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17. Exhortations et reproches aux vivants

Eclairée sur toutes ces choses à la lumière divine, cette âme bénie disait :

Il me vient une envie de crier avec une telle force que sur la Terre tous les hommes en seraient épouvantés. Je leur dirais : malheureux, pourquoi vous laissez-vous aveugler à ce point par le monde ? A cette nécessité si pressante où vous vous trouverez au moment de la mort, vous n’avez aucun souci de vous préparer !

Vous vous abritez tous sous l’espérance de la miséricorde divine. Elle est si grande, dites-vous. Mais vous ne voyez pas que cette bonté de Dieu tournera à votre condamnation puisque c’est contre la volonté d’un si bon maître que vous aurez agi.

[Ce qui signifie qu’une pensée telle que « Je n’ai pas à m’en faire car Dieu est bon, il est miséricordieux, il me pardonnera tous mes péchés avant que je le lui demande » se transformera en « comment ai-je pu tant haïr, tant commettre de péchés contre ce Jésus si incroyablement bon et doux, je suis épouvantablement coupable, je ne mérite aucun pardon, je préfère fuir la présence de cet agneau innocent que j’ai moi-même torturé et cruficié à mort par mes péchés », c’est maintenant qu’il faut lui dire : « je te (vous) demande pardon pour le mal que je (vous) t’ai fait, j’ai confiance en ta miséricorde, viens à mon secours, donne-moi la force de commencer une vie nouvelle dans ta grâce », ce n’est que par pur miracle que certains arrivent à changer de volonté et à vouloir, aux abords de la mort, fuir les péchés qu’ils chérissaient pendant leur vie. Les miracles existent mais ils ne sont pas la règle générale, ils sont l’exception.]

Sa bonté devrait au contraire vous forcer à faire sa volonté tout entière et non pas vous porter à la présomption de faire le mal.

Sa justice ne peut être frustrée, il faut de toute façon qu’elle soit pleinement satisfaite.

Ne t’encourage pas en te disant : je me confesserai, j’aurai ensuite l’indulgence plénière, je serai d’un seul coup purgé de tous mes péchés, et ainsi je serai sauvé.

Prends garde que la confession et la contrition, requises pour l’indulgence plénière, sont bien difficiles à réaliser. Si tu en avais conscience, tu tremblerais de terreur ; tu serais plus assuré de ne l’avoir pas que de l’avoir.

Sainte Catherine de Gênes, Traité du Purgatoire, XVe siècle.

 

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