Accueil  >  Bibliothèque  >  L’heure de la mort  >  2e partie  >  Chapitre 8

DEUXIÈME PARTIE : « … ET À L’HEURE DE NOTRE MORT »
 
 
Chapitre 8

La résurrection des morts et
la formation du nouveau monde

Archangel gabriel annunciate.

 

« Nous ne mourrons pas tous »
La résurrection des morts

L’impassibilité
La subtilité
L’agilité
Clarté

La Vision béatifique et l’enfer
Le monde nouveau

La destruction de la terre et de ses scories
Un nouveau monde physique
Concrètement, y aura-il de la musique ?
Les animaux et les plantes

 

 Sommaire ↑

« Nous ne mourrons pas tous »

(Chose certaine)

Le jour du Seigneur, son retour glorieux visible d’un bout à l’autre de la terre, mettra fin aux naissances et aux morts. La terre telle qu’elle est n’aura plus ni sens ni utilité, les hommes ayant tous sans exception fait leur choix pour l’éternité. Saint Paul raconte ainsi ce qui se produi­ra alors[248] : « Je vais vous dire un mystère : nous ne mourrons pas tous, mais nous serons transformés. En un instant, en un clin d’œil, au son de la trompette finale, car elle sonnera, la trompette, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, les vivants, nous serons transformés. Il faut en effet que cet être corruptible revête l’incorruptibilité, que cet être mortel revête l’immortalité. »[249]

Les paroles de saint Paul sont claires : si nous sommes présents sur la terre au jour du retour du Christ, nous ne mourrons pas. Nous serons tous, sans exception, dispensés de la mort et ce sera le premier cadeau de noces de la part de Dieu. Nous montrerons[250] que les dernières générations de l’humanité seront extrêmement cultivées et spiritualisées, même si elles auront tendance à se donner à un culte antichristique. Leur sensibilité sera affinée, beaucoup plus sensible au vide spirituel. C’est pourquoi la mort n’aura plus vraiment d’utilité. Le règne désespérant de l’Antéchrist et le retour glorieux du Christ seront des événements si puissants qu’ils suffiront à rendre tous les genoux chancelants. Les damnés eux-mêmes seront dispensés de mourir, leur choix final étant parfaitement lucide et définitif.

 Sommaire ↑

La résurrection des morts

(Chose certaine)

La résurrection des morts.

Le monde sera donc peuplé de deux sortes d’humains. Les anciens, ceux qui seront déjà passés par la mort, seront présents. Ils auront accompagné le Christ ou le Démon le jour de la Parousie*. Mais ces personnes-là n’auront pas leur corps de chair. Ils seront face à la dernière génération de l’humanité, bien en chair.

Avant la résurrection de la chair, l’homme est privé d’une partie de son être. Il conserve bien sûr la partie essentielle de son être, son esprit, ses pensées et ses choix profonds. Mais tout semble indiquer qu’il conserve aussi la partie psychique de son être. Il voit, il entend. Il garde malgré la disparition de l’organe du cerveau, avec une acuité très grande, tous les souvenirs sensibles accumulés durant la vie terrestre et que la vieillesse fait parfois oublier. Cette découverte de la survie de la vie sensible est récente en Occident. On la doit aux études du docteur Raymond Moody sur les personnes victimes d’un arrêt cardiaque[251]. Par contre le corps charnel a disparu. Son absence ampute le mort des sens du toucher et du goût qui lui sont liés. Ce manque est très peu gênant. Ceux qui sont déjà au Ciel sont parfaitement heureux. Comment pourrait-il en être autrement puisqu’ils voient Dieu ?

Pourtant Dieu ne nous laissera pas éternellement amputés d’une partie de nous-mêmes. En cet instant, la trompette sonnera[252], dit saint Paul. Cette trompette sym­bolise la voix du Christ. Tout pouvoir lui a été remis par Dieu. L’Esprit Saint qui repose sur lui est décrit dans la Bible comme une trompette ou un tonnerre à cause de sa force[253]. C’est à lui qu’appartient, à travers son humanité, de donner un tel commandement.

Il donnera un ordre à ses anges. Eux, utilisant leur puissance naturelle sur cette matière qu’ils façonnent depuis la création du monde, récolteront de la terre et, à partir de ses éléments, reconstitueront le corps complet, parfait et en pleine jeunesse de tous les morts. Ce sera leur corps à eux, reconstitué précisément mais débarrassé de ses défauts. Les handicapés renaîtront en pleine possession de tous leurs moyens, les trisomiques ne porteront les stigmates de leur handicap que comme une gloire de leur âme plus humble. Chaque mort, en un éclair, réintégrera son propre corps dont elle reconnaîtra chacune des fibres.

Nous ne voulons pas signifier par là que ce corps sera fait avec les mêmes éléments matériels qui ont déjà servis durant notre vie terrestre (atomes et molécules).[254] Nous affirmons que notre corps de ressuscités sera notre vrai corps physique, aussi palpable et capable de manger que celui de Jésus après sa résurrection.

