Accueil > Bibliothèque > Un entretien… > Tome 2 : L’humilité de Dieu > Jésus ressuscité
Daria Klanac : Jésus est né, il a vécu et il est mort, c’est certain. Pour quelles raisons mettons-nous en cause sa Résurrection ?
Arnaud Dumouch : Quand on regarde les différents courants de la pensée humaine, on s’aperçoit que certains remettent en cause la divinité de Jésus, d’autres son humanité, d’autres sa mort sur la croix. C’est le cas des musulmans. Ils disent qu’il ne peut pas être mort sur la croix parce que Dieu ne laisse aucun prophète mourir comme cela et que, forcément, c’est quelqu’un d’autre qui est mort à sa place. D’autres nient sa Résurrection. Quand on est chrétien, on garde tous les mystères qu’on a en commun avec tous les chrétiens fidèles, protestants, catholiques et orthodoxes. On sait que Jésus est vraiment Dieu et vraiment homme. Il a une nature humaine complète, ce qui veut dire qu’il a une volonté divine, une volonté humaine, une intelligence divine, une intelligence humaine et pourtant il ne fait qu’une seule personne, la personne du Verbe incarné. On ajoute à cela, qu’il a vécu aussi la joie. La souffrance n’est pas le seul moyen par lequel Dieu façonne notre cœur sur terre. Il y a de grands moments de joie qui ont duré pour lui trente ans. Ensuite, ce sont les Mystères lumineux, il a enseigné. La parole est très importante. Il a expliqué ce qu’il allait faire, puis il a vécu les Mystères douloureux, qui en eux-mêmes n’apportent rien s’ils ne sont pas mis en rapport avec les Mystères glorieux, c’est-à-dire la Résurrection.
La douleur en elle-même est un mal et si elle a un sens à travers Jésus Christ, c’est parce qu’elle conduit à la résurrection, à la vie éternelle, à la vision béatifique.
D. Klanac : Mais il y a là beaucoup de divisions autour de ces mystères !
A. Dumouch : Je pense que l’intelligence humaine est sans doute sous l’influence du diviseur, c’est pour cela qu’on remet en cause une chose ou l’autre. Le Diable est celui qui divise, qui sépare ce que Dieu a uni. Il ne faut jamais séparer joie, lumière, douleur, gloire, tout cela fait le mystère de Jésus.
Ceux qui ne croient pas que Jésus est un vrai homme et qui nient sa mort sur la croix, nieront aussi sa Résurrection. Ceux qui ne croient pas qu’il est mort sur la croix, comme les musulmans, nient évidemment sa Résurrection et ceux qui croient qu’il n’est qu’un homme nient sa résurrection, puisqu’un homme ne peut pas ressusciter. Il est si difficile de croire pour nos jeunes, parce que croire présuppose faire confiance et que l’hypertrophie du sens critique ne facilite pas l’entrée de Dieu à travers une connaissance fondée sur la confiance. Avoir une intelligence critique est une très bonne qualité, seulement elle peut faire passer l’homme à côté du souffle discret de Dieu qui donne la foi. Celui qui croit a les mêmes souffrances que celui qui ne croit pas, à la différence que le croyant sait où il va.
Pour soulager cette douleur ultime qui frappe actuellement trop de nos contemporains, pour faire face à cette douleur du désespoir mystique, à l’absence de sens à la vie, je pense que Dieu donne de plus en plus des petits signes matériels, comme le Saint-Suaire, dont la datation, au carbone 14 indiquait que c’était un faux du Moyen Âge, vient vraiment d’être remise en cause. On s’est tout simplement aperçu que le suaire avait été ravaudé au Moyen Âge et que c’était ce tissu ravaudé que l’on avait coupé pour effectuer les tests. Les scientifiques se rendent compte de plus en plus, ce qui est reconnu pratiquement universellement, que le Saint-Suaire, c’est l’icône du Christ qui est mort et qui est ressuscité. Je ne dis pas que c’est un article de foi. L’instant où la « photographie » prend sur le linceul, c’est sans doute l’instant de la lumière de la Résurrection.
Nous devons être certains qu’à l’heure de la mort, Jésus saura montrer à ceux qui ne croient pas que la foi en la Résurrection n’est pas un mythe, mais la réalité. Alors, ils croiront.
Arnaud Dumouch et Daria Klanac, Un entretien pour notre temps, Montréal, 2012.