage d’un ovale parfait étaient magnifiques. Et pourtant, curieusement, sans doute à cause de sa grande discrétion, elle n’avait pas de petit ami. Et puis elle priait. La prière n’avait rien à voir pour elle avec le spiritisme que pratiquaient obligatoirement les jeunes le dimanche. Elle pratiquait la prière en secret. Elle fermait les yeux et une paix descendait. C’était un souffle ténu, qui ne prononce jamais de mot mais se blottit en soi. C’était un autre Dieu, celui dont ne parlait pas monsieur Loiseleur, parce qu’il ne le connaissait qu’à travers les images déformées de l’Université en Sciences Religieuses. C’était un Dieu humble et doux, qui était venu sur terre et avait annoncé ce temps de silence où elle vivait. Dans les messes spirites du dimanche au contraire, les esprits venaient, communiquaient, s’agitaient comme ici-bas, parlant des merveilles de l’autre univers, et de leur Dieu puissant et rationnel.

 

Comme sa famille et secrètement, Marine vivait sans cesse avec le Christ, avec Marie sa mère et les saints dont elle sentait la présence. La grâce surabondait.

 

L’autre jeunesse

Assise à côté d’elle en classe, son amie Gabrielle lui parlait souvent de ses angoisses d’adolescente. Son petit copain l’avait laissée tomber. Elle se donnait jusqu’à l’hiver pour en trouver un autre. Elle se disait parfois qu’elle ferait mieux de partir tout de suite pour l’autre monde où la vie était si simple. C’était d’ailleurs autorisé par l’Etat. Et Marine lui répondait : « Ne pars pas. Je ne te verrai plus. »

Gabrielle aimait Marine. Son sourire et sa perpétuelle écoute l’attiraient.

« Quel est ton secret ? Dis-le moi… Tu n’es pas comme les autres et tu me caches quelque chose. Tu n’as pas de copain et tu ne t’inquiètes pas. »

Mais Marine lui disait :

« Je suis heureuse comme cela… ».

C’était impossible de dire plus. Peut-être un jour…

En attendant, Gabrielle observait son amie. Elle n’était pas sage pendant les messes spirites du dimanche. Elle était fatiguée des perpétuelles démonstrations de puissance et des prodiges qui se faisaient au temple. Elle demandait alors à Marine :

« Ce sera comme cela dans l’autre monde ? Et pour toujours ? Tu ne crois pas qu’on va s’ennuyer ? »

Et Marine répondait, dans un fou rire étouffé :

« Si ! Je crois qu’on va s’ennuyer. « Dieu » ne propose que des loisirs. Et, à la fin, tous les loisirs ennuient. C’est long l’éternité, même si on fait du ski ! 

- Tu sais, disait souvent Gabrielle, lors de leurs promenades, moi ce que j’aurais aimé avoir, c’est un Dieu qui ressemble à mon ancien copain, mais qui soit toujours comme au premier amour, doux et fort, qui chaque matin soit nouveau, tout en étant lui. Mais surtout, je voudrais qu’il m’aime. Tu sais, leur monde plein de planètes et d’animaux, je m’en fiche moi. »

 

Une fois, Gabrielle avait demandé à Monsieur Loiseleur si Dieu les aimerait et les prendrait dans ses bras. Et lui n’avait su que répondre ceci :

« Je ne crois pas… Mais il te rendra libre, forte et capable d’affronter la vie. »

Monsieur Loiseleur était un professeur gentil et sincèrement attentionné pour ses élèves. Ce jeune professeur, simplement âgé de 80 ans, faisait partie de la première génération modifiée génétiquement pour vivre, théoriquement, jusqu’à plus de 660 ans. Et il n’était pas dupe. Il voyait bien que la nouvelle génération se lassait de la belle religion de liberté qui avait été mise en place 50 ans auparavant. L’enthousiasme, il l’avait connu, lui. Il y avait trouvé un but, une raison de vivre. C’était tellement mieux que l’humanisme du néant de l’ancienne époque.

 

Et pourtant le coeur humain restait malade…

 

 

Qui pourra arrêter l’amour ?

Quand Gabrielle parla d’acheter en pharmacie son kit d’euthanasie, afin de rejoindre l’autre monde, Marine ne put se résoudre à la laisser faire. Elle en parla à sa maman et lui dit :

« Je dois lui expliquer.

- Tu es sûre ? Tu sais que tu risques d’être séparée de nous ?

- J’y suis prête maintenant. Et puis on se parlera tous les jours. »

Les déportations n’avaient en effet rien de terrible. On séparait les personnes repérées comme croyantes dans les anciennes religions, afin d’éviter une trop large contamination de leurs idées. C’était une époque de combat spirituel.

Marine dit un jour à Gabrielle :

« Je ne veux pas que tu te suicides. 

- Viens avec moi alors, lui répondit Gabrielle. Beaucoup le font. On est mieux là-bas.

- Tu ne comprends pas. Il ne FAUT pas que tu partes.

- Pourquoi ? demanda Gabrielle interloquée. Et c’est quoi cette mine sérieuse ?

- Tu te rappelles ? Tu me demandais souvent pourquoi j’étais heureuse. Tu veux que je te le dise ? Mais c’est un grand secret.

- Ouh… que tu es bizarre. »

Et Marine lui expliqua tout. Le vrai Dieu, la Trinité, le mariage éternel dans l’humilité et l’amour, ses trésors et les compagnons (anges et humains), la révolte de Lucifer, Adam et Ève, le péché, Israël, le Christ mort et ressuscité. Elle lui parla aussi de leur dernier pape, Benoît XIX et de son encyclique « Le secret de l’Évangile ». Il y racontait les apports de plus de 2000 ans d’approfondissement de l’Église, de manière simple. Il y décrivait aussi ce dernier temps qu’ils devraient vivre et où Dieu serait caché à tous.

« Ce monde, disait-il, ne durera que le temps de s’user et de laisser les âmes assoiffées. Alors le Christ reviendra d’un coup et sa venue, la manifestation soudaine du vrai Dieu, de son cœur, soufflera toute la construction de Lucifer. » (2 Thessaloniciens 2).

 

«Il faut que tu restes avec moi, mon Gabrielle. Il faut que tu voies cela avec moi. Nous sommes peu nombreux. Nous formons une petite Église, celle de Marie. Et nous devons juste être là pour participer à la joie de sa venue. »

Elles en parlèrent trois mois durant. Gabrielle demanda :

« Qui est alors l’Être de lumière dont ils parlent le dimanche aux messes spirites ? 

- Celui-là s’appelle Lucifer et c’est le Prince du Royaume de la liberté sans amour. Mais celui qui vient vraiment et dont ils ne parlent pas, c’est le Messie Jésus, Dieu devenu homme. Et on ne peut pas les confondre en les voyant ! »

Gabrielle essaya de prier. Et l’Esprit Saint descendit sur elle. C’était comme l’amour d’un garçon, mais en plus fort, en plus doux, en éternel … Gabrielle resta sur terre et se prépara avec son amie.

Cantique 1, 4 : « Entraîne-moi sur tes pas, courons! Le roi m'a introduite en ses appartements; tu seras notre joie et notre allégresse. Nous célébrerons tes amours plus que le vin; comme on a raison de t'aimer! »

 

Quand Israël sauva l’Église

29 décembre 2005, saints Innocents

Attention, ceci n’est pas une prophétie. Juste un conte.

 

 

Apocalypse 16, 14 : « Ce sont des esprits démoniaques, des faiseurs de prodiges, qui s'en vont rassembler les rois du monde entier pour la guerre, pour le grand Jour du Dieu Maître-de-tout. (Voici que je viens comme un voleur: heureux celui qui veille et garde ses vêtements pour ne pas aller nu et laisser voir sa honte.) Ils les rassemblèrent au lieu dit, en hébreu, Harmagedôn. »

 

L’État souverain d’Israël

David Barjeoda fut élu premier ministre d’Israël en l’une des périodes les plus difficiles de son histoire. Seul État souverain à subsister dans le monde, sa patrie était violemment attaquée par des campagnes médiatiques mettant en cause sa souveraineté politique et religieuse. Le monde s’était alors unifié dans une nouvelle religion monothéiste  et prenait avec un grand agacement l’obstination juive autour du Temple de Jérusalem et de son culte quotidien d’offrande du pain et du vin. Pourtant, plus de 50 ans plus tôt, l’érection du nouveau Temple avait l’unanimité pour elle. Mais les temps changent, les générations passent qui ne se souviennent plus du passé. Aujourd’hui, c’était probablement la survie même de l’État d’Israël qui allait se décider.

Ce matin-là, le premier ministre Barjeoda se tourna vers Yahvé dont la présence cachée, dans le Temple, au cœur de l’Arche d’Alliance, l’avait attiré depuis son enfance. Il prit sa Bible et relut cette prière (Esther 4, 17) : « Souviens-toi, Seigneur, manifeste-toi au jour de notre tribulation! Et moi, donne-moi du courage, Roi des dieux et dominateur de toute autorité. Mets sur mes lèvres un langage charmeur lorsque je serai en face du lion, et tourne son cœur à la haine de notre ennemi, pour que celui-ci y trouve sa perte avec tous ses pareils. Et nous, sauve-nous par ta main et viens à mon secours, car je suis seul et n'ai rien à part toi, Seigneur! »

Puis il descendit pour se rendre en voiture au centre de conférence internationale situé à Megiddo. Le  centre avait été construit tout près des vestiges de l’ancienne forteresse. C’était une ville ancienne et célèbre dans l’histoire comme le lieu de la première bataille relatée des campagnes du pharaon Thoutmosis III en 1458 avant JC. On disait que vers la fin du monde, le dernier combat apocalyptique s’y déroulerait.

Mais le premier ministre avait à relever ce jour-là une bataille diplomatique grave. Il retrouva à Megiddo le grand prêtre Alexandre Cohen, le président de la Knesset et les chefs des différents partis politiques. La délégation israélienne était composée de onze personnalités représentant le pays dans ses diverses composantes.

En face, le gouvernement mondial avait délégué son principal négociateur qui était en perpétuel contact avec le Président Ernesto Smith. Et l’objet de cette importante réunion était le sort des réfugiés chrétiens et musulmans que l’État d’Israël accueillait et protégeait depuis plus de vingt ans.

 

Dans Jérusalem

Gabrielle et Marine faisaient partie des réfugiés chrétiens de Jérusalem. Elles habitaient dans le quartier du saint Sépulcre. Les deux jeunes femmes étaient amies depuis le collège et elles faisaient partie du même mouvement de spiritualité, « les pauvres de Jésus », qui attendait le retour du Messie. Dix ans plus tôt, elles se croyaient seules au monde, lorsque repérées par le gouvernement après avoir un peu trop parlé de leur foi, elles avaient dû s’exiler. Or, juste avant leur départ vers la dispersion des colonies de peuplement, elles avaient rencontré une famille juive de Jérusalem qui leur avait parlé de la loi votée à la Knesset permettant de protéger, partout dans le monde, les adorateurs du Dieu d’Abraham. Elles avaient donc choisi de ne pas être séparées et elles s’étaient retrouvées sur la terre de Jésus, la terre où il avait vécu et était mort, celle où le dernier des papes catholiques avait rendu son témoignage. Et elles y avaient découvert une Église vivante et pauvre, vivant non loin de musulmans qui partageaient la même certitude de la venue prochaine du Messie.

Mais cette générosité du peuple juif avait fini par profondément agacer les autorités politiques et religieuses mondiales. Ces gens pacifiques et joyeux étaient un vrai danger pour le projet d’humanité unifiée, une sorte d’ « écharde dans la chair du monde », selon l’expression du président. Il est vrai que les gens se lassaient de la religion officielle. Ils ne supportaient plus ses prodiges et démonstrations de puissance. Au début, elle avait suscité un vrai enthousiasme. Les gens avaient soif de vie éternelle. Et puis elle avait vite lassé. Son Dieu était libre mais froid. Et les peuples semblaient manquer d’une autre nourriture…

 

La bataille d’Harmagedôn

 « La venue du Royaume de Dieu ne se laisse pas observer, » (Luc 17, 20), disait souvent Jésus. Pourtant, dans cette petite vallée de l’État d’Israël, si le premier ministre David Barjeoda avait pu voir l’invisible, il aurait vu l’univers entier qui observait, comme en ordre de bataille : des légions d’anges de Dieu, des myriades d’anges de Lucifer.

Finalement, et pour marquer l’importance de l’événement, le président de la République mondiale, Ernesto Smith, s’était déplacé en personne. Il était le grand ordonnateur du monde nouveau. Son discours fut bref.

« Monsieur le premier ministre, Excellences,

Vous avez accueilli en votre sein, pour des raisons que vous disiez humanitaires, des représentants des anciennes croyances, leur laissant une entière liberté médiatique. Il ne saurait être question de prolonger l’expérience plus longtemps. L’histoire nous a appris à nous méfier de la force du message que, tels des loups déguisés en agneaux, les anciennes croyances délivrent au monde. C’est un message séducteur pour une jeunesse qui ne se souvient pas du passé. Si nous laissons faire, cela aboutira certainement à une nouvelle division et au retour des guerres. Ce qui est en jeu, c’est notre mode de vie, notre culture. Nous venons vous demander de les livrer à notre police. Ils seront bien traités mais dispersés afin de ne plus constituer une entité séductrice. Je me suis déplacé en personne pour vous signifier un ultimatum. Si vous n’obtempérez pas, vos frontières ne seront plus garanties. La survie même de votre État souverain sera remise en cause. »

Puis la conférence entra dans les tractations diplomatiques. Des solutions acceptables par les deux partis en présence furent proposées. La délégation israélienne menait un rude combat, ballottée entre les exigences de la raison d’État, la pression du peuple, les campagnes médiatiques.

La bataille diplomatique dura quarante jours. Finalement, le dernier jour, le premier ministre israélien annonça qu’il allait tenir un discours public et faire savoir au monde la décision de l’État souverain d’Israël. Les médias du monde entier pariaient pour une solution raisonnable. Les compensations financières mises sur la table étaient si considérables et le prix à payer (une simple entaille à l’honneur, sans conséquences graves pour la vie de personne) si faible. Les caméras retransmettaient évidement partout dans le monde, pour les informations du soir, l’événement.

Or c’est le grand prêtre Alexandre Cohen qui monta au pupitre. Les journalistes présents commentèrent :

« Amusante surprise et réponse du berger à la bergère : en réponse à la venue personnelle du président Ernesto Smith, le premier ministre israélien délègue une personnalité à sa place. »

 

Le grand prêtre Alexandre s’approcha du micro et dit:

 

« Monsieur le Président,

Permettez que je prenne la parole, moi humble prêtre, sans que votre colère s'enflamme contre cet acte. Mais ce que l’État souverain d’Israël veut dire aujourd’hui doit passer par mes lèvres. Car ce n’est pas un discours politique qu’il fait aujourd’hui.

Voici. Nous sommes un peuple ancien. Nous avons traversé l’histoire dans la joie et dans la douleur. Par trois fois, notre peuple a subi une extermination. Par deux fois, à cause de nos péchés et sur l’avertissement de notre Dieu, notre Temple a été détruit. Nous y avons appris ce que signifient l’honneur et le déshonneur devant notre Dieu.

Et puis notre Dieu a fait jaillir de nous deux religions qu’il a aimées et bénies. Elles aussi péchèrent et furent éduquées. De ces deux religions, il ne reste plus que quelques fidèles qui ont trouvé refuge chez nous. Jadis, nous avions accueilli le pape du catholicisme et nous n’avons pas su protéger sa vie. Beaucoup parmi les chrétiens et les musulmans refusent les prolongations génétiques de la vie. Ils mourront donc vite.

Aujourd’hui, vous nous demandez de cesser de protéger le peuple faible et sans défense qui vit parmi nous selon les mœurs familiales de jadis. Nous ne pouvons pas. Ce serait pour nous un crime contre notre Dieu et nous ne pourrions plus vivre en présence de son Temple. L’âme de notre Dieu est liée à ces deux religions. Il les aime. Il n’a plus qu’elles pour glorifier son nom sur la terre. Et notre petit État s'est porté garant par ses lois de leur protection en ces termes: « Si je nous ne les protégeons pas, nous en serons coupables envers Dieu toute notre vie. »

Maintenant, si les forces militaires du gouvernement mondial veulent pénétrer dans nos frontières, nous ne nous défendrons pas. Notre liberté est moins importante que le malheur qui frapperait notre Dieu. »

Dans le monde entier, partout où on assistait à ce discours, la stupéfaction était totale. Quel défi à l’autorité du monde. Quelle folie ! Ce peuple entêté avait une fois de plus perdu la tête !