La résurrection de la chair fait partie de la foi. A cela, on pourrait semble-t-il objecter le texte de saint Paul dans sa première lettre aux Corinthiens[255] : « On est semé ici-bas corps psychique, on ressuscite corps spirituel. S’il y a un corps psychique, il y a aussi un corps spirituel... » L’interprétation de ce texte pourrait conduire à affirmer l’apparition d’un corps qui n’est plus fait de matière mais qui, de fait, est celui d’un pur esprit. Les anges eux-mêmes ne se façonnent-ils pas parfois des apparences de corps que l’on peut voir et toucher ?[256] Or les Évangiles ne cessent de nous le rappeler, saint Paul n’a pas voulu dire cela. Jésus prouve à Thomas dans son apparition qu’il a un vrai corps. « Mets ton doigt dans mon côté, ne soit pas incrédule, soit croyant.[257] » Avec son autorité infaillible, l’Église a confirmé qu’il s’agit bien d’une résurrection de la chair, c’est-à-dire des molécules palpables qu’un fantôme ne possède pas. Il s’agira bien de notre corps physique mais il sera, aussi bien pour les saints du Ciel que pour les damnés, débarrassé de tous ses défauts. Ces défauts ne serviront plus à rien puisque notre choix aura été fait. Les damnés et les saints réintégreront la perfection de leur être, pour que chacun puisse vivre comme il le désire, loin de Dieu ou près de lui. Déjà au temps du prophète Daniel, les juifs savaient que tous les morts sans aucune exception ressusciteraient un jour : « Une multitude, ceux qui dorment au pays de la poussière s’éveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour la réprobation et l’horreur éternelle.[258] » Dieu rendra à chacun son corps, respectant même chez les damnés la liberté qui les a conduits à choisir l’horreur éternelle d’une vie sans amour[259]. Saint Paul, en parlant d’un corps spirituel, voulait signifier que les saints comme les damnés réintégreront leur corps parfaitement soumis et adapté à leur esprit.

Notre corps sera spirituel en ce sens qu’il obéira tout entier à notre esprit. Les damnés eux-mêmes seront dotés de cette liberté à une nuance près : leur esprit sera malade de l’absence de Dieu. Il brûlera de l’intérieur du feu de ce manque. Ainsi, malgré la présence d’un corps doté d’incorruptibilité et parfaitement soumis à leur volonté, ils n’en profiteront pas. Que sert à l’homme d’avoir une santé physique parfaite et un contrôle de son psychisme s’il n’est pas heureux ? Cela se répercutera d’ailleurs dans leur apparence. Leur corps sera doté d’une grande vitalité mais leur visage sera sans cesse déformé par les effets de leur égoïsme choisi. Tout leur malheur viendra de leur esprit orienté vers un choix pervers. Ils ne penseront qu’à eux-mêmes, à leur obsession tendue vers leur propre réalisation, mais ils ne pourront réaliser ce but loin de Dieu qui seul aurait pu les combler. Ils écumeront de colère. Toutes les passions mauvaises seront leur lot quotidien puisqu’ils chercheront le bonheur, c’est-à-dire Dieu, tout en refusant la nature et les conditions de ce bonheur. C’est une contradiction interne, choix de leur liberté, que la Bible appelle « l’horreur ».

Les humbles, quant à eux, recevront de la part de Dieu ce même corps, doté de la même perfection. Mais, pour eux, tout sera surélevé en gloire. Comment pourrait-il en être autrement puisqu’ils verront Dieu ? La Trinité emplira leur esprit, comblant en béatitude tous leurs désirs. En conséquence, leur sensibilité et leur corps seront plus que soumis totalement à leur esprit après le miracle de la résurrection. Ils s’en trouveront glorifiés, c’est-à-dire dotés de pouvoirs venant de Dieu. Des propriétés nouvelles et inimaginables apparaîtront[260]. Saint Thomas d’Aquin, regardant la façon dont se comportait Jésus après sa résurrection, les résume en quatre mots impassibilité, subtilité, agilité et clarté[261].

 Sommaire ↑

L’impassibilité

Elle signifie l’absence de toutes les mauvaises passions comme les tristesses, les angoisses et les peurs, les désespoirs. Elles seront impossibles puisque Dieu et nos prochains seront là. On ne souffrira pas de la damnation des méchants puisque, devenus simples comme Dieu, on respectera leur choix et on se réjouira de leur liberté. Mais toutes les passions positives seront données. Comment pourrait-il en être autrement auprès de Dieu ? Joies et plaisirs sensibles seront le lot quotidien de la vie au paradis. Cela se fera sans aucun retour sur soi, au service exclusif et simple de notre esprit donné à l’amour de Dieu et de notre prochain. A cause de la soumission complète de notre corps à notre esprit, nous n’aurons jamais à lutter contre la tendance égoïste de cette sensibilité. Avant même l’apparition du nouveau monde physique que Dieu construira comme le plus génial des metteurs en scène, il comblera nos sens du spectacle d’une profusion infinie de vie et de beauté. Nous ne pouvons pas imaginer les joies sensibles, les émotions que susciteront la vue, à travers nos yeux de chair[262], du Sauveur, de Marie, la mère de tous nos frères ressuscités et vivant avec nous au paradis. Chaque personne sera comme une vision de lumière, un paradis à elle seule, à chaque fois nouveau et différent de l’autre.

 Sommaire ↑

La subtilité

Elle représente pour saint Thomas la propriété qu’avait le corps ressuscité de Jésus de passer à travers les obstacles matériels. Il en sera de même pour nous. Transfigurée par la Vision de Dieu, devenue déiforme, notre âme recevra la puissance naturelle de dominer chaque parcelle de notre corps, le rendant subtil et capable de contourner de l’intérieur les obstacles des corps composés d’atomes. Comment cela se fera-t-il ? Nous n’en savons rien. Mais la science moderne connaît déjà quelques-unes des propriétés immenses de cette matière créée par Dieu. Il ne s’agit sans doute que de la partie apparente d’un iceberg dont nous découvrirons les potentialités, de l’intérieur, par l’obéissance totale de notre corps.

 Sommaire ↑

L’agilité

L’agilité.

