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Jn  3  14-15

S. Chrys. (hom. 27.) Le Sauveur vient d’exposer les grands bienfaits du baptême, il en découvre maintenant la cause, c’est-à-dire la croix : « Et comme Moïse a élevé le serpent, » etc. — Bède. Il fait titrer ce docteur de la loi mosaïque dans le sens spirituel de cette loi, et il lui rappelle un fait de l’ancienne histoire de sa nation qu’il lui présente comme la figure de sa passion et du salut du genre humain. — S. Augustin. (du bap. des enf., 32.) Un grand nombre d’Israélites moururent par suite des morsures des serpents ; ce fut donc par ordre du Seigneur, que Moïse éleva dans le désert un serpent d’airain, et ceux qui le regardaient étaient aussitôt guéris. Ce serpent élevé, c’est le symbole de la mort de Jésus-Christ, avec cette particularité que c’est en qui produit le mal qui devient ici le signe de ce qui doit la réparer. C’est le serpent, en effet, qui a été l’auteur de la mort, en persuadant à l’homme le péché qui a été la cause de sa mort. Or, Notre-Seigneur n’a point transporté dans sa chair le péché qui était le venin du serpent, mais seulement la mort. Ainsi sa chair qui n’avait que la ressemblance du péché a souffert la peine séparée du péché, pour détruire dans la vraie chair du péché et la peine et la faute.

Théophile. Considérez maintenant le rapport de la figure à la vérité. Ce serpent d’airain avait la forme d’un serpent sans en avoir le venin, et c’est ainsi que Notre-Seigneur est venu avec la ressemblance de la chair de péché, mais sans le moindre péché. Il a été élevé, c’est-à-dire suspendu dans les airs, pour sanctifier l’air après avoir sanctifié la terre par les qu’il y avait imprimés. On peut encore entendre par cette élévation la gloire de Jésus-Christ ; car cette élévation de la croix sur laquelle il a été attaché, est devenue la gloire du Sauveur. Il veut être jugé par les hommes, et la sentence qu’ils prononcent contre lui devient le jugement qu’il porte lui-même contre le prince du monde. Adam a été soumis justement à la mort, parce qu’il a péché, mais le Seigneur, en souffrant injustement la mort, a triomphe de celui qui l’avait livré à la mort et a délivré ainsi Adam de la mort. Mais le démon s’est trouvé complètement vaincu ; car il n’a pu inspirer au Sauveur attaché sur la croix aucun sentiment de haine contre, ceux qui crucifiaient ; au contraire, son amour pour eux semblait s’en accroître, et le portait à prier son Père pour eux. C’est ainsi que la croix de Jésus-Christ est devenue son exaltation et sa gloire. — S. Chrys. (hom. 27.) Notre-Seigneur ne dit pas : Il faut que le Fils de l’homme soit suspendu, mais : « Il faut qu’il soit élevé, » cette dernière expression est plus convenable, et le Sauveur s’en sert pour montrer le rapport intime de l’Ancien Testament avec le Nouveau, nous apprendre que ce n’est point malgré lui qu’il a souffert la mort, et que cette mort a été pour un grand nombre un principe de vie et de salut.

S. Augustin. (du bapt. des enf.) Ceux qui regardaient le serpent d’airain élevé dans les airs, étaient guéris de la maladie, et délivrés de la mort ; de même celui qui reproduit en lui la ressemblance de la mort de Jésus-Christ en croyant en lui et en recevant le baptême, est délivré tout à la fois du péché par la justification, et de la mort par la résurrection. C’est ce que le Sauveur exprime par les paroles suivantes : « Afin que tout homme qui croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. » Quel besoin pour l’enfant de reproduire en lui la mort de Jésus-Christ par le baptême, si son âme n’était point infectée par la morsure du serpent ?

S. Chrys. (hom. 27.) Il n’est pas sans intérêt de remarquer que Vôtre-Seigneur jette comme un voile sur sa passion, pour ne point répandre la tristesse dans l’âme de celui qui l’écoutait ; mais il parle ouvertement du fruit de sa passion ; car si ceux qui croient au crucifié ne périssent pas, à plus forte raison celui qui a été crucifié ne doit point périr.

S. Augustin. (Traité 12 sur S. Jean.) Il y a cette différence entre la figure et la réalité, que les Israélites étaient guéris de la mort pour cette vie temporelle, tandis que les autres le sont pour la vie éternelle.

Saint Thomas d’Aquin, Glose continue des Évangiles. La chaîne d’or, ouvrage rédigé de 1263 à 1264.
Trad. par l’abbé J.-M. Peronne, Librairie Louis Vivès, 1868.

 

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