 

Retour

Sans attendre la réponse des diplomates étrangers, la délégation israélienne quitta Megiddo. Il faisait nuit. Les limousines qui les ramenaient à Jérusalem prirent l’autoroute de Judée-Samarie et s’approchèrent rapidement. Le président David Barjeoda était monté avec le grand prêtre Alexandre Cohen. Ils avaient coupé toutes les communications avec l’extérieur et ils s’accordaient un moment de silence.

« Ai-je bien parlé, David ?

- La parole qu’il fallait dire, tu l’as dite, Alexandre. Il n’y a rien à ajouter. Nous saurons vite si Dieu a béni notre décision. »

Or, en s’approchant de Jérusalem, ils virent qu’il y avait une grande agitation. Sur l’autoroute, des voitures stationnaient sur les bandes d’arrêt d’urgence. Le premier ministre fit arrêter la limousine.

« Que se passe-t-il ? »

- Monsieur le premier ministre, le Temple de Jérusalem brûle ! »

Le premier ministre pâlit. Il fit allumer les écrans de télévision dans la limousine. Et, sur toutes les chaînes, la même image parvenait : du Temple sortait une colonne de fumée noire, épaisse et tourbillonnante. Et, dans la nuit, l’éclat de l’incendie prenait des teintes rouges.

« Est-ce une attaque ? Déjà ? » dit le grand prêtre, impuissant.

Ils s’approchèrent de Jérusalem rapidement. Or les rues étaient encombrées d’une foule… en liesse. Partout des danses d’Israël ! Les deux hommes ne comprenaient pas. Ils furent vite extirpés de la voiture et emportés sur les bras de la foule. Ils passaient littéralement de main en main. Enfin, n’y tenant plus, David cria :

« Mais que se passe-t-il enfin ? Que se passe-il ? 

- Monsieur le premier ministre ! Le temple ! Il brûle mais il ne se consume pas ! Il ne se consume pas ! » lui cria une femme.

David se fit alors déposer à terre. Tant bien que mal il remonta l’avenue qui conduisait au mont Sion. Et il vit cette colonne de feu et de fumée. Les gens regardaient le spectacle grandiose. Son cœur battait à tout rompre.

 

Il s’approcha encore du Temple et vit des Cohanim, des prêtres du Temple, encore en tenue sacerdotale, qui lui dirent :

« Le feu est sorti de l’Arche, au moment où le grand prêtre parlait à la télévision. J’étais là et j’ai vu les deux chérubins qui sont sur l’Arche s’animer. Je n’ai pas pu rester. La lumière était trop vive. »

Un autre disait :

« J’ai entendu une voix qui disait (Genèse 45, 3) : « Je suis Jésus ! Mon Père vit-il encore en Israël ? » Et je n’ai pas su quoi répondre à cette voix. J’étais bouleversé de la voir. »

 

Alors David s’assit contre un pilier du Temple. Il se souvint de cette scène vieille de plus de 50 ans, alors qu’il était petit garçon. C’était le jour de la consécration du Temple de Jérusalem et il avait demandé à son père, juste après la cérémonie, lorsqu’ils rentraient à la maison :

« La fumée n’est pas venue… 

- Quelle fumée ? avait demandé son père.

- Eh bien, celle que Dieu avait promise, tu sais comme dans les passages de la Bible. (Exode 13, 21 ; 1 Rois 8, 10 ; 2 Maccabées 2, 8) : « Alors la gloire du Seigneur apparaîtra ainsi que la Nuée, comme elle se montra au temps de Moïse et quand Salomon pria pour que le saint lieu fût glorieusement consacré. »

 

La fumée était là, devant ses yeux. David trouva un peu plus loin une jeune fille qui tenait en main une Bible et regardait le spectacle. Il s’arrêta à sa hauteur et il se fit lire un passage de la Genèse, lorsque Juda, frère de Joseph vendu en Égypte, dit (Genèse 44, 33) : « Maintenant, que ton serviteur reste comme esclave de Monseigneur à la place de l'enfant et que celui-ci remonte avec ses frères. Comment, en effet, pourrais-je remonter chez mon père sans que l'enfant soit avec moi? Je ne veux pas voir le malheur qui frapperait mon père. »

 

- Que se passe-t-il, monsieur le premier ministre ? lui demanda la jeune fille.

- Lis le verset suivant, tu comprendras ce que vit aujourd’hui Israël. 

 La jeune fille déchiffra, à la lumière de cette grande gloire (Genèse 45, 1) : « Alors Joseph ne put se contenir devant tous les gens de sa suite et il s'écria: "Faites sortir tout le monde d'auprès de moi"; et personne ne resta auprès de lui pendant que Joseph se faisait connaître à ses frères, mais il pleura tout haut et tous les Égyptiens entendirent, et la nouvelle parvint au palais de Pharaon. Joseph dit à ses frères: "Je suis Joseph! Mon père vit-il encore?" Et ses frères ne purent lui répondre, car ils étaient bouleversés de le voir. Alors Joseph dit à ses frères: "Approchez-vous de moi!" et ils s'approchèrent. Il dit: "Je suis Joseph, votre frère, que vous avez vendu en Égypte. Mais maintenant ne soyez pas chagrins et ne vous fâchez pas de m'avoir vendu ici, car c'est pour préserver vos vies que Dieu m'a envoyé en avant de vous. »

- Monsieur le premier ministre, n’est-ce pas Jésus de Nazareth, le Messie, qui vient aujourd’hui en Israël ?

- Comment t’appelles-tu ?

- Je m’appelle Marine et je suis chrétienne. Je suis de ceux qui sont venus de France se réfugier et que vous avez sauvés aujourd’hui à la Conférence de Megiddo.

- Oui, Marine. C’est certainement Jésus. Il a dit à un prêtre : « Je suis Jésus ! Mon Père vit-il encore en Israël ? » Tu pourras-tu lui répondre, lorsque tu prieras pour nous : « Oui, Seigneur. Tu peux venir. Ton Père vit encore en Israël. »

 

Le grand avertissement

30 décembre 2005

Attention, ceci n’est pas une prophétie. Juste un conte théologique.

 

 

Matthieu 24, 26 « Aussitôt après la tribulation de ces jours-là, le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière, les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées. Et alors apparaîtra dans le ciel le signe du Fils de l'homme; et alors toutes les races de la terre se frapperont la poitrine; et l'on verra le Fils de l'homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et grande gloire. »

 

Comme je l’ai rapporté, à l’époque où cela se produisit, l’humanité vivait dans les ténèbres spirituelles depuis de longues années. Elle s’était construite autour d’une religion de paix terrestre, dans l’unité d’une vie centrée sur les plaisirs égoïstes. Elle s’était donné une religion et elle adorait sans le comprendre Lucifer dans la réalité de son projet, celui d’un paradis d’intelligence, de liberté et d’autonomie égoïste. En ce temps-là, régnait le dernier Antéchrist.

Or, ce qui le perdit, ce fut sa volonté de construire de manière parfaite son monde. Il voulut rendre invisible au yeux de tous un petit reste de croyants, de pauvres chrétiens et musulmans (deux témoins, Apocalypse 11, 3) qui aimaient - pour les premiers - et servaient - pour les seconds - le Dieu vrai, le Dieu de l’humilité et de l’amour, à l’image de Marie le samedi saint. Ce petit reste s’était réfugié dans la ville de Jérusalem, sous la protection d’un Etat israélien qui résistait à l’uniformité. Et le peuple juif, quitte à perdre sa souveraineté, choisit par ses gouvernants de le protéger. Ce furent des événements politiquement difficiles, qui eurent lieu lors de la dramatique Conférence de Megiddo.

Du Ciel, le Messie, que les autorités juives de jadis avaient fait crucifier, vit à quel point tout était différent. Quel honneur, quelle droiture dans ces hommes qui dirigeaient Israël ! Et comme Joseph face à ses frères (Genèse 45, 3), il ne put plus retenir davantage son amour. Il brisa le Ciel et descendit enfin.

Je le répète. Ce furent des événements visibles. Ils furent tout sauf symboliques. Ils fondirent sur le monde en paix alors qu’il ne s’y attendait absolument pas. Il y eut d’abord, pendant trois jours, ce qu’on pourrait qualifier de « grand avertissement ». Puis arriva le « miracle » tant attendu : Jésus.

 

Le grand avertissement

 

Le Dr Almeida Garrett, professeur à la Faculté des Sciences de l’Université de Coïmbra, raconte :

« Tous ces phénomènes que je vais décrire, je les ai observés moi-même, comme tout le monde, froidement, calmement, sans aucun trouble ». « Je laisse à d’autres le soin de les expliquer et de les interpréter ».

 « … J’étais au Portugal, à plus de 3500 km de Jérusalem… J’ai vu d’abord le phénomène depuis ma télévision, aux informations du soir. Lorsqu’il commença, la nuit tombait sur Lisbonne où je me trouvais. De la fumée sortait du Temple de Jérusalem, épaisse, lourde, tourbillonnante et en même temps lumineuse. Au début, les journalistes ont parlé d’un incendie. Tout le monde regardait les informations, comme attiré par un aimant. Puis le ton a commencé à changer, se teintant de plus en plus d’inquiétude à mesure que la fumée grossissait. Je suis resté éveillé une partie de la nuit tandis que, en boucle, les médias repassaient le début du phénomène. Il y avait eu une grande lumière, des éclairs, puis cette fumée. Inexplicablement, le peuple juif avait manifesté une grande liesse, apparemment à cause d’une vieille légende concernant leur Dieu. En annexe, les informations traitaient l’espace d’une minute de la fin de la conférence de Megiddo et de l’incroyable défi du Premier ministre israélien, dans son refus de livrer à la justice les derniers croyants des anciennes superstitions.

Je me suis couché. Le lendemain, l’inquiétude se transforma partout en angoisse. Pour ma part, heure après heure, je continuais à prendre note de tout, en évitant l’émotion. Le jour ne s’est pas levé sur Lisbonne. Les vues satellites ne sont arrivées que vers 9 heures, plongeant le monde entier dans une véritable panique. La fumée épaisse recouvrait le Portugal, l’Europe entière, l’Afrique et s’étendait de manière inexplicable et rapide vers l’Asie et l’Amérique. A 10 heures, sur Lisbonne, il faisait nuit noire, une nuit étrange et comme zébrée de flash de lumière. La science a été convoquée et des professeurs de toutes les disciplines se sont relayés à la TV, échafaudant les hypothèses les plus diverses, depuis l’explosion d’une nappe de pétrole souterraine, jusqu'à un phénomène volcanique. Vers 11 heures, un représentant du gouvernement mondial s’est présenté aux informations et a déclaré :

« Que personne ne panique. Le gouvernement maîtrise parfaitement la situation. »

A 11 heures 30, un astrophysicien est intervenu, très en colère, disant que le gouvernement ne maîtrisait bien sûr rien du tout. Que cette fumée était inexplicable scientifiquement.

Vers midi, le soleil a percé pendant 12 minutes cette masse noire, compacte. Les gens regardaient. J’essayais, moi aussi, de le fixer et je le vis pareil à un disque aux contours nets, brillant mais non éblouissant. J’entendis autour de moi des gens qui le comparaient à un disque d’argent mat. La comparaison ne me parut pas exacte. Son aspect était d’une clarté nette et changeante, rappelant l’orient d’une perle. Il ne ressemblait nullement à la lune d’une belle nuit ; il n’en avait ni la couleur, ni les clairs-obscurs. On eût dit plutôt une roue lisse, découpée dans les valves argentées d’un coquillage. Ceci n’est pas de la poésie ; je l’ai vu ainsi de mes yeux (Description du miracle de Fatima). »

 

Je m’appelle Gabrielle. Je témoigne avec Marine ma très chère amie et compagne dans le Seigneur Jésus que grâce à elle j’aime depuis mon adolescence. Nous étions à Jérusalem quand le phénomène a commencé. Je me suis rendue avec mon amie sur l’esplanade pour voir de plus près le Temple qui brûlait mais ne se consumait pas. J’ai tout de suite su que c’était le Seigneur. Ce n’était pas de la fumée naturelle. Elle n’étouffait pas. Et pourtant le phénomène était terrible, d’une puissance inouïe. Je suis restée à le contempler une heure. Je suis tombée sur le Premier ministre d’Israël qui regardait comme moi. Il pleurait de joie et d’émotion. Il m’a expliqué qu’il attendait ce signe depuis son enfance, que c’était la « gloire du Seigneur. »

Je suis retournée chez moi. Marine m’a rejointe et nous avons regardé les informations en hébreu. Nous y avons vu des cohanim, ceux qui officiaient dans le Temple au moment du phénomène. Tous racontaient la même chose : les tonnerres, les éclairs et la lumière, comme pour Moïse sur le mont Sinaï, et cette voix qui avait dit en hébreu : « Je suis (Yahvé en hébreu) Jésus. Mon Père vit-il encore en Israël ? »

Et les journalistes semblaient aussi démunis, affolés que les prêtres : « Que devons-nous faire ? » disait un docteur de la loi.

Vers 11 heures, cette nuit-là, on est venu nous chercher, Marine et moi, pour que nous passions à la télévision. On nous a interviewées pendant deux heures, en hébreu, dans le désordre, nous posant surtout quatre questions :

« Jésus va-t-il nous punir ? Nous n’avons jamais cru qu’il était le Messie.

« Comment est-il ? Est-il vraiment Dieu ?

«  Que devons-nous faire ?

« Allons-nous mourir ?

J’ai répondu comme j’ai pu pendant ces deux heures, racontant tout ce que je savais. J’ai parlé du vrai Dieu, de son amour, de son humilité. Que cela se passerait bien, comme Joseph avec ses frères. Qu’il n’y avait rien à craindre. Que c’était pour les sauver qu’il avait été crucifié il y a si longtemps par leurs ancêtres.

Comme ils me demandaient ce qu’ils devaient faire, j’ai cru bon de dire, aidée sûrement par le Saint-Esprit, que cette fumée était un baptême de repentir, qu’il n’allait pas durer, qu’il fallait demander pardon pour ses péchés, couvrir de cendres son âme. Mais qu’il préparait le vrai baptême qui allait venir, un baptême que Jésus allait donner lui-même, à chacun, en apparaissant bientôt.

Enfin, je leur ai dit que nous n’allions pas mourir. J’en étais sûre. Que saint Paul l’avait dit explicitement (1 Corinthiens 15, 51).

Si Marine et moi avions su que ce serait nous qui annoncerions la bonne nouvelle au peuple juif ! Je ne sais pas pourquoi Jésus m’a choisi. Pourtant, ma vie n’avait pas toujours été bien. (Jean 20, 18). Marine, elle, est vraiment pure…

 

Le lendemain, de bon matin, j’ai vu que tout le peuple avait écouté mes paroles et celles de Marine. Il était dans la rue. Chacun avait pris qui une lampe, qui des bougies pour s’éclairer dans les ténèbres épaisses. Spontanément, ils s’étaient revêtus de vêtement de deuil et tous pleuraient en demandant pardon pour leurs péchés. Ils se tournaient vers cette grande nuée qui planait au-dessus d’eux comme au jour de la création.

 

Avec Marine, nous avons été rappelées à la télévision. Les journalistes trouvaient que nous expliquions bien. Et durant les trois jours qu’ont duré les ténèbres, nous avons tout raconté, depuis la Trinité jusqu’à ce que nous savions du retour de Jésus dans sa gloire. Marine, quant à elle, qui est plus profonde que moi, insistait sur ce qui plaît au Seigneur : « un cœur à la fois humble (repentant) et prêt à aimer Dieu et les autres plus que soi-même. Le reste, il s’en charge… », répétait-elle.

 

Le Dr Almeida Garrett, professeur à la Faculté des Sciences de l’Université de Coïmbra, continue son récit :

« Le soir, aux informations de 20 heures, des vues satellites ont montré un spectacle tout à fait affolant. Le nuage noir avait continué son expansion. Il recouvrait presque toute la terre, progressant partout, presque à la vitesse d’un avion de ligne. Un coin de l’océan Pacifique était encore à découvert, laissant apparaître le bleu des eaux. Le Premier ministre du gouvernement mondial est apparu alors sur les écrans, commençant son intervention avec un ton d’assurance tranquille. Il invitait les habitants à s’enfermer chez eux. L’analyse des fumées était en cours. Ils seraient informés heure par heure. Si un refroidissement du monde était prévisible, les autorités travaillaient à mettre en place, grâce à l’énergie illimitée de la fusion nucléaire, du chauffage, des cultures artificielles, jusqu’à ce qu’on ait purifié l’air. Le journaliste l’interrompit alors d’un ton visiblement agacé.