Elle est la capacité qu’aura notre corps à se déplacer, à la vitesse que nous voudrons et au gré des désirs de notre liberté. Pour déplacer un corps physique quel qu’il soit, même s’il est revêtu des propriétés de la lumière, il faut de l’énergie. Nous ne disposerons pas seulement, comme ceux qui auront choisi de vivre loin de Dieu, de la puissante vitalité de notre âme. En effet, en voyant Dieu, en vivant en sa Trinité, nous disposerons à volonté de toute sa puissance. Au moindre de nos désirs, il obéira puisqu’il sera un avec nous. Nous pourrons donc nous déplacer dans l’univers et en visiter tous les recoins, tous les habitants, sans jamais quitter Dieu, à la vitesse de l’instant, de la pensée. La science, à travers Einstein, a démontré les limites de ce qui est propriété naturelle de la lumière. Sa vitesse ne peut en être dépassée mais le temps est une notion relative. Dépasser la vitesse de la lumière, c’est aussi raccourcir le temps. En Dieu, tout cela n’aura plus de sens puisqu’il est un époux tout puissant et partout présent. Il pourra nous transporter, tel l’aigle et sa nichée, à une vitesse qui est hors du temps. A quoi pourra servir cette propriété merveilleuse de notre corps ? A visiter l’univers. On se demande souvent pourquoi Dieu a été si généreux dans sa création. Pourquoi tant de mondes immenses dont nous apercevons le scintillement la nuit ? Le monde nouveau n’a rien à voir avec le misérable aquarium qu’était la terre. Dieu qui est le plus puissant des époux, est capable d’offrir à chacun de ses bien-aimés un univers entier. Nous passerons notre éternité à contempler les merveilles que Dieu a préparé pour nous. Alors rêvons un peu, juste pour s’amuser un instant : il y a davantage de galaxies dans le ciel qu’il n’y a eu d’êtres humains sur la terre. Chaque galaxie est immense au point qu’un rayon de lumière met cent mille ans à la traverser. Nous passerons notre éternité à visiter l’infini, sans jamais quitter la vision de Dieu et la présence de nos frères. Saint Paul écrit[263] : « Nous annonçons ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme, tout ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment. »

 Sommaire ↑

Clarté

La plus belle propriété de notre corps sera sans doute sa clarté. Il ne s’agit pas seulement d’une clarté extérieure comme celle du corps de Moïse après sa rencontre avec Dieu. Il s’agit d’une clarté qui vient de l’intérieur de l’âme, rayonne sur les sensibilités et donne au corps la jeunesse de sa sainteté. Ainsi, plus une âme sera unie à Dieu, plus elle nous paraî­tra jeune et belle. On se demande souvent quel âge auront les ressuscités. La question est mal posée car elle est liée à une biologie d’ici-bas. Dans l’autre monde, être âgé n’aura pas le même sens. Tout le monde, saints comme damnés, aura la pleine vitalité de la jeunesse, mais avec ce je ne sais quoi qui peut rendre un vieillard plus jeune qu’un adolescent. Au sommet de tout, conjointement à Jésus, le corps glorieux de Marie attirera tous les regards. « Sa beauté inégalée ne rivalisera pas avec les beautés uniques de ses en­fants », dit sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Elle paraîtra à la fois intensément jeune et intensément mûre. Elle paraîtra jeune par la pureté, mûre par sa sagesse. Chacun de nos frères constituera un temple du Dieu unique, mais non bâti de main d’homme où la Trinité séjournera sans jamais s’en aller. Un seul élu contemplé ici-bas surpassera tout ce qui a été fait de beau par les artistes depuis que le monde existe. Le plus petit dans le Royaume de Dieu, l’homme le plus imparfait sera si beau que sa contemplation suffirait à dépasser toute la beauté du monde d’ici-bas.

Les damnés, bénéficieront de la même qualité de leur corps. Leur péché transparaîtra à travers leur corps ressuscité. Leur corps sera donc « luisant » de péché. Ils seront vieux. Si un enfant choisit l’enfer, ce sera un enfant vieux.

On pourrait multiplier les descriptions imaginatives (donc bien en deçà de la réalité) des corps ressuscités. Tout ce que pourraient en dire les plus grands poètes ne ferait que contrefaire le mystère. Mieux vaut laisser à Dieu le soin de nous surprendre. Il prépare cette fête depuis l’éternité.

 Sommaire ↑

La Vision béatifique et l’enfer

(Chose certaine)

« L’enfer sera situé dans le même univers mais les damnés s’enfuiront dans les lieux isolés, pour ne jamais rencontrer les saints »

