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Lc  4  42-44

S. Chrys. Après avoir fait un nombre suffisant de miracles en faveur du peuple, le Seigneur devait se retirer, car les miracles paraissent plus grands après le départ de celui qui les a faits, ils proclament plus haut la puissance divine, et font l’office de prédicateurs : « Donc, dit l’Évangéliste, lorsqu’il fut jour il sortit dehors, et s’en alla en un lieu désert, » etc. — Chaîne des Pères Grecs. Il s’en alla dans le désert (d’après saint Marc), et il priait, non pas qu’il eût besoin de prière, mais pour nous donner le modèle d’une prière parfaite. — S. Chrys. (tiré des hom. sur S. Matth.) Malgré tant de miracles éclatants, les pharisiens sont scandalisés de la puissance de Jésus-Christ, tandis que le peuple docile à ses divins enseignements, marchait à sa suite : « Et la foule le cherchait, » etc. Ce ne sont ni les premiers du peuple, ni les scribes qui le cherchent, mais ceux que la noirceur de la méchanceté n’avait pas atteint, et dont la conscience était restée pure. — Chaîne des Pères Grecs. Saint Marc dit que les Apôtres rejoignirent le Sauveur, pour lui dire que le peuple le cherchait ; d’après saint Luc, c’est le peuple lui-même qui vient trouver le Sauveur, mais il n’y a en cela aucune contradiction, car le peuple était venu le trouver à la suite des Apôtres. Le Seigneur éprouvait de la joie de se voir ainsi entouré par la foule, mais il commandait cependant qu’on le laissât aller, car il fallait que d’autres aussi fussent initiés à sa doctrine, parce que le temps de sa présence sur la terre ne devait pas être bien long : « Et il leur dit : Il faut aussi que j’annonce aux autres villes, » etc. Saint Marc dit : « C’est pour cela que je suis venu, » montrant ainsi l’excellence de sa divinité et son anéantissement volontaire. D’après saint Luc, au contraire, le Sauveur aurait dit : « C’est pour cela que je suis envoyé ; » et il exprime ainsi le mystère de son incarnation, et donne le nom de mission à la volonté du Père. L’un dit simplement : « Afin que j’annonce ; » l’autre ajoute : « Le royaume de Dieu, » qui est Jésus-Christ lui-même. — S. Chrys. (comme précéd.) Considérez ici que le Sauveur pouvait attirer à lui tous les hommes, en demeurant dans le même endroit ; cependant il ne le fit point, pour nous donner l’exemple d’aller à la recherche de ceux qui périssent, comme le pasteur court après la brebis perdue, comme le médecin va lui-même visiter ses malades ; car sauver une seule âme, c’est mériter le pardon de bien des fautes : « Et il prêchait dans les synagogues de Galilée. » Il fréquentait les synagogues, pour leur prouver qu’il n’était pas un séducteur, car s’il eût recherché constamment les lieux inhabités, ils l’eussent accusé de vouloir se dérober à la connaissance des hommes.

Bède. Si le coucher du soleil est une figure allégorique de la mort du Seigneur, le retour du jour est un symbole de sa résurrection ; le peuple des croyants le recherche à la clarté de cette lumière, et après l’avoir trouvé dans le désert des nations, il l’entoure et cherche à le retenir, dans la crainte qu’il ne lui échappe, explication d’autant plus probable que ce fait se passa le premier jour après le sabbat, qui fut le jour de la résurrection du Sauveur.

Saint Thomas d’Aquin, Glose continue des Évangiles. La chaîne d’or, ouvrage rédigé de 1263 à 1264.
Trad. par l’abbé J.-M. Peronne, Librairie Louis Vivès, 1868.

 

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