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Lc  11  21-23

S. Cyrille. (Ch. des Pèr. gr.) Notre-Seigneur voulant confondre ses accusateurs par le nombre et l’évidence des raisons, emploie une comparaison des plus claires, pour prouver à ceux qui ne veulent pas fermer obstinément les yeux, qu’il a triomphé du prince de ce siècle par la puissance qui lui est naturelle : « Lorsque le fort armé garde sa maison, » etc. — S. Chrys. (hom. 42, sur S. Matth.) Il appelle le démon le fort armé, non qu’il tienne cette force de sa nature, mais pour exprimer la tyrannie qu’il exerçait depuis si longtemps par suite de notre faiblesse. — S. Cyrille. (Jn 12.) En effet, avant l’avènement du Sauveur, il se jetait avec une violence inouïe sur les troupeaux qui n’étaient pas à lui, mais à Dieu, comme pour les emmener dans sa propre bergerie.

Théophile. Les armes du démon sont les différentes espèces de péchés dans lesquelles il mettait toute sa confiance pour asservir les hommes à son empire. — Bède. Sa maison, c’est le monde entier qui est fondé sur le mal, (1 Jn 5, 19), et sur lequel le démon régnait en maître, jusqu’à l’avènement du Sauveur, parce qu’il habitait sans opposition dans le coeur des infidèles, mais il a été vaincu par la puissance bien supérieure de Jésus-Christ, qui a délivré les hommes de son esclavage, et l’a honteusement chassé : « Mais il en survient un plus fort que lui, » etc. — S. Cyrille. C’est en effet lorsque le Verbe du Dieu très-haut, source de toute puissance, et le Seigneur des vertus (cf. Ps 23, 10 ; 47, 9 ; 58, 6 ; 79, 19. 20 ; 83, 2, 4, 9, 13 ; 88, 9), a daigné se faire homme, qu’il s’est emparé du démon, et lui a enlevé ses armes. — Bède. Ses armes sont la ruse, les fourberies, le mensonge, que met en oeuvre sa méchanceté ; ses dépouilles sont les hommes qu’il trompe et séduit. — S. Cyrille. En effet, ceux qu’il retenait depuis longtemps dans les liens de l’ignorance de Dieu et de l’erreur, ont été appelés par les saints Apôtres à la connaissance de la vérité, et offerts à Dieu le Père, par la foi qu’ils avaient en son Fils. — S. Basile. (Comment. sur Is 18.) On peut aussi entendre par ces dépouilles qu’il a distribuées, les anges fidèles, qu’il a préposés à la garde des hommes. — Bède. Jésus-Christ vainqueur a distribué les dépouilles, (ce qui est le propre des triomphateurs), lorsqu’il a mené captive la captivité elle-même, et répandu ses dons sur les hommes, en établissant les uns apôtres, les autres évangélistes, ceux-ci prophètes, ceux-là pasteurs et docteurs. (Ep 4.)

S. Chrys. (hom. 42.) Le Sauveur donne enfin une quatrième réponse, en ajoutant : « Celui qui n’est pas avec moi, est contre moi, » paroles dont voici le sens : Je veux donner les hommes à Dieu, Satan veut le contraire ; comment donc celui qui, loin de se joindre à moi, dissipe ce qui m’appartient, pourrait-il s’entendre avec moi au point de joindre ses efforts aux miens pour chasser les démons ? « Et celui qui n’amasse point avec moi, dissipe au lieu d’amasser. » — S. Cyrille. C’est-à-dire : Je suis venu pour réunir les enfants de Dieu que le démon avait dispersés, et Satan qui n’est pas avec moi, s’efforce de disperser de nouveau ceux que j’ai cherché à recueillir et à sauver. Comment donc. celui qui s’oppose à tous mes desseins, pourrait-il me communiquer son pouvoir ? — S. Chrys. (hom. 42.) Si donc on est ennemi quand on refuse de joindre ses efforts à ceux d’un autre, à plus forte raison quand on y met obstacle. Le Sauveur semble aussi avoir en vue les Juifs dans cette allégorie, et il les range avec le démon, parce qu’eux aussi se déclaraient contre lui, et dispersaient ceux qu’il rassemblait.

Saint Thomas d’Aquin, Glose continue des Évangiles. La chaîne d’or, ouvrage rédigé de 1263 à 1264.
Trad. par l’abbé J.-M. Peronne, Librairie Louis Vivès, 1868.

 

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