Lieu isolé.
Forêt, par Cristian de León

Lorsque le dernier homme aura achevé de purifier son amour à travers un purgatoire de solitude, tout sera consommé. Il n’y aura plus que deux « demeures » dans l’autre monde, c’est-à-dire deux types d’hommes. Ils sont symbolisés dans l’Écriture par le bon grain et l’ivraie[264]. Il s’agit des habitants du paradis et de l’enfer. Ils ne convient pas d’imaginer cela comme deux mondes physiquement séparés. L’enfer étant un choix de liberté, respecté par Dieu, son lieu est le même que celui du paradis. C’est l’univers entier et ses merveilles. De fait, Dieu donnera aux damnés obstinés en cadeau tout ce qu’ils désirent. Ils recevront la puissance à laquelle ils aspirent. Ils auront la possession de l’univers. Ils pourront y faire ce qu’ils veulent selon le choix de leur liberté. Une seule chose leur sera refusée : la Vision sublime de Celui qui voulait les épouser. Faut-il donc affirmer que les paroles de l’Écriture qui les décrivent condamnés à un étang de feu[265] sont de vaines images ? Il s’agit au contraire d’une triste réalité, pire encore que ce que la lettre du texte laisse imaginer. En effet, à cause de leur méchanceté intérieure, toute cette liberté et puissance se retournera contre eux. Ils ne profiteront de rien. La vue d’une fleur ou de toutes les merveilles créées par Dieu sera source d’allégresse pour les saints[266]. Pour les damnés, elle sera une pointe de plus dans leur cœur envieux. Mais la plus grande souffrance sera pour eux la vue d’un élu. Ils ne supporteront pas la vue de l’humilité et de la gloire qu’elle mérite. Ce sera pour eux un objet de rage qui leur rappellera douloureusement la perte qu’ils auront faite. Ils fuiront donc le plus loin possible, dans les recoins les plus sombres de l’univers. Ils se sépareront à jamais de toute présence vivante et habiteront les lieux déserts. Plutôt que de céder à l’amour et de se repentir, ils rumineront la haine pour toujours.

 Sommaire ↑

Le monde nouveau

(Chose certaine)

Le chapitre 7 a déjà décrit, autant que faire se peut, ce qui fait l’essence même du paradis : « Voir Dieu face à face et ne posséder rien d’autre vaut infiniment plus que posséder l’univers entier et avoir perdu Dieu[267]. » Pourtant, Dieu se prépare à offrir à ses amis, en plus de lui-même, un univers entier. Il ne s’agit pas d’une exagération littéraire. Nous l’avons dit, « selon qu’il est écrit, nous annonçons ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme, tout ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment[268]. » A partir d’ici, nous abordons les grâces supplémentaires que Dieu a préparées[269]. C’est un travail limité. D’incroyables surprises nous attendent. Parmi elles, quelques-unes sont certaines.

Après la résurrection de la chair, l’homme retrouve la plénitude des facultés physiques, le sens du toucher inclus. En toute logique, la présence de ce corps doit s’accompagner de la recréation d’un univers physique qui lui corresponde. A l’heure dite, immédiatement après le retour du Christ, conjointement à la résurrection des morts, il préparera la réalisation de bienfaits inimaginables jusque dans notre sensibilité et notre corps, jusque dans le monde physique qu’il transformera, pour que nous puissions admirer éternellement sa richesse et sa beauté.[270]

Nous ne pouvons nous faire une idée de l’énergie qu’il déploiera pour nous combler. Dieu ressemblera à un fiancé enfin réuni à sa bien-aimée. Il ne sait que faire pour elle. Il se donne à elle et cela suffit. Pourtant, il ajoute toutes les folies que l’amour peut imaginer : des parures somptueuses, des royaumes, des amis, des fleurs, des ani­maux... Dieu se comportera de la même façon, comme un prince des contes, à la mesure de sa toute puissance. Il créera un univers grandiose de telle façon que l’éternité ne nous suffira pas pour le visiter. A vie éternelle de bonheur, Dieu fait corres­pondre un univers infini de beautés.

 Sommaire ↑

La destruction de la terre et de ses scories

(Chose certaine)

Il commencera son oeuvre en détruisant. Saint Pierre nous décrit son action : « Il viendra, le jour du Seigneur, comme un voleur. En ce jour, les cieux se dissiperont avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, la terre avec les oeuvres qu’elle renferme sera consumée[271] ». Comme tous les textes apocalyptiques, ce texte parle en premier lieu de notre mort individuelle. Mais il décrit aussi la fin de notre planète. Dieu ne voudra pas la laisser subsister car elle est souillée tout entière des restes de nos péchés. Rien ne devra demeurer des immenses cités où l’homme a si rarement vécu pour son prochain. Personne ne regrettera les cathédrales gothiques, qui furent construites comme toute œuvre humaine dans un mélange d’orgueil et de sainteté, où l’on priait si mal au temps où Dieu se cachait dans son eucharistie. Personne ne voudra garder les immenses bibliothèques puisqu’on lira les sciences à livre ouvert sur le visage de Dieu et dans la science des anges. Il ne devra rien subsister du monde ancien, pas pierre sur pierre[272], car le monde nouveau le remplacera. Même les oeuvres faites par Dieu pour cette terre disparaîtront. Les textes des Évangiles seront brûlés par le feu dont parle saint Pierre[273] : nous aurons le Christ lui-même, présent devant nos yeux. « Les prophéties ? Elles disparaîtront. Les langues ? Elles se tairont. La science ? Elle disparaîtra. Car partielle est notre science, partielle aussi notre prophétie. Mais quand viendra ce qui est parfait, ce qui est partiel disparaîtra. »[274]

 Sommaire ↑

Un nouveau monde physique

(Chose indécise tant la puissance de Dieu nous dépasse. Au lecteur de juger)

