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PREMIÈRE PARTIE : L’ORIGINE DE L’ISLAM EXPLIQUÉE AUX CHRÉTIENS
 
 
CHAPITRE 1

L’islam a-t-il une origine divine ?

Les contradictions entre les croyances chrétiennes et musulmanes

L’islam est numériquement la plus grande religion du monde après le christianisme avec plus d’un milliard de fidèles.

Les plus grandes masses sont formées par les Pakistanais (240 millions), les Indonésiens, les Arabes, les Iraniens, les Africains noirs, les Turcs, les républiques du Caucase.

Au premier regard, à partir d’une connaissance sommaire de la foi des musulmans, le chrétien serait tenté de répondre : « Non, l’islam n’est pas d’origine divine. Cela n’est pas possible. L’islam enseigne en effet clairement des hérésies concernant en particulier le mystère de Jésus-Christ dont la divinité est niée explicitement. »

Il est possible de résumer ces contradictions dogmatiques avec le christianisme en cinq points de théologie.

Dieu n’a pas de vie trinitaire

Au sujet de la nature de Dieu, de sa vie trinitaire, laissons parler les musulmans eux-mêmes[1] : dans la sourate de la famille d’Imran, et dans les vingt-trois premiers versets, Dieu répond aux chrétiens qui ont prétendu que Dieu avait un Fils. Une députation de Najran s’était rendue chez le Prophète de Dieu : « Ils se mirent à raconter les faussetés qu’ils suivaient, comme la Sainte Trinité des hypostases[2]. Alors Dieu révéla le début de cette sourate : “Dis : C’est un Dieu unique, un Dieu d’une unité absolue, qui n’a pas conçu et n’a pas été conçu, et qui n’a pas d’égal.” » (Sourate de la pureté du dogme)

Il déclare qu’il est l’Unique, n’a pas eu d’enfant (qui n’a pas été conçu), qui n’est pas né d’une chose avant Lui (et qui n’a pas d’égal), qui n’a pas de semblable, car l’enfant ne naît que de deux choses semblables et égales. Dieu est très au-dessus de ces prétentions.

Jésus est homme, seulement homme

Certains chrétiens, pour éviter d’insister sur la contradiction entre les dogmes de l’islam et ceux du christianisme, ont affirmé que Mohamed avait condamné certaines hérésies chrétiennes des premiers siècles mais pas la foi de Nicée-Constantinople. On peut montrer au contraire que le credo de Nicée[3] était connu et réfuté. Il était considéré comme l’une des multiples branches de l’hérésie chrétienne.

Dieu le Très-Haut dit :

« Ce ne sont que des infidèles ceux qui disent que Dieu est le Messie, fils de Marie. Demande-leur : “Qui aurait pu empêcher Dieu, s’il avait voulu anéantir le Messie, fils de Marie, sa mère et l’humanité tout entière ? N’est-ce pas à Dieu qu’appartient l’empire des cieux et de la terre et de l’espace qui les sépare ? Il crée ce qu’il veut et Sa puissance s’étend à l’univers.” »[4]

« Ce sont des infidèles ceux qui disent que Dieu est la troisième personne de la trinité. Non, il n’y a qu’un Dieu. S’ils ne renoncent pas à un tel langage, un châtiment douloureux les atteindra. Pourquoi ne viennent-ils pas à Dieu et n’implorent-ils pas Son pardon ? Dieu, le clément et le Miséricordieux ? Qu’est-ce que le Messie, le fils de Marie, sinon un prophète, comme tant d’autres qui l’ont précédé ? »[5]

Dieu dit :

« Ô gens d’Écriture, n’exagérez pas dans votre religion. Ne dites que la vérité à propos de Dieu. La vérité, c’est que le Messie, Jésus, fils de Marie, a été le Prophète de Dieu et Son messager (verbe), qui a été déposé dans Marie. C’est une âme créée par Dieu directement.»

Ce refus de la divinité du Christ ne devrait-il pas contraindre un chrétien à affirmer l’impossibilité d’une origine divine de l’islam ? D’après saint Jean[6], « Le voilà l’Antéchrist : il nie le Père et le Fils. Quiconque nie le Fils ne possède pas non plus le Père. »

Nous verrons qu’il faut être plus prudent et qu’il y a un mystère qui sous-tend cette religion.