« Monsieur le ministre, arrêtez de prendre les gens pour des imbéciles. Il y a une fumée qui sort du Temple de Jérusalem, qui envahit le monde entier en 24 heures, qui cache le soleil mais n’étouffe pas les gens. Que se passe-t-il ? »

Le ministre se montra alors parfaitement incapable de répondre :

« Je suis comme vous. Je constate. Je n’en sais rien. Strictement rien. »

21 heures : Dehors, mon attention fut attirée par les cris et les clameurs de gens qui passaient sur la voie publique. Une institutrice était là, et les enfants couraient tous derrière elle ! Sur la place, les gens pleuraient et poussaient des cris en montrant le ciel noir, sans prêter la moindre attention aux questions que leur posait l’institutrice, toute angoissée… Un enfant, particulièrement, regardait fixement cette étrange nuées zébrée de lueurs. Tous pleuraient, s’attendant d’un moment à l’autre à la fin du monde !

Ce premier jour de ténèbres fut le plus terrible qu’il m’a été donné de voir. Les gens ne savaient plus où fuir. Ils finirent par se terrer chez eux, comme s’ils disaient à leur maison, comme à une montagne rassurante : Tombe sur nous! ou comme à une colline: Couvre-nous! (Luc 23, 30).

 

Le lendemain, deuxième jour de ténèbres, fut celui de la colère, puis de l’espoir. Les gens se répandirent dès le matin, sur les médias et dans les rues, en insultes contre le gouvernement mondial. Ils se sentaient trahis. Cette puissance qui sortait du Temple de Jérusalem, ce lieu sans cesse dénigré de l’ancien Dieu, manifestait clairement que le monde entier avait été trompé. On ne voulait plus entendre parler du président et de ses sbires. On criait dans la rue : « Il est où votre puissant Dieu de liberté ? »

Mais ce fut aussi le jour du désespoir, puis de l’espoir. Les gens erraient, affolés, sans savoir vers où se tourner. Vers midi, toujours dans l’obscurité, des nouvelles vinrent d’Israël, où avait commencé ce prodige. Partout dans le monde, les informations passaient en boucle le journal télévisé israélien de la nuit. On montrait les prêtres du Temple et leur récit. Le nom de Jésus se répandit sur toutes les lèvres. Fiévreusement, les journalistes cherchaient à s’informer sur ce vieux culte aujourd’hui disparu. Mais on ne trouva rien en dehors de la littérature officielle, plutôt négative.

Finalement, on se décida à passer la catéchèse simple et maladroite de deux jeunes filles chrétiennes, réfugiées à Jérusalem, que les Israéliens avaient interviewées. On traduisit leur discours de l’hébreu, toute la journée puis toute la nuit. Et c’est ainsi que, en ce deuxième jour de ténèbres, dans le monde entier, l’Evangile fut annoncé.

 

Le lendemain, troisième jour de ténèbres, fut celui du repentir et de la prière. Les gens se mettaient à imiter les Israéliens et sortaient dans la rue, vêtus de noir et une lampe à la main. Ils se serraient les uns contre les autres. Je suis sorti aussi, pour regarder. A côté de moi se trouvait justement un nouveau disciple de Jésus, qui disait avoir passé sa vie à enseigner la religion et à se moquer des gens qu’il voyait vivre à Jérusalem… Je l’ai observé. Il était comme paralysé, abasourdi, les yeux braqués sur le ciel ! Je l’ai vu ensuite trembler des pieds à la tête, lever les mains au ciel et tomber à genoux sur le bitume de la rue, en criant : « Sainte Vierge ! Sainte Vierge !... ».

Alors, de cette foule épouvantée, s’est échappé soudain un cri formidable, une clameur intense, traduisant la terreur religieuse des âmes qui se préparent sérieusement à la mort, en confessant leur foi et en demandant à Dieu pardon pour leurs péchés. « Je crois en Dieu le Père Tout-Puissant », s’écriaient les uns. « Je vous salue Marie ! », s’exclamaient les autres. « Mon Dieu, miséricorde ! », implorait un grand nombre. Et d’un seul mouvement, tombant à genoux sur ce sol, les spectateurs récitaient, d’une voix entrecoupée de sanglots, le plus sincère acte de contrition qui soit jamais sorti de leur cœur ! Je me demandais d’où ils pouvaient sortir toute ces prières et cette piété.

Qui décrira l’émotion de toute cette foule, partout dans le monde ? Un vieillard, jusque-là incroyant, agite les bras en criant : « Vierge Sainte ! Vierge Bénie !... » Et tout en larmes, les bras tendus vers le ciel comme un prophète, le ravissement visible dans tout son être, il crie de toutes ses forces : « Vierge du Rosaire, sauvez le Portugal !... » Et de tous côtés se déroulent des scènes analogues.

Pourquoi, dans le monde entier et pas seulement ici à Lisbonne, les foules se sont-elles tournées vers la sainte Vierge dont elles ignoraient jusqu’au nom deux jours auparavant ? Mystère. » (Fin du témoignage du Dr Almeida Garrett)

 

La conversion des musulmans

31 décembre 2005

Attention, ceci n’est pas une prophétie. Juste un conte théologique.

 

Jean 15, 15 : « Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître; mais je vous appelle amis, parce que tout ce que j'ai entendu de mon Père, je vous l'ai fait connaître. »

 

Les musulmans des derniers temps

« Médine ! Nous sommes retournés à Médine ! » Tel fut le cri de l’imam Ahmed El Masaoudi lorsqu’il s’adressa aux rares fidèles venus pleurer sur les traces de la Mecque. Il prêchait sur le lieu même de l’impact, dans le cratère au-dessus duquel la bombe nucléaire avait explosé, volatilisant la Kaaba et les mosquées saintes, la ville, ne laissant aucun vestige identifiable mais ce trou gigantesque d’un diamètre de près d’un kilomètre qui marquait comme un défi l’ancienne fierté des combattants d’Allah. Et le thème de sa prédication portait sur le retour de l’islam à l’âge d’or de l’humilité et de la prière, suite à sa ruine politique.

Le fameux sermon de l’imam El Masaoudi avait été prononcé plus d’un siècle auparavant et c’est sur lui qu’avaient été fondées toute la survie et l’espérance des derniers musulmans. Peu de gens avaient assisté à ce grand moment, car c’était à l’époque où les masses musulmanes s’étaient détournées violemment de la religion, lui reprochant les crimes et orgueils des moudjahidine durant la grande guerre. Mais le texte du sermon avait été diffusé partout.

 

Fatima était une parmi les réfugiés de Jérusalem. Elle s’y était installée en exil pour pouvoir continuer à prier cinq fois par jour. Elle vivait au temps du dernier Antéchrist et il n’était plus possible de concevoir des enfants naturellement et de les élever en leur parlant du vrai Dieu. Alors elle était venue à Jérusalem, capitale du peuple juif qui le tolérait.

Elle relisait fiévreusement le sermon de l’imam El Masaoudi, cherchant une explication aux événements qui se déroulaient dehors. Car hier, en fin de journée, un événement effrayant et inouï s’était produit. Du Temple de Jérusalem, une nuée était sortie, envahissant le ciel, cachant le soleil, empêchant la lune de donner sa lumière. Elle cherchait fiévreusement une mention de cette fumée impressionnante et surnaturelle. Son fils et son mari l’aidaient. Ils avaient certes fait le rapprochement avec l’acte héroïque du gouvernement d’Israël qui s’était refusé à les livrer, eux et toutes les communautés des réfugiés. Elle chercha, chercha et enfin trouva.

L’imam avait rappelé dans son sermon les dix grands signes annoncés par le prophète pour la fin du monde, et parmi eux, il avait cité, comme en passant, « l’apparition de la fumée qui restera 40 jours sur terre. Le Coran en parle longuement dans sa sourate 44, disait-il, et la Fumée va s’étendre sur terre. Selon certains, ce sera un temps terrible de faim, de misère semblable à ce qui est arrivé à la tribu de Quoraïch au temps de Mohamed. Mais ce signe se passera juste avant le retour du Messie Issa, fils de Marie (Jésus), celui qui doit venir rétablir l’islam. »

 

Il était midi et Fatima, calfeutrée dans sa maison, entendait les grondements sourds, comme le son d’une trompe, comme des voix, qui montaient du Temple de Jérusalem. Elle n’osait plus regarder l’effrayante colonne qui montait vers le ciel. Elle y ressentait la présence d’êtres surnaturels. Avec son mari, ils décidèrent de relire entièrement le sermon de l’imam El Masaoudi. Elle aimait le passage où il disait :

« A Médine, qu’étaient les musulmans devant Dieu ? Une petite communauté qui priait et travaillait humblement. Aucune jalousie n’existait entre les frères et les sœurs. Et ils plaisaient à Dieu. Puis Dieu envoya les sourates de la guerre et avec elles le pouvoir, et avec le pouvoir l’orgueil. Dieu avait donné le pouvoir et la richesse. Dieu a maintenant repris. Béni soit son nom. Et en tout ce qu’il a fait, il a agi avec sagesse afin que nul sur terre ne maintienne sa fierté jusqu’à la fin. Car Dieu aime les hommes humbles plus que ceux qui prennent des villes. »

L’imam avait ensuite donné les règles de vie pour le futur :

« Vous serez jusqu’à la venue de Jésus comme Ismaël lorsqu’il attendait, couché sur la pierre, le coup de couteau fatal de son père Abraham venu l’immoler à Dieu. C’est en pensant à cela que vous fêterez chaque année l’Aïd dans vos cœurs. Mais ne désespérez jamais. Vous resterez bien tranquillement à attendre, dans la certitude de la venue, au moment où vous ne l’attendrez plus, d’un agneau que Dieu ne manquera pas d’envoyer pour vous remplacer sur l’autel du sacrifice. »

Elle s’était toujours demandé qui serait l’agneau …

 

La prédication chrétienne

Pendant ces événements, Fatima et sa famille restèrent enfermés dans leur appartement. Le père sortit et revint avec une réserve de pain et d’olives pour deux jours. Il n’avait pu trouver davantage. Dans la journée, ils suivirent les émissions télévisées. Ils entendirent les récits simples et imagés de deux petites chrétiennes, Marine et Gabrielle, que les médias israéliens avaient déniché Dieu sait où dans le quartier catholique de Jérusalem. Les paroles de Gabrielle étaient pleines de simplicité joyeuse et la famille s’y accrochait comme à une bouée. Gabrielle ? C’était peut-être un nom prédestiné, et sa mission était peut-être d’annoncer les choses. Quant à Marine, l’autre jeune fille, elle indiquait que le temps était venu de se réconcilier avec Dieu, de confesser ses péchés. La famille musulmane suivit ces conseils et pratiqua les ablutions rituelles de purification.

Cependant Fatima ne savait plus quoi penser. L’enseignement, pourtant si frais et nouveau de ces deux témoins la laissait dans le trouble. Elles y parlaient de la divinité de Jésus, de sa mort sur la croix, de sa résurrection, de sa bonté. Or, d’après sa foi, et d'après un Hadith d’Abou-Horaïra, le Prophète avait dit :

"L'heure dernière ne viendra pas tant que le fils de Marie ne sera pas descendu parmi vous en qualité d'arbitre équitable. Il brisera la croix, il mettra à mort le porc, il supprimera le tribut. Alors l'argent sera si abondant que personne ne voudra plus l'accepter. »

Donc ces jeunes filles se trompaient certainement, restant dans l’exagération des chrétiens de jadis et faisant d’un homme (Jésus) un Dieu. Jésus dira certainement : « je suis homme et non pas Dieu. » Il confirmera ne pas être mort sur la croix. L’erreur de ces jeunes filles si limpides par ailleurs la gênait. Son mari eut le mot qu’il fallait pour la rassurer :

« Ne t’inquiète donc pas. Ces petites sont chrétiennes. Que veux-tu qu’elles disent d’autre ? Quand Jésus va apparaître, il leur dira la vérité. Et tu vois bien qu’elles sont bonnes et humbles. Elles se soumettront à la vérité. »

Alors Fatima ne s’inquiéta plus et resta tranquille dans sa fidélité au prophète. C’est ainsi que se réalisa la prophétie de Mohamed :

« Il y aura toujours une partie de ma communauté qui combattra ouvertement dans la voie de la vérité jusqu’à la fin des temps, jusqu’à ce que Issa le fils Maryama (Jésus) descende. »

Ensuite, la famille de Fatima décida qu’il lui fallait participer et répandre par communication numérique le sens de tout ce qu’elle avait découvert par leur recherche à toutes les familles musulmanes qu’elle connaissait. Et c’est ainsi que, partout où se tenait quelque musulman, de communication en communication, on se transmit le texte suivant :

« Faites pénitence. Pratiquez des actes de confession pour vos péchés. Et soyez dans la joie. Car voici que le Messie arrive. Il va détruire la croix et rétablir la soumission au vrai Dieu. »

 

Le Messie Issa, fils de Maryama

C’est vers le troisième jour que Fatima et les siens furent surpris par le grand miracle. Ils étaient finalement sortis de leur appartement pour trouver quelques provisions. Ils se tenaient par la main, avançant à la lumière des éclairages publics. Soudain, leur petit garçon s’écria :

« Oh ! regardez le soleil ! »

 

Personne ne pensait au soleil, qui ne s’était pas montré depuis trois jours. Mais à l’exclamation de l’enfant, qui avait été dite sur le ton d’une intense surprise, tout le monde leva la tête pour voir ce qui se passait. Il y avait foule dans les rues de Jérusalem car l’inquiétude pour la nourriture s’était emparée du peuple. C’est alors que les gens virent un spectacle grandiose, stupéfiant et vraiment unique au monde !

 

Tout à coup, les nuages se déchirèrent largement, laissant voir une grande surface du ciel bleu. Et dans ce vaste espace sans nuage, le soleil apparut au zénith, mais avec un aspect étrange ! Aucun nuage ne le voilait, et cependant, tout en étant brillant, il n’éblouissait pas et on pouvait le fixer à volonté ! Tout le monde contemplait avec stupeur cette sorte d’éclipse d’un nouveau genre.

 

Soudain le soleil se mit à trembler, à s’agiter, à faire des mouvements brusques et finalement se mit à tourner vertigineusement sur lui-même comme une roue de feu, lançant dans toutes les directions, comme un projecteur gigantesque, d’énormes faisceaux de lumière, tout à tour verts, rouges, bleus, violets, etc., et colorant de la façon la plus fantastique les nuages, les arbres, les rochers, le sol, les habits et les visages de cette foule ! Les gens qui étaient dans les maisons assistaient aussi au spectacle et les murs ne faisaient pas obstacle à la lumière.

 

La foule était haletante et contemplait ce spectacle saisissant. Soudain le fils de Fatima s’écria de nouveau :

« Regardez ! il y a des gens qui arrivent autour du soleil. »

Et effectivement, comme sous l’influence des rayons émis par le soleil, les noires nuées du ciel avaient changé d’aspect. Les gens voyaient apparaître ce qui leur paraissait être une foule immense, comme habillée de lumière. On aurait dit que le ciel entier se présentait, formant comme une sainte Famille. Mais c’était cette lumière centrale, envahissante, celle du « soleil » qui frappait le plus. Ce n’était pas que de la lumière physique. Il émanait d’elle un climat de joie et de paix qui faisait que les gens ne savaient plus s’ils devaient avoir peur ou se réjouir.

 

Puis soudain, au milieu de sa danse « effarante » de feu et de couleurs, telle une roue gigantesque qui à force de tourner se serait dévissée, voici que le soleil sembla se transformer en une forme de tunnel, un passage aux mille nuances de couleur. Et ce tunnel semblait se détacher du firmament et se précipiter sur la foule atterrée, irradiant une chaleur de plus en plus intense. Non seulement on voyait ce soleil tomber du ciel, mais on sentait l’augmentation progressive de la chaleur avec son approche. Cela donnait à tous les assistants l’impression nette de la fin du monde prédite, où le soleil et les astres se précipiteront en désordre sur la terre !

 

Alors, de cette foule épouvantée, s’échappe soudain un cri formidable, une clameur intense, traduisant la terreur religieuse des âmes qui se préparent sérieusement à la mort, en confessant leur foi et en demandant à Dieu pardon pour leurs péchés. Et d’un seul mouvement, tombant à genoux sur ce sol les spectateurs récitent, d’une voix entrecoupée de sanglots, le plus sincère acte de contrition qui soit jamais sorti de leur cœur !

 

Fatima s’était prosternée sur le sol et, persuadée que son heure était venue, elle récitait sa profession de foi : « Je crois en Dieu et Mohamed est son prophète ! Je crois en Dieu et Mohamed est son prophète ! »

Mais son petit garçon la toucha et lui dit :

« Regarde maman, le soleil ! Quelqu’un vient ! »

Elle regarda. Et voici que de cette sorte de tunnel, un homme s’avançait  vers elle en son centre. C’était un être de lumière, le plus étonnant qu’on puisse imaginer. Il semblait avoir décidé de descendre vers chaque personne, adaptant les visites au cœur de chacun. Son regard semblait dirigé sur l’âme même de Fatima. A côté d’elle, elle voyait distinctement que chacun des assistants faisait la même rencontre personnelle, absolument bouleversante. Cela se passait sans paroles et cela touchait le fond de l’âme.