Après la destruction de la terre, Dieu commencera à façonner un nouvel univers. Il s’agira d’un univers physique, tout autant que notre corps, mais adapté à sa nouvelle vie. Il sera donc comme lui éternel, délivré de toute corruption et génération, dispensé de cette loi de désagrégation (l’entropie) qui nous tient actuellement. C’est Dieu lui-même qui, en le soutenant comme il soutiendra notre corps et le dispensera de se nourrir, le rendra incorruptible. Nous comprendrons à cette heure l’utilité des milliards de mondes dont nous apercevons la lumière la nuit par temps clair : il existe des milliards d’étoiles parce que ces mondes sont préparés pour nous après notre résurrection. Nous pourrons les visiter et qui sait ce que Dieu y aura préparé en beauté, nouveauté et féerie ? Ces mondes sont-ils habités par des créatures spirituelles ? Rien dans la révélation ne nous permet de l’affirmer ou de le nier. De grands théologiens ont répondu non à cette question, affirmant que nous étions le centre du monde : la preuve de ce fait leur paraissait sauter aux yeux puisque le Verbe de Dieu s’est fait homme « pour nous ». La réponse est solide au moins en apparence. Mais elle oublie un détail : si le Verbe s’est incarné[275], c’est qu’il est capable de folies d’amour dont personne ne peut soupçonner la limite. Rien ne l’a empêché de créer des anges et de les conduire à la vision béatifique en un instant, dès le premier acte de leur amour pour lui. De même qui peut affirmer en son nom qu’il est certain qu’il n’a pas mis, en chacune des milliards de galaxies, des êtres dotés de vie spirituelle qu’il destine à être nos compagnons de bonheur pour toujours ? Nous ne pouvons savoir avec certitude qu’une chose : s’il les a créés, c’est qu’il veut se donner à eux comme à nous et aux anges, dans le bonheur de sa présence. Comme à nous et aux anges, il ne demandera qu’une condition : humilité et amour offert en retour.

 Sommaire ↑

Concrètement, y aura-il de la musique ?

Tous les arts, toutes les beautés de la terre sembleront ternes en comparaison de la beauté de l’Au-delà. Puisque la beauté est la rencontre vibrante d’un objet et d’une intelligence sensible, puisque tout sera plus lumineux et que la sensibilité sera elle-même surélevée, les musiques du paradis rendront grises toutes les anciennes musiques de la terre. Que sera donc l’art de Jean-Sébastien Bach ressuscité ? Impossible d’en imaginer la qualité, même en écoutant sa musique terrestre. Mais la musique sera bien là.

 Sommaire ↑

Les animaux et les plantes[276]

(Chose indécise. Au lecteur de juger)

« La création tout entière gémit dans l’attente de la révélation des fils de Dieu[277] ».

« Voici que j’établis mon Alliance avec vous et avec vos descendants après vous et avec tous les êtres animés qui sont avec vous : oiseaux, bestiaux, toutes bêtes sauvages avec vous, bref tout ce qui est sorti de l’arche, tous les animaux de la terre[278] ».

Les animaux et les plantes.

Nous allons maintenant traiter d’une question très importante aux yeux des enfants, malheureusement déclarée comme négligeable par des générations de théologiens, excepté ceux de la grande Ecole franciscaine (saint Bonaventure) : que prévoit Dieu pour les animaux ?

Ne vivent-ils pas sur la terre avec nous, mis par Dieu pour notre service ? Leur rôle est multiple. Le plus important semble être leur témoignage involontaire, mais réel de la richesse du Créateur[279]. Mais, à côté de cela, ils nous nourrissent de leur chair, ils font du bien par leur présence aux personnes seules et angoissées, aux enfants en quête d’équilibre. Ils servent de matériel d’expérience et, au moins pour ce qui est des animaux supérieurs, ils font tout cela à travers une vie empreinte de souffrance physique et psychique. Il serait faux de nier la souffrance des animaux, même si elle n’est « que » sensible et si le fait qu’ils n’ont pas d’esprit capable de réfléchir au sens de leur vie, les dispense des souffrances spirituelles.

Jusque dans les années 1970, la philosophie scolastique occidentale affirmait que les animaux ne pouvaient pas survivre après leur mort, dans l’autre monde. « Ils n’ont pas comme nous une partie d’eux-mêmes capable de survivre en absence du corps. Ils disparaissent donc. » De même, ils ne sont pas appelés par Dieu à la vision béatifique : ils n’en ont aucun désir puisque Dieu est Esprit et qu’eux ne sont faits que de chair[280].

Entre temps, la découverte de la N.D.E.[281], modifia considérablement les données. On s’aperçut que, au delà de la logique du philosophe Aristote, la mort ne détruisait pas le « psychisme ». Pour Aristote, l’homme possède trois degrés de vie. Le corps physique, palpable, est composé de chair. Il se décompose à la mort. Le psychisme est le siège des facultés vitales qui nous sont communes avec les animaux. Selon lui, les facultés comme les cinq sens, la mémoire des choses sensibles, l’imagination, l’intuition animale disparaissaient nécessairement avec la destruction du cerveau qui constitue leur organe. Pour lui, seul l’esprit et ses deux facultés propres à l’homme (intelligence des choses immatérielles, volonté libre) survit puisqu’il dépasse l’organe du cerveau.

Or le vécu des mourants montrait tout autre chose. Ils survivaient en dehors de leur corps et ils voyaient, ils entendaient… Depuis plusieurs millénaires les religions anciennes telles que celle de l’Égypte antique ou de l’Inde connaissaient la survie du psychisme humain. Elles affirmaient que les animaux, étant doués eux-mêmes de psychisme, survivaient. Une religion encore plus primitive telle que l’animisme, remontant aux chasseurs-cueilleurs, enseignait des rituels pour s’excuser auprès des « esprits animaux » de la nécessité de les avoir tués à la chasse. De cette manière, les futures chasses n’étaient pas perturbées par l’avertissement des animaux morts aux animaux vivants. Tout ceci indique une tradition profonde et aujourd’hui philosophiquement accessible à la raison[282].

