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Lc  1  48

Parce qu’il a regardé l’humilité de sa servante, et désormais toutes les générations me diront bienheureuse.

S. Grég. (ou Isid., Ch. des Pèr. gr.) Marie fait connaître la cause de la gloire qu’elle rend à Dieu, et de ses divins transports : « Parce qu’il a regardé l’humilité de sa servante, » c’est-à-dire ; c’est lui qui le premier a jeté les yeux sur moi contre mon espérance, j’étais contente de mon humble condition, et maintenant Dieu me choisit pour l’accomplissement d’un dessein vraiment ineffable, et m’élève de la terre aux cieux. — S. Augustin. (Serm. sur l’Assomp.) O véritable humilité qui a mérité d’enfanter un Dieu à la terre, de rendre la vie aux pauvres mortels, de renouveler les cieux, de purifier le monde, d’ouvrir le paradis, et de rendre à la liberté les âmes des hommes ! L’humilité de Marie est devenue comme une échelle céleste dont Dieu s’est servi pour descendre sur la terre. Car que signifient ces paroles : « Il a regardé, » c’est-à-dire : « il a approuvé ? » Il en est beaucoup qui paraissent humbles aux yeux des hommes, mais Dieu ne daigne pas jeter les regards sur leur humilité ; car s’ils étaient sincèrement humbles, leur unique désir serait non pas d’être loués eux-mêmes, mais de voir Dieu loué par tous les hommes, et leur esprit chercherait non dans ce monde, mais en Dieu ses transports et sa joie. — Origène. (hom. 8.) Mais qu’y avait-il donc de si humble et de si bas dans celle qui portait le Fils de Dieu dans son sein ? Il faut remarquer ici que l’humilité dans la sainte Écriture est la vertu à laquelle les philosophes donnent le nom de modestie. Nous pouvons nous-mêmes la définir par une périphrase en disant qu’on est humble, lorsqu’on n’est pas enflé d’orgueil, et qu’on s’abaisse volontairement. — Bède. C’est parce que Dieu a daigné jeter les yeux sur son humilité, que tous la proclament bienheureuse : « Et désormais toutes les générations me diront bienheureuse. » — S. Athan. (Ch. des Pèr. gr.) Et en effet, si au dire du prophète (Is 31, selon les 70) ceux-là sont bienheureux qui ont des enfants dans Sion et leur famille dans Jérusalem, que dirons-nous du bonheur de la divine et très-sainte Vierge, qui est devenue la mère du Verbe fait chair ? — S. Grég. (ou Métaphraste, Ch. des Pèr. gr.) Si elle se proclame bienheureuse, ce n’est point par un sentiment de vaine gloire ; et comment l’orgueil aurait-il pu trouver accès dans celle qui s’est appelée la servante du Seigneur ? C’est donc par une inspiration de l’Esprit saint, qu’elle prédit ses destinées futures. — Bède. C’est par l’orgueil de notre premier père, que la mort était entrée dans le monde ; il était juste que les voies qui conduisent à la vie nous fussent ouvertes par l’humilité de Marie. — Théophile. Elle dit : « Toutes les générations, » non seulement Elisabeth, mais toutes les nations qui doivent un jour embrasser la foi.

Saint Thomas d’Aquin, Glose continue des Évangiles. La chaîne d’or, ouvrage rédigé de 1263 à 1264.
Trad. par l’abbé J.-M. Peronne, Librairie Louis Vivès, 1868.

 

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