 

Laissons Fatima raconter :

« Il s’est approché de moi. Il m’a dit : « Je suis Issa, Fils de Maryama. C’est moi l’agneau de Dieu. »

Je lui ai demandé. « Monseigneur, tu es l’agneau ? Es-tu venu pour mourir à notre place et pour être l’agneau de l’Aïd el Kebir ? »

Il m’a dit : « Oui. Je suis l’Agneau de l’Aïd. Mais je suis déjà mort sur la croix comme tu le vois. »

Il m’a alors montré ses mains. « Et je suis venu pour détruire la croix de ce monde. Il n’y aura plus de souffrance ni de mort. »

Je lui ai demandé : « Dois-je t’appeler Allah ou es-tu son serviteur ? »

- Je suis Allah.

Alors je me suis prosternée à ses pieds et je l’ai adoré. Je savais qu’il ne mentait pas. Et lui m’as touchée. Il m’a dit :

- Jusqu’ici, tu as été ma servante fidèle. Accepteras-tu de devenir mon amie ?

- Seigneur mon Dieu, est-ce vrai alors ?

- C’est vrai."

 

L’islam

Dans le monde entier, à la même heure, les disciples de Mohamed reçurent l’étonnante proposition de se mettre à table avec les invités de la noce, eux qui pensaient n’être, pour l’éternité, que d’humbles serviteurs. Ceux qui s’étaient montrés fidèles entrèrent dans le mystère de la charité. Cela ne se passa pas pour eux avant le retour du Christ dans sa gloire, mais bien à cette heure-là, comme pour le peuple juif, à cause d’un décret de Dieu qui préférera, pour le temps de la terre, la division de ses enfants à leur unité orgueilleuse.

C’est ainsi que Jésus, ce jour-là, réalisa ce qu’il avait annoncé (Jean 10, 16) : « J'ai encore d'autres brebis qui ne sont pas de cet enclos ; celles-là aussi, il faut que je les mène; elles écouteront ma voix ; et il y aura un seul troupeau, un seul pasteur ; c'est pour cela que le Père m'aime, parce que je donne ma vie, pour la reprendre. »

 

La parousie du Christ

Matthieu 5, 18 Car je vous le dis, en vérité: avant que ne passent le ciel et la terre, pas un i, pas un point sur l'i, ne passera de la Loi, que tout ne soit réalisé.

 

Attention, ceci n’est pas une prophétie. Juste un conte théologique. Il veut exprimer comment une dernière fois et de manière visible, pourraient se réaliser toutes les prophéties, déjà réalisée à chaque génération et pour chaque individu au cours de l’histoire.

 

La dernière génération 

2 Théssaloniciens 2, 3 Avant la fin doit venir l'apostasie et se révéler l'Homme impie, l'Etre perdu, l'Adversaire, celui qui s'élève au-dessus de tout ce qui porte le nom de Dieu ou reçoit un culte, allant jusqu'à s'asseoir en personne dans le sanctuaire de Dieu, se produisant lui-même comme Dieu. Vous vous rappelez, n'est-ce pas, que quand j'étais encore près de vous je vous disais cela.

 

La dernière génération était présente sur la terre. Elle s’y était installée dans un confort idéal, s’était unifiée autours d’une seule langue, avait vaincu la guerre, la famine, et avait même réussi, grâce à sa science, à repousser dans un lointain futur pluriséculaire la perspective de la mort biologique des individus. Elle s’était donné une religion paisible qui l’assurait, à travers des contacts spirites constatables, de la survie à la mort. Le dieu qu’elle vénérait aimait l’homme libre, debout, indépendant, à la recherche de son propre bonheur. Il avait expliqué son gouvernement, la manière dont il apparaissait à l’heure de la mort, dans sa lumière. Rien ne manquait.

 

Si la brillante réussite de ce monde était unanimement reconnue, deux inconvénients subsistaient cependant :

- D’abord, il y avait ce nombre incroyable de suicides dans toutes les catégories de la société, les jeunes, les adultes et les vieux. Des gens promis à des siècles de vie se jetaient par les fenêtres, en pleine jeunesse perpétuelle, quittant leur écran vidéo et leurs loisirs. Ils ne se suicidaient pas pour rejoindre l’autre monde, mais à cause d’un étrange mal de l’âme, une mélancolie. Ce feu inexplicable était un désespoir venant du fond de l’âme. Et les mots laissés parlaient tous de « vide », de « néant ».

- Ensuite, au plan politique, une nation résistait et s’obstinait à un autre mode de vie : Israël. Et elle protégeait sous ses ailes des restes des anciennes religions de la soumission. Cet obstacle à l’unité avait tellement exaspéré les autorités du gouvernement mondial qu’un ultimatum avait été lancé. Mais Israël, seul et désarmé, avait résisté, refusant de livrer pour leur rééducation les derniers chrétiens, les derniers musulmans, ces deux témoins (Apocalypse 11, 3) du passé.

 

La terreur

Luc 23, 30 Alors on se mettra à dire aux montagnes: Tombez sur nous! et aux collines: Couvrez-nous!

Par une étrange coïncidence, la catastrophe s’était produite le jour même de la réponse négative du gouvernement d’Israël. Une fumée était sortie de la terre, venant de mont du Temple à Jérusalem. Et elle avait grossi, envahissant le ciel.

Depuis des jours et des jours, cette sombre nuée couvrait la terre. Son aspect était lourd et peu engageant. Le soleil avait disparu et nul ne pouvait plus distinguer la nuit du jour. Partout, dans les villes du monde entier, des gens erraient dans les rues. Ils étaient véritablement désespérés, ne comprenant absolument pas quel était ce fléau qui avait fondu sur eux. On disait la veille : « Paix et sécurité » (1 Théssaloniciens 5, 3). Et le lendemain, d’un coup, ce malheur était là. Aucun scientifique n’avait pu l’expliquer. Ils s’étaient tus. Car on n’avait pas trouvé cette fois de cause naturelle. Alors l’humanité était devenue une foule pitoyable, abandonnée de tous. Les dirigeants du monde, eux-mêmes dépassés, avaient quitté la scène publique. Les prêtres de la religion mondiale, surpris par cet événement sans rapport avec leurs prédictions, avaient déserté les temples.

La pensée de la mort fondit sur le monde et vint brutalement paralyser les gens, d’autant plus fortement qu’elle avait disparu de leur préoccupation depuis longtemps. L’angoisse leur faisait regretter les jours précédents, ceux où pourtant on ne cessait de se plaindre, soit d’un petit souci ménager, soit de l’Etat. Et déjà des voix se lamentaient, pleurant le monde de la veille, aspirant à son quotidien jadis si désespérant et aujourd’hui désiré. Comme la terreur était grande, le travail s’arrêta et l’économie s’écroula d’un coup. (Marc 13, 19) : « Car en ces jours-là il y aura une tribulation telle qu'il n'y en a pas eu de pareille depuis le commencement de la création qu'a créée Dieu jusqu'à ce jour, et qu'il n'y en aura jamais plus. »

Ici et là, des gens s’étaient suicidés. Il faut dire que l’humanité, assoupie par des années de confort matériel, était déjà sans force morale dans le bonheur matériel. Alors, face au malheur et à l’incertitude, les gens vivaient comme dans ce passage de saint Luc 23, 29 : « Car voici venir des jours où l'on dira: Heureuses les femmes stériles, les entrailles qui n'ont pas enfanté, et les seins qui n'ont pas nourri! Alors on se mettra à dire aux montagnes: Tombez sur nous! et aux collines: Couvrez-nous! Car si l'on traite ainsi le bois vert, qu'adviendra-t-il du sec? ».

 

Les deux témoins

Malachie 3, 1 Voici que je vais envoyer mon messager, pour qu'il fraye un chemin devant moi.

Sur les écrans du monde entier, on avait vu paraître deux jeunes filles, des chrétiennes de Jérusalem, dénichées on ne sait où et qui avaient expliqué, ce qui se passait. L’une disait, tel Elie (Matthieu 17, 12) : « C’est le jour du Seigneur ! Il revient. Préparez-vous simplement en regardant votre âme et en confessant votre péché au vrai Dieu, celui qui est doux et humble de cœur. » (Apocalypse 11, 5) Un contradicteur était paru, essayant de la malmener en ridiculisant ses assertions en utilisant les idées du temps sur la dignité et la liberté exempte de culpabilité. Alors l’autre jeune fille avait ajouté, tel Enoch (Hébreux 11, 5) : « N’ayez pas peur. Il ne  vous décevra pas. Il est amour. » C’était dit avec tant de grâce que l’autre n’avait pu contredire davantage.

Les autorité d’Israël avaient confirmé : « Nos prêtres ont été témoins du début du phénomène. Ils ont « vu » une voix : C’est Jésus de Nazareth, c’est le Messie des anciennes religions qui vient. » Le peuple d’Israël devint un objet de curiosité et d’étonnement : loin de se désespérer comme le reste du monde, les gens se congratulaient dans les rues. « C’est le Messie ! » Ils échangeaient des cadeaux entre eux en disant : « Shalom ! Paix sur toi !  C’est Yom Kippour, le jour du Grand Pardon ! Nos Pères avaient tué le Messie. Nos chefs ont sauvé son Eglise. Alors il revient. Il a pardonné. Regardez. C’est écrit dans l’Histoire de Joseph ! » Et les gens lisaient (Genèse 45, 4) : « Approchez-vous de moi!  Je suis [Jésus], votre frère, que vous avez vendu en Egypte. Mais maintenant ne soyez pas chagrins et ne vous fâchez pas de m'avoir vendu ici, car c'est pour préserver vos vies que Dieu m'a envoyé en avant de vous. »

C’est ainsi que, pour le monde, le salut vint une fois de plus d’Israël. Ecoutant la parole de ce petit Etat, les peuples dénichèrent les textes des évangiles et les lurent fiévreusement. Ainsi se réalisa une dernière fois l’ancienne prophétie (Jean 4, 22) : « car le salut vient des Juifs. »

 

David Barjeoda, premier ministre israélien

Romains 11, 15 Car si la mise à l'écart des Juifs fut une réconciliation pour le monde, que sera leur admission dans le Christ, sinon une résurrection d'entre les morts?

David Barjeoda était l’homme qui avait engagé son peuple, face au monde entier, dans la fermeté. C’était lui l’artisan de cette décision qui avait conduit Israël à protéger les restes de l’Eglise du Christ, à savoir ces quelques personnes réfugiées à Jérusalem et en terre Sainte. Depuis des jours, il se demandait si sa responsabilité politique n’exigeait pas de lui un dernier acte de responsabilité. C’était un homme juste. Il lui semblait que la détresse du monde plongé dans l’obscurité matérielle ne pouvait plus durer. Il contacta donc le Grand prêtre et le clergé et leur exposa son projet. Ils ne virent pas d’inconvénient.

C’est ainsi que, en Israël, il y eu ce soir là sur les écrans une communication importante du premier ministre. Elle peut être résumée ainsi : « Demain, je me rendrais au Temple avec le Grand prêtre. Venez tous ou unissez vous avec nous par votre prière. Nous demanderons au Seigneur de venir. La nuit a assez duré. »

C’est donc entouré d’une foule immense qu’il se rendit ce matin là au Temple de Jérusalem, au quarantième jour de la détresse. Il avait revêtu le cordon de sa fonction. Le grand prêtre l’attendait déjà, en costume sacerdotal, revêtu du plastron sacré d’Aaron, portant les douze pierres précieuses. Ils entrèrent ensemble dans le temple, se tenant par la main. Ils s’approchèrent de la terrible source de la Gloire. Personne n’avait osé l’approcher depuis quarante jours tant était fort le grondement des trompes et puissante la colonne de fumée qui sortait de l’Arche d’Alliance. Le Grand prêtre s’appelait Alexandre Cohen. Avant d’aller plus loin, dans le domaine réservé aux prêtres, il serra la main de son ami David. Un regard suffit à échanger leur sentiment commun. Ils ne pensaient pas se revoir sur la terre, tant était puissant le son de la trompe. Courageusement, le prêtre pénétra seul dans le Saint des saints. Il vit l’Arche d’Alliance, à sa place. Or voici que sur lui, se tenaient, assis deux chérubins éclatant de blancheur. Cette vision le glaça de terreur. Il tomba. Lorsqu’il eut repris ses esprits, toujours prosterné au sol, tremblant de tous ses membres, Alexandre réussi à prendre dans ses mains tremblantes le papier qu’il avait préparé. Il s’adressa à Dieu et lut (Isaïe 63, 19) : 

« C’est vrai, Seigneur.

Nous sommes depuis longtemps, nous les Juifs, des gens sur qui tu ne règnes plus et qui ne portent plus ton nom. Nous t’en demandons pardon.

Ah! Maintenant, si tu déchirais enfin les cieux et si tu descendais.

Alors, tu verrais ! Devant l’apparition de ton visage les montagnes de l’orgueil seraient ébranlées.

Les cœurs s’enflammeraient certainement comme le feu enflamme des brindilles, comme le feu fait bouillir l'eau.

Maintenant, Seigneur, ne tarde plus.

Viens faire connaître ton nom à tes adversaires ! »

Puis il décida qu’il devait reprendre courage. Il se releva donc.

Il regarda droit dans les yeux les terribles Kérubims aux six paires d’ailes et prononça en Hébreu, en lieu et place du nom de Yahvé qu’on ne devait dire qu’une fois l’an, la formule que, en communion avec le premier ministre, il avait préparée  au nom de l’humanité entière :

 

« Maintenant ! Maran atha ! Viens, Seigneur Jésus !». (Apocalypse 22, 20).

 

Aussitôt, le bruit des trompes cessa et il se fit un grand silence sur tout Jérusalem. La fumée s’arrêta de sortir. Alors chacun en Israël sut que la prière avait été entendue. Les gens qui étaient dans les maisons sortirent pour voir ce qui allait advenir.

 

Le signe du Fils de l’homme

Matthieu 24, 27 « Et alors apparaîtra dans le ciel le signe du Fils de l'homme; et alors toutes les races de la terre se frapperont la poitrine; et l'on verra le Fils de l'homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et grande gloire. »

 

Depuis 2000 ans, les théologiens cherchaient quel serait le signe du Fils de l’homme qui apparaîtrait dans le ciel. Et ils se demandaient s’il apparaîtrait vraiment dans le ciel des oiseaux, où dans le « ciel de l’intelligence »…

Et tous, sans exception, dirent : « Ce signe sera la croix ! Une croix lumineuse ! ».

 

Mais le Seigneur voulut surprendre tout le monde et le signe qu’il fit apparaître juste avant son entrée dans le monde fut celui du soleil dans la splendeur de son éclat. (Isaïe 9, 1) : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière, sur les habitants du sombre pays, une lumière a resplendi. »

Après coup, les anciens théologiens se dirent, assistant au spectacle depuis le ciel dont ils descendaient en compagnie de Jésus : « C’était é v i d e n t… »

C’était si évident que nul n’avait pensé que Dieu prendrait le symbole de ce qui éclaire tout homme pour préparer sa Venue. Car tout d’un coup, au quarantième jour de cet effroi, les gens qui erraient dans les rues virent les nuages s’écarter. Et le soleil parut, brillant au milieu d’un déchirement de ciel bleu. Mais son éclat était particulier : chacun pouvait le regarder face à face, sans se brûler les yeux, comme s’ils avait été fait non de feu brûlant, mais de nacre irradiant ses couleurs de l’intérieur.

 

Le soleil parut tournoyer, puis danser comme pris d’ivresse. Enfin, c’est l’impression de sa chute vertigineuse qui fut le point culminant du grand prodige, le moment le plus pathétique et le plus divinement poignant, qui acheva de rapprocher complètement de Dieu toutes les âmes droites du monde, par un acte sincère de contrition et d’amour. Car chacun était cette fois intimement convaincu que la fin du monde était là. Les gens se serraient les uns contre les autres. Des cris fusaient : « Marie ! Miséricorde ! Intercède pour nous ! Nous ne savions pas. On nous avait dit que ton Fils était un faux Dieu ! » Ce cri vers la mère de Dieu était étrange, dans ce monde si parfaitement étranger au christianisme quelques semaines plus tôt.

 

La Parousie

Marc 14, 62 "Je le suis le Christ, le Fils du Béni, dit Jésus, et vous verrez le Fils de l'homme siégeant à la droite de la Puissance et venant avec les nuées du ciel."