Que deviennent les animaux ? Pour répondre à la question de leur présence dans le monde nouveau, et pour avoir avec certitude la réponse juste, il existe un moyen original mais efficace. Il faut demander à un enfant. Cette méthode théologique ne doit pas faire sourire. Elle est conseillée par le Christ lui-même, puisqu’il affirme que les enfants qui ont su garder une âme d’enfant, ont leur ange qui contemple sans cesse la face du Père[283]. Il faut lui poser la question suivante : « Si tu étais à la place de Dieu et que tu avais le pouvoir de laisser les animaux en vie ou de les ressusciter pour orner le monde nouveau, tout en les rendant incapables de faire du mal aux autres animaux[284], le ferais-tu ? » La réponse fait si peu de doute qu’il est inutile d’insister davantage.

Dieu fera la même chose, pas seulement pour nous mais aussi pour eux afin qu’ils puissent recevoir une compensation et un remerciement sensible pour les souffrances sensibles endurées pour nous sur la terre[285]. Leur paradis à eux ne sera pas la vision de Dieu mais notre présence. Comme cela aurait dû être au paradis terrestre, ils seront attirés par la douceur des saints, comme ils l’étaient déjà par celle de saint François d’Assise ou de saint Antoine de Padoue.

De plus, il convient que les créatures matérielles comme les animaux et les plantes demeurent afin qu’il ne manque rien à la perfection de l’au-delà. En effet, ce monde nouveau verra chaque chose atteindre sa fin qui est Dieu, selon une hiérarchie adaptée au mode de chacun. L’ordre sera fondé sur la charité. Dieu, qui est l’Amour incréée est au sommet. Puis viennent les créatures spirituelles qui participent à la charité, c’est-à-dire les saints. Et le plus élevé d’entre eux, dans cette hiérarchie nouvelle de la Jérusalem céleste, c’est Jésus qui dans son humanité ne fait qu’un avec Dieu. Vient ensuite la Vierge Marie dont l’amour de charité dépasse celui des anges. Elle a reçu une plus grande participation à la gloire. L’ordre des créatures spirituelles, c’est-à-dire des anges et des hommes s’en suit et n’est pas mesuré par la perfection naturelle de chacun mais par sa perfection surnaturelle. Viennent ensuite les êtres qui ne participent pas à la vision de l’Essence divine. Certains en sont exclus par nature, comme les animaux, les plantes et le monde minéral puisque ces réalités sont dépourvues de facultés spirituelles. D’autres réalités sont exclues de la vision béatifique à cause d’un choix de leur volonté. Les damnés constituent les êtres les plus bas, non à cause de leur nature qui dépasse celle du monde matériel mais à cause de leur choix qui les rend inférieurs aux biens qu’ils choisissent. Ainsi voit-on déjà sur la terre des hommes pervertis se comporter d’une manière inférieure aux animaux. Et, par leur existence, ils proclament comme le reste de la création la gloire de Dieu qui laisse chacun libre de se séparer de lui. En conséquence, dans le monde nouveau, aucun des éléments essentiels à sa perfection générale ne manquera[286].

Mais Dieu ne se contentera pas des espèces ayant vécu sur terre, pourtant nombreuses et diverses. Il multipliera à l’envie les merveilles au point que chaque parcelle de l’univers sera... Mais il vaut mieux faire silence. Dieu se prépare[287].

Adoration of the shepherds.

Lorsque nous serons morts à ce monde menteur,
Lorsque la vérité sortira de l’erreur
Comme le jour du fond des ténèbres se lève;
Quand l’ancienne douleur aura fui comme un rêve
Et que tout ce qui fut la gloire d’un vivant
Ne sera plus qu’un peu de cendres dans le vent;
Quand nous serons jugés selon la loi nouvelle,
Inlassables nageurs de la joie éternelle, -
Comme nous sourirons, ô mes chers retrouvés,
Des soucis, des tourments ici-bas éprouvés!
C’étaient donc là, nous dirons-nous, ces grandes peines
Et ces petits plaisirs, toutes ces ombres vaines
Qui nous surent, aux jours de la terre, charmer!
Comme nous savions mal ce que c’est que d’aimer!
Ces paroles de paix qu’un Ange a dévoilées,
Comme nous les tenions, au fond de nous, scellées!
Tel à qui notre coeur refusa le pardon,
Enfant du même Dieu, fils du même limon,
Le voilà rétabli dans sa juste lumière.
O vie et joie, amour et paix, Bonté première!
 
Michel Guimbal, 1918-2005
(Communiqué par Dominique Pillet, 8 janvier 2005)

 

248. 1 Corinthiens 15, 5 ss. [↩]

249. En dépit de 1 Thessaloniciens 4, 17, l’enseignement commun de l’Église était autrefois que tous les hommes mourraient (cf. Romains 5, 12; 1 Corinthiens 15, 22) parce que tous sont pécheurs. Cependant, ce courant traditionnel était essentiellement fondé sur une erreur de traduction dans la Vulgate. Saint Jérôme écrivait, à propos du texte de saint Paul : « Je vais vous dire un mystère : nous mourrons tous. » Cette traduction a pu être rectifiée par la suite. Ce texte affirme donc au sens littéral que ceux qui verront le retour du Christ à la fin du monde ne mourront pas. En confrontant cela aux autres textes qui semblent le contredire, nous pensons qu’il convient de dire ceci : ceux qui seront sauvés mourront tous à eux-mêmes, à leur orgueil et à leur égoïsme, mais la dernière génération sera dispensée de la mort physique. [↩]

250. Du même auteur, La fin du monde. [↩]

251. La vie après la vie, docteur Moody, Robert Laffont, 1977, page 35. [↩]

252. 1 Corinthiens 15, 52. [↩]

253. 1 Rois 19, 12. [↩]

