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J’ai vu qu’on peut prier pour les âmes du purgatoire

La Divine Comédie de Dante illustrée par Gustave Doré. L’enfer, chant XXXII, Les traitres : Le marais glacé de Cocyte.
La Divine Comédie de Dante illustrée par Gustave Doré.
L’enfer, chant XXXII, Les traitres : Le marais glacé de Cocyte.

 

Il ne s’agit pas de deux rêves mais d’un seul rêve. En fait je n’ai fais qu’un seul rêve concernant le purgatoire… J’espère que mon texte ne t’a pas trop dérouté. Si c’est le cas, j’en suis désolée. Je ne sais pas comment l’interpréter. Tourterelle.

 

Je priais et offrais toujours mes souffrances à Dieu pour la conversion des âmes et pour ma propre conversion. Le temps passant, je me demandais si toutes ces souffrances offertes portaient réellement des fruits de conversion. Et je m’endors sur cette pensée n’attendant pas vraiment de réponse.

Or voilà que je me mets à rêver. Je suis dans un lieu étrange privé de toute lumière. Et je marche d’un pas hésitant, espérant que mes yeux s’adapteront à cette noirceur. Peu à peu j’y vois plus clair et j’essaye d’identifier l’endroit où je me trouve. Cela ressemble à une énorme caverne, je ne vois personne, je semble être seule. Je décide de m’aventurer un peu plus loin, question d’explorer les lieux. Je découvre un étang ou un genre de lac de vase (boue). En fait, je ne vois qu’une partie de ce lac qui débouche à l’intérieur de cette caverne. Je m’approche pour regarder de plus près et je vois des formes humaines s’agiter (nager) dans cette vase, comme si leurs corps faisaient partie même de cette boue. Je tente de leur tendre la main pour les secourir mais voilà qu’elles me fuient. Elles ont vraiment très peur de moi et s’éloignent rapidement. Je tente à nouveau de leur tendre la main, mais je sens que cette vase m’attire comme si elle exerçait une force sur moi. Cette vase n’est pas de la vase bien qu’en ayant l’apparence, je dirais davantage une substance faite des impuretés des âmes (vices) et il s’en dégage une odeur de putréfaction. Je m’éloigne pour ne pas tomber dans la boue. Et je tente à nouveau de les secourir avec l’aide de Dieu mais ils me fuient de nouveau. Je m’interroge sur le pourquoi de ce petit manège et une voix intérieur me répond : « Tu ne peux rien faire pour elles. Seules quelques rares âmes (de grande sainteté) pourraient réussir à en secourir quelques-unes mais… Éloigne-toi vite ! »

Je n’insiste pas, parce que l’idée que ces âmes ne puissent être secourues n’arrive pas à pénétrer mon esprit et parce qu’évidement il semble y avoir urgence… Je m’éloigne rapidement.

Je continue mon exploration. Soudainement je vois des personnes, ce sont des adolescents qui s’amusent à ce blesser les uns les autres. Quel jeu étrange ! Ils remarquent ma présence et ils sont vraiment très effrayés. Ils se prennent tous par la main et courent pour se mettre à l’abri dans un minuscule espace que je qualifierais de petite grotte ou d’un trou dans la pierre. À peine y avait-il suffisamment d’espace pour accueillir une ou deux personnes et ils étaient au moins dix à s’y être réfugiés. J’ai remarqué parmi eux un enfant plus jeune, je dirais âgé de quatre ou cinq ans. Je me suis précipitée pour tenter de sauver au moins ce petit enfant ! Enfin je le saisis et tente de l’arracher des mains qui le retiennent prisonnier dans cette grotte. Mais ils m’opposent une force plus grande que la mienne. J’ai bien cru que jamais je n’y arriverais pas ! L’idée me vient d’opposer à leurs forces la force de l’amour. J’explique donc à l’enfant que l’amour existe et qu’il peut être aimé. Et voilà que les adolescents lui disent qu’ils sont sa seule famille et sa seule sécurité. Et pourtant il n’y a aucun amour dans ce petit groupe mais juste de la haine, n’ayant jamais connu ce qu’est l’amour ! Ce petit duel entre l’amour et la haine dure quelques instants. Et enfin l’enfant sort de sa cachette abandonnant son univers sombre pour celui de la lumière. Je le prends par la main et l’emmène vers la sortie de cette immense caverne tout en lui disant que la lumière est à l’extérieur et que cette lumière est de l’Amour.

Tourterelle, décembre 2005

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