Jésus n’est pas mort sur la croix

Dans la lignée de ce dogme de l’islam, d’autres points essentiels de la foi chrétienne sont niés comme la mort et la résurrection de Jésus. Le Coran[*] le dit :

« Dieu dit aussi : “Les juifs ont été punis pour avoir dit : « Nous avons tué le Messie, Jésus, fils de Marie, messager de Dieu » Non, ils ne l’ont pas tué, non, ils ne l’ont pas crucifié. Mais quelqu’un lui ressemblant l’a été à sa place. Et ceux qui ont discuté sur ce point eux-mêmes étaient dans le doute, ils n’avaient que des hypothèses. En vérité, ils ne l’ont pas tué. Dieu l’a élevé à Lui. Et Dieu est puissant et sage. Il n’est pas un homme d’Écriture qui ne croira à Jésus avant de mourir. Et, au jour de la Résurrection, Jésus se dressera en témoin contre eux.” »[7]

Jésus n’a pu mourir, car il est inconcevable pour un musulman que Dieu livre son ami fidèle à une mort indigne. Le texte juif d’Isaïe sur le serviteur sacrifié est étranger à l’islam :

« Il était sans beauté ni éclat pour attirer nos regards, et sans apparence qui nous eût séduits ; objet de mépris, abandonné des hommes, homme de douleur, familier de la souffrance, comme quelqu’un devant qui on se voile la face, méprisé, nous n’en faisions aucun cas. Or ce sont nos souffrances qu’il portait et nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous le considérions comme puni, frappé par Dieu et humilié. Mais lui, il a été transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos fautes. Le châtiment qui nous rend la paix est sur lui, et dans ses blessures nous trouvons la guérison. »[8]

La charité, amitié avec Dieu, est une imagination blasphématoire

La conséquence directe de tout cela est que l’islam orthodoxe[9] nie la possibilité même de la charité. Dieu ne peut être aimé comme un égal, c’est-à-dire à travers une amitié, car il est le Tout-Autre. C’est un blasphème horrible que l’homme puisse s’élever au niveau de Dieu en prétendant que Dieu s’est abaissé au niveau de l’homme. La vraie position de l’homme devant Dieu, la seule qui est juste, est celle du serviteur (muslim en arabe). Il ne convient pas de rester debout devant Dieu comme le font les chrétiens qui prient sans se prosterner devant lui. Fondamentalement, l’islam se proclame la religion du serviteur fidèle, humble, obéissant. Le croyant n’a pas à comprendre. Il doit se soumettre à Dieu, son maître. La question de l’explication de la souffrance ne lui a pas été révélée dans le Coran ? Qu’à cela ne tienne. Un serviteur se soumet « Inch Allah ».

Une parole de Jésus que les chrétiens nomment le Verbe Incarné, permet de comprendre avec précision la différence entre ces deux religions :

« Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous appelle amis, parce que tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître. »[10]

La différence entre elles réside en ce que certains se prétendent amis de Dieu et que d’autres nient que cela soit possible.

Le fait de nier la charité pour un chrétien n’est-ce pas la plus grande des pertes ? Dieu peut-il bénir une telle dégradation de sa Révélation ?

Le paradis ne consiste pas dans la vision béatifique

Une dernière conséquence peut être déduite de tout cela. Les chrétiens croient qu’après la mort, ils verront Dieu face à face. L’Écriture compare ce mystère au mariage d’amour le plus profond. Dans la vision béatifique, c’est la Trinité elle-même : Père, Fils et Esprit Saint, qui vient, telle une colombe au creux d’un rocher, se nicher dans notre intelligence. Elle se fait notre propre pensée et se laisse comprendre dans l’exacte mesure où l’homme le désire par son amour.

Pour l’islam, ce mystère est impossible. L’islam orthodoxe ne peut accepter ce genre de croyance, car Dieu est le Tout-Autre, l’homme son serviteur prosterné. Le paradis musulman est décrit comme un jardin de lumière, en présence de Dieu qui est à jamais vénéré comme le tout autre, par un peuple de serviteurs. Depuis quelque temps, une partie des musulmans se spiritualise. La description du Coran montrant un jardin de délice, une sorte de harem oriental leur paraît de plus en plus une métaphore d’autre chose. Mais cette influence semble venir de la fréquentation des chrétiens et des soufis (division spiritualisante des musulmans).

 

1. Extrait de l’ouvrage Les histoires des prophètes, par l’Imam Aboul-Fida Ismaël Ben Kathir, Éditions Dar el Hker, Beyrouth, Liban. [↩]

2. Des trois relations personnelles en Dieu, le Père, le Verbe et le Saint Esprit. [↩]

3. C’est-à-dire le Je crois en Dieu des chrétiens catholiques, orthodoxes et protestants, tel qu’il est récité à la messe ou au culte. Il fut définit lors des premiers Conciles Œcuméniques (IVe siècle). [↩]

4. Coran, Sourate de la Table, Verset 17. [↩]

5. Versets 72-75 [↩]

6. 1 Jean 2, 22. [↩]

7. Coran, Sourate des femmes. Versets 155-159. [↩]

8. Isaïe 53, 2 ss. [↩]

9. Le soufisme est considéré comme une secte marginale. Son fondateur fut d’ailleurs crucifié car il parlait comme les chrétiens. [↩]

10. Jean 15, 15. [↩]

Arnaud Dumouch, Le mystère de l’islam : prophéties de la Bible et du Coran, Éditions Docteur angélique, Avignon, 2008.

 

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