Accueil  >  Bibliothèque  >  La Chaîne d’or  >  Évangile selon saint Jean  >  chapitre 3, verset 13

Jn  3  13

S. Augustin. (Du bapt. des enfants, 1, 31.) Après avoir relevé l’ignorance de ce pharisien qui s’élevait au-dessus des autres à cause de son titre de docteur, et blâmé l’incrédulité de ceux qui refusent de recevoir le témoignage de la vérité, Notre-Seigneur ajoute qu’il en est cependant qui croiront malgré l’incrédulité des autres, et à cette question : « Comment cela peut-il se faire ? » il répond : « Et personne n’est monté au ciel que celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme qui est dans le ciel, » paroles dont voici le sens : L’effet de la génération spirituelle est de rendre les hommes célestes de terrestres qu’ils étaient, grâce qu’ils ne peuvent obtenir qu’en devenant mes membres, de manière que celui qui monte soit le même qui est descendu, c’est-à-dire que Notre-Seigneur regarde son corps ou son Eglise, comme lui-même. — S. Grég. (Moral,, 27, 11.) Comme nous sommes devenus une seule chose avec lui, il remonte seul avec nous dans le ciel d’où il est descendu seul en lui-même ; et ainsi celui qui reste toujours dans le ciel, ne cesse de monter tous les jours dans le ciel. — S. Augustin. (Du bapt. des enfants.) Bien que ce soit sur la terre qu’il soit devenu Fils de l’homme, il n’a point jugé indigne de sa divinité qui est descendue jusqu’à nous de porter le nom de Fils de l’homme, tout en restant dans le ciel, de même qu’il a honoré son humanité du nom de Fils de Dieu, car l’unité de personne qui existe entre les deux natures fait qu’il n’y a qu’un seul Christ et fils de Dieu qui s’est rendu visible sur la terre, de même que le Fils de l’homme demeurait dans les deux. La foi a des mystères plus incroyables, prépare à croire des vérités moins difficiles ; car si la nature divine si éloignée de nous a pu cependant s’unir à la nature humaine, de manière à ne former qu’une seule personne ; il est bien plus facile de croire que les hommes sanctifiés ne fassent qu’un avec le Fils de Dieu fait homme, et que tandis que tous montent au ciel par un effet de sa grâce, il monte lui seul au ciel d’où il est descendu.

S. Chrys. (hom. 27.) Ou bien encore, comme Nicodème l’avait abordé en lui disant : « Nous savons que vous êtes un docteur envoyé de Dieu, » Notre-Seigneur veut détruire l’idée qui faisait de lui un maître à la manière des nombreux prophètes qui avaient paru sur la terre, et c’est pour cela qu’il ajoute : « Et personne n’est monté au ciel que celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme qui est dans le ciel. » — Théophile. Lorsque vous entendez dire que le Fils de l’homme est descendu du ciel, n’allez pas croire que la chair elle-même en est descendue, c’est là une erreur des hérétiques qui enseignaient que le Christ avait pris son corps dans le ciel, et n’avait fait que passer par le sein de la Vierge. — S. Chrys. (hom. 27.) La dénomination de Fils de l’homme ici ne comprend pas seulement la chair du Sauveur, mais désigne toute sa personne par celle des deux natures qui est inférieure. Maintes fois Notre-Seigneur la désigne tout entière sous le nom de sa divinité, ou sous celui de son humanité. — Bède. Qu’un homme descende sans vêtements du sommet d’une montagne dans une vallée, et qu’il remonte sur cette montagne après s’être revêtu de ses habits et de ses armes, on pourra dire avec raison que celui qui remonte est le même qui est descendu.

S. Hil. (De la Trin., 10.) Ou bien encore, entant qu’il est descendu du ciel, il est le principe de sa conception dans le sein de Marie, car ce n’est pas d’elle-même qu’elle a donné naissance au corps du Sauveur, bien qu’elle ait contribué pour toute la part naturelle à son sexe, nu développement et à l’enfantement de ce corps. Or, il est devenu le Fils de l’homme par suite de la chair qu’il a prise dans le sein de la Vierge. Il est dans le ciel en vertu de cette nature divine et immuable dont l’infinité ne fut jamais resserrée dans les limites étroites d’un corps matériel, mais qui, tout en demeurant par la puissance du Verbe, sous la forme d’un serviteur, ne laissa pas comme maître du ciel et de la terre d’être présent par son immensité dans tontes les parties de ce vaste univers. Il est donc descendu du ciel, parce qu’il est le Fils de l’homme, et il est dans le ciel, parce que le Verbe en se faisant chair n’a point perdu sa nature de Verbe de Dieu. — S. Augustin. (Traité 12.) Vous êtes surpris qu’il soit à la fois sur la terre et dans le ciel, mais il communique le même privilège à ses disciples. Ecoutez, saint Paul : « Notre vie, dit le grand Apôtre, est dans les cieux. » Or, si saint Paul qui n’était qu’un homme vivait à la fois sur la terre et dans les cieux, le Dieu du ciel et de la terre ne pouvait-il pas être en même temps dans le ciel et sur la terre ? — S. Chrys. (hom. 27.) Voyez comme ce qui nous parait élevé est indigne de la grandeur du Fils de Dieu. Non-seulement il est dans le ciel, mais il remplit tout de son immensité. Cependant il condescend à la faiblesse de celui à qui il parle, et il l’élève peu à peu à des idées plus sublimes.

Saint Thomas d’Aquin, Glose continue des Évangiles. La chaîne d’or, ouvrage rédigé de 1263 à 1264.
Trad. par l’abbé J.-M. Peronne, Librairie Louis Vivès, 1868.

 

Plan du site    |    Contact    |    Liens    |    Chapelle