Puis le soleil s’ouvrit comme une porte, et forma un tunnel de lumière. Le Seigneur parut, entouré de la nuée innombrable des anges et des saints.

Ce n’était pas une simple vision corporelle, mais une vision de l’âme, comme si ce corps lumineux ne cachait rien de ses pensées. Et comme les gens étaient là, les yeux fixés au ciel pendant qu'il arrivait, voici qu’une femme vêtue de blanc, accompagnée d’un ange gardien se trouva auprès de chacun. Nul ne savait son nom mais ils se sentaient maternellement soutenus de sa présence rassurante. Ces envoyés du Ciel disaient à chacun, comme s’il était unique au monde : « Voici Jésus qui vous avait été caché, ce même Jésus, qui était allé vers le ciel, de la même manière, il y a bien longtemps. » (Actes 1, 10)

Comment décrire cette vision du Messie ? (Apocalypse 1, 13-18) Au milieu des candélabres célestes, du soleil et de la lune, Jésus était « comme un Fils d'homme revêtu d'une longue robe serrée à la taille par une ceinture en or. Sa tête, avec ses cheveux blancs, est comme de la laine blanche, comme de la neige, ses yeux comme une flamme ardente, ses pieds pareils à de l'airain précieux que l'on aurait purifié au creuset, sa voix comme la voix des grandes eaux. Dans sa main droite il a sept étoiles, et de sa bouche sort une épée acérée, à double tranchant; et son visage, c'est comme le soleil qui brille dans tout son éclat. A sa vue, les hommes, les femmes, les enfants tombaient à ses pieds, comme mort; mais lui posait sur moi sur chacun, comme s’il était unique au monde et il les relevait : « N’ai pas peur ! Personne ne mourra ! Je détiens la clef de la Mort et de l'Hadès. »

Le grand prêtre Alexandre Cohen était sorti du Temple. Il pleurait. Il avait dévêtu les insignes de sa fonction. Et il disait à qui voulait l’entendre : « Le sacerdoce d’Aaron est terminé. J’ai vu la gloire de Dieu. »

Le premier ministre, les yeux fixés au ciel, murmurait la fin de la prophétie d’Isaïe 63, 19 :

« Tu es donc descendu !

Et devant ta face les montagnes de l’orgueil ont été ébranlées !

Jamais on n'avait entendu dire, non vraiment, et l’œil n'avait pas vu un Dieu comme toi ! Comment est-il possible que tu agisses ainsi en faveur de qui a confiance en toi ? »

 

Ernesto Smith, Président du monde

2 Théssaloniciens 2, 8 Alors l'Impie se révélera, et le Seigneur le fera disparaître par le souffle de sa bouche, l'anéantira par la manifestation de sa Venue.

Dès qu’il vit la fumée, le président comprit ce qui se passait. Il consulta son dieu mais ne reçut pas de réponse. L’apparition de la gloire avait fait taire toutes les communications avec le monde des esprits. Il assista, absolument impuissant, à la manière dont le temple qu’il avait bâti en tant d’années s’écroula. En un seul jour, il ne resta rien et presque tous ceux qui la veille semblaient l’aduler se détournèrent face à son évidente défaite. Il se retrouva bien seul, dans sa résidence présidentielle. Les courtisans de la vanité avaient fui et seuls quelques collaborateurs idéologiquement fidèles au culte de l’homme debout demeurèrent avec lui jusqu’au bout. C’est que la venue du vrai Dieu manifeste les pensées des cœurs. Son monde paraissait extérieurement unifié. Il était une façade de perfection extérieure cachant la famine des cœurs.

 

Lorsque le Christ parut enfin, Ernesto Smith vit ce qu’il s’attendait à voir : cette pathétique âme marquée de douleur et en même temps revêtue de gloire. Il méprisa ce pardon proposé et, comble de la vilenie, la présence de sa mère depuis longtemps décédée et qui accompagnait « l’homme mort », sobriquet qu’il avait toujours appliqué au Christ. Un regard suffit à le détourner à jamais de ce nouveau monde qu’il avait toujours combattu. Il ne s’attendit pas à recevoir de la solidarité de la part de Lucifer, le dieu qu’il avait servi. Celui-ci était un solitaire et ceux qui le suivaient étaient des hommes debout et solitaires.

Le Christ n’insista pas voyant la définitive détermination de l’Antéchrist à se damner pour toujours.

 

Gabrielle et Marine, chrétiennes

Romains 14, 11 « Par ma vie, dit le Seigneur, tout genou devant moi fléchira, et toute langue rendra gloire à Dieu. »

Marine, la plus contemplative des deux, disait souvent à Gabrielle, sa chère « agitée » : « Quand Jésus paraîtra, je pense qu’il ne pourra me surprendre, tant il vit en moi. » Comme elle se trompait ! Elle fut surprise par ce que lui révéla son apparition. Son cœur fut saisi et elle le sentit qui s’arrêta de battre un long moment. Elle n’avait fait que soupçonner son mystère. Il était encore plus simple et doux qu’elle ne l’imaginait. Spontanément, les deux jeunes filles se tenaient la main pour l’accueillir et elles confessèrent ne pas avoir d’huile pour leur lampe.

 

Mohamed, fils de Fatima, chrétien

Les mains jointes et le visage tourné vers le Ciel, Mohamed disait : « Issa, Fils de Mariama, tu es donc Dieu. Tu es vraiment mort sur la croix pour nous! Tu nous proposes ton amitié et la vie éternelle dans la vision face à face! Nous ne le savions pas. Nous te choisissons tel que tu es, Issa. Nous ne serons plus tes serviteurs mais, si tu le veux, nous serons tes amis ».

 

Les habitants de la terre

Isaïe 9, 1 Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière, sur les habitants du sombre pays, une lumière a resplendi. Car le joug qui pesait sur lui, la barre posée sur ses épaules, le bâton de son oppresseur, tu les as brisés comme au jour de Madiân.

C’était une immense clameur de joie et les peuples, ceux qui avaient le cœur pauvre, se précipitaient vers Jésus, vers les saints du Ciel. On s’élançait vers lui à la mesure de la soif qu’on en avait éprouvée sans le savoir ou en le sachant. En un moment, chacune des vies qui peuplaient la terre décidait de son destin pour l’éternité.

Et lui, Jésus, paraissait à tous en même temps. Il était partout à la fois, l’unique Jésus.

Les gens disaient : « Comment est-ce possible ? Tu reviens alors que nous ne t’attendions pas. Tu nous proposes ton amour alors que tous, nous servions un faux dieu. »

Et Jésus répondais à ceux qui l’aimaient (Luc 7, 47) : « A cause de ton repentir, je te le dis, tes péchés, tes nombreux péchés, te sont remis parce que tu a montré beaucoup d'amour.

 

« Mais celui à qui on remet peu montre peu d'amour. »

 

La bataille d’Harmagedôn et le jugement particulier

03 avril 2006

 

Attention, ceci n’est pas une prophétie. Juste un conte théologique. Il veut exprimer comment une dernière fois à la fin du monde et de manière visible, pourraient se réaliser toutes les prophéties. Elles sont déjà réalisées à chaque génération et pour chaque individu au cours de l’histoire.

 

Lucifer et ses anges 

 

Derrière tous ces événements, derrière le gouvernement mondial et caché sous les traits du dieu de ce monde, se tenait, tapi, un être réel, intelligent, pensant : Lucifer, un chérubin, le plus grand de tous. Sa puissance est telle que, face à lui, l’intelligence humaine est comme la goutte d’eau face à l’océan. Mais, devant Dieu, Lucifer ressemble à un grain de poussière qu’on comparerait à l’univers entier.

Le moment est venu de rapporter ici le secret ultime caché sous ce mal, le « Mystère de l’iniquité » (Daniel 8, 13).

 

Quand Lucifer fut créé, au début des œuvres de Dieu, en même temps que les milliards d’anges, son premier acte fut de se déplier. Comme un papillon dont les ailes se déploient au soleil, il contempla sa nature spirituelle et n’y vit que des merveilles. En lui se manifestaient toutes les perfections imaginables. Son intelligence portait déjà le plan de l’immense univers qui n’existait pas encore, les êtres les plus divers et, juste au-dessus des animaux, l’homme et la femme.

Parce qu’il était intelligent et puisqu’il faut bien une cause à ce qu’il vit, son deuxième acte consista à se tourner vers le Créateur dont il induisit immédiatement l’existence. Tous les anges firent de même. Tous adorèrent un Dieu invisible qu’ils savaient présent.

Enfin, les anges se regardèrent mutuellement. Et, comme naturellement, ils se disposèrent avec révérence selon l’ordre de la noblesse de chacun. Tous reconnurent Lucifer comme le premier. Personne ne discuta l’évidence. Ils formèrent, telle une armée d’ingénieurs, neuf chœurs et se préparèrent à prendre en main l’organisation de l’univers, puisqu’ils voyaient nettement dans leur esprit que tel était leur rôle assigné par Dieu.

 

Mais ils n’eurent pas le temps de commencer l’ouvrage. Une voix parla, forte comme un tonnerre, et douce comme une caresse. Comme la pluie qui tombe du ciel, elle entra dans l’intelligence de chaque ange, évidente, claire. C’était la voix du Créateur. Elle disait :

 

C’est moi, je vous ai créés.

Vous me verrez face à Face.

 

Mais il vous faudra mourir

Par amour, par amour pour moi.

 

Nul ne peut me voir sans mourir.

Je Suis « celui qui meurt par amour ».

 

Pour mourir, devenez anges gardiens

Des humains, hommes et femmes.

 

(Apocalypse 8, 1) À cette parole, il y eut un bouleversement. Un grand silence se fit dans le Ciel… Une demi-heure en temps céleste…

Ce fut pour les anges une épreuve terrible et une mort à ce qui fait leur richesse angélique : Ils sont des êtres intelligents et organisés selon l'ordre de cette puissance intellectuelle. Or Dieu, le Créateur de tout, se révélait d'abord un être humble et aimant. Ces deux qualités lui importaient bien plus que tout le reste. Les anges devraient donc servir pour leur salut de futurs mammifères (l'homme et la femme) qui deviendraient certainement pour beaucoup d’entre eux, étant plus portés à l'humilité et à l’amour, leurs rois et surtout Reines pour l'éternité.

 

Alors, dans le Ciel des anges, une voix s’éleva, ferme, définitive et froide : « Je ne servirai pas ! » (Jérémie 2, 20).

 

C’était la voix du plus grand des anges, le porte-lumière, Lucifer. D’autres voix se joignirent à lui : « Je ne servirai pas ! ». Le ciel en fut rempli. Un tiers des anges se révolta ce jour-là, avec une telle détermination que ce fut irrévocable. Chacun sait que le bien fait moins de bruit que le mal, mais il faut le dire : les deux tiers des anges proclamèrent : « Seigneur ! tu as les paroles de la vie ! Je servirai ! » Aucun ne revint jamais en arrière. Pour toujours les anges révoltés devinrent « les diables ».

 

Les anges parlent peu car ils sont des intelligences solitaires. Mais Lucifer et ses anges expliquèrent avec abondance la raison de leur révolte.

C’est pour ton honneur, ô Dieu

Créateur suprême.

C’est pour la gloire de ton nom

Que je ne servirai pas ce projet fou.

Car tu es esprit, intellect, puissance.

Et tu ne dois pas t’abaisser ainsi.

Dieu peut-il mourir ? N’est-ce pas contradictoire ?

Dieu donne-t-il la première place à ce qui est vulgaire et sans intelligence ?

J’ai un autre projet pour toi,

Un projet où tu seras honoré comme il convient,

Non comme le plus petit, mais comme le plus grand.

 

Tel fut le « mystère de l’iniquité », à l’origine de tout le mal qui est dans le monde.

 

 

 

Les victoires de Dieu 

À partir de ce jour, Lucifer et ses anges devinrent les « dieux » de l’autre projet, celui d’un monde hiérarchisé selon la noblesse intellectuelle. Ils n’eurent plus qu’une obsession : manifester à l’univers entier l’absurdité de l’ordre divin, fondé sur l’humilité et l’amour. Ils établirent le projet suivant : « Si l’univers entier se révolte, Dieu ne changera-t-il pas ? Ne se repentira-t-il pas de ses folies ? » Lucifer ne comprit pas, dans son orgueil, que Dieu ne change pas. Dieu est. Il ne crut pas à ce que signifiait cette parole, éternelle et immuable comme le sont le Père, le Fils et le Saint-Esprit : Je Suis « celui qui meurt par amour ».

Dieu laissa Lucifer libre de sa révolte. Cependant, par un décret mystérieux, il advint que les victoires totales de Lucifer devinrent, l’une après l’autre, sources de sa perte.

 

Michaël

Le premier échec de Lucifer vint d’un petit ange. Il faisait partie des ordres inférieurs. Par nature, il n’aurait jamais dû pouvoir prendre la parole devant ce grand Prince. Et pourtant il parla et dit,  ce qui se traduit en hébreu par « Michaël » :

 

Qui est comme Dieu ? « Michaël ? » 

Es-tu plus intelligent que Dieu, toi, Prince,

pour savoir ce qui est bien et mal mieux que lui ?

Tu dis te révolter par amour pour la noblesse de Dieu.

N’est-ce pas plutôt la crainte de ne plus être le premier ?

Que penses-tu des humains, ô Prince,

et surtout, parmi les humains, des femmes ?

 

La parole fit mouche. Elle frappa au cœur par sa vérité les hiérarchies démoniaques qui se dispersèrent pour ne plus l’entendre, niant haut et fort agir par orgueil. Ainsi, dès le commencement, grâce à saint Michel archange, l’univers constata que Lucifer était « le prince du mensonge, menteur dès l’origine ». (Jean 8, 44).

 

Ève

Mais ce premier succès, très ancien, fut sans lendemain apparent. La suite de l’histoire vit Lucifer triompher. Ses succès furent visibles, grandioses. Pour preuve, lorsque quelques milliards d'années plus tard, le monde fut prêt et que Dieu y eut installé son chef-d’œuvre de tendresse, sa création précieuse, un homme et une femme fragiles et innocents, il les révolta contre leur Créateur à sa première passe. Comme il fut simple pour lui de les convaincre du caractère ennuyeux d’une vie d’humilité et d’amour, dans le gnangnan quotidien de l’obéissance ! Il leur fit miroiter la liberté et ils plongèrent aussitôt, brisant le secret d’amour et d’intimité. D’ailleurs, Dieu lui-même se mit à douter de son projet, pensa Lucifer triomphant, puisqu’il bouda, se retirant de ce monde qui, visiblement, l’avait déçu. Les bons anges aussi se retirèrent, et Lucifer devint le « prince du  monde ».

Lucifer se crut victorieux. Il fut ignorant.

Pourtant, comme il fut grand son Royaume terrestre à cette époque ! Il ne cessa de s’amuser à ridiculiser le chef-d’œuvre de Dieu, transformant les hommes en les pires des bêtes, polluant l’âme des femmes par l’égoïsme, la luxure, l’aigreur d’une vie sans but. Il s’acharna particulièrement à abaisser les femmes, par l’instrument des hommes, de peur que leur nature sensible ne triomphe de leur bestialité. Il leur fit adorer des boucs, manger du fumier. Et tous, après la mort, il les emmenait dans son shéol, sombre lieu d’errance où ils vivaient comme des ombres sans but. Et il disait à Dieu, l’approchant dans sa persuasion :

 

« Donne la vision béatifique, Seigneur,

À ceux qui veulent te servir,

Chacun à sa place.

Et ton monde sera sauvé. »

 

Sainte Inconnue

Lorsque survint le déluge, Lucifer fut certain d’avoir gagné. Si Dieu lui-même se repentait d’avoir créé l’homme et la femme, alors c’en était fait. Pourtant, ce fut ce jour-là que parut la première fissure de son Royaume.