254. Ce serait ridicule et nous savons que la matière ne cesse de varier au cours de notre existence. On dit même qu’elle se renouvelle tous les sept ans. Ce qui fait que ce corps humain est le mien, c’est d’abord mon âme (qui est moi-même, conscient et pensant). C’est aussi le fait que cette âme qui est moi assume mon corps structuré par mon chiffre génétique personnel, porté sur les chromosomes et définitivement fixé dès ma conception. A l’intérieur de ce chiffre, certains défauts ne constituent pas essentiellement notre être physique et peuvent être guéris en nous laissant semblables à nous-mêmes. La pratique traditionnelle du culte des reliques des saints n’a donc plus aujourd’hui le sens matériel d’autrefois. Il possède un sens plus spirituel signifiant précisément ceci : « A la fin du monde, Dieu te rendra ton corps. Ce ne sera pas le corps d’un autre mais le tien, substantiellement. Peut-être prendra-il ces atomes et ces molécules qui sont furent matériellement tiennes à tel moment de ta vie. Peut-être pas. Là n’est pas l’essentiel. » L’intelligence de la foi a progressé sur ce point. C’est pourquoi l’Église autorise l’incinération des cadavres depuis le Concile Vatican II. [↩]

255. 1 Corinthiens 15, 44-49. [↩]

256. Voir le livre de Tobie. [↩]

257. Jean 20, 27. [↩]

258. Daniel 12, 2. [↩]

259. Nous verrons ultérieurement à quoi ressemblera leur enfer de ressuscités. [↩]

260. Certaines propriétés sont miraculeuses en ce sens qu’elles dépassent les lois de la matière. Ainsi, le mouvement instantané est impossible, ainsi que le fait d’être en deux lieux à la fois (bilocation). La puissance de Dieu rendra cela possible, à volonté. [↩]

261. Depuis que la N.D.E. (expérience de mort imminente) a été découverte dans les années 1970, certains théologiens catholique ou réformés, constatant que le corps astral possédait ces quatre propriétés, en sont venus à nier une future résurrection de la chair. Ils se trompent certainement. [↩]

262. Job 19, 25. [↩]

263. 1 Corinthiens 2, 9. [↩]

264. Matthieu 13, 29. [↩]

265. Apocalypse 19, 20. [↩]

266. La bienheureuse Anne-Catherine Emmerich, une stigmatisée du XIXe siècle, eut la vision de l’enfer des damnés. « Je vis de même l’enfer sous la forme d’un assemblage d’hommes demeurant dans des maisons au milieu des champs. Mais tandis que dans le séjour des bienheureux, tout est ordonné selon les lois de la béatitude parfaite, de l’harmonie éternelle et de la paix infinie ; dans l’enfer, au contraire, tout est désordonné car il n’y règne que discorde, haine et désespérance. On y voit l’essence infernale du péché démasqué, de ce serpent qui dévore ceux qui l’ont nourri dans leur sein. » (Visions d’Anne-Catherine Emmerich sur la vie de Jésus, Tome 3, Téqui, page 372). [↩]

267. D’après saint Augustin, Les confessions. [↩]

268. 1 Corinthiens 2, 9. [↩]

269. En plus de la Vision de sa vie Trinité et de la présence de nos frères anges et hommes qui est la grâce essentielle et suffisante. [↩]

270. Comme tout cela est inimaginable, bien des points seront traités au conditionnel. Nous nous trouvons dans l’attitude exacte des enfants le jour de Noël. Ils n’ont pas encore le droit de descendre voir le sapin mais ils soupçonnent, connaissant l’amour et la ri­chesse en inventions de leurs parents, les présents cachés. [↩]

271. 2, Pierre 3, 10. Ce texte, valable pour la fin du monde, est vrai aussi pour chaque civilisation, pour chaque génération. Les plus belles constructions humaines finissent tôt ou tard à l’état de ruine. Des sept merveilles du monde antique, seules les pyramides d’Egypte subsistent, rongées par les caries du temps. Ce fait paraît dramatique. En fait, les constructions de l’homme ont plusieurs inconvénients : Elles sont souvent le fruit de l’orgueil, pas seulement de l’amour désintéressé ; Elles sont faites de matière soumise à la corruption. De plus, en comparaison de ce qu’il nous sera possible de faire dans l’autre monde, avec la liberté d’une imagination sans limite et d’une matière sans résistance, tout ce qui est ici-bas est très gris et très laid! [↩]

272. Matthieu 24, 2 : A l’image du Temple, pourtant magnifique, de Jérusalem. [↩]

273. 2 Pierre 2, 7. [↩]

274. 1 Corinthiens 13, 9. [↩]

275. Le plus grand parmi les théologiens, saint Thomas d’Aquin, dans son traité de l’Incarnation (Somme théologique, Troisième partie), accepte la possibilité d’autres modes de salut. Selon lui, le Verbe peut même s’incarner « plusieurs fois », dans plusieurs individus ! [↩]

276. Cette question n’est évidemment pas essentielle à la foi. L’Église laisse les théologiens en débattre depuis des siècles et, curieusement pour une question apparemment secondaire, ce débat fut passionné. C’est que la spiritualité des grands ordres religieux y transparaît dans sa conséquence la plus inattendue. Les Dominicains, à la suite de saint Thomas, attentifs à l’essentiel qu’est la finalité ultime (la Vision béatifique), s’opposèrent formellement à la présence d’animaux ou de plantes dans le monde minéral incorruptible de la résurrection. Les franciscains, au contraire, furent plus féminins dans leur théologie, plus attentifs aux petits riens qui manifestent Dieu. A chacun de se faire une opinion, sachant tout de même que les animaux sont incapables par nature d’une béatitude spirituelle.
L ‘opinion du grand théologien suisse Hans-Urs von Balthasar : « Selon saint Thomas, dans le monde de la résurrection entrent seuls les corps des hommes et le monde minéral; le monde végétal et animal, parce qu’il est soumis au modus cœli désormais suspendu, et parce que la vision de Dieu ne le concerne pas, tombe tout simplement dans le néant. Ce verdict cruel contredit la sensibilité vétéro-testamentaire en faveur du cosmos animé solidaire du cosmos humain (cf. Psaume 10 ; Paume 104 ; Génèse 1 ; etc.), ainsi que les représentations des prophètes et du judaïsme proposant le salut selon l’imagerie de la paix régnant entre tous les animaux (Isaïe 11, Jérémie 9, 6-5). Il contredit aussi cette profonde sensibilité. » Balthasar H.U.,La dramatique divine IV, le dénouement, Culture et Vérité, Namur 1993. [↩]

277. Romains 8, 22. [↩]

278. Genèse 9, 9. [↩]

279. Il est étonnant de remarquer que le monde des dinosaures lui-même témoigne de Dieu. Il est l’image (bien involontaire) du monde des anges déchus. Dieu s’est semble-t-il amuser à faire d’eux une parabole vivante singeant la lettre de la Bible. Car, tous les sauriens disparurent sauf ceux qui rampent sur le ventre (crocodiliens, serpents, lézards etc.) Ainsi va l’humour de Dieu (Genèse 3, 14) : « Alors Yahvé Dieu dit au serpent : “Parce que tu as fait cela, maudit sois-tu entre tous les bestiaux et toutes les bêtes sauvages. Tu marcheras sur ton ventre et tu mangeras de la terre tous les jours de ta vie.” » [↩]

280. Il n’y a pas d’arguments définitifs sur ce point dans la Révélation. L’opinion de certaines écoles de théologie penchait pour l’absence des animaux ou des plantes dans le monde nouveau. Leurs arguments consistaient à montrer que ne demeureraient que les êtres possédant en eux un élément d’incorruptibilité. On sait aujourd’hui que tous les éléments matériels du monde y compris les corps célestes sont de même nature et corruptibles. Les astres courent insensiblement à leur extinction et les atomes se dégradent dans leur structure. Pourtant, il est certain qu’ils demeureront dans l’au-delà puisque Dieu préparera en eux un monde adapté à la nouvelle manière d’être des hommes. L’argument ne porte donc plus. [↩]

281. Expérience de mort imminente, Near Death Experience, mise en lumière par le psychiatre américain Raymond Moody, voir La vie après la vie. [↩]

282. Essentiellement par l’interrogation des victimes de N.D.E. et la confrontation de leur témoignage de voyage sous forme de corps psychique avec la réalité de ce qu’ils prétendent avoir vu autour d’eux. [↩]

283. Matthieu 18, 10. [↩]

284. Qu’un animal soit glorifié signifie que son corps est revêtu d’incorruptibilité et de clarté par la puissance divine. En conséquence, la recherche de la nourriture est supprimée ce qui exclut du monde nouveau les lois naturelles où le plus fort mange le plus faible. De même, la génération n’est plus possible. Les animaux et les plantes seront donc présents à cause de leur beauté et vivront une vie commune paisible. Selon la capacité de chacun, ils vivront d’une certaine béatitude sensible puisque leur appétit naturel sera comblé. [↩]

285. Chaque animal sera-t-il ressuscité individuellement ? Il ne convient pas qu’un appétit naturel soit frustré. Selon leur appétit naturel, les animaux et les plantes désirent exister perpétuellement, sinon comme individus, du moins en tant qu’espèce. C’est à cela qu’est ordonnée leur génération naturelle comme dit Aristote. Quant à savoir si chaque animal individuellement ressuscitera, plusieurs opinions existent. Selon certains, il convient que Dieu crée de nouveau chaque individu qui doit être récompensé du service accompli pour nous par son passage sur la terre, et en compensation des multiples souffrances sensibles subies. Une telle restauration est bien évidemment possible à la puissance de Dieu qui « compte même les cheveux des hommes ». Selon d’autres, il suffit que les animaux reviennent selon leurs espèces, car, de cette manière, l’aspiration générale qui est en eux et qui porte avant tout sur la survie de l’espèce, est satisfaite. Nous optons pour la première hypothèse, sans hésiter. [↩]

286. L’islam enseigne aussi la résurrection des animaux. Ibn Taymiyya écrit à ce sujet : « Quant aux animaux sauvages, Dieu, qu’il soit loué, les rassemblera et les ressuscitera comme il est indiqué dans le Livre et la Tradition (sunna). »
Àn-Nawawi a expliqué dans son commentaire de Muslim ce qui suit : « Cela est une affirmation de la Résurrection des bêtes sauvages le Jour du Jugement et leur retour à ce qu’ils étaient ici-bas, comme le sont les êtres humains responsables, les enfants et les fous, ainsi que celui qui n’a pas reçu de message. C’est ce que démontrent les preuves (citées) dans le Coran et la sunna. Dieu dit : “Lorsque les animaux sauvages seront rassemblés” (81, 5)... Quant au jugement en faveur de la bête sans corne contre celle qui en aura, ce n’est pas un Jugement de responsables puisque les animaux ne le sont pas, mais c’est un jugement de confrontation ». [↩]

287. Le jugement général de l’humanité est décrit dans le tome 2 de cet ouvrage, La fin du monde. [↩]

Arnaud Dumouch, L’heure de la mort, Éditions Docteur angélique, Avignon, 2006.

 

Plan du site    |    Contact    |    Liens    |    Chapelle