Cela vint d’une femme. Elle était jeune, à peine 14 ans. Elle habitait en Chaldée, entre le Tigre et l’Euphrate. Elle aurait aimé se promener dans la nature, se disant que les fleurs ne pouvaient pas être l’œuvre de dieux entièrement tyranniques, les dieux du sorcier de sa tribu. Elle n’osait pas à cause des voleurs de jeunes filles qui rôdaient et faisaient des esclaves. Alors, restant dans son village du néolithique, elle réfléchissait beaucoup. Elle se gardait d’aller avec ses compagnes pour ne pas partager leurs jeux cruels. Les démons l’approchaient sans cesse, patiemment, comptant bien lui faire prendre goût comme les autres, aux vices de cette vie passagère. Mais elle tenait son âme égale et tranquille, en paix. Lorsque le déluge survint brutalement, elle fut entraînée comme les autres. La force du raz de marée qui venait de la mer l’entraîna au fond. Effrayée et aveugle, elle mourut sans comprendre. Lorsqu’elle se réveilla, elle se retrouva comme une ombre sur cette terre recouverte de boue comme d’un toit. Rien ne restait de la belle nature. Elle vit les autres se résigner à leur sort et s’asseoir dans la vallée de la mort. Les enfants pleuraient. Alors elle décida qu’elle ne se résignerait pas. Elle voulait savoir. Elle appela, appela et appela encore : « Y a-t-il quelqu’un pour nous sauver ? Que celui qui a créé ce monde se fasse connaître ! ». Jusqu’à la fin du monde, le nom de cette jeune fille sera ignoré des habitants de la terre. Et pourtant, c’est à sa prière insistante, prière sincère et désespérée, qu’on doit le premier acte du salut. (Tobie 3, 16) « Car cette fois-ci, sa prière fut agréée devant la Gloire de Dieu, et l’archange Raphaël fut envoyé pour la guérir elle, et tous ceux qui étaient dans le shéol. Il devait enlever les taches blanches qui aveuglaient les yeux des hommes, pour qu'ils voient de leurs yeux la lumière de Dieu ; et il devait donner les jeunes filles à Dieu, et les dégager d'Asmodée, le pire des démons. »

Que Dieu ait cédé à une seule fillette, voilà qui fera rire les sages et les intelligents. C’est un des secrets bien gardés, pour le jour du jugement général. Sur terre, Dieu donna un signe de sa nouvelle Alliance, en réponse à la prière de cette vierge (Genèse 9, 13) : « Je mets mon arc dans la nuée et il deviendra un signe d'alliance entre moi et la terre. Lorsque j'assemblerai les nuées sur la terre et que l'arc apparaîtra dans la nuée, je me souviendrai de l'alliance qu'il y a entre moi et vous et tous les êtres vivants, en somme toute chair, et les eaux ne deviendront plus un déluge pour détruire toute chair. » C’est ainsi que dans la nature fut signifié ce qui, désormais, se passait à l’heure de la mort, pour ceux dont l’âme était prête : À compter de ce jour-là, il n’y eut plus, comme avant, l’abandon et l’errance pour tous. Au lieu du shéol, les morts furent accueillis par l’Archange Raphaël, dans la lumière de sa gloire, aussi brillante que l’Arc-en-ciel. Et au moment de son apparition, c’est lui qui fut chargé de raconter aux mourants le projet du vrai Dieu : « le royaume de l’humilité et de l’amour, la venue future d’un Sauveur, l’utilité de son silence, afin que le désespoir et l’esclavage du démon prépare des cœurs humbles. » Ce jour-là, trois demeures s’ouvrirent au shéol : un paradis provisoire (Luc 16, 22) pour ceux que cette révélation enthousiasmait. Il y régnait la grâce et la joie du salut à venir ; un purgatoire (2 Marc 12, 43) pour ceux qui devaient encore préparer leur cœur à l’humilité ; et un lieu de damnation pour ceux qui refusaient cette perspective.

 

Sainte Marie

Lucifer fut déçu de cet échec. Bien des âmes, pourtant réduites par lui à l’état de bêtes rampantes, lui échappèrent en raison même de cet ignoble esclavage, qu’elles fuyaient, se précipitant vers la tendresse maternelle de l’Ange de Dieu. Il se dit qu’il était tout de même inouï que tous les efforts entrepris par lui pour ridiculiser la création aient abouti finalement au salut d’un grand nombre. Il changea donc de tactique et décida qu’il était plus payant de laisser les hommes dans une certaine dignité, tout en développant chez eux fierté et égoïsme. Il les tenta donc de manière plus raisonnable, sans toutefois les écraser. Il se mit à apparaître aux hommes à l’heure de leur mort, contrant ainsi l’œuvre de l’ange de Dieu. Lui aussi présenta son projet, manifesta le caractère humiliant du monde selon Dieu, du moins pour un homme au cœur noble. Et certains le suivirent.

C’est alors que survint son deuxième échec, bien pire que le premier. Et c’est encore une femme qui le perdit. Elle s’appelait Marie.

Quand Marie naquit, rien ne semblait la différencier des autres enfants ; pourtant, elle était l’Immaculée Conception. Le démon s’approcha d’elle et constata qu’il n’avait pas le droit de pénétrer sa psychologie. Un ange en gardait la porte. Pour les autres humains sur lesquels il régnait, il lui était loisible de tenter en se servant des travers qu’il discernait. Lucifer estima ses droits bafoués. Il exigea donc de Dieu de pouvoir la tenter, c’est-à-dire de lui présenter les avantages de la liberté divine que donne l’orgueil. Il en reçut l’autorisation. Ainsi, quand Marie eut l’âge de raison, elle eut la visite du tentateur. Il lui parla, comme il l’avait fait à Ève, de liberté, de noblesse, de pouvoir. Il insista, revint à la charge. Mais elle n’écoutait pas ce qu’elle entendait. Elle restait simplement tournée vers Dieu, gardant son âme en paix et silence.

Sa fureur ne cessa pas. Il tourna sans cesse autour d’elle à partir de ce jour. Il vit naître Jésus, il devina qu’il devait être le Sauveur envoyé par Dieu. Il médita son projet, imparable : faire tuer le fils par ceux-là mêmes qu’il était censé sauver, et par la même occasion, faire trébucher la mère. Il réussit brillamment, étape après étape. C’est lui qui inspira Judas, angoissa Pilate. Il fut considérablement aidé par des prêtres du Temple qui partageaient avec lui l’idée d’un dieu de puissance et de gloire, quitte à y laisser leur âme. La croix fut son triomphe. Pendant que le fils nu et impuissant agonisait, pantelant, incapable d’enlever ses clous, il se dit que son triomphe était total. Il en eut la certitude lorsque le Fils lui-même reconnut son échec : « Mon Dieu ! pourquoi m’as-tu abandonné ? » Dieu se détournait définitivement du monde, puisqu’il ne sauvait pas son Messie. C’est lui, Lucifer, qui inspira l’humour des passants (Matthieu 27, 40) : « Toi qui détruis le Sanctuaire et en trois jours le rebâtis, sauve-toi toi-même, si tu es fils de Dieu, et descends de la croix! »

Il s’approcha alors de la mère, sûr de son coup, certain de la faire tomber à sa première passe. Il lui disait (Job 2, 9) : « Pourquoi persévérer dans ton intégrité? Maudis donc Dieu et meurs! »

 

Ô Lucifer, toi le plus inintelligent des êtres, qui comprends le mystère des atomes mais ne saisis rien à l’humilité. À la croix, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, une personne humaine résistait à ton intelligence supérieure. Une femme, à peine plus intelligente qu’une bête à tes yeux, restait fidèle à l’amour.

Ta colère fut intense. Mais tu croyais encore à ton triomphe.

Puis tu te dis, dans ta suffisance :

 

« Qu’importe Marie !

Le monde entier vient de montrer sa barbarie, sa lâcheté, son humour cruel.

Seigneur, Créateur du Ciel et de la terre, ne renonceras-tu pas maintenant ?

Préféreras-tu l’horreur à mon projet, certes moins romantique, mais équilibré ?

Les hommes y auront leur place, au-dessous des anges, et tu seras honoré par tous. »

 

Puis, sur l’inspiration de Lucifer, le cœur du Christ fut percé. C’est à cet instant que son échec éclata : Lucifer et ses anges virent l’âme de Jésus sortir comme l’éclair. Elle fendit la terre et pénétra dans les enfers. Ils la suivirent. Ils assistèrent au spectacle le plus dramatique de leur existence, un spectacle unique, sans comparaison : cette pauvre âme, encore flageolante de sa Passion, se montra aux morts, qui se levèrent. La vie entra en eux. Et Jésus ordonna : « Que le cœur De Dieu s’ouvre. » Et Dieu obéit à l’ordre d’un homme (un simple homme ?), parce qu’il avait aimé jusqu’à la mort ! La vision béatifique fut donnée, pour la première fois, aux humbles parce qu’un humble la demandait.

 

Sainte Gabrielle

Après la victoire du Christ, Lucifer mit du temps à lécher ses plaies. Il ne renonça pourtant pas, s’appuyant sur son expérience et se disant qu’on ne l’y reprendrait plus. Il médita qu’il lui restait une chose à faire : faire adhérer l’humanité entière, dans la liberté, à son projet d’éternité individualiste. C’est ainsi que de génération en génération, après l’Ascension du Christ, étape par étape, il travailla. Il suivit les lois de la sociologie humaine, corrompant chaque période de succès mystique de l’Église, dans tel ou tel sens. Tant et si bien que, après les guerres de religion, les hommes finirent par se lasser de ces excès. Ils rejetèrent le christianisme et se donnèrent ensuite, sous l’influence du diable, à des idéologies mortifères. Ils s’y brûlèrent aux XIXème, XXème et XXIème siècles. Enfin, échaudés, les hommes mûrirent et réussirent à inventer des lois pour établir ici-bas un monde équilibré sans Dieu, un monde athée…

Une génération passa, puis une autre. Lorsque ce monde athée eut suffisamment duré, laissant les cœurs angoissés et effrayés par l’absurdité de toute chose, la peur de la mort, l’absence de religion, Lucifer se choisit un prophète à qui il communiqua sa force. Alors il put établir sur le monde, dans l’enthousiasme de l’humanité entière, sa nouvelle religion ! Aucune des anciennes religions, toutes disparues du monde médiatique, ne put dénoncer la fausse divinité : (2 Thessaloniciens 2, 6) « Et vous savez ce qui le retient maintenant, de façon qu'il ne se révèle qu'à son moment », avait prévenu saint Paul.

Les hommes, le cœur desséché, trouvèrent enfin un sens à leur vie. Ils louèrent ce dieu qui les respectait tant et proclamèrent ne plus jamais vouloir de l’ancien Dieu et de sa soumission. C’est ainsi que les quelques vestiges des anciennes croyances furent bannis de ce monde.

À cette époque, l’air était plein de démons qui servaient les hommes, leur donnant à profusion richesse et nourriture.

 

Lorsque son succès fut consolidé, Lucifer se présenta au sanctuaire de Dieu et dit :

 

« Seigneur, maître de l’Univers,

Regarde le désir de ton humanité entière.

Elle crie vers toi et veut la vision béatifique,

Parce qu’elle la mérite, parce que tu l’as créée pour cela.

Écoute-la et renonce à l’humilité de ton projet.

Reviens vers la dignité. »

 

Nul ne pouvait nier la victoire de Lucifer tant l’humanité semblait unanime et satisfaite. Il avait fait fort (2 Thessaloniciens 2, 4) : « Il s’était élevé au-dessus de tout ce qui porte le nom de Dieu, il recevait un culte, allant jusqu'à s'asseoir en personne dans le sanctuaire de Dieu, se produisant lui-même comme Dieu. »

 

Et Dieu le laissa entièrement faire. Il ne lui répondit pas. Il le laissa triompher au point que, extérieurement, il ne semblait rester rien de vivant.

 

Extérieurement… car pour les anges qui regardaient de l’intérieur, il se préparait autre chose. D’abord, les anciennes religions étaient toutes là, bien vivantes, peu importantes en nombre mais saintes comme jamais.

Ensuite, les habitants du monde n’étaient heureux qu’en apparence. Leur corps rayonnait de force et de santé et leur âme était dans le désastre, désespérée, comme des morts. Jamais le monde n’avait autant manqué d’amour et de lumière. (Matthieu 24, 22) Et si ces jours-là n'avaient été abrégés, nul n'aurait eu la vie sauve. Car les suicides se multipliaient.

 

C’est encore à une femme que l’on dut le retour du Christ. Son nom est un secret qui ne sera révélé qu’au jugement dernier parce qu’il est nécessaire que le secret du Roi soit gardé jusque là. Un soir, après avoir parlé avec ses amies de classe et vu leur désespoir, Gabrielle, une jeune fille, retourna dans sa chambre et pria la Vierge Marie. Elle lui demanda d’intercéder auprès de son Fils : « L’heure est venue. Ils n’ont plus de vie. » Mais sa prière était celle d’une sainte. Gabrielle n’était pas une immaculée conception. Mais elle était devenue, à force de ne pas se voir, un jardin scellé où Dieu séjournait plus que nulle part ailleurs sur terre. C’est ainsi que Dieu ne résista plus. Alors commencèrent les derniers événements annoncés. Quand tout fut accompli, un peu plus tard, Jésus revint, tout simplement.

 

La bataille d’Harmagedôn

Voici comment s’est passée cette dernière bataille. Harmagedôn, c’était tout simplement l’endroit où chacun se trouvait au moment de la Venue du Messie. C’est aussi le nom du combat des mourants, face à Lucifer, depuis le commencement du monde.

Lucifer vit son monde s’écrouler d’un coup par le souffle de la bouche, par la manifestation de la Venue du Messie. (2 Thessaloniciens 2, 8). Sa colère fut grande. Il s’adressa à Dieu et récrimina :

 

« Le Messie apparaît seul.

Il rayonne de gloire.

Pas étonnant que, séduits, les gens le suivent comme des brebis.

Mais laisse-moi venir dans la lumière de ma propre gloire.

Je te jure qu'ils te maudiront en face. »

 

« Fais », dit Dieu.

 

Lucifer était sûr de sa victoire (Apocalypse 16, 14). Il rassembla ses forces, se préparant à ce qu’il savait être sa dernière chance : « Et de fait, ce sont des esprits démoniaques, des faiseurs de prodiges, qui s'en vinrent sur la terre ce jour-là pour rassembler les rois du monde entier pour la guerre, pour le grand Jour du Dieu Maître-de-tout. Ils les rassemblèrent au lieu dit, en hébreu, Harmagedôn. »

 

Le Christ glorieux, qui tenait ceux qui le voulaient par la main, s’effaça un instant, laissant la place aux démons. Ils se présentèrent à chaque homme, à chaque enfant. En ce dernier moment, ils vinrent à plusieurs milliards, autant qu’il y avait d’habitants sur terre. Ils apparurent dans la noblesse de leur idéal, non comme des dragons, mais comme des hommes de lumière. Mais leur lumière était froide. Et ils révélèrent à chacun la raison de leur combat.

Ce fut une bataille terrible, un corps à corps sanglant, ou plutôt un « âme à esprit ». Chacun, dans le secret le plus profond de son égoïsme, eut envie de suivre le diable. Ceux qui étaient réellement et froidement égoïstes se perdirent, et parmi eux l’Antéchrist, celui qui dirigeait l’humanité et qui n’éprouvait que mépris pour l’humilité et l’amour.

Dès qu’un homme se sentait prêt à succomber à son égoïsme, il appelait Jésus ou Marie, qui le défendait comme sa gloire.

Mais, en fin de compte, chacun choisissait son destin éternel dans une liberté totale.

 

Jugement dernier

Qui remporta le combat final ?

On se dit : « Ce ne peut qu’être Lucifer, lui qui, quelques semaines auparavant, régnait sur un monde qui lui était entièrement acquis. »

N’en croyez rien. Lucifer perdit. Ceux qui le suivirent furent peu nombreux ; car, à la Venue du vrai Dieu, le cœur des gens fondit et ils le reconnurent. Dieu gagna ce jour-là sans armes ni artifices, simplement en présentant son amour, en revenant chercher sans arrière-pensée une humanité toute entière éloignée de lui. Et le plus rageant pour Lucifer, fut de devoir reconnaître que sa victoire temporaire était justement à l’origine de sa grave défaite, complète cette fois, les gens ayant expérimenté jusqu’au désespoir la vanité de sa « divinité ».

 

Quant à la puissance de Dieu, elle se trouvait tout entière ici :

 

Cantique 8, 6 « Pose-moi comme un sceau sur ton cœur, comme un sceau sur ton bras. Car l'amour est fort comme la Mort, la passion inflexible comme le Shéol. Ses traits sont des traits de feu, une flamme de Yahvé. Les grandes eaux ne pourront éteindre l'amour, ni les fleuves le submerger. Qui offrirait toutes les richesses de ma maison pour acheter l'amour, ne recueillerait que mépris. »

 

L’assomption des hommes et la résurrection de la chair

04 avril 2006

 

Attention, ceci est juste un conte théologique. Il veut exprimer comment pourrait se passer ce spectacle grandiose, en s’appuyant sur les prophéties de l’Ecriture.

 

Je m’appelle Théophile. Je suis français. J’étais là en cette année de la fin des fins. J’ai assisté de mes yeux à tous ces événements. J’étais déjà âgé lorsque le Christ est venu et s’est montré à nous tous, d’un coup. Je l’ai bien sûr suivi et j’ai fui le tigre Lucifer, sans me laisser séduire par ses propositions illusoires. Je vivais depuis trop longtemps dans des paradis artificiels. A force de ne pas comprendre pourquoi mon cœur était si sec, j’avais même pensé un temps à « éteindre ma lumière ». Si bien que lorsque le Messie m’est apparu, j’ai compris que je n’attendais que lui.

J’ai constaté la sagesse de Dieu. Tant que l’on est sur la terre, en cette vie, le royaume de Dieu ne se laisse pas remarquer extérieurement. Il vous travaille de l’intérieur, même quand vous n’y croyez pas et son effet est une angoisse sourde, celle de l’amputation d’une chose qu’on ne définit pas. Mais quand on arrive dans le passage entre ce monde et l’autre, tout change. On voit le Royaume de Dieu venir avec puissance (Marc 9, 1). C’est que la terre est un purgatoire du silence, tandis que le passage (la Pâque) est un purgatoire par la lumière.

J’ai donc vécu toute ma vie de manière très égoïste, et mon défaut majeur fut la recherche de la gloire. J’aimais briller, être chef.

Lorsque la grande bataille apocalyptique, « Harmagedôn » cette lutte finale de chaque âme  face à Lucifer et au Christ, fut terminée, on a tous compris que tout était accompli et cette fois définitivement. La terre était devenue un vaisseau inutile, comme la peau morte, comme la chrysalide après la transformation du papillon. Nous, les vivants, on se tenait dans les rues des villes, plein d’allégresse, et on regardait ce qui allait advenir. La peur avait définitivement disparu car autour de nous, l’invisible emplissait le monde. On voyait, formant d’immenses nuées du ciel, les âmes des morts de jadis qui nous attendaient et nous faisaient signe. Ils ne nous approchaient pas encore, sauf ceux qui avaient une personne particulière à aider, attendant un signal du Seigneur. Les anges aussi étaient visibles sous forme lumineuse.

Je sais, mon récit vous paraît halluciné. Eh bien je vous dis que je ne mens pas. Ca surgit d’un coup, tout cela, et tout un monde nouveau est là, devant vous. D’ailleurs c’était pareil pour ceux qui mouraient à chaque époque.

A cet égard, nous nous demandions si nous étions morts tant ce que nous voyions était fou. Mais non, notre corps était bien vivant, respirant et touchant les choses comme avant. Ce que je raconte là n’est pas symbolique, ni spirituel. Ce sont des événements physiques.

Encore une chose : la lumière du Christ était partout, elle emplissait le ciel et la terre. C’était à la fois une lumière physique, faite de couleurs nouvelles qu’on n’avait jamais vue, mais c’était surtout sa présence, chaude, tendre et vraie à la fois. On était heureux à s’en éclater le cœur. Et paisibles aussi.

 

La trompette de l’Archange

(1 Théssaloniciens 4, 15-17) « Car lui-même, le Seigneur, au signal donné par la voix de l'archange et la trompette de Dieu, descendra du ciel ! »

J’ai vu ce qui s’est passé : Marie a regardé Jésus, d’un regard qui en dit long sur leur union. On voyait bien que Dieu ne faisait rien sans Marie et que Marie ne faisait rien sans les habitants du Ciel. C’était une famille, tout simplement.

A son signal, Jésus a dit : « Aujourd’hui, je fais disparaître à jamais la mort. Je l’engloutis dans ma victoire. Elle n’est plus utile. Jamais plus elle n’existera sur cette terre. Où est-elle, ô mort, ta victoire? Où est-il, ô mort, ton aiguillon? » (1 Corinthiens 15, 55). Aussitôt, le spectacle a commencé. J’ai vu le sol être pris d’un mouvement, comme d’un hoquet. En même temps, une main m’a saisie, celle de mon ange gardien et je me suis trouvé élevé de terre à une certaine hauteur. J’ai vu les champs et les prés. Ils semblaient labourés d’un spasme, comme un animal qui s’ébroue. Et la matière a semblé se mettre à tournoyer de plus en plus vite. Mon ange m’a dit : « Regarde, c’est l’action puissante de l’ordre angélique des Vertus. Ils préparent la matière pour la résurrection. Ils prennent la matière qu’il leur faut. Et il leur en faut beaucoup. Tu vois toute cette terre. Elle est la substance des cadavres de tout ce qui a vécu sur terre depuis des millions d’années. »

Devant nous, la matière s’envolait maintenant. Je regardais. Je me rappelle m’être rapproché de mes petits enfants qui étaient non loin de là, avec leurs anges. Ils adoraient vivre ce qui leur arrivait. Ils volaient et demandaient à s’approcher du spectacle. Depuis la terre montait un vacarme assourdissant, comme celui d’un grondement profond. (1 Corinthiens 15, 52) « En un instant, en un clin d’œil, au son de la trompette finale, car elle sonnera, la trompette ! »

 

La résurrection des saints

Alors, j’ai regardé les âmes des saints qui se trouvaient au dessus de nous. Elles semblaient ravies à l’idée de retrouver leur corps. Et j’ai vu la matière les rejoindre à une vitesse faramineuse. Elle sortait de la terre comme un essaim d’abeilles en furie, sombre et bourdonnante. Mais elle devenait lumineuse au moment où elle se fondait dans l’âme de ces saints, formant avec elle une personne humaine complète, corps et âme… Les saints ressemblaient en cet instant à des enfants recevant leur toilette de communion. Il faut dire qu’il leur manquait quand même le corps. L'intellectuel et le sensible, ça ne fait pas une personne entière, même quand on voit Dieu au Ciel.

 

L’assomption et la transformation des vivants

(1 Théssaloniciens 4, 15) « Après quoi nous, les vivants, nous qui serons encore là, nous serons réunis à eux et emportés sur des nuées pour rencontrer le Seigneur dans les airs. Ainsi nous serons avec le Seigneur toujours. »

Ma petite-fille de dix ans, Mathilde, regardait attentivement le ciel. Elle semblait chercher quelqu’un. Et tout d’un coup, elle a vu sa mère, -ma fille-, qui était décédée cinq ans plus tôt et qui lui faisait signe. Personne n’a pu la retenir. Elle s’est littéralement envolée vers elle. Elle l’a rejointe comme une flèche. Je les voyais d’en bas. Et elles se sont fait des caresses, des câlins. Je vous assure que ce n’était pas seulement psychique et sentimental. Ma fille avait de nouveau un vrai corps. Ca sert à cela, la résurrection de la chair. C’est magnifique de pouvoir toucher, saisir, embrasser. Je les ai aussi vu se faire un baiser. C’était spécial, pas terrestre. Sa maman tenait Mathilde contre elle et, front contre front, âme contre âme, elles semblaient ne plus faire qu’un. Elles se sont tout dit, en un instant. Et Mathilde s’en est trouvé guérie du manque qui l’avait laissée orpheline. Ce baiser était à la fois physique et spirituel. C’est une étrange et forte communication qui rend obsolète tout ce qu’il y a de plus fort sur terre. Oui, rien à voir avec quoi que ce soit de connu sur terre. Même leurs corps s’étaient interpénétrés mystiquement. Et les saints applaudissaient ces retrouvailles d’une mère et de sa fille.

Cette audace de ma petite fille a été comme un signal aussi bien du côté du ciel que de la terre. D’autres enfants se sont essayés à s’envoler, franchissant la distance qui les séparait des ressuscités. Et ils ont constaté que leur corps leur obéissait. Ils étaient comme portés par Dieu, sur des ailes d’aigle. Moi, j’ai remarqué que mon ange ne me soutenait plus. En même temps, tout s’est mis à vibrer en moi, dans un plaisir physique immense. J’ai regardé mes mains. Elles étaient toute changées. Elles n’étaient plus faites de ma chair opaque mais d’une chair lumineuse.

Alors je suis bien placé pour en témoigner aujourd’hui : Oui, je ne suis pas mort ce jour-là mais j’ai été transformé comme de l’intérieur. Mon être, qui était corruptible l’instant d’avant, a revêtu en un éclair l'incorruptibilité. Moi qui étais mortel, je suis devenu immortel. (1 Corinthiens 15, 51). Et cela s’est produit alors que j’étais encore en ce monde, avant que je n’entre dans l’autre.

 

Vision béatifique

J’ai donc vu que les morts qui étaient dans le Christ étaient ressuscités en premier (1 Thessaloniciens 4, 15). Puis nous qui étions vivants, nous avons été transfigurés par la puissance divine. Mais cela ne s’est pas arrêté là.

Nous tous qui avions suivi le Christ, nous avons rejoint les ressuscités et nous nous sommes mêlés à eux. Nous étions légers et dotés de notre nouveau corps dont les propriétés magnifiques nous étonnaient. C’était magique.

Mais sa plus belle propriété, je voudrais vous la décrire maintenant. C’était sa lumière. Je ne parle pas ici de sa lumière physique, mais de sa parfaite translucidité pour l’âme. A chaque fois que je croisais le regard d’un de ces saints, j’aurais voulu vivre avec lui pour l’éternité. Et je ne pouvais plus l’oublier, comme s’il avait été l’unique au monde. Je voyais un univers unique de beauté intérieure et d’humilité. Et, surtout, j’ai constaté tout de suite une énorme différence entre nous qui venions de la terre et eux qui habitaient dans le Ciel depuis longtemps. Nous, nous étions tout enthousiastes de la nouveauté. Eux étaient habités… Certes, leur corps était magnifique, comme les plus belles cathédrales. Mais il y avait un plus que nous n’avions pas encore, comme lorsqu’une église possède, au fond du chœur, la petite lampe rouge qui indique la présence réelle.

C’est mon ange, lui qui ne me quittait pas et m’assistait, qui m’a expliqué la raison de ce mystère qu’ils portaient en eux, que je ne comprenais pas, qui me faisait penser à l’intériorisation des femmes qui portent un enfant :

« Ils voient Dieu face à face », me dit-il.

- Et nous ? Le verrons-nous un jour ? lui ai-je demandé.

- Oui, tu le verras. Mais il te faudra, tu le sais déjà, vivre encore quelques temps de purification. En attendant, regarde le spectacle de la vie !

 

La résurrection des nobles âmes de l’enfer

Ainsi, du haut du ciel, nous avons continué à regarder l’immense spectacle offert par Dieu. J’ai vu que la matière décapée de la terre par la puissance des anges pénétrait dans l’autre monde. Un tunnel de lumière s’était ouvert entre notre univers et l’autre. Et les deux mondes communiquaient maintenant, l’un aspirant l’autre en lui. La matière volait et allait dans des recoins reculés de l’autre monde. Elle se divisait en des millions de filets, se dirigeant droit où il fallait. Conduite par l’invisible main des anges, elle dénichait dans leurs refuges isolés les damnés. Eux aussi retrouvaient leurs corps, chacun son corps parfait et magnifique. Il possédait les mêmes propriétés que le nôtre (agilité pour voler de monde en monde, subtilité pour traverser la matière, légèreté et surtout lumière pour révéler leur âme). Du coup, lorsqu’on les regardait, on comprenait parfaitement l’histoire et les motifs de leur révolte. On visualisait le côté libre et volontaire de leur isolement, au point de se réjouir avec eux puisque c’était leur choix. On voyait que les damnés se montrèrent d’abord heureux de retrouver la plénitude de leur être puis qu’ils s’en montrèrent agacés, se reprenant dans leur révolte et cherchant quelque nouveau motif de reproche à faire au Dieu qui leur faisait ce cadeau sans arrières-pensées.

 

La résurrection des animaux et des plantes

J’ai donc cessé de regarder les damnés. Et je me suis aperçu que le spectacle m’avait fait franchir le tunnel de lumière. J’étais dans l’autre monde et je voyais la matière venant de la terre, comme mue de l’intérieur, qui se précipitait toujours. Elle franchissait l’immensité et ressuscitait toute les formes de vie. Tout ce qui avait vécu sur terre était rendu à la vie, du plus insignifiant moustique, à l’ancien dinosaure. J’ai vu que chaque animal revivait, individuellement, avec cette même matière lumineuse qui les rendait magnifiques. Cette matière n’était pas soumise à la corruption, les animaux n’avaient pas à reprendre leur ancienne et perpétuelle quête de nourriture. « Le loup habitait avec l'agneau, la panthère se couchait avec le chevreau. Le veau, le lionceau et la bête grasse allaient ensemble, conduits par un petit garçon. On ne faisait plus de mal ni de violence dans tout ce monde saint, car le pays sera rempli de la connaissance de Yahvé, comme les eaux couvrent le fond de la mer. »  (Isaïe 11, 6)

Mais quelle magnifique diversité ! On disait que 99, 9 % des espèces ayant vécu sur terre avaient disparues. C’était bien plus. La paléontologie était donc une science si faible pour avoir vu si peu. J’ai vu aussi les plantes reprendre vie, comme si rien, absolument rien n’avait été perdu. Mais c’était une vie nouvelle incorruptible.

Les animaux rayonnaient de bonheur sensible et ce qui les ravissait le plus, c’était la vue du corps revêtu de lumière des saints qui regardaient le spectacle. Ils semblaient récompensés de leur présence et se contentaient de cette récompense. On aurait dit que, après des millions d’années de gestation, enfin, « la création en attente se reposait dans la révélation des fils de Dieu. Enfin les animaux semblaient sortir de l’esclavage de leur destin fragile et de corruption. Ils participaient, à leur place, à la liberté de la gloire des enfants de Dieu. Ce jour là, la création me parut enfin née, comme après un long accouchement. » (Romains 8, 19-21).

Quant aux saints, ils étaient enthousiasmés de la beauté, de la force, de la diversité des animaux. Comment visiter un univers aussi gigantesque. Il faudrait une éternité…

 

L’univers fut rendu incorruptible

(2 Pierre 3, 10) « Il viendra, le Jour du Seigneur, comme un voleur; en ce jour, les cieux se dissiperont avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, la terre avec les oeuvres qu'elle renferme sera consumée. Ce sont de nouveaux cieux et une terre nouvelle que nous attendons selon sa promesse, où la justice habitera. »

Ne voulant rien perdre du spectacle, je suis revenu sur terre. J’y ai vu les derniers animaux qui la quittaient, portés dans les airs par les anges, pour intégrer leur nouvel univers. Et la terre continuait de se ronger comme un sucre qui fond dans l’eau.

Je suis allé vers Paris et j’ai vu que le sol, aspiré vers le ciel, se dérobait sous cette ville. Ses bâtiments tombaient. Je n’éprouvais aucun regret à voir s’effondrer les merveilles que j’admirais jadis. En comparaison de ce que j’avais entr’aperçu de l’autre monde, cette masse de pierre me paraissait grise et inerte. Et surtout, tout sentait la mort et le péché. J’allais à Chartres. La cathédrale s’était effondrée, privée du sol qui la supportait.  Et ses pierres, elles-mêmes composées d’anciens vivants disparus, fondaient comme neige au soleil.

J’appelais mon ange. Il se tint près de moi :

« Que deviendront les galaxies lointaines ? Sont-elles habitées ?

- Elles ne le sont pas encore. Mais un jour, si Dieu le veut. (*Ceci est une remarque de la Bse Anne-Catherine Emmerich).

- Tout cet univers va-t-il disparaître ?

- Tout sera rendu un jour incorruptible. Mais pas maintenant. L’univers corruptible doit recevoir d’autres créations. Mais c’est le mystère de Dieu. Tu verras tout de toi-même quand tu seras entré dans la vision béatifique.

En attendant, viens. Ton combat n’est pas terminé. »

J’ai suivi mon ange et je suis entré avec résolution dans l’autre monde pour effectuer le reste de mon purgatoire. J’étais pressé de devenir parfait. Je voulais être digne de Dieu pour qu’il m’ouvre les portes de ses noces éternelles. J’avais tellement péché…

Il m’a fallu beaucoup de temps, d’impatience et de solitude pour comprendre que jamais, jamais, on n’est digne de voir Dieu. Mais ces années ne sont qu’un éclair face à l’éternité de gloire, …

 

Selon qu'il est écrit, nous annonçons ce que l’œil n'a pas vu, ce que l'oreille n'a pas entendu, ce qui n'est pas monté au cœur de l'homme, tout ce que Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment. (1 Corinthiens 2, 9).

 

Le jugement général, c’est l’éternité

05 avril 2006

 

Nous discutions un jour avec Priscillia de la vie éternelle. Elle avait 17 ans en 2006 et me racontait tout de sa vie. Elle me demanda un jour :

 

- Se souviendra-t-on de nos péchés pardonnés au moment du jugement général ?

Je répondis, très théoricien :

- Souvent, on entend enseigner: Non, il seront oubliés, comme s'ils n'avaient jamais existé. Selon moi, dans un tel enseignement, il y a confusion entre pardon et oubli. Et je soupçonne ceux qui disent cela d'espérer secrètement, en fin de compte, paraître aux yeux des autres avoir été des non-pécheurs durant leur vie terrestre (orgueil?).

 

Mais elle me répondit :

- J’ai beaucoup de péchés secrets. J’aurais trop honte si on les voit. Moi je pense que, lorsqu’on se confesse, tout est effacé, à jamais. Personne ne les retrouvera plus.

 

Mais j’insistais :

- Le Pardon n'oublie jamais mais fonde justement le nouvel amour qu'il suscite sur un passé assumé, confessé, contrit et réparé. D'ailleurs, c'est justement cette qualité de pécheurs pardonnés qui fera que, au Ciel, nous aimerons Dieu avec intensité et reconnaissance.

Cette parole de Jésus l'enseigne (Luc 7, 47) : « A cause de cela, je te le dis, ses péchés, ses nombreux péchés, lui sont remis parce qu'elle a montré beaucoup d'amour. Mais celui à qui on remet peu montre peu d'amour." Puis il dit à la femme: "Tes péchés sont remis." »

 

Mais ce n'était qu'un avis...

 

Je suis mort quelques années plus tard. Et Priscillia m’a rejoint. Au moment de la fin du monde, nous sommes ressuscités et si l’on devait compter en temps cosmique, nous sommes dans la vie éternelle depuis un million d’années.

Un million d’années de béatitude. Chaque seconde, Dieu est nouveau. Il devance mes désirs. C’est comme une source jaillissante qui me rajeunit, et mon âme lui appartient. Il prend soin de moi. Rien ne me manque. Il a créé pour moi un monde de merveilles qui ravit mes sens et il nous a confié de grandes missions pour les nouveaux enfants qu’il prépare, sur un nouveau monde, pour la joie éternelle.

 

J’ai rencontré Priscillia ce matin. Je l’ai regardée et j’ai vu en un regard toute son âme, toute sa vie. Nous nous sommes souvenus de cette conversation ancienne et nous avons souris ensemble. Nous avons notre réponse. Elle avait raison et j’avais aussi raison. Tout est simple là haut.

- Priscillia avait raison car je n’ai pas vu le détail de ses péchés passés. La honte de certaines situations concrètes, nous est épargnée.

- Mais j’ai vu dans son âme claire que, comme moi, elle a tout commis, au moins en pensées, je veux dire toutes les espèces d’égoïsme. J’ai vu qu’elle n’a jamais trompé son mari… sauf en pensées. Et j’ai vu qu’elle pensait comme Jésus que c’était pareil, qu’elle ne valait pas mieux que la femme adultère parce que (Matthieu 5, 28) « Quiconque regarde un homme pour le désirer a déjà commis, dans son cœur, l'adultère avec lui. » J’ai vu que Priscillia avait plu à Dieu toute jeune car elle lui confessait son péché en secret, le soir …

 

Une anecdote

Je voudrais raconter une dernière anecdote. Elle s’est passée lorsque j’étais encore vivant sur terre, dans les années 2000. Un soir, comme cela, ma mère s’est souvenue d'un moment tragique de sa vie. Pendant la guerre d'Algérie en 1960, avec mon père, ils sont tombés dans une embuscade. Leur voiture a été bombardée de pierres. Ils en sont échappés de justesse, mais ma mère était enceinte, et elle a fait une fausse couche. Elle a failli mourir et les médecins lui ont retiré le foetus (bien formé de 7 mois) en pièces détachées. Ils ont refusé de le lui montrer, et il n'y a pas eu d'obsèques bien sûr.

Or ce soir là, le 6 avril 2006, elle a eu un malaise cardiaque. Un peu plus tard, secouée, elle s'est souvenu de son enfant perdu et a eu soudain le désir de lui donner un nom. Je lui ai donc parlé de l'adoption et du baptême du désir. Elle l'a fait et l'a appelé Julien. Cela lui a fait beaucoup de bien, et elle s'est mise à croire, depuis ce jour-là, qu'il l'accueillerait à sa mort. A partir de ce jour là, j’ai eu un frère.

Lors du jugement général, j’ai pu voir les liens de la communion des saints qui avaient conduit à cette intuition de ma mère. En fait, c'était moi qui étais d'abord visé. A cette époque, j’avais des discussions sur l’avortement. Je disais à quel point j’étais pour et que l'Église me paraissait, à force de penser à l'enfant, ne pas penser aux mères. Et mon frère a prié du Ciel pour que mon idée change.

 

Le jugement général, c’est la substance de notre éternité. Nous voyons tout en Dieu. Il ne nous cache rien. Et sans cesse, c’est objet de joie : comme il s’est bien occupé de nous ! Même lorsqu’il a paru nous abandonner, comme il nous sauvait bien.

 

Et je ne peux vous en dire plus. Vous verrez bien vous-mêmes.

 

Conclusion : Dialogue avec Monseigneur Lefebvre (1905-1991)

Attention, ceci n’est pas un vrai dialogue. Juste un conte.

 

Samedi 26 août 2006, 4 heures du matin

Monseigneur Marcel Lefebvre

- Pour moi, il est évident que la fin du monde et le retour du Christ ne se produiront pas avant que l’Évangile ne soit annoncé et reçu par l’humanité entière. C’est attesté en Matthieu 24, 14 : « Cette Bonne Nouvelle du Royaume sera proclamée dans le monde entier, en témoignage à la face de toutes les nations. Et alors viendra la fin. » Or le Concile Vatican II, en tournant l'Église jusque dans sa liturgie vers le seul amour de l'homme, a stérilisé le mouvement missionnaire et retardé d'autant la venue du Royaume de Dieu.

 

Père Marie-Dominique Philippe

- Je vois. Vous prenez ce texte-là et, à partir de lui, vous vous êtes construit, n’est-ce pas, un scénario du progrès visible d’une Église de plus en plus puissante. Mais il ne faut pas procéder comme cela. L’Église, au plan profond, c’est la même mission que celle de Jésus-Christ prolongée sur terre. Puis-je vous raconter un mystère encore plus grand, un « plan » que Dieu commence à annoncer et qui va bouleverser toute notre vision de ce qui se passe actuellement ? Vous rappelez-vous ce passage curieux de l’évangile (Matthieu 16, 21) : « A dater de ce jour, Jésus commença de montrer à ses disciples qu'il lui fallait s'en aller à Jérusalem, y souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué et, le troisième jour, ressusciter. » ? Eh bien, pour la première fois, en 1992, l’Église a fait la même chose pour elle-même. C’est un livre que vous n’avez pas connu. Il a été publié un an et demi tout juste après votre mort. (Catéchisme de l’Église Catholique, n° 675-676) : « Avant l’avènement du Christ, l’Église doit passer par une épreuve finale qui ébranlera la foi de nombreux croyants. La persécution qui accompagne son pèlerinage sur la terre dévoilera le "mystère d’iniquité". »

 

Monseigneur Lefebvre

- Je ne comprends pas. A partir de ce petit bout de texte, vous êtes en train de me dire que la royauté sociale du Christ par son Église ne va pas triompher sur la terre ? Vous comprenez qu’on ne peut vous suivre. Jésus est très net là-dessus (Matthieu 16, 18) : « Les portes de l’enfer ne l’emporteront pas sur elle. » Décidément, ce Concile Vatican II rend fous ses adeptes. Voilà maintenant qu’ils aspirent à l’échec…

 

Père Marie-Dominique Philippe

- Votre réaction est naturelle. Et vous avez un grand exemple avant vous : Simon-Pierre ! Il ne voulait pas que Jésus monte à Jérusalem pour y mourir. Il le faisait par une vraie amitié humaine lorsqu’il disait à Jésus (Matthieu 16, 22) : « Dieu t'en préserve, Seigneur! Non, cela ne t'arrivera point ! » En cela, il tentait Jésus plus fortement encore que s’il avait été Satan. Il visait une victoire humaine par des moyens humains. Et c’est pour cela que Jésus réagit si fortement (Matthieu 16, 23) : « Passe derrière moi, Satan ! Tu me fais obstacle, car tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes! »

 

Monseigneur Lefebvre (d’un ton plutôt ironique)

- Alors racontez votre scénario. Ça va être intéressant…

 

Père Marie-Dominique Philippe

- Il faut revenir au début. Vous vous rappelez le projet de Dieu sur nous ? C’est une gloire éternelle. Il va nous proposer de l’épouser, vraiment. Et comme il est un Dieu d’humilité et d’amour, nul ne peut le voir, devenir comme lui, sans mourir en quelque sorte. Il doit en être de même pour l'Église. Et vous vous rappelez comment il a voulu prouver la nature de son amour. A la croix, il se laisse pendre. Des gens passent et ricanent (Matthieu 27, 40) en disant : « Toi qui détruis le Sanctuaire et en trois jours le rebâtis, sauve-toi toi-même, si tu es fils de Dieu, et descends de la croix ! » D’autres, rares, dont Marie, savent ce qui se passe, et pleurent au pied de la croix, debout. Moins de 40 ans plus tard, le Christ est apparu de manière glorieuse cette fois aux ricaneurs devenus confus. Il leur avait annoncé (Marc 14, 62) : "et vous verrez le Fils de l'homme siégeant à la droite de la Puissance et venant avec les nuées du ciel." Quand c'est arrivé, certains de ceux qui l'avaient condamné l’ont beaucoup aimé selon cette parole de Jésus (Luc 7, 47) : « Celui à qui on remet peu montre peu d'amour. » Quant à Marie et aux femmes qui l’écoutèrent, quelle communion, quelle collaboration à la rédemption, quel soutien pour Jésus, même au plan humain.

 

Monseigneur Lefebvre

- J’ajouterais que je connais cette plus que douteuse théologie de l’humilité en Dieu… n'insistons pas...

Et je devine votre scénario. Pour vous l'Église va se livrer à l’Antéchrist. Je le pense comme vous et c'est pour moi ce qui a commencé à se passer avec Vatican II, où certains textes ont mis l'homme avant Dieu et où la liturgie fut tournée vers l'homme et non vers Dieu.

 

Père Marie-Dominique Philippe

- Monseigneur, non, je ne pense pas comme vous. Je pense que Vatican II est justement le Concile qui prépare l'Église à imiter le Christ dans sa mission de kénose. Il lui apprend l'humilité. Il l'invite à prier pour ceux qui ne connaissent pas le Christ. Le Concile ne tourne pas l'Église comme vous le pensez vers le seul homme. Il la tourne vers sa mission éternelle : l'alliance entre Dieu et l'homme. Vous pensez que par le Concile Vatican II, l'Église a failli à sa promesse. Je pense le contraire. Et Jésus ne l'aurais pas permis.

 

Monseigneur Lefebvre

Les hommes se détourneront de Dieu et ricaneront de l’Église. Je lis la suite dans votre texte (Catéchisme de l’Église Catholique, n° 677) : « L’Église n’entrera dans la gloire du Royaume qu’à travers cette ultime Pâque où elle suivra son Seigneur dans sa mort et sa Résurrection. Le Royaume ne s’accomplira donc pas par un triomphe historique de l’Église selon un progrès ascendant mais par une victoire de Dieu sur le déchaînement ultime du mal qui fera descendre du Ciel son Épouse. » C’est inacceptable. Vous vous rendez compte du nombre des damnés, dans cette hypothèse ! Tous ces gens qui arriveraient dans la mort en se révoltant explicitement avec Lucifer. L’Église de Vatican II est visiblement en train de se justifier de ses échecs apostoliques, de l’apostasie des masses.

 

Père Marie-Dominique Philippe

- Mais ces gens ne seront pas damnés (sauf ceux qui le voudront). Le Christ vient pour tous à la onzième heure de leur vie, dans sa gloire, pour les appeler à sa vigne. Et s'ils se convertissent, ils reçoivent la même récompense que nous, la vie éternelle. Ce jour-là, le jour de son retour, Jésus montrera son amour en montrant la gloire de son Sacré-Cœur et en proposant son pardon aux hommes… alors que ceux-ci ne l’attendront même plus. Vous vous rendez compte ! Quelle preuve d’amour, surtout après que leurs cœurs en auront soupé du culte du glacé Dragon que présentera la dernière religion de l’Antéchrist.

 

Monseigneur Lefebvre

- Votre théorie ruine toute la tradition de l’Église. Les Apôtres, depuis le début, ne sont partis évangéliser que parce qu’il savaient qu’un homme qui meurt sans la charité est damné pour l’éternité. Le Concile Vatican II est décidément opposé à toute la Tradition apostolique.

 

Père Marie-Dominique Philippe

- Mais ces gens ne meurent pas sans la charité. Le Christ leur apparaît avant leur mort, dans sa gloire. C’est lui qui se charge de la dernière prédication du salut. (Matthieu 20, 6). Rappelez-vous saint Paul (1 Corinthiens 15, 51) : « Oui, je vais vous dire un mystère : nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons transformés. »

C’est comme cela que s'accomplit, depuis toujours, cette parole attesté en Matthieu 24, 14 : « Cette Bonne Nouvelle du Royaume sera proclamée dans le monde entier, en témoignage à la face de toutes les nations. Et alors viendra la fin. » ...

 

 

 

 

Mais Monseigneur Marcel Lefebvre n’écoutait plus le vieux Dominicain. Il était retourné à ses occupations dans le bureau qu’il occupait à Ecône, au séminaire qu’il avait fondé.

Quant au prêtre dominicain, qui venait de mourir, sa dernière prédication terrestre accomplie, il regarda et vit une porte s’ouvrir, la porte du ciel. C’était une lumineuse entrée juste au-dessus de lui. Il rejoignit Jésus qui l’accueillait.

Quant à Monseigneur Lefebvre, quand il eut compris, il le rejoignit plus tard vers le Ciel.


[1][8] Voir par exemple Apocalypse 9, 15. Ce chiffre d’un tiers, appliqué au malheur, est cité 14 fois dans ce livre.

[2][9] Actes 5, 34.

[3][10] Ce livre a été reconnu canoniquement par l’Église catholique mais certaines confessions chrétiennes le rejettent. Voir Maccabées 2, 4-8.

[4][11] D’après l’abbé Augustin Lemann, L’Antéchrist, 1905.

[5][12] 1 Corinthiens 15, 55.

[6][13] Voir, d’une autre manière Romains 11, 32 : « Dieu a enfermé tous les hommes dans la désobéissance pour faire à tous miséricorde. »

[7][14] Matthieu 22, 25.

[8][15] Apocalypse 22, 3-5.

[9] Il s’agit des habitants musulmans de l’Arabie vers la fin du monde.

[10] Extrait d’une Fatwa d’Oussama Bin Laden.

[11] Comparer avec La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 2, 23.

[12] Comparer avec La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 2, 23.

[13] Comparer avec La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 2, 33.

[14] Comparer avec La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 3, 6.

[15] Librement repris de La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 5, 2.

[16] Comparer avec La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 5, 26, fin.

[17] Librement interprété à partir de La guerre des Juifs contre les Romains, livre 7, 5, 4.

[18] La guerre des Juifs contre les Romains, livre 7, 5, 3.

[19] La guerre des Juifs contre les Romains, livre 2, 23.

[20] La guerre des Juifs contre les Romains, livre 2, 23.

[21] La guerre des Juifs contre les Romains, livre 2, 33.

[22] La guerre des Juifs contre les Romains, livre 3, 6.

[23] La guerre des Juifs contre les Romains, livre 2, 30.

[24] La guerre des Juifs contre les Romains, livre 2, 28, 9.

[25] La guerre des Juifs contre les Romains, livre 5, 35.

[26] La guerre des Juifs contre les Romains, livre 6, 30.

[27] La guerre des Juifs contre les Romains, livre 6, 3, 4.

[28] La guerre des Juifs contre les Romains, livre 5, 4.

[29] La guerre des Juifs contre les Romains, livre 5, 22.

[30] La guerre des Juifs contre les Romains, livre 6, 16.

[31] La guerre des Juifs contre les Romains, livre 6, 26.

[32] La guerre des Juifs contre les Romains, livre 7, 36.

[33] La guerre des Juifs contre les Romains, livre 5, 16.

[34] La guerre des Juifs contre les Romains, livre 5, 2.

[35] La guerre des Juifs contre les Romains, livre 5, 26, fin.

[36][1] …Qui est un saint canonisé. Ses visions et ses prophéties ont de ce fait une certaine autorité, dont le degré, sans rapport évidemment avec celui de la Révélation publique, est précisé en fin d’ouvrage. Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, édition du Seuil, Paris, 1966, 44, 51.

[37] L’anneau du pêcheur, Albin Michel, 1995, p. 226.

[38] Rappelons pour le puriste de la théologie, que je ne cite ce texte de roman qu’au titre d’une belle histoire qui illustre mieux qu’une théorie mon propos.

[39][1] Apparition reconnue canoniquement par l’Église. Les textes cités ont une certaine autorité dont le degré est rappelé en fin d’ouvrage. La béatification de deux des trois voyants montre l’importance que donne l’Autorité apostolique romaine à cet événement.